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Bulletin La Voix des Travailleurs de l’Hôpital Cochin (Paris)

samedi 8 février 2014, par Robert Paris

Ce n’est pas les « douces » heures !

De plus en plus dans les services, on essaie d’imposer aux personnels le travail en 12 heures. La direction sait qu’elle va pouvoir faire des économies en passant de 3 à 2 équipes par 24 heures. Tous les prétextes sont bons pour imposer la déréglementation des horaires de travail. De la prétendue « cohésion d’équipe » en passant par l’ « équité » ou tout autre prétexte, tous les arguments sont bons pour nous rendre flexibles et corvéables à merci : être mobiles sur les horaires (de plus en plus sur des roulements en 12 heures jour (nuit). Accroître les contraintes horaires pour faire des économies sur notre dos, tel est le mort d’ordre de la direction.

Jeu du chamboule tout

De nouveaux transferts sont prévus de Tenon sur St Antoine, la stomato au printemps et la neuro en été. Au passage, c’est le non renouvellement des CDD, perte d’emplois et chamboulement du redéploiement des collègues, et tout ça au final pour une diminution de l’offre de soins pour la population...

Pas d’Hôtel et plus d’Hôtel-Dieu

Finalement, le siège de l’APHP de l’avenue Victoria ne va plus à l’ Hotel-Dieu et restera avenue Victoria. Bilan des courses : l’APHP payera 20% de pénalité au groupe de luxe qui devait racheter le bâtiment pour en faire un palace au coeur de paris. Et tout ce gachis sans que l’on retrouve les services et les urgences de l’ Hôtel-Dieu...

Le gouvernement ne nous fait pas de fleur

La maternité des Lilas se bat toujours pour son existence. La nouvelle hypocrisie de l’Etat a été d’accorder la reconstruction aux Lilas mais sans allouer aucun moyen pour la reconstruire...Samedi dernier ils étaient encore nombreux dans la rue pour se battre.

Le droit à l’avortement menacé

Une proposition de loi réactionnaire en Espagne tente d’interdire le droit à l’avortement. Des groupes d’extrême droite, intégristes cathos et autres réactionnaires de tous poils tentent en ce moment de reprendre le dessus. On le voit aussi en France avec les dernières manifs anti avortement il y a 2 semaines ou celle de dimanche dernier appelée « jour de colère ». Pendant les périodes de crise les réactionnaires de tout bord veulent reprendre la main. Ne les laissons pas faire, Une manifestation pour réaffirmer le droit à l’avortement et soutenir les femmes espagnoles aura lieu à Paris samedi 1er février. Et surtout

il faut que la classe ouvrière reprenne le contrôle de la situation pour ne plus se laisser faire et changer ce système économique qui conduit à sa perte, sinon nous risquons d’avoir la barbarie du fascisme sous toutes ses formes.

C’est Dégueulasse et Dangereux

De plus en plus, dans les services, nous assistons à une explosion de l’embauche de nos collègues en CDD. Certaines cadres se permettent de faire passer les agents en CDD en 7 heures afin de leur supprimer des jours de repos. Les personnels concernés ne sont souvent même pas au courant ! Pour la direction et certains cadres, ce personnel est considéré comme des « bouches- trous » qui sont corvéables à merci et que l’on peut dégager sans ménagement.
Ces mêmes CDD ne peuvent pas cumuler de CA puisqu’on les leur pose de façon discontinue dans la semaine ou dans le mois. Ils sont là bien souvent depuis un an et n’ont pas de semaine de repos, de congés à proprement parler. Sans compter qu’ils n’ont même pas de RTT !

Les carences du public profitent au privé

Un centre privé des urgences vient d’être ouvert à Paris. Bien entendu, il bénéficie du fait que l’APHP ferme de plus en plus d’urgences dans la capitale et que celles qui restent sont saturées. Seulement ce centre ne fait que recevoir les malades pour les diriger, ensuite et avec du temps de perdu ce qui est grave, vers les urgences publiques car il ne dispose d’aucun moyen d’hospitalisation. Il ne résout donc aucun problème et ne fait que récolter un peu de fric pour le secteur privé de santé.

Des oranges qui profitent des roses

L’hôpital La Roseraie d’Aubervilliers, depuis longtemps en difficultés financières, semble au bout du rouleau et ce ne sont pas l’APHP ni le gouvernement qui souhaitent le sauver, eux qui veulent au contraire supprimer le maximum possible d’hôpitaux. D’autant qu’à côté, l’hôpital privé de l’Orangerie pourrait en profiter…

Des économies qui coûtent cher

Le budget en dépenses de santé de la population décline : 8% en un an. C’est bien entendu lié à des pertes de revenus, au chômage et à la crainte des licenciements. Résultat : de plus en plus de gens retardent ou annulent des soins coûteux comme les soins dentaires, les lunettes ou les consultations de spécialistes. Et la santé publique recule d’autant…

La direction s’engage à …. rien

L’APHP met en place une nouvelle charte incitant les personnels à déclarer les événements indésirables liés aux soins. La direction s’engage à ne pas sanctionner les professionnels ayant effectué cette déclaration. Elle s’engage même à aider si besoin les professionnels avec un soutien psychologique et/ou juridique. Quand on sait que c’est la direction qui, par le sous-effectif et la volonté de rentabilité à tout prix, créent des conditions de travail délétères et augmente le risque d’erreur lié aux soins (fatigue, stress des personnels, burn-out), on apprécie cette prétention à nous aider dans nos difficultés…


Vaccinés,
mais pas contre les profiteurs des labos

On savait depuis 2009 que l’Etat avait déboursé 660 millions d’euros pour commander, inutilement pour l’essentiel, 94 millions de doses de vaccin contre la grippe A. Mais la facture, payée rubis sur l’ongle et par avance aux labos pharmaceutiques, va encore se multiplier avec les indemnités des victimes du vaccin. Celui-ci a en effet causé des morts par maladie du sommeil. 21 se sont déjà déclarés et ce n’est pas fini. C’est encore l’Etat qui va sans doute couvrir les labos pharmaceutiques !

L’hôpital est bien malade

La liste des hôpitaux dans le rouge s’allonge : Mamers, Villeneuve-sur-Lot, Poissy-Saint-Germain, Brest, Lens, Saint-Lô, Bourges, Vierzon, etc, etc… Ce n’est plus un accident : c’est une politique de la direction de la Santé. Elle met l’hôpital dans le rouge par des travaux pour lui imposer des réductions d’effectifs et de moyens. Les pertes des 1100 établissements publics se sont creusées à 400 millions d’euros environ, selon une première estimation de la Fédération hospitalière de France.
Après un déficit de 150 millions en 2012, les établissements publics ont perdu 400 millions sur leur compte principal (donc hors éléments exceptionnels), selon la première estimation de la Fédération hospitalière de France. Les ministres Marisol Touraine et Bernard Cazeneuve répliquent qu’eux n’ont aucun chiffre, ce qui n’a rien de rassurant.


Le privé une nouvelle fois favorisé ?

Les négociations du gouvernement avec les cliniques privées et les hôpitaux publics ont débuté ce vendredi avec pour but la discussion sur les tarifs hospitaliers pour 2014 (qui serviront de base aux remboursements de l’Assurance-maladie aux établissements). L’an dernier, ces négociations avaient été une occasion pour le gouvernement de favoriser le privé aux dépens du public : les tarifs du privé avaient reculé de 0,3%, ceux du public de 0,7%…

Nos impôts s’envolent

Le Rafale, avion militaire des entreprises Dassault, ne se vend pas. Le Brésil n’en achètera pas, pas plus que l’Algérie ou la Chine, malgré les voyages commerciaux des présidents Sarkozy et Hollande. L’Arabie saoudite hésite. L’Inde, la Malaisie, le Qatar, les Emirats arabes unis sont les seuls à ne pas encore avoir répondu. Les autres pays ont dit non même s’ils avaient pris des options d’achat. Eh bien, c’est l’Etat français, c’est-à-dire nos impôts, qui paiera la note : Hollande achète un Rafale tous les mois !

L’amiante frappe le transport parisien

Quatre lignes de métro ont été bloquées pendant des heures et 30.000 passagers contraints d’évacuer les rames et stations et de se débrouiller pour se transporter dans Paris. Au début, la direction de la RATP a tenté de justifier la catastrophe par un « incident technique » mais la réalité a fini par être connue : le poste de contrôle RATP de Bastille, en plein désamiantage, était envahi par les poussières d’amiante à un point dépassant largement le niveau d’alerte et a dû être évacué, causant la catastrophe.
La direction n’avait pas eu le temps de prévoir un tel problème : elle n’était prévenue que depuis mai soit seulement huit mois à l’avance. C’est trop rapide pour les gros bonnets qui nous dirigent…

500 millions d’euros pour des prunes

La mise en place du dossier médical personnel, a coûté 500 millions d’euros pour seulement 418.011 ouvertures de DMP sur les cinq millions prévus. Seuls 400.000 de ces carnets de santé numériques auraient pourtant été créés à ce jour, contre 5 millions de carnets prévus. Selon un document interne du Conseil national de la qualité et de la coordination des soins, chargé d’arbitrer les financements destinés à l’amélioration de la médecine de ville, 500 millions d’euros ont été versés depuis 2004", indique le quotidien qui a pu consulter le document. Ces fonds proviennent en grande partie de l’assurance maladie. La Cour des comptes qui avait critiqué en 2012 le pilotage "défaillant" par l’Etat du développement du DMP, avait avancé dans un rapport publié en 2013, une somme de 210 ME.


Le pacte d’irresponsabilité de Hollande avec la grande bourgeoisie

Comment un Etat qui se dit surendetté propose de faire cadeau de 30 milliards de plus au grand patronat... 30 milliards qui se rajoutent aux 20 milliards d’euros de cadeaux du « crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi » dont les sommes vont être augmentées, qui eux-mêmes se rajoutaient aux crédits d’impôts sous prétexte d’emploi, crédit d’impôt d’exportation, crédit d’impôt recherche, du crédit d’impôt développement durable, etc. Sans compter les aides aux trusts depuis la crise de 2007, celles aux banques, aux bourses, aux assurances... Pendant que l’Etat fait des cadeaux aux capitalistes, il réduit ses dépenses publiques : le ministre Cazeneuve annonce que la moitié des quelque 50 milliards d’euros d’économies prévues de 2015 à 2017 se fera par des réformes structurelles s’attaquant aux services publiques et l’autre moitié sera trouvée pour 20 milliards sur l’Etat et la branche maladie de la Sécurité sociale et 4 milliards sur les retraites et la branche famille, a déclaré jeudi le ministre du Budget. Donc exit les services publics, la santé, la famille et la retraite et vive l’aide aux capitalistes, banquiers et spéculateurs...

Quel nouveau pacte Hollande veut donc signer avec la bourgeoisie ? Un pacte dans lequel nos impôts vont servir à aider les patrons sans que le public qui paie ces impôts n’en tire quoique ce soit ? Comme lorsque l’Etat a aidé les trusts automobiles, sidérurgiques, métallurgiques, le bâtiment, les trusts pharmaceutiques, les banques et autres secteurs d’activité sans que les emplois ne soient en rien protégés, ni les salaires, ni les conditions de travail, ni même le maintien de l’activité sans même parler d’embauches supplémentaires !

Est-ce cela un contrat de responsabilité : l’Etat se considère responsable si les bénéfices des trusts baissent ou ne sont pas considérés comme suffisants par le grand capital et les patrons, eux, ne se considèrent en rien comme responsables socialement ? Si les emplois sont détruits, si les salariés sont à la rue, s’ils perdent tout, y compris leur logement, leur santé, les études des enfants, la vie de leur famille, les patrons qui ont détruit tout cela ne seraient en rien responsables ? Ce serait seulement l’Etat qui prendrait sur lui toute la responsabilité ? Et qui prendrait aussi la responsabilité de faire accepter de tels contrats, comme dans l’accord ANI qui détruit la charge de travail, le lieu de travail, le niveau des salaires ? Qui prendrait la responsabilité sociale et politique ?

Et quelle responsabilité du côté des patrons ? Loin d’être conditionnées par des actes immédiats comme des embauches, les aides étatiques ne seraient qu’évaluées à la longue par une soi-disant commission d’enquête ? Quelle différence alors avec les comportements précédents de l’Etat qui n’a vessé de faire des cadeaux au grand patronat sans aucune contrepartie, ni sur les emplois, ni sur les salaires, ni sur les conditions de travail, ni sur les retraites, ni sur la santé, ni sur l’éducation !

Et le prix de tout cela serait qu’on aggrave le déficit de l’Etat pour justifier encore plus de destruction des services publics. Déjà des universités, des hôpitaux, la SNCF annoncent qu’elles sont dans le rouge, vont devoir diminuer les effectifs, détruire une part du service public ou privatiser. Déjà le service public se dégrade massivement comme on le constate dans les transports, dans les hôpitaux, pour les retraites, pour la santé, pour les médicaments, etc….

Plus l’Etat va se porter garants des intérêts patronaux, ceux des grands patrons seulement bien entendu, plus il va aider les banques et les patrons, plus il va accepter l’idée que c’est l’argent de nos impôts qui doit rentabiliser les entreprises privées, plus celles-ci vont considérer qu’elles n’ont aucun devoir social, qu’elles ne sont nullement responsables des licenciements et des fermetures, qu’elles n’ont aucunement à payer leurs choix, leur politique, leurs attaques antisociales.

Quel gouvernement n’avait pas prétendu que ses aides aux capitalistes n’étaient pas sans contreparties ? Hollande n’est nullement le premier. Ce n’est pas la première fois qu’il nous dira, comme tout politicien qui fait son métier, qu’avec lui rien ne sera plus comme avant ! Il l’a dit sur tous les plans et, sur tous, il ressemble comme deux gouttes d’eaux à ses prédécesseurs, ceux qui parlaient de « travailler plus pour gagner plus » ou de « sauver les retraites par répartition ». Tous ont prétendu défendre la paix dans le monde en… en multipliant les guerres. Hollande a montré en Syrie ou en Afrique qu’il est identique à Sarkozy en Côte d’Ivoire ou en Libye. Mêmes mensonges, mêmes sales guerres.

En ce qui concerne la méthode des politiques de droite consistant à opposer violemment populations étrangères et française, maghrébine et non maghrébine, musulmane et non musulmane, Roms et Français, là encore, Hollande-Valls ne vaut pas plus cher que Sarkozy-Guéant comme le cirque sur Dieudonné vient de le montrer une fois de plus...

Le seul « pacte de responsabilité » qu’il nous faut est celui où chaque capitaliste doit être considéré comme personnellement responsable de l’emploi, du salaire, de la vie de chaque salarié. Renault, France Telecom ou les Hôpitaux sont responsables des salariés qui se suicident, dont la santé et la vie sont détruits par les pressions au travail. Ils devraient également être considérés socialement, économiquement, juridiquement responsables des vies détruites par les licenciements. Pour nous, ils le sont.

Ils devraient l’être au péril non seulement de leur mise en cause personnel, du prix à payer sur leur fortune personnelle et même sur leur droit à entreprendre, sur leur droit à posséder des entreprises, des capitaux. Leurs biens devraient être saisis. Nous, salariés, ne sommes-nous pas considérés comme responsables si nous déboursons plus d’argent qu’il n’y en a dans notre compte en banque ? Nous sommes nous pas considérés comme responsables si nous ne travaillons pas prudemment, si nous commettons une seule erreur professionnelle, de manière non volontaire ? Pourquoi ceux qui commettent des crimes sociaux de manière volontaire ne le seraient-ils pas ?

Parce que l’Etat n’est pas au service du peuple travailleur, du grand public, pas même de la population petite bourgeoise, des classes moyennes mais au service du grand capital, des patrons des trusts, des banques, des assurances, des bourses, de la grande finance, des dirigeants de l’armée, de la police et des églises.

Voilà pourquoi il n’existe aucune responsabilité des capitalistes lorsqu’ils commettent des crimes, y compris des crimes d’ampleur mondiale. Le trust japonais Tepco qui pollue gravement la planète avec ses centrales nucléaires ne reçoit pas d’autre punition qu’une aide massive de l’Etat ! Les trusts Thyssen et Krupp en Allemagne et Ford aux USA qui ont massivement financé l’hitlérisme n’ont subi après guerre aucune conséquence de leur responsabilité.

Le pacte de responsabilité de Hollande est un accord de responsabilité à sens unique dans lequel nos impôts sont considérés comme indispensables pour sauver les intérêts du capital privé mais où le capital privé n’est nullement considéré comme responsable s’il se désinvestit massivement de la production, s’il s’attaque aux salaires et aux conditions de travail et s’il licencie massivement. L’Etat aide massivement la famille Peugeot même si elle retire son argent de la production, même si elle vend tous ses intérêts à la Chine, même si elle détruit massivement des emplois et des vies…

Voilà pourquoi il n’a plus d’argent pour les services publics, voilà pourquoi il précarise les emplois publics, voilà pourquoi il entend diminuer et même supprimer les emplois de fonctionnaires et n’embaucher que des contrats aidés sans engagement de durée indéterminée et sans statut. Voilà pourquoi l’Etat lui-même casse les services publics et les emplois publics… Cet Etat qui ne remplit pas ses engagements de santé, d’éducation, de transport, etc, prétend quand même signer des engagements avec les patrons dans lesquels il s’engage à leur faire cadeau d’impôts, de taxes, de soutiens sans aucune contrepartie réelle…

Dans notre société soi-disant démocratique, ce qui devrait signifier dirigée par le peuple et pour le peuple, il n’y a pas de droit à l’emploi, pas de droit au salaire, pas de droit à un revenu minimal, pas de droit à un logement, pas de droit à la santé, pas de droit à l’éducation, etc, mais il y a un droit permanent et que l’Etat se charge de faire respecter, pour les propriétaires de capitaux d’exploiter, de licencier, d’acheter des usines et de les fermer, de supprimer des emplois, un droit de posséder (et donc d’en faire ce qu’ils veulent) la propriété privée des moyens de production. Ce droit n’est pas remis en question, y compris quand cela signifie que des régions, de pays, des populations doive payer le prix fort : le prix de la misère, le prix du sang, le prix de la dictature des classes dirigeantes et de la répression.

Eh bien, la responsabilité, telle que nous l’entendons nous, c’est l’inverse : c’est le droit à l’emploi, au salaire, au logement, à la santé et à l’éducation, y compris allant jusqu’au droit de supprimer la possibilité des possesseurs de capitaux de décider, de diriger, de détenir et d’exploiter. Si l’emploi, le revenu, la vie des populations en dépend, si les capitalistes s’attaquent à tous nos droits, nous leur reprenons celui de se dire propriétaires des usines, des banques, des assurances, des capitaux, des moyens de commercer, d’échanger, de vendre parce qu’alors ils s’en servent pour détruire des économies, des sociétés et des vies.

Quand la crise du système d’exploitation signifie que les capitalistes, avec l’aide des Etats bourgeois, y compris dirigés par des équipes dites de gauche, prétendent nous jeter dans la misère, c’est notre droit le plus strict de leur retirer tout droit de se dire propriétaire des usines, des capitaux et détenteur du droit d’exploiter. C’est même notre intérêt vital et, bien entendu, pour cela, ce ne sera pas sur l’Etat bourgeois, fût-il dirigé par la gauche, que nous pourrons nous appuyer.

Messages

  • pour ce qui concerne l’article "les carences du public profite au privé", cette dénonciation est de bon goût et met bien en évidence la dynamique capitaliste. En effet, la fermeture des urgences et leur débordement chronique a suscité un nouveau marché que des entreprises se sont empressés de prendre. La logique capitaliste apparaît réellement à son plus bas et contrainte que de récupérer les sous de la misère. Le credo du capitalisme comme signe du progrès est devenu complètement dépassé et de nombreux marchés, notamment dans la santé, atteste ce point de vue. Dans le secteur de la santé on voit dans le marché du palludisme, une entrave au recherche parce qu’elle a pour conséquence la fermeture du marché des firmes pharmaceutique ; pour le cancer on voit le même phénomène, alors que des techniques plus efficaces ont été trouvé, on fait encore subir des chimiothérapies aux malades alors qui n’en guérisse que 2%.

    L’opération qui consiste à repérer un marché est de l’ordre de l’intuition. La détection d’un marché est le fruit de calculs effectués par le cerveau, mais qui reste inaccessible à la conscience, comme la plupart des opérations effectués par tous êtres vivants constitués d’un cerveau. Le développement de l’économie capitaliste faisait apparaître aux yeux des capitalistes les marchés à prendre, ces marchés n’étaient détectés que par intuition, les investissements confirmés souvent, mais parfois pas, la validité de l’existence d’un marché. Le marché est un besoin qui peut-être satisfait économiquement. La connaissance d’un besoin monnayable conduit à un investissement, encore faut-il le prouver par tout un ensemble de techniques élaborés au fil des années. Mais ces techniques restent très rudimentaires, très imparfaites, mais s’améliorent au fil des années. Autrement dit les capitalistes ont appris de leurs pratiques, ils l’ont conceptualisé pour enseigner et améliorer leurs pratiques. Mais la technique abstraite reste encore très en deçà de la pratique qui est intuitive.

    Aujourd’hui, la situation est quand même différente. Le capitalisme a beaucoup appris de sa pratique et est en mesure d’influencer sur les événements pour entretenir des marchés ou même en faire naître des nouveaux. Mais le principe reste pour autant la même. Tout être humain est un capitaliste potentiel, et donc tous peuvent intuitivement avoir connaissance d’un besoin monnayable, c’est-à-dire d’un marché. La politique peut influencer sur les événements propices ou néfastes à des marchés, mais les agents privés, intuitivement et au gré des situations, vont individuellement ou en groupe à la conquête des marchés qui ne sont pas définissables entièrement par avance. Les forces sont aussi inégales, et les investisseurs à la recherche de profits misent sur les meilleurs chasseurs de marchés, que l’on appelle communément les entrepreneurs.

    La restructuration des services publics avec un vaste plan de licenciements et des sites dans tous les domaines configurent une nouvelle situation avec des nouveaux marchés à prendre. L’imposition venue d’en haut de dégraisser l’Etat vise ainsi à faire naître de nouveaux marchés, afin de fructifier la misère en besoin monnayable. Ce qui en soi n’est pas du tout choquant, le marché de la misère est peut-être le marché le plus rentable du capitalisme à l’état actuel. Il s’agit tout simplement d’aligner les marchés européens sur les marchés du tiers monde, le capitalisme peut vivre de la misère du monde, et les entrepreneurs à des échelles de plus en plus petites se multiplieront pour servir la raison d’être du capital, l’accumulation des profits.

  • Le ton dénonciateur de l’édito ne me plait pas du tout. On peut décrire les choses sans prendre partie, ce qui importe c’est de proposer une lecture des événements. Mais le fait de dénoncer l’Etat, dénoncer les politiques, dénoncer les capitalistes, les travailleurs ont bien compris que la voix des travailleurs était communiste donc contre tout cela. L’ "objectivité" tant revendiqué par les pseudo-scientifiques, pourrait être bon pour nous. Si le but de l’édito est "Nous nous contentons d’analyser une situation et d’offrir aux travailleurs la possibilité de partager une telle analyse en termes de lutte de classe", il est plus agréable et mieux compréhensible de lire un texte qui se contente de décrire et d’analyser les événements sans s’empourprer de dénonciation aussi évidente même pour les travailleurs, qui, je te rappelle, ne sont pas dupes et nous connaissent déjà.

  • Ceci dit, tu expliques qu’"on comprend bien que l’Etat, les politiciens et les capitalistes magouillent contre la population".

    Est-ce cela sur lequel tu estimes que tous les travailleurs savent déjà cela ?

    Auquel cas, je comprend que tu estimes qu’ils n’apprennent rien.

    Malheureusement, tous les travailleurs sont loin de penser que l’Etat n’est au service que du grand capital...

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