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Journée du 10 septembre : l’extrême gauche française à la remorque des confédérations syndicales .... vue par Lénine dans ’Que faire ?’

jeudi 12 septembre 2013, par Alex

Dans son éditorial LO écrit dans son éditorial du 2 septembre :

Il faut, bien sûr, participer à la journée de grèves et de manifestations du 10 septembre. Cela servira déjà à montrer que les travailleurs n’acceptent pas les nouveaux coups qu’on leur assène en cette rentrée. Il faut y participer même s’il est certain qu’elle ne suffira pas à mettre un coup d’arrêt à cette politique. Il y a là une offensive déterminée, concertée, du patronat et du gouvernement.
(...) C’est bien cette réaction de l’ensemble des travailleurs qu’il faut préparer, le 10 septembre... et après.

La Fraction l’Etincelle du NPA également dans son Editorial du 2 septembre voit du positif dans cette journée :

Le 10 septembre, un point de départ, tous ensemble !
Les syndicats CGT, FO, Solidaires et FSU appellent à une journée d’action le mardi 10 septembre prochain. Il ne suffira pas d’un jour pour contrer les sales coups de ce gouvernement prétendu de gauche. Mais nous devons montrer notre colère. Et une journée réussie peut et doit en annoncer d’autres.

Le NPA dans son hebdomadaire du 4 septembre

La CGT, FO, FSU et Solidaires appellent à une journée de grèves et de manifestations mardi 10 septembre. Celle-ci doit être la plus massive possible afin de constituer la première étape d’une mobilisation unitaire d’ampleur. Pour le NPA, ce projet n’est ni amendable ni discutable, il doit tout simplement être retiré.

Ce qui est commun à ces trois prises de position, outre l’appel à manifester, c’est l’absence complète de caractérisation des organisations syndicales, et l’absence d’une vraie politique révolutionnaire.

Il n’y aurait qu’une différence quantitative entre eux et nous. Nous sommes prêts à aller plus loin, et les syndicats ne vont pas assez loin. Mais finalement cela sous-entend qu’ils vont dans la même direction que nous. Bien entendu, si les travailleurs n’amplifient pas les journées appelées par les syndicats, les révolutionnaires ne pourront pas jouer leur rôle, car « il n’y a pas la vapeur », pas le « rapport de force », bref, la quantité n’y est pas, et à cause du manque de combativité des travailleurs, nous n’en sommes pas arrivés au point les révolutionnaires se séparent des réformistes.

Que serait une telle politique ? Pas besoin d’aller très loin, nous ne sommes pas au coeur d’un long processus révolutionnaire, le B- BA du marxisme suffit. Quelques passages de Que Faire ? de Lénine semblent avoir été écrit aujourd’hui. Il soulignent que dans toute lutte quelle qu’elle soit, il y a deux voies qualitativement différentes : celle des socio-démocrates (aujourd’hui on dirait communistes révolutionnaires), et celle des courants ouvriers bourgeois. Notre voie n’est pas commune avec celle des réformistes, qui à un moment donné quitteraient le train en marche, c’est une voie qui va dans une autre direction, quel que soit le « rapport de force ».

Dénoncer le gouvernement ne fait pas du syndicalisme une politique révolutionnaire

L’emballage trompeur de l’extrême gauche consiste dans des dénonciations du gouvernement. Certes cela permet aux révolutionnaires de de démarquer des directions syndicales actuelles. Mais ce n’est pas cela qui de syndicalistes des révolutionnaire. Cela reste du syndicalisme très bourgeois. Lénine dénonçait cette tromperie des « éconimistes » :

Ainsi donc, sous son aspect "terriblement" profond et révolutionnaire, la phrase pompeuse : "Donner à la lutte économique elle-même un caractère politique" dissimule en réalité la tendance traditionnelle à rabaisser la politique social-démocrate au niveau de la politique trade-unioniste !(...) En réalité, la phrase : "Donner à la lutte économique elle-même un caractère politique" n’implique rien de plus que la lutte pour les réformes économiques. Et Martynov lui-même aurait pu arriver à cette conclusion bien simple s’il avait médité ses propres paroles : "Notre parti, dit-il en braquant son arme la plus terrible contre l’Iskra, pourrait et devrait exiger du gouvernement des mesures législatives et administratives concrètes contre l’exploitation économique, le chômage, la famine, etc." (Rabotchéïé Diélo, n° 10, pp. 42-43). Revendiquer des mesures concrètes, n’est-ce pas revendiquer des réformes sociales ? Et nous prenons une fois encore à témoin le lecteur impartial : calomnions-nous les rabotchédiélentsy (que l’on me pardonne ce vocable disgracieux en usage !) en les qualifiant de bernsteiniens [ayant quitté le camp révolutionnaire] déguisés lorsqu’ils prétendent que leur désaccord avec l’Iskra porte sur la nécessité de lutter pour des réformes économiques ?

La social-démocratie révolutionnaire a toujours compris et comprend toujours dans son activité la lutte pour les réformes. Mais elle use de l’agitation "économique" non seulement pour exiger du gouvernement des mesures de toutes sortes, mais aussi (et surtout) pour exiger de lui qu’il cesse d’être un gouvernement autocratique. En outre, elle croit devoir présenter au gouvernement cette revendication non seulement sur le terrain de la lutte économique, mais aussi sur le terrain de toutes les manifestations, quelles qu’elles soient, de la vie politique et sociale. En un mot, elle subordonne la lutte pour les réformes, comme la partie au tout, à la lutte révolutionnaire pour la liberté et le socialisme. Martynov, lui, ressuscite sous une autre forme la théorie des stades et s’efforce de prescrire à la lutte politique de prendre, sans plus, une voie, pour ainsi dire, économique. Préconisant, lors de la poussée révolutionnaire, la lutte pour les réformes comme une "tâche" soi-disant spéciale, il tire le parti en arrière et fait le jeu de l’opportunisme "économiste" et libéral.

S’adresser au autres classes sociales

La conscience politique de classe ne peut être apportée à l’ouvrier que de l’extérieur, c’est-à-dire de l’extérieur de la lutte économique, de l’extérieur de la sphère des rapports entre ouvriers et patrons. Le seul domaine où l’on pourrait puiser cette connaissance est celui des rapports de toutes les classes et couches de la population avec l’Etat et le gouvernement, le domaine des rapports de toutes les classes entre elles. C’est pourquoi, à la question : que faire pour apporter aux ouvriers les connaissances politiques ? - on ne saurait donner simplement la réponse dont se contentent, la plupart du temps, les praticiens, sans parler de ceux qui penchent vers l’économisme, à savoir “aller aux ouvriers”. Pour apporter aux ouvriers les connaissances politiques, les social-démocrates doivent aller dans toutes les classes de la population, ils doivent envoyer dans toutes les directions des détachements de leur armée.

Si nous avons choisi cette formule anguleuse, si notre langage est acéré, simplifié à dessein, ce n’est nullement pour le plaisir d’énoncer des paradoxes, mais bien pour “faire penser” les économistes aux tâches qu’ils dédaignent de façon aussi impardonnable, â la différence existant entre la politique trade-unioniste et la politique social-démocrate et qu’ils ne veulent pas comprendre.

Sur la questions des retraites, ne pas s’adresser haut et fort aux classes moyennes est faire démonstration que la classe ouvrière n’est pas potentiellement une classe dirigeante. Tous les appels contre la réforme des retraites sans adresse aux autres classes sociales tisse des murs invisibles entre la classe ouvrière et les autres qu’elle devra un jour ou l’autre entraîner.

Même dans des luttes pour des revendications économiques, on doit défendre la liberté et le socialisme

La social-démocratie révolutionnaire a toujours compris et comprend toujours dans son activité la lutte pour les réformes. Mais elle use de l’agitation "économique" non seulement pour exiger du gouvernement des mesures de toutes sortes, mais aussi (et surtout) pour exiger de lui qu’il cesse d’être un gouvernement autocratique. En outre, elle croit devoir présenter au gouvernement cette revendication non seulement sur le terrain de la lutte économique, mais aussi sur le terrain de toutes les manifestations, quelles qu’elles soient, de la vie politique et sociale. En un mot, elle subordonne la lutte pour les réformes, comme la partie au tout, à la lutte révolutionnaire pour la liberté et le socialisme.

Ne pas placer la lutte contre la réforme des retraites dans ce cadres, c’est faire une politique purement bourgeoise. Pourquoi ne pas lier la dénonciation de la réforme des retraites au printemps arabe ou à d’autres luttes en Europe ? L’absence de politique étrangère des organisations « révolutionnaires » dans les luttes d’ici, alors que l’impérialisme français intervient militairement en Afrique, au Moyen Orient tisse des murs invisibles entre la classe ouvrière de France impérialiste et les classes ouvrières qu’elle devra un jour ou l’autre rejoindre dans des luttes communes.

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