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Mali : terre conquise par une guerre victorieuse pour la France de Hollande ?

samedi 21 septembre 2013, par Robert Paris, Tiekoura Levi Hamed

Mali : terre conquise par une guerre victorieuse pour la France de Hollande ?

Hollande fêtant la présidentielle malienne et l’élection de son pantin IBK était à Bamako, où il a déclaré : « Nous avons gagné cette guerre », à propos de la récente intervention militaire française sur le territoire malien.

François Hollande est le seul chef d’Etat occidental présent pour l’occasion, aux côtés du Tchadien Idriss Déby Itno, de l’Ivoirien Alassane Ouattara, par ailleurs président en exercice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), et du roi du Maroc Mohammed VI.

Cette présence, seule, signifie qu’il s’agit, pour le moment, d’une victoire particulière pour l’impérialisme français… Hollande la fête maintenant car rien ne dit que, plus tard, le bilan ne soit pas différent…

Et c’est effectivement seule sur le plan militaire et politique que la France a fait le choix d’attaquer militairement, même si ensuite les grandes puissances ont donné une image de relatif accord…
« C’est une victoire que nous fêtons ensemble » a dit Hollande au futur président IBK qui est effectivement un ami de l’impérialisme français.

Acclamé par un certain public au Mali comme il ne l’est pas en France pour avoir aggravé la misère et le chômage, il a d’ailleurs déclaré : « je viens sans doute de vivre le plus beau jour de ma vie politique ».
Une partie des milieux populaires maliens a effectivement estimé que le pays était menacé par les djihadistes et qu’il valait mieux une intervention militaire française puis internationale qu’une occupation des intégristes islamiques.

Le chantage avait marché alors que le peuple de Bamako avait d’abord juré qu’il n’accepterait aucune occupation militaire étrangère ni de la Cédéao ni des occidentaux…

Hollande s’est fait acclamer au Mali comme Sarkozy s’était fait acclamer en Libye. Tous les deux ont trouvé dans des interventions militaires le moyen de se glorifier en prétendant être des libérateurs des peuples. Comme il est visible aujourd’hui que le peuple libyen n’a nullement été libéré de la dictature même s’il l’a été de l’ancien dictateur, on constate au Mali que l’intervention occidentale et française en particulier en Libye a eu justement comme résultat de mettre le Mali sous la menace des djihadistes qui ont été armés sous l’égide de l’intervention franco-américaine en Libye !!!

Hollande prétend par ailleurs que la guerre du Mali est une grande victoire contre l’islamisme radical terroriste. Reste seulement à nous expliquer ce que fait la France en Syrie en se retrouvant justement dans le camp militaire de ces djihadistes islamistes radicaux et terroristes sous prétexte de renverser le dictateur, mais en se débrouillant de ne pas laisser le peuple le faire lui-même…

D’autre part, Hollande a déclaré que l’intervention de la France était pure solidarité entre les peuples et permettait de payer son tribut pour remercier les Africains qui sont morts dans la dernière guerre mondiale aux côtés de l’armée française. Plus de mensonges que de mots dans de tels propos.

Sans parler du retard des remerciements, il faut d’abord rappeler que le remerciement a d’abord consisté justement à aider à se maintenir au pouvoir tous les dictateurs africains, et aussi au Mali à maintenir en place autant que possible les Moussa Traoré, les Alpha et les ATT, amis fidèles de la bourgeoisie et de l’Etat français comme le sera IBK… Les véritables remerciements avaient d’abord consisté après la guerre mondiale à maintenir la dictature colonialiste pendant pas mal d’années…

Quant aux véritables raisons de cette guerre, il faut les chercher dans les intérêts français dans la région. Rappelons qu’au moment même où la guerre du Mali était présentée comme une guerre de libération souhaitée par le peuple malien, il y avait autant de militaires français qui intervenaient au Niger voisin sans qu’on en parle, sans qu’on se félicite du soutien populaire du peuple nigérien, sans qu’on explique cette deuxième intervention.

Le point commun entre les deux guerres est la présence des deux côtés de la frontière des gisements d’uranium si important pour le nucléaire français, une industrie à laquelle, verts au gouvernement ou pas, la gauche gouvernementale n’a rien à refuser, pas même une guerre !!!

Populaire ou pas, la guerre du Mali, comme celle du Niger, est une guerre coloniale… Elle vise d’une part à s’assurer les ressources énergétiques et d’autre part à permettre au camp occidental à limiter l’avancée économique et politique du bloc des BRICS en Afrique de l’Ouest… Au plan intérieur, le but de la France comme des classes dirigeantes mondiales est d’en finir avec la révolte populaire contre l’armée et les classes dirigeantes maliennes. Rien ne dit que sur tous ces plans, la victoire de Hollande soit durable...

Quant aux promesses d’aide à la reconstruction, on sait que Hollande n’en est pas avare et on le sait d’autant plus qu’il en a fait à bien d’autres que le Mali et qui n’ont pas connu un début de réalisation comme à Haïti ou à l’Afghanistan...

La suite

Messages

  • François Hollande a beau, parader en César victorieux à Bamako, à l’occasion de l’intronisation de « son » nouveau président malien, dès que les soldats français seront repartis, l’instabilité reviendra. Car le problème a été déplacé et non pas résolu. Une opération ne peut être considérée comme réussie, que lorsque les forces ennemies ont été annihilées, ou tout du moins réduites à la portion congrue. Ce qui est loin d’être le cas pour le Mali. Les pays frontaliers comme le Niger, le Nigeria ou le Tchad sont ou seront à leur tour, atteints par la contagion. Comme c’est le cas pour la République Centre-Africaine, qui s’enfonce chaque jour dans un scénario ivoirien, voire libyen, depuis le renversement en mars 2013 du Président Bozizé. Un renversement soutenu par la France, et par des milices armées, dont des groupes islamistes venus du Nord. Un chaos de plus, à mettre au compte de M. Bricolage qui, visiblement frustré de ne pas avoir eu son intervention militaire en Syrie et exclut de la cour des grands, envisage de débarquer en RCA, avec l’aide d’une coalition africaine bien en peine d’y faire régner l’ordre.

    Le jeu trouble de la France, ancien gendarme local, devenu le supplétif exalté des intérêts américains, ne camoufle guère cette nouvelle forme de colonisation qui, sous couvert de droit d’ingérence, vise à mettre la main sur les ressources minérales et énergétiques au Moyen-Orient comme en Afrique.

  • La guerre n’est pas finie...

    Le ministère de la Défense annonce, jeudi 24 octobre, que la France mène actuellement une nouvelle opération militaire de "grande ampleur" au Mali avec les forces malienne, et la Minusma (Force de l’ONU au Mali), "pour éviter une résurgence de mouvements terroristes". "Nous avons engagé, avec l’armée malienne et la Minusma une opération de grande ampleur au nord et au sud de la boucle du Niger", a déclaré le colonel Gilles Jaron, porte-parole de l’état-major des armées françaises, à propos de cette opération baptisée "Hydre".
    Des attaques en recrudescence

    "Plusieurs centaines" de soldats français sont engagés dans cette opération, de l’ordre d’un "bataillon", a déclaré le colonel Jaron, sans préciser le nombre total de militaires impliqués dans "Hydre".

    Depuis fin septembre, trois attaques ont été perpétrées par des jihadistes malgré la traque menée par des milliers de soldats français et africains depuis janvier dans le nord du Mali. La dernière en date, qui visait des soldats tchadiens, s’est produite mercredi à Tessalit, dans le nord-est du pays.

    Interrogé sur ces attaques, le colonel Jaron a souligné que les forces françaises n’étaient pas surprises de "voir ponctuellement de tels groupuscules se mettre en oeuvre" à l’approche des législatives, dont le premier tour est prévu le 24 novembre.

    "A chaque fois, il s’agit d’opérations très concentrées géographiquement, qui ne s’inscrivent pas dans la durée et qui reposent sur un mode d’action de terroristes", en voulant "frapper les esprits sans avoir forcément une capacité à engager un combat dans le temps", a-t-il analysé. Les assaillants à Tessalit voulaient aussi "frapper les esprits" et non pas "conquérir la ville", a ajouté le colonel Jaron, en saluant la réactivité du bataillon tchadien, qui "a très rapidement repris l’initiative".

    "Nous savons que la totalité des groupes terroristes présents (...) au Mali n’ont pas été éliminés. Et par moments, ils peuvent resurgir alors que nous allons vers les élections législatives", a-t-il poursuivi.

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