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Bulletin La Voix des Travailleurs de Renault CTR (Rueil)

vendredi 14 mars 2014, par Robert Paris

A bas la guerre !

Les statistiques de ventes d’armes dans le monde sont reparties à la hausse en 2013. Les grandes puissances impérialistes, les principaux belligérants de la guerre de 14-18 (Etats-Unis, Grande Bretagne Russie France et Allemagne) arrivent en tête pour les dépenses et les ventes d’armes, rejoints par un nouveau venu, la Chine.

Le commerce des armes est toujours en temps de crise une des politiques favorites des gouvernements au service du capitalisme. Tout d’abord ce sont dans ces pays des milliards d’euros et de dollars de dépenses publiques dont les bénéfices vont directement dans la poche de grands groupes privés de ce secteur comme le français Thalès. Ces groupes privés profitent en plus des dépenses publiques des « protectorats » de ces grandes puissances, qui, au détriment des besoins et des salaires de leurs populations, assurent des bénéfices aux trusts de l’armement. L’argent des hydrocarbures du Qatar et des Emirats, deux petits pays qui ensemble dépensent trois fois plus que l’Iran en armements, sont une des poules aux œufs d’or des marchands de canon. Le budget militaire du sultanat d’Oman a été multiplié par deux en deux ans, celui de l’Arabie saoudite par dix en dix ans.

L’industrie de la guerre n’est pas qu’une question d’argent. Qu’un micro-Etat comme Singapour soit le deuxième client de la France est lié à sa situation stratégique : le contrôle de détroits par les USA (et son allié la France) permet à ces vieux impérialismes de tenir à la gorge un impérialisme émergeant, la Chine, dont la quasi-totalité des flux commerciaux est ainsi sous le contrôle de ses concurrents.
Cette montée des dépenses d’armement et des tensions militaires n’a donc rien d’étonnant car la guerre est le produit de la crise du système. Certes c’est toujours pour la « défense de la paix » que les impérialismes rentrent en guerre. Mais Jean Jaurès dénonçait déjà au parlement, près de vingt ans avant la guerre de 14-18, la marche inéluctable à la guerre du capitalisme de son époque, marche déjà camouflée derrière des opérations de « maintien de la paix » : « Toujours votre société violente et chaotique, même quand elle veut la paix, même quand elle est à l’état d’apparent repos, porte en elle la guerre, comme la nuée dormante porte l’orage. »

On fête le centième anniversaire de la première guerre mondiale et ce n’est pas une simple évocation historique et encore moins la « der des der ». Comme dans les années qui précédèrent 1914, de plus en plus, les gouvernements cherchent à faire monter les haines nationales, raciales, ethniques, religieuses, régionales entre les peuples. Les identitaires se sentent le vent en poupe, ceux de l’extrême droite bien sûr mais aussi ceux de la droite et de la gauche.
La petite bourgeoisie, affolée par la crise, se raccroche à nouveau aux idéologies barbares. La classe ouvrière, influencée par le nationalisme des partis de gauche et des syndicats, n’est pas étanche aux idéologies nationalistes et racistes. A bas les Roms !, nous dit la gauche de Hollande et Valls. Les appareils syndicaux se gardent de donner aux travailleurs l’objectif de s’adresser aux couches moyennes pour un combat contre le grand capital. La gauche gouvernementale a du métier dans l’envoi des classes ouvrières au massacre. En France, elle fit sa grande entrée aux affaires lors de l’Union Sacrée en 1914. A Jaurès, assassiné pour avoir dénoncé la guerre, succédèrent des leaders comme Léon Blum qui commença sa carrière en organisant la boucherie.

Ce n’est pas entre ces clans politiciens, de la gauche ou l’extrême droite, que le combat décisif se déroulera. Ils ne sont que des candidats en concurrence pour jouer le même rôle : désarmer politiquement les travailleurs face aux guerres conduites par des impérialismes en crise. Ces derniers dominent militairement le monde, mais deviennent de moins en moins capables de le faire fonctionner économiquement. La machine productive du capitalisme s’est bloquée en 2008, ayant atteint ses limites de capitalisation et noyée dans un excédent de capitaux fictifs de la finance et de liquidités des banques centrales.

Aux quatre coins du monde, s’affrontent deux blocs : d’un côté les anciennes puissances comme USA, Angleterre et France et de l’autre les nouveaux impérialismes comme Russie, Chine, Afrique du sud et Inde, alliés à l’Iran et à la Corée du nord. Les guerres locales se multiplient sous prétexte de lutte contre le terrorisme et les dictatures. Et la montée des hostilités, pour le moment limitée à des affrontements sur la Syrie, sur l’Iran, ou sur l’Ukraine, deviendra plus violente dès que le système estimera que l’économie ne peut plus tenir avec des bouts de ficelle d’aide étatique.

L’affrontement entre des blocs capitalistes se développe. La perspective pour les travailleurs n’est certainement pas de se jeter contre les peuples d’à côté pour la nouvelle « der des der » ! D’autant que rien ne dit que cette fois, le capitalisme repartira après la crise et que celle-ci ne nous mène pas droit à la barbarie.


Le CTR ne ferme plus ?

Nous savons tous bien sûr que le CTR de Rueil va fermer bientôt, nous éparpillant de Guyancourt à Lardy et à Cléon. Cela signifie des trajets de folie, du temps perdu, de l’argent perdu, du stress supplémentaire, des complications pour la vie de famille, des adaptations difficiles et des occasions nouvelles dans les nouveaux postes pour exercer des pressions nouvelles.

Pécadille, affirme la direction qui ne discute rien du tout, qui n’admet rien du tout, qui fait silence radio sur les problèmes et leur solution, livrant les salariés à leurs chefs respectifs sans rien aménager globalement, sans s’engager à rien…

Mais on apprend, en même temps, que le pool de voitures de Rueil reste en place, que les services du ménage et celui des espaces verts restent en place. Comme ce n’est pas pour regarder voler les oiseaux, on comprend que la direction va réutiliser tout ou partie des bâtiments A, pendant un certain temps.

A quoi cela sert de ne pas tout fermer et tout vendre, comme elle le prétendait pour justifier financièrement l’opération ? C’est la manière la plus simple qu’on n’accuse par Renault, et derrière lui le gouvernement, de pratiquer une fermeture de site alors que son engagement affirmait l’inverse.

On ne pourra plus dire que le CTR ferme mais seulement qu’on déménage certains services. Et aussi que le patron est un sacré hypocrite !

La paie est bonne

Double paie, côté Renault et côté Nissan, sans compter les avantages divers, Ghosn est prêt à repiquer. Son mandat se termine en avril 2014 mais il affirme au journal « Le Monde » du 14 février qu’il compte le faire reconduire jusqu’en 2018 : « Le conseil d’administration proposera à l’Assemblée générale de Renault, en avril, le renouvellement de mon mandat ». Ce n’est pas parce que sa politique s’est révélée si juste ni si claire. Il reconnaît avoir moins vendu quand il croyait vendre plus, avoir plus vendu quand il croyait vendre moins, avoir réussi dans les pays où il croyait échouer et inversement et on peut rajouter avoir tout misé sur l’électrique et rien sur l’hybride quand c’est l’inverse qui marche. Rajoutons surtout que pour un Ghosn, la politique de Renault est un jeu de dés : c’est pile il gagne et face il gagne !

Des croissants pour faire passer des vies détruites !

La direction de l’usine de Renault Cléon, suite aux deux suicides sur le lieu de travail, a déclaré : "Certains collaborateurs ressentent une certaine forme de pression et nous voulons changer cette perception. Nous allons favoriser les temps d’échanges entre les collaborateurs et la hiérarchie lors de petits déjeuners ou événements festifs". La direction promet qu’elle ne lésinera pas sur les croissants pour bien démarrer la journée ! Cependant, la cause des suicide est clairement la politique des patrons : par exemple retirer de force ses heures de nuit, payées de 20 à 25% de plus, et sur lesquelles il comptait pour rembourser son crédit immobilier. La réponse du patron consiste à dire qu’il mettra plus d’efforts pour expliquer aux salariés qu’ils ne peuvent pas compter durablement sur une équipe de nuit : "Nous devons faire passer le message que ce type de travail est temporaire". Bien entendu, ces « festivités » ne signifient nullement que Renault reconnaisse que le mauvais climat que la direction entretient soit en cause. « Certains collaborateurs ressentent une certaine forme de pression et nous voulons changer cette perception », déclare ainsi le directeur de l’usine à l’AFP. Même quand le salarié se suicide au travail, même quand il laisse une lettre explicite, la direction ne reconnaît jamais sa faute…

Comme Christophe Colomb, Renault se tourne… vers les Indes

Après un premier échec, Renault prétend avoir trouvé la bonne équation pour réussir en Inde ! L’objectif : profiter d’un marché important en produisant à bas coût les véhicules low cost du groupe. Renault affirme proposer des bons salaires relativement à ceux pratiquer sur place. Elle rappelle que le salaire moyen journalier n’est que de 100 roupies par jour, soit 1,5 euro.

« On est ici au pays de l’ingénierie frugale », proclame sans gêne Karim Mikkiche, directeur du centre de RNTBCI. Renault compte ainsi lancer la voiture à moins de 5.000 euros avec 90% des moteurs construits sur place et 80% des pièces.

Profitant d’une main d’œuvre très bon marché, Renault produit par exemple à Chennai (Madras) 230.000 véhicules par an par 8.500 salariés travaillant à des 30° de températures pour quelques roupies...

La lutte des classes, le patron la mène, les syndicats la nient ou la regrettent…

Annonçant des résultats financiers de l’entreprise en 2013 apparemment loin d’être défavorables, Ghosn avait déclaré devant les caméras : « Nous sommes sortis plus forts de la crise ». Revenu pour discuter de nos salaires, le même affirmait que « la situation reste difficile ». Nous ne sommes donc pas dans le même bateau. Il y a bien d’un côté les salariés et de l’autre les patrons. En disant que c’est une société de lutte de classe, certains réformistes nous traitent d’irréalistes et d’indécrottables révolutionnaires marxistes (nous ne renions pas) mais nous constatons la réalité. N’est-ce pas un syndicat qui se dit tout ce qu’il y a de réaliste, traduisez de pro-capitaliste, la CFDT, qui écrit dans un tract intitulé « les Renault ont mal à leur travail » que « On ne se reconnaît plus dans cette entreprise qui nous échappe… Manque de visibilité des salariés sur leur avenir mais aussi perte de repère des salariés envers nos organisations… Le sentiment général est que la technicité n’est plus au cœur de nos activités… Pour terminer, le sentiment qui s’impose, c’est que nous évoluons dans un monde qui se défait… » Eh bien, ce syndicat, qui constate à sa manière cette impasse du capitalisme, au lieu d’appeler les travailleurs à représenter un nouvel avenir de société, opposé à ce monde qui se défait, ne fait qu’appeler à y croire davantage et ce n’est pas le seul. On peut lire ainsi en conclusion d’un tract de la CGT intitulé « Guide pratique » à la suite de ses propositions : « C’est ainsi que nous redonnerons du sens à la réalisation et à l’épanouissement de l’individu dans l’accomplissement de son travail… » Or, ces propositions de la CGT ne consistaient nullement à une perspective de sortie du système d’exploitation capitaliste mais d’amélioration du mode patronal d’évaluation des salariés par les entretiens individuels auquel ce tract invitait à participer sans jamais s’y refuser !

Fier d’accroître l’exploitation

C’est comme cela que s’est montré Carlos Ghosn, diffusé par ordinateur aux salariés, et dressant le bilan de Renault. Il augmente les pressions sur les salariés : « Le coût d’un nouveau modèle baisse de 30%. » Il augmente les coups sur la gueule des salariés : « avec l’alliance Renault et Nissan, les doublons vont disparaître. On va bien charger les compétences, ne pas embaucher. »

Les bonnes nouvelles sont réservées aux actionnaires : « Nous visons pour 2017 un chiffre d’affaire de 50 milliards d’euros… Cela correspond à un taux de croissance inédit de 25% sur trois ans. C’est ambitieux et réaliste. » (citation du « Monde » du 14 février 2014).

Renault a versé aux actionnaires plus de 500 millions en 2013, et 500 autres millions sont prévus pour eux en 2014 et conserve 14 milliards en trésorerie. La Bourse a compris le message. La situation économique mondiale est, dit-il, difficile mais le taux de croissance des profits de Renault doit être plus élevé que jamais ! Inutile de sortir de Polytechnique pour savoir qui va payer la différence et qui va empocher ?

Quand Ghosn déclare « Nous sommes sortis plus forts de la crise », il est clair qu’il ne parle pas des salariés qui, avec l’accord de compétitivité et suite à un chantage patronal sous la menace de fermetures en France, subissent des attaques antisociales de premier ordre sur les emplois, les salaires et les conditions de travail… Dans les ateliers et les bureaux, cette promesse de profits à la Bourse se traduit par 8 600 suppressions de postes prévues d’ici 2016, sans compter 1 500 autres dans les bureaux d’étude.

Plus ils gagnent, moins on gagne

Vous connaissez les vases communicants. Dans l’entreprise, cela s’appelle la loi du profit. D’un côté, le trust annonce des bénéfices importants. De l’autre, il annonce « plusieurs années de modération salariale ». Du genre 500€ divisé par douze égale des clopinettes ! Les AGS, selon le patron, seraient à ranger au musée des objets antiques.

Plus besoin de ça, pense le patron, pour motiver les salariés : il suffit des menaces sur l’emploi ! Mais ce n’est pas pour cela qu’on va renoncer aux 300€ pour tous sur la base qu’on revendique. A l’inverse du raisonnement patronal, une bonne mobilisation des salariés pour défendre nos salaires, il n’y a rien de meilleur pour faire pression sur le patron… y compris sur les emplois !

Renault embauche ?

On pourrait le croire en lisant cette annonce : « Renault va former 800 jeunes en difficulté en 2014 ». En réalité, il n’y a rien de neuf. C’est une nouvelle pub pour un sixième avenant d’un accord-cadre de partenariat Renault-État qui existe depuis 1992. Plusieurs centaines de jeunes vont par exemple préparer des CAP en alternance en passant à Renault mais l’entreprise se garde bien de leur promettre le moindre emploi.

Les fans de la signature

Le pacte pro-patronal, c’est l’un des signataires syndicaux qui le décrit, c’est-à-dire 30 milliards, au moins, pour les patrons et rien que des espoirs pour les salariés. Philippe Louis, président de la CFTC déclare :

« Nous aurions préféré que le Medef s’engage pour un million d’emplois. Mais un million d’emplois, cela ne se décrète pas. Nous allons donc laisser aux branches le soin de quantifier les efforts qu’elles peuvent faire. 30 milliards injectés aux entreprises, c’est l’équivalent du salaire d’un million de personnes. Cela ne donne pas un million d’emplois, mais devrait en générer. L’accord est novateur : les entreprises admettent qu’elles doivent utiliser la création de richesses pour l’emploi et non les dividendes. De notre côté, on admet le fait qu’il faille aider les entreprises à reconstituer leurs marges. Si chacun joue le jeu, cela peut marcher. »

Et c’est dit par quelqu’un qui « joue le jeu » !

Quel jeu ? Celui des patrons ! Car c’est celui où certains s’engagent pour les salariés et personne ne s’engage à rien côté patronal !


Les enjeux de l’affrontement en Ukraine

L’ambiance de guerre monte en Ukraine et autour de l’Ukraine et la Russie est loin d’être la seule à la faire monter. Europe et USA donnent un bon coup de main et d’abord elles ont poussé à faire basculer le régime ukrainien pro-russe qui avait choisi l’accord commercial avec la Russie plutôt qu’avec l’Europe. La propagande médiatique occidentale est déjà celle d’une guerre, dans laquelle tous les mensonges sont permis, dans laquelle une seule présentation des événements a droit de cité, dans laquelle les tons indignés sont d’une hypocrisie encore plus criante que d’habitude. Les peuples sont pris à témoins des agissements soi-disant scandaleux du camp d’en face.

Mais, les grandes puissances l’affirment par la voix d’Obama, elles seraient du côté de la vérité, du côté de la démocratie, du côté du droit des peuples… L’Ukraine a opté pour la démocratie, nous dit ce discours officiel relayé par les média, et la Russie essaie de lui imposer son dictateur, sa dictature violant les droits nationaux et la volonté du peuple entier, sauf une poignée de vendus au pouvoir. Le discours, aussi grossier que mensonger, est massivement répandu dans les pays occidentaux, sans aucune nuance, sans aucun bémol et il est soutenu par tous les partis politiques de la bourgeoisie.

Par exemple, en France, il est diffusé aussi bien par la gauche gouvernementale que par la droite et le centre une thèse selon laquelle les manifestants de la place Maïdan sont les démocrates alors que leurs chefs de file sont xénophobes, fascistes et antisémites.

L’opinion publique est massivement sollicitée pour dénoncer le monstre Poutine et ses attaques agressives et guerrières. Il est mis en cause dans la perfidité avec laquelle il s’est permis d’entrer scandaleusement dans un pays étranger avec ses forces armées… Les bourgeoisies occidentales clament qu’il est inadmissible d’entrer comme cela dans un pays étranger avec des forces armées ! Trop drôle ! Après les guerres menées aux quatre coins du monde par le bloc dit occidental, il se permet de décréter qu’on n’a pas le droit d’entrer avec des forces armées !!! Et l’Irak ? Et l’Afghanistan ? Hollande a oublié le Mali, le Niger, la Centrafrique, la Côte d’Ivoire, la Libye ? Les grandes puissances ont oublié qu’elles interviennent en Syrie pour transformer la révolution en boucherie guerrière. Elles oublient qu’elles ont cautionné l’intervention de l’Arabie saoudite et des Emirats du pétrole contre la révolution au Bahreïn en mars 2011. Elles oublient qu’elles ont cautionné les interventions de la Russie en Tchétchénie et de la Chine contre les Ouighours. Etc, etc... La liste est longue et ce n’est pas les impérialismes occidentaux qui auraient des leçons de pacifisme à donner !

La classe ouvrière est inondée par les dénonciations du dictateur Poutine et de ses copains oligarques (que l’on n’entendait pas autant lors des guerres et massacres de Tchétchénie ou quand les oligarques détruisaient l’URSS !) et des discours de soutien et de sympathie pour la « révolution ukrainienne », pour la « démocratie de la place Maïdan », de son conseil populaire et on en passe. Notons à cette occasion que les directions syndicales estiment nécessaire de faire silence sur le fond de l’affaire et de se garder de toute prise de position qui pourrait nuire à la propagande de la bourgeoisie. Pourtant, la classe ouvrière a son mot à dire dans tout cela. Si le monde tourne à la guerre, ce n’est pas sans relation avec la crise du système capitaliste : c’est directement connecté à l’incapacité des classes dirigeantes bourgeoises à conserver leur mainmise sur le monde et il est indispensable que les travailleurs affirment leur séparation avec les buts de guerre (économique seulement dans un premier temps) de leur classe dirigeante.

Il suffit de poser quelques questions simples pour voir toute la grossièreté des mensonges de ces classes dirigeantes dans la question ukrainienne.

Quels sont les buts de l’Europe en Ukraine ? Vise-t-elle seulement à tirer le peuple ukrainien de la crise économique et financière causée par ses classes dirigeantes et par le système mondial ? Si elles donnent quelques milliards d’aide à ce pays et à ses banques, en quoi cette aide aura-t-elle un caractère différent de la manière dont l’Europe aide la Grèce ? En rien ! La facture sera payée par le peuple, exactement comme elle l’est aussi si c’est la Russie qui signe un accord commercial avec l’Ukraine. Il n’y a pas d’un côté les bons, les pacifiques, les démocrates et les désintéressés et de l’autre les dictateurs, les guerriers, les agressifs, les profiteurs.

L’Europe va sauver l’Ukraine de la crise ? Mais elle fait partie de ceux qui l’y ont plongé. La crise ukrainienne est une partie de la crise mondiale de 2007-2008 et ce n’est pas une crise russe ou causée par la dépendance russe !

L’Europe veut débarrasser l’Ukraine de la mainmise russe mais c’est pour imposer sa propre mainmise bien évidemment et pour cantonner de plus en plus la Russie dans des limites plus étroites dans le cadre de la préparation d’un affrontement plus général auquel le monde entier, et pas seulement Poutine, se prépare sans le dire.

Nous n’avons pas à choisir entre les deux camps impérialistes car il n’y a pas de camp de la paix, pas de camp de la démocratie, pas de camp de la vérité et nous ne voulons pas mourir demain pour la Crimée comme hier pour l’Alsace et la Lorraine !

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