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Bulletin La Voix des Travailleurs de Renault CTR (Rueil)

mercredi 29 janvier 2014, par Robert Paris

Fermeture en catimini

Le CTR va fermer. Ce n’est pas un secret. Mais cela ne signifie pas que les conditions de la fermeture soient clarifiées. Lors du précédent projet de fermeture du CTR, la direction avait communiqué les conditions précises du départ plus d’un an à l’avance. Là, même jusqu’au dernier moment, elle ne dit rien et se contente de laisser ses chefs d’UET répondre. Comme ils ne savent parfois pas grand-chose, on est devant un mur. Cela ne gêne nullement la direction car cela ne peut que décourager les personnels de rester à Renault et la chute des effectifs est son objectif numéro un, plus encore que la fermeture du CTR. Donc, s’il n’y a ni date précise, ni modalités précises, ni prise en compte des problèmes des salaries, ni aucun engagement clair de sa part, par exemple pour les salariés qui refuseraient d’être envoyés à Cléon, ce n’est ni une erreur ni un hasard, mais une politique. Certes, la plupart des salariés sont résignés mais cela n’exclue ni une révolte ni un coup de colère et nous devons être bien convaincus d’une chose : la direction ne fera ce qui lui chantera que tant qu’on la laissera faire.

Les syndicats et la fermeture du CTR

Il est remarquable de constater que, malgré les conditions très désagréables et même scandaleuses de la fermeture du CTR, les syndicats n’ont à aucun moment cherché de mettre vraiment des bâtons dans les roues du projet de la direction, tout en protestant mollement. Ils ont affirmé que les salariés pouvaient s’adresser à eux pour défendre leur cas personnel comme si on pouvait se défendre individuellement face à une attaque collective. Ils n’ont jamais, même pas lors du premier projet de fermeture, cherché à l’empêcher de manière sérieuse. Le patron n’a même pas été dénoncé publiquement aux média pour fermeture de site alors qu’il parlait de ne pas fermer de site dans les média tout en signant un accord avec les syndicats qui ne parlait que de sites industriels. Ce n’est ni les questionnaires aux salariés ni les interventions syndicales dans les instances de discussion avec la direction qui allaient suffire à faire reculer le patron. Leur discours dans les tracts le révèle pleinement, même quand ils font croire que leurs tracts protestent et dénoncent la direction.

Par exemple, la CFDT du CTR titre son tract : « Site du CTR, une page se tourne mais le livre n’est pas fermé pour autant », ce qui ne témoigne pas d’un refus violent du projet. Dans un autre tract intitulé « Retour su un départ », la CFDT écrit carrément : « La confirmation de la prochaine fermeture du CTR a quelque peu monopolisé l’actualité de l’établissement et occulté un événement… le départ de Carlos Tavares. » Dans « Fermeture de Rueil, dernier épisode ? », la CFDT écrit : « Pour l’entreprise, l’intérêt économique et fonctionnel de cette opération semble difficilement contestable. » Tiens donc ! Et la CFDT n’est citée là qu’à titre d’exemple de passivité puisqu’elle-même prétend « s’être toujours opposée à la fermeture contrairement aux autres syndicats. » C’est dire !


Quel avenir pour le personnel du CE du CTR ?

Le personnel du CE du CTR n’est pas seulement menacé d’être déplacé mais aussi éventuellement d’être licencié ! Certes, on a pu lire dans un tract qu’il a le soutien de la CGT et de SUD et le personnel de Renault a marqué dans une pétition sa sympathie et son soutien aux personnels du CE. Ces syndicats écrivent : « Les salariés du CE de Rueil n’ont aucune vision de leur avenir et sont donc très inquiets. On peut légitimement les comprendre. » Cependant, il est permis de s’étonner de la manière dont les syndicats, y compris les précités, traitent cette affaire. En effet, les patrons qui embauchent ces salariés sont justement les syndicats gestionnaires du CE, à commencer par la CGT. Donc, si les personnels sont menacés dans leur emploi, ils le sont justement par ces gestionnaires. Or, dans leur tract de soutien aux personnels, le secrétaire du CE et ces syndicats affirment justement qu’ils ne peuvent nullement s’engager pour l’emploi des personnels en question ! Ils ne s’engagent qu’à garder « le plus de salariés possibles » sans dire combien et ils le justifient en écrivant que « Aujourd’hui, le CE de Rueil et de Lardy ne font qu’un… Seulement la capacité d’absorption est limitée puisqu’il n’y aura pas une charge de travail pour tous les salariés du CE de Rueil. » En somme, ces gestionnaires se préparent à se comporter comme n’importe quel n’importe quel patron en train de justifier des licenciements et le fait qu’ils soient syndicalistes n’y change visiblement rien !

Amiante à Renault = danger !

Comme le rappelle régulièrement le Collectif contre l’amiante de Rueil-Lardy, toute une liste de salariés y sont décédés du fait de l’amiante en ayant contracté un cancer broncho-pulmonaire, reconnu comme maladie professionnelle par la Sécurité sociale et pas par la direction. Certaines familles de salariés s’apprêtent à porter plainte contre la direction pour faute inexcusable. Et il est en effet inexcusable que la direction ne fasse pas procéder à des examens médicaux (scanners notamment) pour tous les salariés de secteurs où on a manipulé des pièces amiantées usées ou usinées ou qui ont travaillé dans des secteurs amiantés.

Dongfeng-PSA contre Dongfeng-Renault ?

L’entreprise automobile chinoise Dongfeng va devenir l’un des gros actionnaires de PSA et, en même temps, Renault va développer une collaboration en Chine avec Dongfeng. Des milliards de fonds de l’Etat français vont soutenir ces différents projets. Donc l’argent de nos impôts, insuffisant nous dit-on quand il s’agit de payer des services publics, la santé ou les retraites, est prêt à coups de milliards à soutenir une opération du capital mondialisé. On relèvera au passage que l’Etat n’a jamais aidé les trusts Peugeot et Renault à collaborer, le fait pour les offrir au capital chinois. Cela en dit long sur la valeur des discours nationalistes des hommes politiques et aussi des discours de nos patrons sur la concurrence. Elle est tout juste bonne pour opposer entre eux les salariés…

La CGC et la lutte des classes

Dans un tract de décembre 2013, la CGC de Rueil/Lardy écrivait : « Il n’est pas dans nos habitudes de confronter tel ou tel type de population ou de prôner la lutte des classes, car dans ce type d’exercice personne n’est gagnant. » On n’avait pas attendu ce rectificatif pour remarquer que la CGC prônait la collaboration de classe avec les patrons et personne n’a dû frémir d’étonnement en lisant cela. Cela n’empêche pas le même syndicat, dans le même tract, juste à la ligne suivante de constater que les cadres qu’elle prétend défendre sont traités par le patron comme de simples prolétaires, dégommables et licenciables à volonté : « Citons à titre d’exemple des Chefs de Département qui se sont retrouvés Chef de Service ou encore des Chefs de Services qui se sont retrouvés CUET. » Et nous rajouterons les collaborateurs qui se sont retrouvés accusés d’espionnage, ceux qui ont été débarqués de force de leur secteur d’activité, qui ont été mis sous pression au point de tomber en dépression ou d’être tentés par le suicide, et ceux qui ont été licenciés, y compris pour des fautes qu’ils n’avaient pas commises. Mais tout cela, rassurez-vous, la CGC ne l’interprète pas comme le fait que les cadres seraient des salariés comme les autres, devant se battre contre les patrons. Non, non !

Un pour tous, tous pour un !

Nous ne savons ce qui va ressortir des cogitations de la direction sur la menace de licenciement de Philippe Gervais du CTL de Lardy mais nous avons bien assez d’informations pour savoir quoi penser de cette affaire lamentable. Insuffisance professionnelle, voilà le prétexte sur la base duquel le patron, qui se cache derrière son CUET, menace de licencier notre collègue et ami.

Le message de la direction est clair : il s’agit d’accroitre la pression sur l’ensemble des salariés en leur montrant que tous nos emplois ne sont rien d’autre que des sièges éjectables. N’importe lequel d’entre nous peut se retrouver demain avec des avis négatifs de sa hiérarchie et menacé, voilà ce qu’entend nous dire la direction. Tout le monde peut demain être en PPI et chacun est susceptible d’être accusé d’échec professionnel. Les critères sont suffisamment vagues et mouvants pour permettre toutes les dérives.

Bien entendu, cette prétendue rigueur de Renault ne s’applique pas à Ghosn, même s’il s’est révélé manipulateur et menteur dans l’affaire d’espionnage où il a échoué à faire plonger ses collaborateurs, même s’il échoue sur le véhicule électrique, même s’il n’est nullement transparent sur les affaires de la chute en 2007-2008 ou des spéculations de la banque Renault.

Bien entendu, c’est le patron qui lance les CUET quand ils s’attaquent aux salariés et c’est encore lui qui s’érige en juge prétendument indépendant pour trancher s’il faut ou non licencier. C’est dire qu’il n’y a aucune confiance à faire au patron dans cette affaire. Tout dépend uniquement du rapport de forces et pas d’un prétendu sens de la justice patronal.

C’est aux salariés de défendre Gervais et, en agissant ainsi, ils ne font que prendre conscience qu’ils sont eux-mêmes attaqués ou menacés. Si on laisse faire ce licenciement scandaleux, c’est sur chacun d’entre nous que pèsera une épée de Damoclès menaçant nos emplois. Il n’est pas question de travailler avec un fusil dans le dos et des objectifs professionnels qui s’appellent chantage au licenciement.
Il n’est donc pas question de laisser licencier Gervais. Cela doit être dit haut et clair ! Si la décision de la direction n’est pas conforme, Lardy doit arrêter le travail !

La politique criminelle du patron

Le 22 avril 2013, un travailleur de l’usine Renault de Cléon mettait fin à ses jours. Toutes les enquêtes sont formelles : la direction de Renault est responsable de ce suicide, que ce soient d’après l’enquête du CHSCT, celle de Technologia ou celle de l’Inspection du travail. Cela n’empêche pas la direction de nier comme elle l’a fait dans tous les suicides précédents, malgré toutes les décisions de justice. Quand elle le peut, la direction étouffe même l’affaire, comme pour l’ingénieure de Guyancourt qui était en PPI et avec une semaine de mise à pied et s’est suicidée au cours de son voyage aux USA.

Représentants des salariés ou de la direction ?

A propos du comité de groupe Renault, « Global » écrit : « Les relations entre les membres se caractérisent par une grande solidarité, de l’écoute et du respect mutuel. » Le journal cite ainsi une élue CFDT au comité qui est d’ailleurs secrétaire générale du comité de groupe et qui exprime ainsi sa grande solidarité et son respect pour la direction avec laquelle elle se réunit. C’est pas rassurant pour les salariés qu’elle prétend représenter…


Le pacte d’irresponsabilité de Hollande avec la grande bourgeoisie

Comment un Etat qui se dit surendetté propose de faire cadeau de 30 milliards de plus au grand patronat... 30 milliards qui se rajoutent aux 20 milliards d’euros de cadeaux du « crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi » dont les sommes vont être augmentées, qui eux-mêmes se rajoutaient aux crédits d’impôts sous prétexte d’emploi, crédit d’impôt d’exportation, crédit d’impôt recherche, du crédit d’impôt développement durable, etc. Sans compter les aides aux trusts depuis la crise de 2007, celles aux banques, aux bourses, aux assurances... Pendant que l’Etat fait des cadeaux aux capitalistes, il réduit ses dépenses publiques : le ministre Cazeneuve annonce que la moitié des quelque 50 milliards d’euros d’économies prévues de 2015 à 2017 se fera par des réformes structurelles s’attaquant aux services publics et l’autre moitié sera trouvée pour 20 milliards sur l’Etat et la branche maladie de la Sécurité sociale et 4 milliards sur les retraites et la branche famille, a déclaré jeudi le ministre du Budget. Donc exit les services publics, la santé, la famille et la retraite et vive l’aide aux capitalistes, banquiers et spéculateurs...

Quel nouveau pacte Hollande veut donc signer avec la bourgeoisie ? Un pacte dans lequel nos impôts vont servir à aider les patrons sans que le public qui paie ces impôts n’en tire quoique ce soit ? Comme lorsque l’Etat a aidé les trusts automobiles, sidérurgiques, métallurgiques, le bâtiment, les trusts pharmaceutiques, les banques et autres secteurs d’activité sans que les emplois ne soient en rien protégés, ni les salaires, ni les conditions de travail, ni même le maintien de l’activité sans même parler d’embauches supplémentaires !
Est-ce cela un contrat de responsabilité : l’Etat se considère responsable si les bénéfices des trusts baissent ou ne sont pas considérés comme suffisants par le grand capital et les patrons, eux, ne se considèrent en rien comme responsables socialement ? Si les emplois sont détruits, si les salariés sont à la rue, s’ils perdent tout, y compris leur logement, leur santé, les études des enfants, la vie de leur famille, les patrons qui ont détruit tout cela ne seraient en rien responsables ? Ce serait seulement l’Etat qui prendrait sur lui toute la responsabilité ? Et qui prendrait aussi la responsabilité de faire accepter de tels contrats, comme dans l’accord ANI qui détruit la charge de travail, le lieu de travail, le niveau des salaires ? Qui prendrait la responsabilité sociale et politique ?

Et quelle responsabilité du côté des patrons ? Loin d’être conditionnées par des actes immédiats comme des embauches, les aides étatiques ne seraient qu’évaluées à la longue par une soi-disant commission d’enquête ? Quelle différence alors avec les comportements précédents de l’Etat qui n’a vessé de faire des cadeaux au grand patronat sans aucune contrepartie, ni sur les emplois, ni sur les salaires, ni sur les conditions de travail, ni sur les retraites, ni sur la santé, ni sur l’éducation !

Et le prix de tout cela serait qu’on aggrave le déficit de l’Etat pour justifier encore plus de destruction des services publics. Déjà des universités, des hôpitaux, la SNCF annoncent qu’elles sont dans le rouge, vont devoir diminuer les effectifs, détruire une part du service public ou privatiser. Déjà le service public se dégrade massivement comme on le constate dans les transports, dans les hôpitaux, pour les retraites, pour la santé, pour les médicaments, etc….

Plus l’Etat va se porter garants des intérêts patronaux, ceux des grands patrons seulement bien entendu, plus il va aider les banques et les patrons, plus il va accepter l’idée que c’est l’argent de nos impôts qui doit rentabiliser les entreprises privées, plus celles-ci vont considérer qu’elles n’ont aucun devoir social, qu’elles ne sont nullement responsables des licenciements et des fermetures, qu’elles n’ont aucunement à payer leurs choix, leur politique, leurs attaques antisociales.

Quel gouvernement n’avait pas prétendu que ses aides aux capitalistes n’étaient pas sans contreparties ? Hollande n’est nullement le premier. Ce n’est pas la première fois qu’il nous dira, comme tout politicien qui fait son métier, qu’avec lui rien ne sera plus comme avant ! Il l’a dit sur tous les plans et, sur tous, il ressemble comme deux gouttes d’eaux à ses prédécesseurs, ceux qui parlaient de « travailler plus pour gagner plus » ou de « sauver les retraites par répartition ». Tous ont prétendu défendre la paix dans le monde en… en multipliant les guerres. Hollande a montré en Syrie ou en Afrique qu’il est identique à Sarkozy en Côte d’Ivoire ou en Libye. Mêmes mensonges, mêmes sales guerres.

En ce qui concerne la méthode des politiques de droite consistant à opposer violemment populations étrangères et française, maghrébine et non maghrébine, musulmane et non musulmane, Roms et Français, là encore, Hollande-Valls ne vaut pas plus cher que Sarkozy-Guéant comme le cirque sur Dieudonné vient de le montrer une fois de plus...

Le seul « pacte de responsabilité » qu’il nous faut est celui où chaque capitaliste doit être considéré comme personnellement responsable de l’emploi, du salaire, de la vie de chaque salarié. Renault, France Telecom ou les Hôpitaux sont responsables des salariés qui se suicident, dont la santé et la vie sont détruits par les pressions au travail. Ils devraient également être considérés socialement, économiquement, juridiquement responsables des vies détruites par les licenciements. Pour nous, ils le sont.

Ils devraient l’être au péril non seulement de leur mise en cause personnel, du prix à payer sur leur fortune personnelle et même sur leur droit à entreprendre, sur leur droit à posséder des entreprises, des capitaux. Leurs biens devraient être saisis. Nous, salariés, ne sommes-nous pas considérés comme responsables si nous déboursons plus d’argent qu’il n’y en a dans notre compte en banque ? Nous sommes nous pas considérés comme responsables si nous ne travaillons pas prudemment, si nous commettons une seule erreur professionnelle, de manière non volontaire ? Pourquoi ceux qui commettent des crimes sociaux de manière volontaire ne le seraient-ils pas ?

Parce que l’Etat n’est pas au service du peuple travailleur, du grand public, pas même de la population petite bourgeoise, des classes moyennes mais au service du grand capital, des patrons des trusts, des banques, des assurances, des bourses, de la grande finance, des dirigeants de l’armée, de la police et des églises.

Voilà pourquoi il n’existe aucune responsabilité des capitalistes lorsqu’ils commettent des crimes, y compris des crimes d’ampleur mondiale. Le trust japonais Tepco qui pollue gravement la planète avec ses centrales nucléaires ne reçoit pas d’autre punition qu’une aide massive de l’Etat ! Les trusts Thyssen et Krupp en Allemagne et Ford aux USA qui ont massivement financé l’hitlérisme n’ont subi après guerre aucune conséquence de leur responsabilité.

Le pacte de responsabilité de Hollande est un accord de responsabilité à sens unique dans lequel nos impôts sont considérés comme indispensables pour sauver les intérêts du capital privé mais où le capital privé n’est nullement considéré comme responsable s’il se désinvestit massivement de la production, s’il s’attaque aux salaires et aux conditions de travail et s’il licencie massivement. L’Etat aide massivement la famille Peugeot même si elle retire son argent de la production, même si elle vend tous ses intérêts à la Chine, même si elle détruit massivement des emplois et des vies…

Voilà pourquoi il n’a plus d’argent pour les services publics, voilà pourquoi il précarise les emplois publics, voilà pourquoi il entend diminuer et même supprimer les emplois de fonctionnaires et n’embaucher que des contrats aidés sans engagement de durée indéterminée et sans statut. Voilà pourquoi l’Etat lui-même casse les services publics et les emplois publics… Cet Etat qui ne remplit pas ses engagements de santé, d’éducation, de transport, etc, prétend quand même signer des engagements avec les patrons dans lesquels il s’engage à leur faire cadeau d’impôts, de taxes, de soutiens sans aucune contrepartie réelle…

Dans notre société soi-disant démocratique, ce qui devrait signifier dirigée par le peuple et pour le peuple, il n’y a pas de droit à l’emploi, pas de droit au salaire, pas de droit à un revenu minimal, pas de droit à un logement, pas de droit à la santé, pas de droit à l’éducation, etc, mais il y a un droit permanent et que l’Etat se charge de faire respecter, pour les propriétaires de capitaux d’exploiter, de licencier, d’acheter des usines et de les fermer, de supprimer des emplois, un droit de posséder (et donc d’en faire ce qu’ils veulent) la propriété privée des moyens de production. Ce droit n’est pas remis en question, y compris quand cela signifie que des régions, de pays, des populations doive payer le prix fort : le prix de la misère, le prix du sang, le prix de la dictature des classes dirigeantes et de la répression.

Eh bien, la responsabilité, telle que nous l’entendons nous, c’est l’inverse : c’est le droit à l’emploi, au salaire, au logement, à la santé et à l’éducation, y compris allant jusqu’au droit de supprimer la possibilité des possesseurs de capitaux de décider, de diriger, de détenir et d’exploiter. Si l’emploi, le revenu, la vie des populations en dépend, si les capitalistes s’attaquent à tous nos droits, nous leur reprenons celui de se dire propriétaires des usines, des banques, des assurances, des capitaux, des moyens de commercer, d’échanger, de vendre parce qu’alors ils s’en servent pour détruire des économies, des sociétés et des vies.

Quand la crise du système d’exploitation signifie que les capitalistes, avec l’aide des Etats bourgeois, y compris dirigés par des équipes dites de gauche, prétendent nous jeter dans la misère, c’est notre droit le plus strict de leur retirer tout droit de se dire propriétaire des usines, des capitaux et détenteur du droit d’exploiter. C’est même notre intérêt vital et, bien entendu, pour cela, ce ne sera pas sur l’Etat bourgeois, fût-il dirigé par la gauche, que nous pourrons nous appuyer.

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