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La révolution espagnole

lundi 4 novembre 2013, par Robert Paris

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  • La révolution espagnole de Pierre Broué

    Extrait :

    « Ce sont ces organismes révolutionnaires qui, en quelques Jours, et sans qu’ait été donnée à ce sujet par quelque organisation que ce soit la moindre directive, s’engagent dans la voie du règlement direct des grands problèmes de 1’Espagne. Les comités-gouvernement sont la réplique ouvrière à l’État bourgeois-oligarchique, les malices se substituent à l’armée de caste, le problème de l’Église est réglé de la manière la plus radicale qui soit, avec la fermeture des bâtiments, l’interdiction du culte, la confiscation des biens, la fermeture des écoles confessionnelles et une épuration particulièrement énergique qui frappe la grande majorité des prêtres et religieux. Il en est de même pour les bases économiques de l’oligarchie, la propriété agraire et industrielle. Dans l’ensemble de la zone contrôlée par les comités-gouvernement, les entreprises industrielles sont arrachées a leurs propriétaires, saisies par les ouvriers - c’est l’incautación, de règle dans la région catalane, et, de façon générale, là où dominent les anarchistes - ou contrôlées - c’est l’intervención qui prévaut dans les régions sous Influence socialiste ou ugétiste -. Dans la pratique, l’autorité dans 1es entreprises passe aux mains de comités ouvriers élus qui entreprennent la remise en marche de la production sur la base d’une profonde réorganisation conforme à leur conception de la société nouvelle, donnant lieu à une multitude de solutions dont il n’est pas question de les étudier ici, mais qui toutes portent l’empreinte de la volonté des ouvriers de maîtriser leur condition. La même variété apparaît dans les campagnes, marquées par un vaste et profond mouvement de collectivisation qui demeure aujourd’hui encore l’un des sujets les plus controversés de l’histoire de cette période : collectivisation forcée, englobant tous les habitants, collectivisation volontaire englobant parfois la majorité, collectivisation des seules terres des grands propriétaires ou de petits lots réunis, création de coopératives de production ou de distribution, expériences de collectivisme intégral avec suppression de l’argent comme dans l’Aragon reconquis... Des comités qui exercent le pouvoir politique partent des efforts de coordination et de planification de l’économie : conseils de l’économie en Catalogne et au Levant, qui se heurtent évidemment aux problèmes des devises et du crédit, c’est-à-dire, en définitive, au problème du pouvoir politique, réglé seulement en apparence, puisque jugement à l’échelon local et régional, mais intact, puisque subsiste un gouvernement central qu’aucune organisation ouvrière ne prend la responsabilité d’appeler les travailleurs, sinon à renverser, du moins à simplement écarter. »

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