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Bulletin La Voix des Travailleurs de l’Hôpital Cochin

mardi 25 mars 2014, par Robert Paris

Drame aux urgences

La mort d’une patiente de 61 ans aux urgences de Cochin, alors qu’elle n’avait pas encore pu y être examinée par un médecin, a créé une importante émotion dans les personnels des hôpitaux comme dans le grand public. Elle a été l’occasion de décrier l’hôpital public et aussi ses personnels. Le gouvernement a fait semblant de nous défendre mais il n’a fait que défendre sa propre politique de réduction des effectifs et de fermetures. Cela intervient juste après que le gouvernement ait été prévenu par les personnels que la fermeture des urgences de l’Hôtel Dieu allait entraîner un surcroit de charge de travail pour Cochin sans augmentation de moyens. Bien sûr, soi-disant pour défendre l’hôpital public, le gouvernement a affirmé qu’il ne manquait pas d’effectifs ce jour-là aux urgences de Cochin. Mais ce que le gouvernement appelle un effectif normal, c’est une personne pour 15 patients !

Bien sûr que les personnels de Cochin ne sont pas en cause puisque c’est l’organisation mise en place par l’Etat qui l’est. Comment incriminer l’infirmière de l’accueil des urgences quand ce n’est nullement dans ses qualifications d’estimer justement l’urgence de l’état d’un malade. Or, recevoir rapidement les malades dont l’état nécessite un traitement d’urgence devrait être le but même de l’organisation hospitalière dans ce secteur. Il faudrait pour cela un tri effectué dès l’entrée aux urgences par un médecin de service. Directions et ministères le savent et c’est consciemment qu’ils ont fait le choix de ne jamais placer un médecin à l’accueil des urgences. Comment s’étonner alors que l’infirmière de service recevant une patiente atteinte d’une simple plaie au pied suite à une chute sans gravité se soit contentée de la faire entrer en zone de surveillance, où elle est décédée à 23 heures sans que personne n’ait pu imaginer une telle fin ! En refusant la mise en place d’un sas-médecin à l’accueil des urgences, les responsables laissent consciemment se dégrader l’hôpital public et leur objectif est clair : casser l’image du public pour offrir l’affaire sur un plateau d’argent au privé.

Des voyages qui diminuent les bagages

Les déménagements de service continuent, un par un. Une fois la Neurologie, une autre la Stomatologie, les deux allant à Saint Antoine et demandez qui sont les suivants, on ne vous le dira pas. L’hôpital ne cesse de faire partir des secteurs et d’en recevoir d’autre et, bien entendu, le but est la perte d’emplois et la réduction de l’offre de soins. Ainsi, dans le cas de la Stomato, c’est une perte de 2 postes qui ne seront pas repris. Déménager l’hôpital, c’est le faire maigrir…

Pas comme le bon vin

Les congés ne bonifient pas, contrairement au bon vin… Dans certaines régions de France, les directions hospitalières appliquent plus strictement les critères pour obtenir les congés bonifiés des personnels originaires de l’outremer. Ils s’ingénient avec zèle pour mettre des bâtons dans les roues des candidats au congé. En région parisienne, on n’en n’est pas encore là mais il y a quand même des difficultés et il ne faudrait pas que ces provinces fassent des émules…

Enfermés derrière la grille

Avec les années, nos salaires sont censés augmenter régulièrement. Mais l’augmentation indiciaire les fait progresser avec une lenteur digne de l’escargot. Il faut des dizaines d’années pour obtenir de quoi s’offrir un simple repas. Et pas dans un restaurant gastronomique. Du coup, à la retraite, on se retrouve avec de quoi se payer de la purée et des compotes ! C’est bon vu l’état qu’auront alors nos dents !

Droit au logement !

De plus en plus de collègues ont des difficultés pour se loger. Certains dorment même dans leur voiture. Pas étonnant quand on connaît le prix exorbitant des loyers à Paris et en proche banlieue. D’autant que nos salaires n’ont pas été revalorisés depuis plusieurs années et que le coût de la vie ne cesse d’augmenter. Il faut parfois attendre plusieurs années pour bénéficier d’un logement et, une fois celui-ci obtenu, il s’agit d’un contrat renouvelable sur un ou deux ans. L’APHP dispose pourtant de nombreux logements vides mais elle vend une partie de son parc immobilier à prix d’or pour renflouer ses caisses plombées par les emprunts toxiques à la banque Dexia en faillite depuis 2008 !

A tour de rôle ou tous ensemble ?

L’un après l’autre, les services signalent des situations insupportables avec le manque d’effectifs, le manque de matériel et les conditions de travail inacceptables. La coupe déborde et elle le fait un peu partout mais chacun de son côté. Un secteur est en colère parce qu’il manque du personnel et des moyens, parle de grève, proteste, se signale à la direction, et exerce quelques pressions sur l’encadrement. Les syndicats suivent le mouvement en laissant chaque secteur protester de son côté et agir service par service au lieu de proposer de se préparer d’abord pour mieux organiser un mouvement d’ensemble. Résultat : les revendications ne sont pas satisfaites et il n’y a que de tout petits aménagements, souvent en prenant sur le service d’à côté. Pour rendre efficaces leurs luttes, les salariés ont besoin de s’organiser eux-mêmes en formant comités, assemblées, coordinations et liens avec les autres hôpitaux. Personne ne le fera à notre place.

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