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Bulletin La Voix des Travailleurs de l’Hôpital Tenon

vendredi 8 novembre 2013, par Robert Paris

Un hôpital a besoin d’un service Biologie !

La Biologie de Tenon est transférée à Saint-Antoine. On l’a appris une fois que l’opération était terminée. C’est présenté comme un déménagement comme un autre, encore une réorganisation comme si on pouvait se passer facilement d’un service Biologie dans un hôpital ! Un de ces jours, on nous dira que le service brancardage a été délocalisé dans un autre hôpital et le service infirmier dans un troisième !

Le silence qui a entouré l’opération montre à quel point c’est un déménagement contre les intérêts du personnel et de la santé et aussi à quel point la complicité de nos adversaires est étendue. Où étaient les dirigeants syndicaux quand la direction les a fatalement informés ? Où étaient les dirigeants syndicaux quand il fallait nous informer de cette attaque supplémentaire ? Pourquoi faut-il qu’on apprenne seulement après que les bâtiments de la Biologie serviront pour une opération immobilière et pas pour accueillir d’autres services en complément ? Pourquoi fallait-il attendre que ce soit fini pour apprendre que Tenon n’aura plus qu’une Biologie d’urgences aux dépens des malades.

En tout cas, impossible de considérer cette nouvelle comme indifférente. Quand on vient faire des analyses, est-ce qu’on sait si on a une maladie grave et urgente ? Comment savoir si des malades ne vont pas pâtir de devoir aller dans un autre hôpital pour faire les analyses ?

Le transfert de la Biologie, comme tous les déménagements de service précédents, n’est pas une simple réorganisation, c’est un moyen de réduire les effectifs. En attendant, Tenon perd 49 emplois. Où est le progrès ?

Quand cesserons-nous de nous défendre chacun dans notre coin, secteur par secteur, hôpital par hôpital, comme nous le suggèrent si gentiment les dirigeants syndicaux, ceux-là même qui nous refusent toute information à l’avance sur les projets qui nous menacent. Quand cesserons-nous de nous contenter de suivre ces syndicats plutôt que de nous organiser nous-mêmes en collectifs de salariés ?

Votre temps d’attente est estimé à…

La nouvelle mode de la direction s’appelle « création de centres d’appels mutualisés » pour les consultations. Ce joli nom de création recouvre en réalité la suppression des centres d’appels localisés et donc des suppressions d’emplois. Depuis des années, la direction de l’APHP supprimait progressivement des emplois au point que les effectifs ne permettent plus aux consultations de répondre au téléphone.

Au lieu de mettre les secrétaires nécessaires dans chaque service en nombre suffisant, ce gouvernement qui prétend lutter contre le chômage ne veut même pas donner du travail là où il y en a !

On nous prend pour des gamins ?

Si par malheur vous perdez le badge servant entre autres au self, vous le faites voler ou abimer, vous devez payer 9,30€. Tout cela paraît-il pour nous responsabiliser ! Mais en fait pour nous racketter !


Nos collègues du monde, eux aussi en lutte…

On nous informe bien rarement de la manière dont nos collègues luttent aussi ailleurs, dans le reste du monde… Par exemple, en ce moment au Kenya ont lieu de grandes luttes qui n’auront pas les honneurs des média et ne risquent pas d’être à la une des actualités, ni défendues par les organisations politiciennes ou syndicales réformistes qui ne prêchent que le « chacun dans son pays ».

Eh bien, au Kenya, de grandes grèves ont secoué le pays, entraînant notamment les enseignants et le corps médical. Ils ont eu des succès et notamment les infirmières ont obtenu ainsi une augmentation de 43% de leurs salaires. Chapeau bas !

Plus salaud qu’eux, tu…

Une poignée d’hommes dont certains très médiatisés ont prétendu singer la lutte des femmes pour le droit à l’avortement en signant un texte des « 343 salauds pour le droit à la prostitution ». Ils revendiquent le droit de disposer du corps des femmes pour de l’argent, quitte à fonder leur prétendu plaisir sur l’asservissement des femmes dont chacun sait qu’il est lui-même le produit de la misère, de la précarité, de la domination des hommes et de la violence qui mènent tous à la prostitution et sans lesquels elle n’existerait pas.

Rappelons que l’espérance de vie des prostituées dépasse rarement plus de quarante ans !

Quant à l’Etat auxquels ces salauds de machistes reprochent de limiter leur droit masculin à soumettre des femmes esclaves sexuelles, il est tout aussi salaud, lui qui récupère l’argent des prostituées par leurs amendes tout en les réprimant et en rendant encore plus précaire la vie de celles-ci.

Les sages-femmes sont en colère

Les sages-femmes sont en lutte. Elles se battent pour avoir un salaire au niveau de leurs capacités, de leurs responsabilités médicales et elles ont bien raison. Leur combat mérite d’être soutenu mais il mérite encore plus d’être rejoint car toutes les professions de la santé, que l’on ait ou pas des responsabilités importantes ou un niveau d’étude doivent être revalorisées et ensemble on sera plus forts pour les faire reculer.


Après Quimper, se mobiliser mais avec qui et contre qui ?

Les patrons d’entreprises petites et moyennes de Bretagne affirment être victimes du fisc et devoir, à cause de cela, fermer boutique ou licencier. Et il est vrai que les annonces de suppressions d’emplois, en Bretagne et dans bien d’autres régions du pays se multiplient et que leurs patrons et leurs salariés se joignent à une fronde antifiscale qui reproche au gouvernement de gauche d’augmenter les taxes et autres impôts. D’où la mobilisation des « bonnets rouges » en Bretagne qui pourrait bien se propager dans le reste du pays. Unir les travailleurs et les autres victimes du capitalisme et de l’Etat bourgeois, pourquoi pas mais encore faut-il le faire en se battant avec de vrais alliés et contre de vrais ennemis et pas en cédant au chantage au licenciement ni en manifestant aux côtés de patrons licencieurs.

Tout d’abord, il faut combattre la démagogie qui prétend que les entreprises licencient parce qu’elles seraient plombées par l’Etat. Si l’économie s’effondre, ce n’est pas l’Etat français qui l’a plombée mais la crise mondiale du capitalisme débutée en 2007 et qui, à l’échelle mondiale, n’a pas eu de fin.

Dans la crise de 2007-2008, les Etats, loin de faire chuter les entreprises, ont dépensé des milliers de milliards de fonds d’état ou des banques centrales pour aider les patrons privés sans même réclamer des contreparties ni en termes d’emplois sauvés ni en termes de nationalisation de l’économie. Cela n’empêche pas les démagogues d’affirmer aujourd’hui que ce sont les Etats qui plombent les économies !!!

Hollande avait démagogiquement affirmé qu’il ferait payer les spéculateurs, les capitalistes qui cachent leurs revenus au fisc et autres financiers qui misent sur les dettes de l’Etat, sur la chute de l’économie, sur la chute de la monnaie, sur l’effondrement du pays ou qui cachent leurs revenus dans des paradis fiscaux. Eh bien, pas plus Hollande que Sarkozy, pas plus Fillon que Le Pen, pas plus Borloo que Mélenchon ne veulent vraiment s’en prendre au grand capital.

Et il leur reste forcément à s’en prendre aux travailleurs, aux milieux populaires et aussi finalement aux milieux de la petite bourgeoisie. Si les ministres des finances, que ce soit Moscovici ou Cahuzac ou encore Woerth, sont toujours prêts à accepter que des grands patrons ne paient pas d’impôts. C’est même le gouvernement lui-même qui leur suggère les moyens d’échapper au fisc comme le crédit impôts-compétitivité-emploi. Loin de calmer les revendications patronales, tous les reculs gouvernementaux ne font qu’augmenter les exigences patronales qu’ils appuient toujours sur des menaces de suppressions d’emploi, comme viennent par exemple de le faire les patrons de Peugeot et Renault.

Bien sûr, le cas des petits patrons est différent. Ils ne sont pas sauvés par l’Etat dans la crise. Ce ne sont pas eux les responsables de la société, ni les spéculateurs qui ont plombé l’économie. Certains d’entre eux travaillent et sont réellement parmi les victimes de la crise du capitalisme. Nous, travailleurs, pouvons effectivement nous retrouver dans la rue avec les couches petites bourgeoises mais à condition que ce soit contre des adversaires clairs et sur des objectifs clairs, et pas pour être les dindons de la farce et pour tirer les marrons du feu pour d’autres !

Nous pouvons manifester ensemble, avec des petits paysans, des petits artisans, des petits commerçants et même des petits entrepreneurs, mais pour faire payer Total et autres trusts du CAC 40, pour faire payer les banquiers et les spéculateurs, les gros actionnaires et les profiteurs, et pas sous la menace du chantage aux licenciements de ces petits bourgeois. Nous ne pouvons pas prendre partie pour nos exploiteurs, même pour lutter contre l’Etat bourgeois. Les salariés des entreprises qui licencient ont besoin de rassemblements régionaux qui les unifient avec d’autres salariés menacés de licenciements et même avec d’autres couches sociales qui sont révoltées comme les petits paysans ou les transporteurs, mais à condition que cette mobilisation soit tournée contre le grand capital, à condition qu’elle dénonce l’Etat parce qu’il aide les grands capitalistes et pas parce qu’il ne les aiderait pas assez.

Les travailleurs n’ont aucune raison d’accepter d’être ponctionnés alors que tout l’argent est distribué au grand capital et n’est plus investi pour la santé, l’éducation, la recherche, les transports, les postes, les communications et l’énergie publics.

Alors que l’Etat menace les chômeurs et les retraités, les petits épargnants, les petits paysans, les petits commerçants, les petits pêcheurs, il est urgent d’unir ces couches sociales dans un grand mouvement mais il faut que se soient les travailleurs organisés dans des comités autonomes qui le dirigent et qu’il soit mené contre nos vrais adversaires : les banquiers, les patrons des trusts, les spéculateurs, les financiers.

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