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Profits fabuleux pour les uns, misère pour les autres, le peuple du Maroc est en colère

samedi 24 mai 2014, par Robert Paris

Profits fabuleux pour les uns, misère pour les autres, le peuple du Maroc est en colère

Le climat social s’est brusquement tendu au Maroc…

La classe ouvrière est paupérisée et les milieux petits bourgeois commencent à s’effondrer !

Avec la hausse brutale des produits de première nécessité, le Maroc a renoué avec la colère…

Les dernières augmentations des prix de certains produits laitiers continuent de faire des mécontents. La Fédération marocaine des droits du consommateur (FMDC), qui s’inquiète des dernières hausses, vient de lancer un appel aux Marocains pour boycotter les produits du premier opérateur du pays, lequel a décidé, samedi dernier, d’augmenter le prix de certains produits laitiers, à savoir « Danone », « Assiri » et « Jabli ».

La hausse des tarifs de l’électricité aura lieu. Le gouvernement signera en effet, lundi 26 mai 2014, avec l’ONEE (Office national de l’eau et de l’électricité) un nouveau contrat-programme. L’annonce a été faite dans un communiqué publié à l’issue d’une première réunion tenue la soirée du mercredi dernier dans les quartiers du chef de gouvernement Abdelilah Benkirane. Et c’est un mini-Conseil de gouvernement qui s’est réuni pour apporter les dernières retouches sur le contrat-programme.

Au sujet de la tarification de l’électricité, le gouvernement a annoncé qu’une augmentation de 10% sera appliquée aux tarifs de l’électricité, soulignant cependant que cette hausse ne va pas concerner les classes démunies dont la consommation ne dépasse pas les 100 kilowatts. Cette augmentation est entrée en application depuis le 1er mai.

Selon le gouvernement, les tarifs du gaz ont été aussi majorés de 12% pour la moyenne tension et de 10% pour la haute pression.

On note officiellement une augmentation de 2,5pc des prix des articles d’habillement et des chaussures, de 2,4pc du transport, de 3,5pc de l’enseignement, 3,2pc des prix des restaurants et hôtels et 1,2pc de ceux du secteur de la santé.

La population est frappée déjà par la cherté de la vie, l’érosion du pouvoir d’achat des citoyens et la crise qui affecte les secteurs du ciment et du tourisme et le gouvernement cesse de subventionner les produits de première nécessité.

Le gouvernement s’est dit résolu à cesser la compensation des combustibles. Le ministre délégué chargé des Affaires générales et de la gouvernance Mohammed Louafa a souligné la détermination du gouvernement à arrêter la compensation de toutes les catégories des combustibles, y compris le soutien du fuel ONEE que le gouvernement compte remplacer par un soutien de la consommation d’électricité destiné aux couches défavorisées.

Le gouvernement ne cesse de chercher à dresser la population contre les fonctionnaires en publiant sans arrêt des nouvelles listes de « fonctionnaires fantômes » ! Mais les riches qui ponctionnent l’argent public ne sont pas des inconnus ni des fantômes !!!

La presse commente ainsi la décision gouvernementale : « Le gouvernement s’apprête à augmenter les prix de plusieurs produits de consommation et de services suite à la hausse prévue des prix de l’électricité, selon des sources du journal. L’Exécutif compte prendre cette décision de manière progressive afin d’esquiver le choc et riposter aux réactions non souhaitables. »

Au Maroc, non seulement la classe ouvrière est frappée par la misère tout comme les milieux populaires mais la classe moyenne chute elle aussi, rendant le pouvoir particulièrement instable… Le Maroc a été cité par Lagarde, dirigeante du FMI, comme l’un des pays où la petite bourgeoisie est en train de chuter !

L’Etat royal a pourtant assez d’argent pour lancer des méga projets afin d’enrichir encore davantage ceux qui profitent le plus du tourisme et des grandes entreprises.

Le Souverain lance le mégaprojet urbain "Wessal Bouregreg" pour un investissement de 9 milliards de DH. Ce projet, qui sera réalisé entre 2014 et 2020, porte sur l’aménagement de la séquence II de la Vallée de Bouregreg. Il est le plus important projet d’investissement de Wessal Capital de par la taille de l’enveloppe mobilisée, chiffrée à 9 milliards de dirhams.

Une petite manne aussi pour la religion. SM le Roi Mohammed VI a procédé, lundi à Rabat, au lancement des travaux de réalisation de l’Institut Mohammed VI de formation des imams, morchidines et morchidates. Mobilisant des investissements de l’ordre de 140 millions de dirhams.

L’aide aux industriels est par contre un souci constant du pouvoir. Le prix industriel et de l’essence sans plomb devrait baisser ce vendredi 16 mai. Pour le premier, le recul sera de 85 dirhams la tonne. De quoi soulager un peu les industriels qui, depuis l’abandon du système de compensation, n’ont cessé de tirer la sonnette d’alarme sur le renchérissement des coûts de production car, depuis juin 2012, le prix du fuel a augmenté de 56pc. Sur la période 2008 à 2012, la consommation du fuel est passée de 1,5 million de tonnes à 978.280 tonnes. Une baisse qui s’était néanmoins accompagnée d’une hausse des subventions sous l’effet de la hausse des cours à l’international. Le deuxième, l’essence, connaîtra une baisse de 19 centimes le litre. Le prix de ce produit qui représente 5,3pc de la consommation des produits pétroliers a augmenté de 0,20 centime le litre quinze jours au premier mai.

Les prix à la consommation des produits de première nécessité pour les couches populaires ne sont pas aussi importants pour le pouvoir ! La situation financière des ménages se détériore, selon le HCP. Les résultats de l’enquête permanente de conjoncture auprès des ménages, menée par le HCP, montrent que l’Indice de confiance des ménages (ICM) aura enregistré une quasi-stagnation au cours du premier trimestre de 2014. D’après une note d’information du Haut-Commissariat au plan, 77,4pc des ménages anticipent une hausse du nombre de chômeurs pour les 12 mois à venir, près de 54pc des ménages marocains considèrent que le moment n’est pas opportun pour faire des achats de biens durables et 37,1pc d’entre eux déclarent s’endetter ou puiser dans leurs épargnes pour couvrir leurs dépenses.

L’ODT a appellé à une grève le 15 mai. L’Organisation démocratique du travail indique que cette grève a été décidée pour faire face à la guerre annoncée contre le pouvoir d’achat des classes ouvrières et des pauvres au même titre que la classe moyenne, par le biais de hausses successives des prix des carburants, des denrées alimentaires et des services sociaux. La détérioration de la situation financière de la classe ouvrière, l’érosion du pouvoir d’achat, le taux de chômage élevé, des salaires insuffisants et l’absence de protection sociale constituent les principales raisons qui justifient cette grève dans le secteur de la Fonction publique.

L’ODT écrit ainsi : « La politique d’austérité prôné par l’actuel gouvernement, dicté par les institutions financières internationales ainsi que la loi des finances de l’exercice 2014 laisse présager le pire des résultats sur les conditions du travail et les droits socioéconomiques des travailleuses et travailleurs. Parallèlement, les inégalités sociales au Maroc sont flagrantes se creusent davantage et coûtent très cher à la société. Les ménages s’endettent de plus en plus /De lourdes coupures budgétaires touchent nos services publics en plus de tentatives acrobatiques de leurs démantèlement ce, qui va amplifier ces inégalités sociales et régionales.
Les baisses de l’impôt profitent systématiquement aux plus fortunés tandis que la classe moyenne et les plus pauvres, des femmes pour la plupart, voient leur facture globale augmenter en raison de la tarification accrue des services publics. Les ménages ont aujourd’hui en moyenne une dette qui représente les trois quart de leur revenu disponible. Ce ratio dépasse les 160 % chez les 2/3 des salariés et fonctionnaires marocains, sachant que les salaires sont totalement gelés depuis l’investiture de l’actuel gouvernement. Les ménages supportent plus de 54 % des frais de soins dont plus de 40 % sont réservées aux médicaments et déboursent plus 56 % pour l’enseignement et la scolarité de leurs enfants. Les compressions budgétaires en santé et en éducation effectuées au cours ces dix dernières années pèsent lourd sur le personnel de santé médecins et infirmières et sur les enseignants. Le débat sur les régimes de retraite laisse sans doute croire que tous les régimes à prestations déterminées sont à l’agonie. Mais aucune approche de traitement globale et profonde de cette question n’est envisageable aujourd’hui sauf qu’on continue à cultiver la précarité et les solutions de replâtrage anesthésiantes. Des attaques constantes à la caisse de compensation avec l’inflation qui réduit encore le pouvoir d’achat, entraîne la précarisation des emplois et des salaires, la classe moyenne marocaine est en péril. »

Les conflits sont nombreux dans la classe ouvrière marocaine, patrons et gouvernement traitant les salariés comme des personnes sans droit. Par exemple, Le 13 février 2014, le centre d’appels « Total Call » à Casablanca, filiale du groupe de télécommunications Iliad (la maison mère de Free), a licencié cinq responsables de l’Union Marocaine du Travail (UMT) le lendemain de l’enregistrement officiel, en conformité avec la loi marocaine, d’un syndicat au sein de l’entreprise.
Les lendemains vont être chauds au Maroc.

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