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Bulletin La Voix des Travailleurs de l’Hôpital Public

jeudi 16 janvier 2014, par Robert Paris

Chantages, Economies, Tromperies

En 2013, on nous avait annoncé la création d’un nouveau CET : le CET pérenne différencié du CET dit historique. Voilà 2014 et ce nouveau CET. Avec pour conséquence que le choix pour nos jours au-delà de 20 jours n’est plus donné : ces jours seront convertis de fait en points épargne-retraite ou monétisés. Et même, cela est irrévocable. On pourrait se frotter les mains et se dire : à quand la retraite ? Eh bien, en attendant, c’est travaille et tais-toi ! Et ils seront peut-être satisfaits su tu rends l’âme avant…

Abracadabra

Heures qui restent, jours qui restent de l’année d’avant sont en rade. On nous fait traîner en nous faisant croire qu’il n’y a rien à craindre, rien de perdu, qu’il suffit d’attendre et qu’on pourra toujours les prendre. En fait, la direction de l’APHP a des raisons de faire durer : elle peut ainsi se débrouiller sur la durée pour les rayer en les effaçant du Gestime !

Abracadabra (suite)

En ce début d’année, c’est la remise à jour des compteurs Gestime. Mais, oh surprise, on a vu, pour les agents ayant des CET, des jours en moins apparaitre sur le compte alors qu’on n’avait rien demandé. Plusieurs jours en moins alors que le retrait des jours sur le CET se fait exclusivement à la demande des agents. A croire que la direction n’est jamais en panne d’idées quand il s’agit de réaliser des tours de prestidigitation avec nos CET. Mais on connait depuis longtemps le secret de leur petit tour de passe-passe et on ne va pas se gêner pour le leur faire remarquer.

De quoi donner le cafard

Dans les vestiaires d’Achard (hôpital Cochin), les personnels côtoient souvent des cafards. A l’extérieur des vestiaires, ou parfois même dans les casiers où sont entreposés nos vêtements, on les retrouve partout. Quand il pleut, il arrive que les vestiaires soient inondés. Il faut alors s’armer de bottes et de cirés pour pouvoir se déplacer. Et ce n’est pas de la télé-réalité ! Non, ce sont les conditions misérables de non-entretien des locaux situés dans les sous-sols et pour lesquels la direction n’a investi que pour quelques travaux de peinture.

Suppression de postes… op !

En Orthopédie, à Saint-Antoine, rien ne va plus. La direction a décidé de fermer le service post op et il faut rendre des postes d’aides soignantes et d’infirmières (plus de dix postes en tout !). Cela signifie une diminution de l’offre de soins, une diminution du nombre de postes, une diminution de lits mais tout cela n’est pas une conséquence malheureuse : pour la direction, c’était le but. Sauf que lorsque le patient avait de gros antécédents, ce qui est courant dans les opérations d’Orthopédie, et arrivent après une intervention importante, ils ont besoin d’une surveillance et donc d’un post op. L’Ortho se retrouve donc avec des patients de plus en plus lourds qu’il faudrait suivre sans avoir les personnels nécessaires ni les moyens matériels. L’Ortho, c’est de plus en plus casse-pieds !

Dieu sacrifié à l’autel

Malgré la nomination de Mr Hirsch, la fermeture de l’Hôtel-Dieu avance de façon déguisée. A quelques semaines des législatives, il faut faire profil bas pour que personne ne remarque que l’on poursuit la même politique que la droite en matière de fermetures d’hôpitaux. Alors, on fait quelques aménagements (réouverture de lits porte, maintien des lits porte en médecine interne si besoin, …) mais pour le reste, c’est pareil. Les services de diabétologie et d’oncologie de l’Hôtel-Dieu seront bien transférés début 2014 sur Cochin, ce qui fera bien de l’Hôtel-Dieu un hôpital debout, c’est-à-dire sans lit, comme cela était prévu initialement. De plus, au SMUR de l’Hôtel-Dieu, des collègues ont été fortement incités (mutation forcée) à aller à Cochin ou à chercher un poste ailleurs.

AS = A Supprimer, pour la direction

Dans les services de nuit de l’hôpital Cochin, le personnel IDE travaille de plus en plus souvent sans AS. Car la direction, pour faire des économies, supprime de façon quasi systématique ces postes dès qu’elle en a l’opportunité. Le personnel, qui a déjà une charge de travail qui explose, doit en plus combler le manque de personnel. L’IDE, qui fait donc le travail de deux personnes sans rémunération supplémentaire bien sûr, en a plein le dos. Et si on allait le crier dans les bureaux de la direction !

Progrès lents, régression rapide

Le gouvernement Fillon avait voulu punir les salariés se déclarant en maladie en instaurant une journée de carence et en ponctionnant ainsi leur salaire et leur possibilité de se soigner. Et cette mesure avait même une valeur rétroactive ! Mais quand on est malade, on est malade, journée de carence ou pas. Pour le gouvernement Ayrault, l’abrogation de cette journée était prévue pour juillet 2014 mais il a fallu attendre janvier 2014 pour la voir enfin disparaitre (et pas de manière rétroactive !). Les délais sont plus longs pour le gouvernement quand il s’agit de rendre que de prendre. Ainsi, l’augmentation de la TVA s’applique à la minute !

Les profits ne sont pas en sommeil

Une étude a fait le lien entre la vaccination massive anti H1N1 de fin 2009 et une soixantaine de cas de narcolepsie (maladie neurologique dite « du sommeil »). 5,7 millions de personnes avaient alors été vaccinées soit moins de 10% de la population, loin des 30% que préconisait Roselyne Bachelot, alors ministre de la Santé.

On savait depuis 2009 que l’Etat avait déboursé 660 millions d’euros pour commander, inutilement pour l’essentiel, 94 millions de doses de vaccin contre la grippe A. Mais la facture, payée rubis sur l’ongle et par avance aux labos pharmaceutiques, va encore se multiplier avec les indemnités des victimes du vaccin. La note va être augmentée par les indemnités des personnes victimes de conséquences graves du vaccin.

L’Etat, qui avait acheté des millions de doses de vaccin aux industries pharmaceutiques, avait en même temps signé une clause de prise en charge par lui des patients victimes d’effets indésirables. Alors que certains patients sont reconnus handicapés à 80%, l’Etat traine les pieds pour les indemnisations. Voilà ce qui se passe quand l’Etat se substitue à la responsabilité des industriels !

Hollande encore plus pro patronal

Nouvelle année, nouveau Hollande : il propose encore de diminuer les impôts des patrons en diminuant les services publics et les aides sociales. C’est le « pacte de responsabilité » proposé aux entrepreneurs et salué par le syndicat patronal MEDEF : baisse des impôts, baisse du coût du travail, baisse des dépenses publiques, baisse des charges patronales sans aucun engagement d’investissement et d’emploi pour les patrons. Plus pro patronal que Hollande, il y a … Hollande ! Il ne laisse même pas une place pour la droite !!!

Mouvement social en ordre dispersé

Une semaine sociale normale se compose ainsi : lundi grève d’enseignants, mardi grève des cheminots, mercredi grève du RER B, jeudi La Poste, vendredi des maternités, puis lundi les sages femmes, etc…C’est la nouvelle version syndicale du tous ensemble avec chacun pour soi. Comme si les cheminots allaient sauver tous seuls la SNCF, les postiers tout seuls la poste et les infirmières toutes seules la Santé publique !

Regrouper pour mieux casser

Dans la continuité des plans précédents, le « service public territorial de santé » n’a de public que le nom puisqu’il s’agit en réalité de regrouper des établissements de santé de statuts différents sur une même unité géographique. On aura donc des coopérations d’hôpitaux publics, privés, cliniques, etc… On peut se demander à moyen terme quel sera le statut de ces nouvelles entités administratives et surtout le statut des personnels. On sait que ce sera une très belle opportunité pour précariser le statut des personnels et privatiser les établissements.

Nouvelle clientèle pour les labos

Les maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP) ont du mal à trouver du financement public. Elles sont mises en avant par les pouvoirs publics mais, côté financement, rien de la part des ARS. Les labos privés ont donc trouvé là une belle opportunité en finançant des professionnelles de santé. Les labos peuvent ainsi accéder aux données anonymes des patients, l’évaluation des parcours de soins, pour pouvoir commercialiser leurs médicaments et augmenter leurs profits. C’est ainsi que progresse la privatisation du système de santé grâce à l’abandon par les pouvoirs publics de pans entiers concernant la prise en charge des patients en premier recours.

Contrat (anti)social

Le nouveau contrat d’accès aux soins mis en place par le gouvernement et la caisse d’assurance maladie qui devait lutter contre les dépassements d’honoraires va en fait permettre à plus de médecins de pratiquer des dépassements. 2000 médecins de plus pourront en faire ! Par contre, il n’y a aucune remise en cause des gros dépassements. C’est encore la Sécu qui va payer et les mutuelles qui vont augmenter. Pour la suppression des dépassements, il ne faut pas compter sur un gouvernement !

Le sous-effectif est dangereux pour tous

Le manque d’effectifs n’est pas seulement un poids extrêmement lourd pour les personnels et une cause de stress et de fatigues considérables. Il y a d’autres conséquences pour les patients et pour les agents. Par exemple, à Tenon l’intoxication de plusieurs personnes en novembre dernier suite à un plat servi au self est le résultat du manque d’effectif récurrent en cuisine. Le silence de la direction est dans ce cas la preuve d’une culpabilité de sa part.

Les sages femmes ne baissent pas les bras

Invité à dire si les sages-femmes, en grève depuis deux mois, pouvaient obtenir un statut de praticien hospitalier, le ministre du travail Michel Sapin a répondu non ! Le très long mouvement des sages femmes ne leur a pas permis d’être entendus par le gouvernement malgré la popularité du mouvement. Il faut rappeler que la précarité est très grande et beaucoup restent en CDD quatre ou cinq ans voire 10 ans dans certains hôpitaux. Ce mouvement montre une fois de plus qu’en luttant corporation par corporation, on est battus.


2014 : nouvelle année, situation nouvelle ?

Hollande se permet de nous souhaiter de bons vœux alors qu’il n’a cessé de faire la démonstration que ses seules préoccupations de président vont aux capitalistes, banquiers, spéculateurs, boursicoteurs, assurances, patrons des trusts du Cac40, etc… Pas une banque qui n’ait été sauvée plusieurs fois en France alors que les milieux populaires ne sont pas sauvés du chômage et de la misère et que les classes moyennes sont également frappées.

Les « grandes réformes » de Hollande ne valent pas plus cher que celles de son prédécesseur Sarkozy. Pas plus la réforme des retraites de l’un que de l’autre. Et Hollande a poursuivi avec sa prétendue « réforme de la simplification administrative », celle de la prétendue « garantie universelle des loyers » qui ne garantira finalement pas grand-chose ni grand monde, celle de la « réforme ferroviaire », joli nom de la privatisation et de la rentabilisation contre le service public du rail, celle de la casse du code du travail appelé ANI. Quant à la réforme des marchés financiers et des bourses, elle est tombée aux oubliettes. Pas question de faire peur aux possesseurs privés de capitaux qui ponctionnent le monde entier : c’est au contraire eux qu’il s’agit de séduire et d’aider !

Et la principale des tromperies d’un Hollande, comme de ses prédécesseurs, est de faire croire que l’issue de nos problèmes doit venir du chef de l’Etat. Hollande et ses petits bras à l’assaut de la crise mondiale ? Face à une crise qui n’a pas cessé de frapper depuis 2007, à l’échelle du monde, ce serait les mesurettes de l’Etat français qui sauveraient la population française ? Pourquoi faire croire que ce qui compte c’est les actions de l’Etat bourgeois ? Et pas celles des possesseurs privés de capitaux, des investisseurs ? Et pas celle des banques centrales ? Et pas l’état du système capitaliste mondial ?

Suffirait-il de quelques interventions financières bien ciblées d’un gouvernement pour retourner la courbe ? Certainement pas ! Car les problèmes cruciaux de la planète sont mondiaux. Ils s’appellent : dette massive des pays émergents, dette massive de l’Etat américain, dette massive de la FED, dette chinoise, russe, indienne, et aussi affrontement croissant entre Chine et Japon, fuite en avant guerrière de toute l’Asie, course aux armements mondiale et on en passe… Que de domaines dans lesquels ce n’est pas le président franco-français qui peut agir !

La crise débutée en 2007 a commencé d’emblée de manière mondiale et continue de même. Elle ne touche pas spécifiquement tel ou tel continent, tel ou tel pays, même si elle a des conséquences multiformes.

Face à la crise, les discours des politiques sont quasiment identiques : tous parlent de défendre la France face à la concurrence étrangère, comme si tel était le problème. De la gauche de la gauche à l’extrême droite, les discours convergent sur des points essentiels : la croyance en l’intervention de l’Etat bourgeois en faveur du peuple, la religion du nationalisme français, la prétention que les ennemis seraient surtout étrangers, la prétention que l’aide à l’emploi consiste à aider les entreprises, donc les patrons, la prétention que l’aide aux banques est faite pour sauver la société et est donc inévitable, etc, etc…

Et un autre point leur est commun : le refus systématique d’expliquer ce qu’est cette crise du capitalisme, d’où elle vient et elle va, leur prétention sur la possibilité d’une sortie du tunnel, leurs mensonges sur la possibilité en restant au sein du capitalisme d’éviter les plus gros sacrifices pour la population… Tous ces mensonges sont communs à tous les politiciens français, soutenus par tous les dirigeants syndicaux, tous les média et tous ceux qui font l’opinion publique. Cela ne fait pas de leurs mensonges une vérité !

Aucun ne nous explique pourquoi tous les Etats de la planète dépensent plus d’argent que jamais pour aider les banquiers, les spéculateurs et tous les financiers alors que ces derniers sont au coeur de la crise. Aucun ne nous explique pourquoi les banques ne cessent de chuter malgré les aides qui leurs sont fournies. Aucun ne nous explique pourquoi les investisseurs privés se désinvestissent massivement de la production, au point que l’Etat américain, par exemple, a été contraint de prendre en charge toute l’industrie automobile et une bonne partie du reste de l’industrie. Aucun ne nous explique pourquoi tous les trusts industriels se transforment en banques. Aucun ne nous explique pourquoi les quelques trusts du Cac40 caracolent et gonflent leurs profits alors que le reste de l’économie est en chute libre.

Alors leurs recettes pour résoudre des problèmes qu’ils n’expliquent en rien ne valent pas davantage.

Ce qu’il y a de commun entre tous les politiciens, c’est de faire croire qu’il y aurait des solutions valables à la fois pour le peuple travailleur et pour ses exploiteurs, pour les salariés et les patrons. C’est de faire croire qu’il y aurait des solutions pour les salariés dans le cadre d’un capitalisme effondré et incapable de se relever. C’est de faire croire que l’alliance nationale, l’union entre les classes opposées, serait la solution face à la crise. Pourtant, la réalité est exactement inverse : la classe capitaliste mène une lutte de classe plus violente que jamais au travers des plans de licenciements, au travers des « négociations » pour remettre en question le code du travail, le salaire, le poste, la charge de travail, le site de travail, les horaires de travail, les retraites, les droits sociaux…

Alors que cette lutte de classe est portée à son extrême, le discours dominant exige l’abandon par les travailleurs de la lutte des classes en faveur de négociations pour discuter des sacrifices soi-disant acceptables.

Le développement d’un discours nationaliste est le premier moyen pour combattre la lutte des classes. Ce discours qui prétend que la crise en Europe est causée par les Grecs et les Espagnols. Ce discours qui prétend que l’insécurité est causée par les Roms. Ce discours qui affirme mensongèrement que ce sont les Roumains et les Bulgares qui vont nous prendre nos emplois. Eh bien, ce discours va de la gauche à l’extrême droite, sans presque changer un mot ! Le nationalisme économique, lui, va de la gauche de la gauche à l’extrême droite, en passant de Mélenchon à Montebourg et à Le Pen…

Tous sont aussi d’accord pour faire croire que les travailleurs qui luttent ne défendent que des intérêts corporatistes, que « leurs » emplois, ne sont pas porteurs d’un projet politique global. Tous prétendent qu’il existe des solutions sans sortir du capitalisme. Tous cautionnent la prétention des centrales syndicales de négocier des compromis avec les patrons. Etc, etc…

Des solutions, ils en ont tous plein la bouche, toujours dans le cadre du système, alors qu’en réalité le système est au bout du rouleau et qu’aucun de leurs remèdes ne peut rien soigner et que, d’ailleurs, ils se gardent de dire quelle est sa maladie. Tous sont d’accord aussi sur un autre point : tout remède part de l’injection de milliards de fonds d’Etat dans l’économie soi-disant pour régler les problèmes d’un système qui s’est toujours fondé sur l’injection de fonds privés au travers des investissements. Aucun d’entre eux ne veut souligner le fait que les capitalistes privés ne veulent plus investir dans l’exploitation des travailleurs, point qui est pourtant la caractéristique particulière, historique, de la crise actuelle.

Des Montebourg aux Le Pen en passant par Hollande et Sarkozy, un autre point commun : pas question de montrer que la lutte des travailleurs du monde est un seul et même combat qui va des travailleurs du textile du Bangladesh aux mineurs d’Afrique du sud et aux salariés des usines chinoises. Il n’est pas même question pour eux d’unir dans un même combat les travailleurs européens. Et, là encore, les dirigeants syndicaux, les média, tous les commentateurs suivent le même chemin. L’opinion publique n’est rien d’autre que le reflet de leurs mensonges.

Aucun des courants politiciens, qui sont tous fondamentalement des courants bourgeois, ne se permet de dire qu’il n’y aura, pour le capitalisme mondial, aucune sortie du tunnel, ni à l’échelle nationale, ni à l’échelle mondiale.
Aucun d’entre eux ne se permet de dire qu’avec la nouvelle année, comme avec l’ancienne, il n’y aura aucun capitalisme nouveau ni rénové, ni réformé ni pas réformé, ni régulé ni pas régulé, ni relancé ni pas relancé, ni écolo ni pas écolo, ni prospère ni austère, ni durable ni pas durable.

Avec l’année nouvelle, la seule chose qui peut être relancée, c’est la lutte des classes dans le camp des travailleurs et sa perspective sociale et politique, celle d’une société débarrassée de l’exploitation. Une lutte de classes menée consciemment par des travailleurs organisés de manière indépendante de tous les appareils liés à la bourgeoisie et à l’Etat bourgeois. Une lutte de classe menée par des travailleurs conscients qu’ils ne sont pas des privilégiés occidentaux accrochés à des privilèges mais des prolétaires qui n’ont que leurs chaînes à perdre et un nouveau monde à gagner.

Il reste aux travailleurs à passer du dégoût général des politiciens à l’intervention politique directe sur des bases de classe. Il reste à passer du rejet des politiques gouvernementales au refus de faire confiance dans l’Etat bourgeois. Il reste à passer de la dénonciation des patrons licencieurs à la conscience qu’il va falloir se passer du système capitaliste incapable de se redresse. Il reste à passer des inquiétudes devant l’ampleur de la crise et l’absence de son issue à la préparation d’un autre avenir pour la société humaine.

Décidément pour 2014 et la suite, il y a du pain sur la planche pour les travailleurs et tous ceux qui choisissent ce camp, à condition de se libérer des illusions et tromperies développées par la société bourgeoise et ses défenseurs de toutes couleurs politiques.

A cette condition, on pourra se dire : voilà une bonne année 2014 à venir !

Messages

  • Ce texte me gène sur plusieurs aspects :

    Ce texte est une critique de la politique de l’Etat français, du gouvernement français, des politiques de la bourgeoisie française. Tous les arguments récoltés à charge, tels un procureur accusant une personne d’un crime contre la société, pourront servir le jour du procès de la bourgeoisie française. Mais en ce qui concerne le prolo x, il ne me semble pas qu’il est besoin qu’on le dissuade de soutenir la politique du gouvernement. Considérons qu’il n’y crois pas. Les travailleurs ne sont pas dupes, et nos arguments peuvent les réconforter, mais n’aident pas à éclairer leur situation actuelle.

    La critique de la religion du nationalisme français me semble dérisoire, surtout lorsque nous les invitons à adopter la religion du communisme révolutionnaire. Les pasteurs du nationalisme français peuvent faire mirer à leurs pairs le mythe de la Grande France. Lorsqu’une personne n’a plus rien à perdre, il lui reste encore sa dignité et le nationalisme français peut amplement la combler. Réduire le nationalisme à un moyen contre la lutte des classes me semble aussi erroné, cela revient à nier le caractère incompatible entre les intérêts du prolétariat et ceux de la bourgeoisie. Ce n’est pas pour s’opposer à la lutte des classes que les capitalistes utilisent le nationalisme, mais pour prendre appui sur la nation française pour défendre leurs intérêts privés notamment par le biais de l’appareil étatique. Bien sur, je ne nie pas que le nationalisme est en lutte à mort contre le principe de lutte des classes qui la menacent directement, mais il faut reconnaitre qu’elle structure les rivalités inter-capitalistes, et c’est dans ce cadre que les capitalistes en usent.

    Qu’est-ce qu’un « travailleur conscient » ? Est-ce la minorité conquise par la religion communiste ???
    « des prolétaires qui n’ont que leurs chaines à perdre et un nouveau monde à gagner. » les prolos, meme les plus démunis garde une dignité. Le nationalisme se propose de défendre la dignité d’une nation et il est susceptible d’emporter toutes les personnes ressortissantes de cette nation. Le communisme se propose de défendre la dignité du prolétariat et il est susceptible d’emporter toutes les personnes ressortissantes de cette classe sociale. Le prolétariat français appartient à ces deux entités sociales incompatibles, une seule d’entre elles l’emportera sur l’autre. Ce texte ne contribue en rien à défendre la dignité du prolétariat, mais se contente de critiquer l’entité qui lui est concurrente. Comme s’il suffisait de convaincre les travailleurs que le nationalisme est une mauvaise religion pour qu’il adhère au communisme. Le meilleur moyen de concourir à mon sens, n’est pas de descendre son adversaire, mais de reconnaitre ses qualités pour se donner comme objectif de le dépasser. Le nationalisme aujourd’hui en France est soutenue par beaucoup de prolétaires français, alors que le communisme est rejeté quasiment par eux tous.

    Dans la course nous sommes aujourd’hui loin derrière (ne nous imaginons pas dans la situation sociale du prolétariat au début du XXème siècle, le prolétariat était une classe sociale très forte, parce que l’opposition entre classes sociales étaient plus évidente, et donc l’adhésion au communisme se posait plus naturellement contrairement à aujourd’hui où l’adhésion au nationalisme semble plus naturelle, on est d’abord français et seulement ensuite prolo en cas d’échec social ou de non réussite sociale).

    Une critique de notre classe sociale me parait in fine plus judicieuse. Qu’est-ce un cadre ? « un ouvrier qui pense comme un patron ». Et à l’hopital, les ouvriers de ce type sont légions...

    Y a-t-il une dignité à etre prolétaires ? Si oui, quelle dignité tire-t-on à etre exploité, à etre opprimé, à lutter pour sa survie, à avoir peur pour l’avenir de ces enfants, à vivre d’aides sociales, à subir le racisme, à crever de faim, à vivre de larcins, de vols et de peines de prisons, à subir l’injustice et la discrimination, à se prostituer, à vivre en marge de la société, à travailler pour nourrir sa petite ou très grande famille, etc ?

    Doit-on distinguer dans le prolétariat en France, le prolo français et le prolo non français, des prolos ressortissants de nations différentes. Le nationalisme d’un nation opprimée est-il de meme nature que le nationalisme d’une nation impérialiste et s’oppose-t-il aux intérets du prolétariat en France comme pour le deuxième. Tant que les individus se définissent d’abord par leur pays ressortissants (la structure sociale idéale pour les capitalistes, et dans lequel nous sommes contraints de vivre), la question du nationalisme doit-être traitée par les communistes pour éclairer les prolos dans leur position actuelle.

    • Cher camarade,

      tu dis :

      « Ce texte ne contribue en rien à défendre la dignité du prolétariat, mais se contente de critiquer l’entité qui lui est concurrente. Comme s’il suffisait de convaincre les travailleurs que le nationalisme est une mauvaise religion pour qu’il adhère au communisme. »

      et tu expliques que nous défendons la religion du communisme.

      Tu peux avoir des avis sur la manière de bien défendre une telle religion mais, dans notre cas, tel n’est pas le but. Nous n’avons aucune religion à défendre.

      La bourgeoisie n’est pas, pour nous, une entité concurrente.

      Nous ne sommes pas là pour « défendre la dignité du prolétariat ».

      Nous ne cherchons même pas à convaincre les travailleurs de quelque chose.

      Nous nous contentons d’analyser une situation et d’offrir aux travailleurs la possibilité de partager une telle analyse en termes de lutte de classe.

      Il s’agit non de critiquer mais de comprendre ce que veulent les exploiteurs dans la situation actuelle.

      Ce sera ensuite aux travailleurs que cela convaincrait d’en tirer les conclusions.

      Nous ne poussons pas les travailleurs à adopter la conviction communiste mais nous les poussons à raisonner sur la situation.

      Merci en tout cas de tes propositions politiques.

    • Quand je parlais d’entités concurrentes, je parlais de la nation fançaise et du prolétariat, qui sont deux entités sociales distinctes, et où les individus de la société humaines peuvent appartenir à l’un des deux, aux deux ou à aucun des deux.

      Pourtant j’étais d’accord avec ton texte, quand tu parlais de "religion du nationalisme français" et en quoi c’est différent de qualifier le communisme de religion ? Je souffre d’un handicap qui me permet de confondre beaucoup de termes parce que j’y vois derrière exactement la même réalité : en quoi une conception du monde, une vision du monde, une philosophie sont différentes d’une religion.

      "les [gens] ne sont pas dupes" est mon point de désaccord avec l’école de sociologie critique de l’université d’Evry. Pour ma part, je considère l’enseignement de Freud très enrichissant sur ce sujet. C’est un peu, il me semble, comme le proverbe "le cœur a ses raisons que la raison ignore". Remplacer le "coeur" par l’inconscient, "ses raisons" par les mécanismes de fonctionnement du psychose, "raison" par la conscience. L’inconscient représentant une part importante dans l’initiative nos actions et la description de ses mécanismes pouvant nous permettre de remonter à la cause, les gens sans qu’il en ait conscience agisse de manières intelligibles.

    • Tu soulèves de nombreux problèmes divers qui ne posent pas que des problèmes terminologiques mais aussi sociaux et politiques. Par exemple, le prolétariat n’est nullement une notion qui s’oppose à quelque chose que l’on pourrait appeler "la nation française".

      Le prolétariat n’est pas national. Quant à la France, ce n’est pas une nation mais un Etat, c’est-à-dire une structure de répression.

      Ce n’est pas une question de mots mais de conception...

    • Tu écris :

      « Pourtant j’étais d’accord avec ton texte, quand tu parlais de "religion du nationalisme français" et en quoi c’est différent de qualifier le communisme de religion ? Je souffre d’un handicap qui me permet de confondre beaucoup de termes parce que j’y vois derrière exactement la même réalité : en quoi une conception du monde, une vision du monde, une philosophie sont différentes d’une religion. »

      Le nationalisme est une religion car c’est une idéologie trompeuse qui cache ses vrais buts derrière un faux idéal. Penses-tu cela du communisme ?

    • Tu écris :

      « L’inconscient représentant une part importante dans l’initiative nos actions et la description de ses mécanismes pouvant nous permettre de remonter à la cause, les gens sans qu’il en ait conscience agisse de manières intelligibles. »

      Le seul problème dans ton idée d’importance de l’inconscient, c’est que l’on ne voit pas où cette idée te mène par rapport à la question posée...

      Quand les prolétaires russes ont fait la révolution d’Octobre 1917, on peut supposer d’après toi que leur inconscient les y poussait comme lorsque les ans culottes ont renversé la royauté française. Et aussi quand les opprimés se sont laissé battre par des royautés et des bourgeoisies.

      Pourquoi pas. Mais alors, pourquoi une fois, ils se sont bien battus et victorieusement et une fois ils se sont laissés battre ? A cause de l’inconscient, nous dis-tu ?

      Donc ils n’y peuvent rien puisqu’ils en sont inconscients !

      Et quand les classes dirigeantes de Mauritanie écrasent les Noirs, ils ne le font pas consciemment nous dis-tu (ou du moins, on pourrait le penser !) : ils sont inconscients de leurs actes ! Et quand les opprimés de Mauritanie se battront-ils : quand leur inconscient les y poussera ou quand des militants sauront leur donner des perspectives réalisables pour se libérer consciemment ? Personnellement, je préfère la deuxième hypothèse.

      N’en conclue pas que je n’ai pas de la sympathie pour les thèses de Freud mais seulement un désaccord pour la manière dont tu les utilises.

    • Pour ma part, je ne confondrai pas la France à l’Etat français, même si dans le langage usuel nous le pratiquons tous. La France serait, selon moi, un territoire délimité et dans le ressort duquel l’Etat français exerce son pouvoir, et toutes populations qui s’y trouvent sont confrontés à ce gang armé qui a marqué dans tous les coins et les recoins de son pouvoir répressif.

      Ensuite, je pense qu’il n’est pas intellectuellement juste de nier la nation française qui, à ce qui me semble, s’est forgée à travers les derniers siècles et les révolutions bourgeoises. La nation française a une histoire particulière qui ne demande qu’à être poursuivi, et les volontaires sont légions.

      Le prolétariat n’est pas une nation, une nation n’est pas une classe sociale. Il y a plusieurs types d’entités sociales, les nations en sont une, les classes sociales en sont une autre, les "races sociales" en sont une troisième. Mais que cette entité se définisse sur la base d’une histoire commune, d’une situation économique commune, ou d’une oppression commune, elle représente au fond une même réalité.

      La fausse conscience, à mon sens, ne revient qu’à nier l’existence d’entité sociale concurrente. En Europe, la classe capitaliste était nationaliste, la classe prolétarienne était internationaliste. Les capitalistes voulaient unir les gens sur une base nationale à l’encontre de leur concurrents capitalistes et à l’encontre du prolétariat, les communistes voulaient unir les gens sur une base de classe pour souder tous les prolétaires d’Europe et des pays colonisés contre les capitalistes. Tous ont des vraies bases sociales, mais chacun veut regrouper les gens selon celles qui l’arrangent, qui va dans le sens de ses intérêts matériels.

    • je pense de la même chose du communisme, il promet lui aussi un idéal, autrement dit son paradis.

      "une idéologie trompeuse qui cache ses vrais buts derrière un faux idéal". On peut dire de cela de toute idéologie, et toute idéologie peut être utilisé à des fins divers. A mon sens, il n’y a pas en soi de faux idéal, tout idéal repose sur des aspirations sociales d’un groupe de personnes qui entendent défendre leurs intérêts communs. Le processus d’idéalisation de ses aspirations sociales n’a pour objet que de les rendre transversales à l’ensemble de la société humaine.

      Le fait que les capitalistes utilisent la nation à leur propre fin ne remet pas en cause l’existence matérielle de celle-ci. Demain, les capitalistes pourront tomber et la nation française pourra encore être, et peut-être bien au service du prolétariat. Une entité sociale économique (classe sociale) et une entité sociale historique (nation) peuvent très bien se recouper comme on le voit aujourd’hui en France, mais on ne peut les confondre sans commettre d’erreur d’appréciation.

    • L’omniprésence de l’inconscient serait ma réponse. Que l’on se loupe, ou qu’on réussit, la part de l’inconscient est présente. Donc la question que je me pose est quelles sont les mécanismes de notre fonctionnement social à travers notre conscience et l’inconscient.

      Les émotions constituent un élément primordial dans la construction de notre pensée, c’est-à-dire de notre conscience. Notre inconscient s’exprime à travers nos émotions. La conscience de manière méthodique se construit sur la base de nos émotions, de nos aspirations. Tout ça pour dire que l’inconscient précède notre conscience.

      Les mécanismes de notre inconscient est un processus complexe, dont je ne maîtrise pas grand chose. Mais mon intuition me pousse à penser que notre inconscient à travers notre conscience apprend le monde et nous fait réagir aux phénomènes sociaux en signe de confiance ou d’hostilité à divers degrés et de plusieurs manières (colère, pleur, rire, tendresse, etc).

      Quand je dis "les gens ne sont pas dupes", je veux dire que même si les gens n’ont pas pleine conscience de ce qui se trame, ils se fient pour la plupart à ce qu’ils ressentent, et donc agissent en fonction de leur réelle aspiration. Je ne dis pas non plus que les actions qui correspondent à de réelles aspirations sont les meilleurs ou celle qui vaillent d’être. Mais je reste persuader qu’une action de masse est l’expression d’une aspiration que les acteurs politiques doivent identifier pour agir dessus, ou proposer l’action efficace pour répondre positivement à cette aspiration.

      Pour reprendre l’image du médecin, Le médecin à partir des symptômes identifie la maladie et ensuite la soigne. Le politique à partir des agissements des gens identifie les aspirations et ensuite seulement il peut les traiter. Parler de fausse conscience, de fausse idéologie, reviendrait dans le domaine médical de parler de maladie imaginaire. Personnellement, je ne présume jamais une maladie imaginaire à moins d’en avoir la preuve irréfutable.

    • Tu dis :

      « je pense qu’il n’est pas intellectuellement juste de nier la nation française qui, à ce qui me semble, s’est forgée à travers les derniers siècles et les révolutions bourgeoises. La nation française a une histoire particulière qui ne demande qu’à être poursuivi, et les volontaires sont légions. »

      La nation s’est forgée ? Elle serait différente de l’Etat ? Il faut en poursuivre l’histoire ?

      Si tu veux. C’est une histoire de la bourgeoisie. Pour notre part, notre conception ne consiste pas à poursuivre l’histoire de la bourgeoisie mais de l’interrompre et donc la France, qu’elle soit nation ou Etat n’est pas notre drapeau, notre but, notre conception.

      On pourrait discuter longuement tes conceptions sur la France mais je me contenterais de te dire que je me moque de la France car elle se moque de tous les opprimés qu’elle abrite, qu’ils soient ou non français.

      Qu’il s’agisse d’un territoire, d’un peuple, d’une zone avec des frontières, d’une culture, d’un Etat, il n’existe qu’une France, celle qui appartient aux exploiteurs et opprime les exploités. Je ne la cultive nullement. Pas plus qu’aucun autre nationalisme.

      Les peuples ont un pas à franchir : il consiste à s’affranchir des frontières qui ne servent que les classes dirigeantes.

      Tu dis que la France a une histoire : exact, il s’est fait sur le sang et la sueur des opprimés ! Je ne vais emboucher les trompettes pour la glorifier !

    • Je serai bien le dernier à te reprocher d’accorder de l’importance à l’inconscient dans l’être humain. Ce site lui-même en témoigne : Voir ici

      Par contre, la notion, si elle est pertinente pour un individu, a moins de sens dans une collectivité.

      Ce genre de différence de validité est courante. Par exemple, les classes sociales sont déterminantes pour la société mais pas déterminantes pour l’individu : on peut venir de la bourgeoisie et ne tenir aucun compte de son milieu.

      L’inconscient se manifeste déjà pendant une partie considérable de la vie : la nuit, quand la conscience est éteinte.

      Par contre, les actes qui déterminent les peuples se déroulent le jour et sont déterminés d’abord par autre chose que ce qui se passe dans chaque cerveau individuel, sinon il n’y aurait pas d’actes collectifs comme les révolutions...

    • « il n’y a pas en soi de faux idéal. »

      Quand un prétendu idéal exploite les illusions, les peurs, les faiblesses, les méthodes d’oppressions, les tromperies diverses, on a affaire à un faux idéal qui ne mène qu’à des impasses.

      Si on présente au peuple allemand l’idéal de la supériorité de l’Aryen blond sur le reste du monde, comme l’a fait le nazisme, de ton point de vue, c’est un idéal comme un autre ? Opprimer le peuple noir d’Afrique du sud par les Blancs, c’est un idéal valable aussi ?

      Parler d’idéal dans l’absolu n’a a aucun sens.

      L’idéal est une utilisation de la virtualité dans le sens de la libération de l’homme en exploitant le jeu des possibles.

      Le faux idéal est une manière de faire croire aux peuples que les dictateurs veulent les libérer.

      Je vois une différence...

    • a chaque échelle, ses propres lois, l’exemple du grain sable et du tas de sables.
      l’inconscient joue au niveau individuel, les classes sociales au niveau de la société humaine. Cette conception ne me permet pas de faire le lien entre l’individu et le collectif. Le groupe social n’agit-il pas que par l’intermédiaire des individus. Les limites sociales et les aspirations de l’individu ne sont-elles pas celles de leur "classe sociale" de référence ou à leur encontre. après d’autres facteurs inconnus agissent, mais les groupes sociaux font des facteurs qui peuvent nous éclairer sur certaines choses.

      séparer l’individu et le collectif me paraît pas être la meilleure méthode pour saisir la matière sociale, les interactions qui interfèrent entre les deux sphères contribuent à la rendre compréhensible.

      Les différentes sociétés animales sont dotées de structures sociales, avec chacune leur propres normes sociales, qui conditionnent l’action des individus. une lionne a un rôle social déterminé, en général elle se tiendra à ses devoirs, mais elle peut en refuser l’exécution et faire le choix de prendre pour amie une gazelle.

      Le groupe social n’est-il pas le cadre à l’intérieur duquel un individu se structure, fait ses choix ? Ce cadre n’explique-t-il pas la part inconsciente des actions individuelles.

    • je rechercherai le couple illusion/réalité, pour essayer de comprendre ton idée de faux idéal ou de fausse conscience, qui pour l’instant je ne distingue nullement des vrais. Je vais être modeste, et présumer qu’il existe, jusqu’à preuve du contraire, bien que j’avoue que je suis très loin d’en être convaincu.

    • La France est l’exemple typique du faux idéal. Ceux qui sont "morts pour la France" ont té tués dans l’intérêt du grand capital...

    • Je n’ai pas besoin de séparer l’individu et le collectif. Ils sont interactifs. Mais l’individu ne sait pas pourquoi des millions d’hommes agissent ensemble. La molécule ne sait pas pourquoi des millions de molécules forment une température, une pression, un état de la matière. Le conscient et l’inconscient sont deux niveaux mais cela ne veut pas dire non plus qu’on les sépare et qu’on les oppose diamétralement.

    • Il y a une grande différence entre la question illusion/réalité et celle de faux idéal/vrai idéal. Tu le verras en marchant... Dans l’idéal, il n’y a pas seulement une question de réalité mais une question de but, d’objectif. L’idéal n’existe pas sans la conscience. La réalité si.

    • « Les différentes sociétés animales sont dotées de structures sociales, avec chacune leur propres normes sociales, qui conditionnent l’action des individus »

      Ce n’est vrai qu’en général et justement pas pour l’individu.

      La lionne devrait chasser l’antilope mais il arrive que la lionne protège l’antilope car elle la considère alors comme une enfant.

      Les animaux, ensemble dont les humains font partie, ont des tendances contradictoires, ce qui laisse place à des "libertés" individuelles, comme celle de la lionne qui va mourir pour protéger une antilope et... sa mère.

    • Tu veux des exemples de faux idéal ?

      Mourir pour la patrie, servir d’exemple aux générations futures, sortir l’homme des besoins corporels (Gandhi), défendre son ethnie, sa race, sa religion, sa nation, sa culture.

      Vrai idéal : défendre l’humanité sur la planète Terre et pas dans des frontières...

    • « je veux dire que même si les gens n’ont pas pleine conscience de ce qui se trame, ils se fient pour la plupart à ce qu’ils ressentent, et donc agissent en fonction de leur réelle aspiration. » dis-tu.

      Ah bon ! Tu as cette impression en ce qui te concerne ? D’agir en fonction de tes réelles aspirations ? Et pas d’agir parce que tu es contraint par tout un système social qui s’impose à toi, qui t’oblige à te comporter de telle et telle manière et pas tel que tu l’entendrais.

    • Dans ton idée, la France n’est pas l’Etat. Seulement tu proposes plusieurs autres réponses : le territoire, les peuples qui y ont séjourné voire leurs conceptions, mentalités, idées... C’est trois réponses différentes. Il faut choisir. Dans tous les cas, tu remarquera qu’aux différentes époques, aucune des réponse ne donne à la France ni un territoire fixe, ni des peuples déterminés ni même des conceptions toujours les mêmes. voir ici Pourquoi vouloir faire croire qu’il y a toujours eu un truc qui s’appelait "la France" ?

  • Cher camarade,

    tu dis :

    « en ce qui concerne le prolo x, il ne me semble pas qu’il est besoin qu’on le dissuade de soutenir la politique du gouvernement »

    et tu dis que les travailleurs ne sont pas dupes...

    Pas dupes de quoi ?

    Du capitalisme ? De la fausse démocratie ? Du nationalisme ? De la croyance dans une solution politique à la crise ?

    Eh bien ! Je souhaiterais que tu aie raison !

    Le problème n’est pas que les travailleurs soutiennent la politique du gouvernement.

    Personne ne le leur demande.

    Le problème est que les travailleurs ne ressentent pas le besoin de se réunir pour définir leur propre politique. C’est cela que nous préconisons.

  • Une auxiliaire de puériculture de 52 ans, travaillant à l’hôpital Robert-Debré à Paris, s’est suicidée fin décembre à son domicile après avoir laissé un message dénonçant ses conditions de travail, selon un syndicat de l’AP-HP (Hôpitaux parisiens).

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