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Extraits d’auteurs célèbres

lundi 23 septembre 2013, par Robert Paris

EXTRAITS D’AUTEURS CÉLÈBRES.

Ce sont des citations qui ont été relevées par Flaubert

Morale :

Les souverains ont le droit de changer quelque chose aux mœurs.

(Descartes. Discours sur la Méthode, part. 6.)

L’étude des mathématiques, en comprimant la sensibilité et l’imagination, rend quelquefois l’explosion des passions terribles.

(Dupanloup. Éducation intellectuelle, p. 417.)

L’eau est faite pour soutenir ces prodigieux édifices flottants que l’on appelle des vaisseaux.

(Fénelon.)

Shakespeare lui-même, tout grossier qu’il était, n’était pas sans lecture et sans connaissance.

(La Harpe. Introduction et Cours littéraire.)

Style ecclésiastique :

Mesdames, dans la marche de la société chrétienne, sur le railway du monde, la femme, c’est la goutte d’eau dont l’influence magnétique, vivifiée et purifiée par le feu de l’Esprit saint, communique aussi le mouvement au convoi social sous son impulsion bienfaisante ; il court sur la voie du progrès et s’avance vers les doctrines éternelles.

Mais si, au lieu de fournir la goutte d’eau de la bénédiction divine, la femme apporte la pierre du déraillement, il se produit d’affreuses catastrophes.

(Mgr Mermillod. De la vie surnaturelle dans les âmes.)

Périphrases. — Imbéciles :

Je trouverais mauvais qu’une fille peu sage vécût avec un homme avant le mariage.

(Ponsard. Traduction d’Homère.)

Style romantique :

Sibylle, jouant de la harpe, était généralement adorable. Le mot ange venait aux lèvres en la regardant.

(O. Feuillet. Sibylle, p. 146.)

Style des souverains :

La richesse d’un pays dépend de la prospérité générale.

(Louis-Napoléon.)

Style catholique :

L’enseignement philosophique fait boire à la jeunesse du fiel de dragon dans le calice de Babylone.

(Pie IX. Manifeste, 1847.)

Les inondations de la Loire sont dues aux excès de la presse et à l’inobservation du dimanche.

(L’Evêque de Metz. Mandement, décembre 1846.)

Idées scientifiques. — Histoire naturelle :

Les femmes en Égypte se prostituaient publiquement aux crocodiles !

(Proudhon. De la célébration du dimanche, 1850.)

Les puces se jettent, partout où elles sont, sur les couleurs blanches. Cet instinct leur a été donné afin que nous puissions les attraper plus aisément.

(Bernardin de Saint-Pierre. Harmonies de la Nature.)

Le melon a été divisé en tranches par la nature afin d’être mangé en famille ; la citrouille, étant plus grosse, peut être mangée avec les voisins.

(Bernardin de Saint-Pierre. Études de la Nature.)

Souci de la vérité :

Toute autorité, mais surtout celle de l’Église, doit s’opposer aux nouveautés, sans se laisser effrayer par le danger de retarder la découverte de quelques vérités, inconvénient passager et tout à fait nul, comparé à celui d’ébranler les institutions et les opinions reçues.

(De Maistre. Exam. pbilos. Bacon, p. 283, t. II.)

La maladie des pommes de terre a pour cause le désastre de Monville. Le météore a plus agi dans les vallées, il a soustrait le calorique. C’est l’effet d’un refroidissement subit.

(Raspail. Hist. Santé et Maladie, p. 246-247.)


Poissons :

Je remarque sur les poissons que c’est une merveille qu’ils puissent naître et vivre dans l’eau de la mer, qui est salée, et que leur race ne soit pas anéantie depuis longtemps.

(Gaume. Catéchisme de persévérance, 57.)

De la chimie :

Est-il nécessaire d’observer que cette vaste science (la chimie) est absolument déplacée dans un enseignement général ? À quoi sert-elle pour le ministre, pour le magistrat, pour le militaire, pour le marin, pour le négociant ?

(De Maistre. Lettres et opuscules inédits.)

Bêtises sur les grands hommes :

Malgré la réputation dont jouit cet écrivain (La Bruyère), il y a beaucoup de négligence dans son style.

(Condillac. Traité de l’art d’écrire.)

(Descartes), rêveur fameux par les écarts de son imagination et dont le nom est fait pour le pays des chimères.

(Marat, à propos du Panthéon.)

Rabelais, ce boueux de l’humanité.

(Lamartine.)

Lulli :

Ses airs tant répétés dans le monde ne servent qu’à insinuer des passions les plus déréglées.

(Bossuet. Maximes sur la comédie.)

Molière :

C’est dommage que Molière ne sache pas écrire.

(Fénelon.)

Molière est un infâme histrion.

(Bossuet.)

Byron :

Le génie byronien me semble, au fond, un peu bête.

(L. Veuillot. Libres Penseurs, p. 11.)

À mon avis, Byron, très justement rejeté de la famille et de la patrie, c’est-à-dire mis au bagne pour avoir été mari infidèle et citoyen scandaleux, s’il eût été homme de sens et vraiment grand par l’esprit et par le cœur, aurait fait tout simplement pénitence, afin de reconquérir le droit d’élever sa fille et de servir son pays.

(L. Veuillot. Libres Penseurs, p. 11.)


Injures aux grands hommes :

C’est (Bonaparte) en effet un grand gagneur de batailles ; mais, hors de là, le moindre général est plus habile que lui.

(Chateaubriand. De Buonaparte et des Bourbons.)

Bonaparte :

On a cru qu’il (Bonaparte) avait perfectionné l’art de la guerre, et il est certain qu’il l’a fait rétrograder vers l’enfance de l’art.

(Chateaubriand. De Buonaparte et des Bourbons.)

Bacon :

Bacon est absolument dépourvu de l’esprit d’analyse ; non seulement ne savait pas résoudre les questions, mais ne savait pas même les poser.

(De Maistre. Examen de la philosophie de Bacon, t. I, p. 37.)

Bacon, homme étranger à toutes les sciences et dont toutes les idées fondamentales étaient fausses.

(De Maistre. Examen de la philosophie de Bacon, t. I, p. 82.)

Gœthe :

La postérité, à laquelle Goethe a donné son œuvre à juger, fera ce qu’elle a à faire. Elle écrira sur ses tablettes d’airain :

« Goethe, né à Francfort en 1749, mort à Weimar en 1832, grand écrivain, grand poète, grand artiste. »

Et, lorsque les fanatiques de la forme pour la forme, de l’art pour l’art, de l’amour quand même et du matérialisme, viendront lui demander d’ajouter :

« Grand homme ! » elle répondra : Non !

(A. Dumas fils.)

23 juillet 1873.

Idées sur l’art. — Imbéciles :

Nul doute que les hommes extraordinaires, en quelque genre que ce soit, ne doivent une partie de leurs succès aux qualités supérieures dont leur organisation est douée.

(Damiron. Cours de philosophie, t. II, p. 35.)

Jocrisses :

Sitôt qu’un Français a passé la frontière, il entre sur le territoire étranger.

(L. Havin. Courrier du Dimanche.)

15 décembre.

Quand la borne est franchie, il n’est plus de limites.

(Ponsard.)

Imbéciles :

L’épicerie est respectable. C’est une branche du commerce. L’armée est plus respectable encore, parce qu’elle est une institution dont le but est l’ordre.

L’épicerie est utile, l’armée est nécessaire.

(Jules Noriac. Les Nouvelles.)

26 octobre 1865.

L’aptitude de Gustave Flaubert pour découvrir ce genre de bêtises était surprenante, dit Maupassant. Un exemple est caractéristique.

En lisant le discours de réception de Scribe à l’Académie française, il s’arrêta net devant cette phrase qu’il nota immédiatement :

La comédie de Molière nous instruit-elle des grands événements du siècle de Louis XIV ? Nous dit-elle un mot des erreurs, des faiblesses ou des fautes du grand roi ? Nous parle-t-elle de la révocation de l’Édit de Nantes ?

Il écrivit au-dessous de cette citation :

Révocation de l’Édit de Nantes, 1685.

Mort de Molière, 1673.

En dehors de ces citations, nous devons mentionner celles contenues dans l’album (voir p. 406) sur lequel une main amie, celle de M. Jules Duplan, croyons-nous, a recopié, également d’après nos grands auteurs, tous les exemples de style d’un grotesque incomparable.
Quelques citations sont précédées d’une croix, indiquant probablement la décision de Flaubert de les utiliser. Nous donnons les principales :

Elle avait des rayons d’août dans les yeux, des parfums de tubéreuse dans le cœur, des ondoiements de blé mûr dans tout elle.

(Louise Valory.)

De fins sourcils nets et réguliers comme l’arche d’un pont.

(Alexandre Dumas fils.)

Des dents d’ivoire et des lèvres pourprées dont la cerise ne demandait qu’à être cueillie.

(Octave Feuillet.)

Sa bouche entr’ouverte laissait passer un souffle aussi pur qu’un petit vent qui aurait traversé un rosier.

(Champfleury.)

Une taille à tenir dans une jarretière et que faisaient plus fine encore à l’œil le ressaut des hanches et le rebondissement de rondeurs ballonnant la robe, une taille impossible, ridicule de minceur, adorable comme tout ce qui, chez la femme, a la monstruosité de la petitesse.

(Edmond et Jules de Goncourt.)

Puissance du ciel ! j’entendais alors dans mes rêves le lacet de ses bottines qui fouettait son cou-de-pied lorsqu’elle se déchaussait. J’entendais les bottines mollement pressées tomber à terre, l’une après l’autre, et je me torturais en vain l’esprit pour trouver le moyen de les lui voler.

(Ernest Feydeau.)

Les édifices humains ne conservent leur solidité qu’autant qu’ils restent sur leurs bases.

(Frédéric Gaillardet.)

Une femme de génie porte ses entrailles dans sa tête.

(Claudia Bachi.)

Homme heureux qui a obtenu la gloire pendant sa vie, le seul moment où l’on puisse en jouir.

(Alfred Michiels.)

Un vieillard honnête qui digère paisiblement au coucher du soleil. Le ravissant tableau !

(Octave Feuillet.)

Je demanderai à la société si la fumée d’une vieille bouffarde ne gênerait pas sa respiration ?

(Auguste Ricard.)

Je mijote à l’étuvée la cuisine de mon âme.

(Benjamin Gastineau.)

Voltaire est infiniment méprisable ; rien de plus hideux que le cynisme de ce vieux satyre dans la moitié de ses écrits et dans les trois quarts de ses lettres familières. Pour son célèbre et merveilleux esprit, je ne trouve pas qu’il en eut tant.

En somme, tous les jugements de Voltaire sont cassés ou par la science ou par la probité ; il n’a pleinement l’admiration que des sots et pleinement l’estime que des drôles. Voltaire a fait non seulement le métier le plus vil, mais encore le plus sot du monde. Sa prose est d’ailleurs jolie.

(Louis Veuillot.)

Eh ! bon Dieu, qui pense aujourd’hui à Voltaire ? quelque sot ignorant, en retard d’un demi-siècle, un épicier parvenu de la rue Quincampoix peut-être, ou un maire de village qui veut faire peur à son curé.

(Eugène de Mirecourt.)

Il faut que l’inimitié sociale s’océanise dans la coupe de l’anarchie ; car le besoin de vérité est au fond du vase et il faut avaler jusqu’à la dernière goutte avant de pouvoir atteindre à ce sédiment si nécessaire.

(Colins.)

En admettant que l’hippophagie devienne générale et que les estomacs les plus délicats s’en accommodent, trouvera-t-on assez de coursiers pour défrayer nos tables ?

(Adrien Marx.)

Il est plus méprisable de garder rancune que les pourceaux.

(Commerson.)

L’alexandrin parle des vertus et des vices avec toute l’autorité convenable, c’est son vrai langage. Sous la main de Molière, il se brisait, il s’assouplissait pour suivre les détours de la conversation. On eût dit le gendarme qui, rentré dans son ménage, débarbouille ses enfants et leur trempe la soupe.

(Francisque Sarcey.)

De quel philtre les Parisiennes se servent-elles pour être toutes jolies au mois d’avril, même celles qui ne le sont pas ? Est-ce un don qu’elles tiennent du serpent qui les a tant aimées depuis le jardin d’Éden ?

(Amédée Achard.)


Rajoutons encore quelques bêtises de "grands" hommes :

Penser ne suffit pas, il faut penser à quelque chose.

(Jules Renard)

Tuez les tous, dieu reconnaîtra les siens !

(Amalric (Abbé de Citeaux), légat du pape dans la croisade des albigeois)

Tuez-les, mais tuez-les tous pour qu’il n’en reste pas un pour me le reprocher !

(Charles IX), lors du massacre de la Saint-Barthélemy

L’Etat, c’est moi !

Louis XIV

De plus en plus de nos importations viennent de l’étranger.

(Georges Bush.)

Je pense que les êtres humains et les poissons peuvent coexister pacifiquement.

(Georges Bush.)

Il faut être économe de son mépris en raison du grand nombre de nécessiteux.

(Chateaubriand.)

Une femme n’est qu’une femme, mais un bon cigare, c’est un bon cigare.

(Rudyard Kipling.)

Quand on claque les talons devant moi, j’entends distinctement le couvercle d’un cerveau qui se rabat.

(Maréchal Lyautey.)

Il va peut-être y avoir des temps difficiles en Amérique. Mais ce pays a déjà connu des temps difficiles par le passé et nous sommes prêts à les renouveler.

(Georges Bush.)

En dehors des meurtres, Washington a le taux de criminalité le plus bas du pays.

(Marion Barry, maire de Washington, DC)

Sans censure, les choses risquent de devenir très confuses dans l’esprit du public.

(General William Westmoreland, pendant la guerre du Vietnam.)

La bêtise, c’est d’être surpris.

(Roland Barthes.)

La science moderne est un admirable monument qui fait honneur à l’espèce humaine.

(Hubert Reeves.)

Vous pouvez toujours compter sur les Américains pour faire ce qu’il faut — après qu’ils aient essayé tout le reste.

(Winston Churchill.)

La preuve la plus évidente qu’il existe une vie intelligente ailleurs dans l’Univers est qu’elle n’a jamais essayé de nous contacter.

(Bill Watterson.)

L’Europe est un pays de cinglés où habite Jacques Delors

(Margaret Thatcher.)

Le Japon est un pays de fourmis.

(Premier ministre français Edith Cresson.)

Le monde appartient à ceux dont les ouvriers se lèvent tôt.

(Coluche.)

Le képi déforme la tête.

(Maurice Druon.)

L’adulte ne croit pas au père noël. Il vote.

(Pierre Desproges.)

Pour enchaîner les peuples, on commence par les endormir.

(Marat.)

On tue un homme, on est un assassin. On tue des millions d’hommes, on est un conquérant. On les tue tous, on est un Dieu.

(Jean Rostand.)

Le nationalisme est une maladie infantile. C’est la rougeole de l’humanité.

(Einstein.)

Il y a des gens qui ont une bibliothèque comme les eunuques ont un harem.

(Victor Hugo.)

Si haut que l’on soit placé, on n’est jamais assis que sur son cul.

(Montaigne.)

Oui, mais ces dernières citations n’ont rien de bête, dites vous ? Ah ! Vous voyez ! Vous avez fait des progrès !

Messages

  • "Tout le rêve de la démocratie est d’élever le prolétaire au niveau de bêtise du bourgeois."

    Gustave Flaubert

  • « La guerre est donc divine en elle-même, puisque c’est une loi du monde. »

    de Joseph de Maistre

    Extrait des Considérations sur la France

    « Le plus grand ridicule pour une femme, c’est d’être un homme. »

    de Joseph de Maistre

    « Le législateur ressemble au Créateur ; il ne travaille pas toujours ; il enfante, et puis il se repose. »

    de Joseph de Maistre

    Extrait des Considérations sur la France

     !!!!!!!!!!!!!

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