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Comment l’historien français Jacques Le Goff repeignait en rose le Moyen Age et y plaçait son idéologie du continu et de l’identité chrétienne de la France

vendredi 4 juillet 2014, par Robert Paris

« L’histoire est mue par des mouvements profonds et continus, elle ne connaît pas de rupture brusque. »

Jacques Le Goff

« Le christianisme. C’est une spiritualité, une vision du monde, mais surtout un processus de civilisation. »

Jacques Le Goff -
Revue Le Monde de l’éducation - Juillet - Août 2001

« Le Moyen Âge a été une période essentielle pour la formation de notre société et de notre culture, peut-être même la plus importante. »

Jacques Le Goff -
Interview avec Nicolas Truong - Le Monde de l’éducation - Mai 2000

« Au Moyen Âge se met véritablement en place l’élément fondamental de notre identité collective qu’est le christianisme. »

Jacques Le Goff -
Extrait d’une interview avec Nicolas Truong - Le Monde de l’éducation - Mai 2000

Comment l’historien français Jacques Le Goff repeignait en rose le Moyen Age et y plaçait son idéologie du continu et de l’identité chrétienne de la France

Malgré la grande notoriété de cet auteur récemment décédé, une espèce de mode même des milieux bien pensants, il convient de relire les affirmations plus que douteuse de Le Goff que leur simple citation suffit généralement à titre de commentaire. Le lecteur aura juste besoin de lire pour y répondre et se faire son opinion sur ces prétendues analyses historiques qui témoignent du niveau atteint par l’Histoire universitaire (niveaux de grande profondeur évidemment) :

Ce qui suit est constitué exclusivement de citations de Legoff :

Dans « Un long Moyen Age » :

 Il faut mettre au crédit du christianisme médiéval l’effort pour définir et pratiquer des guerres justes.

 Les chefs d’orchestre de la civilisation urbaine ont été les ordres mendiants…

 La seconde de ces forces d’innovation et de progrès fut la royauté. Son modèle incarné fut le roi de France Louis IX, Saint Louis.

 Le long et beau Moyen Age…

 Même dans la guerre juste, Augustin recommandait de faire preuve de miséricorde à l’égard de l’ennemi… L’Eglise s’est efforcée de remplir cette mission.

 Le XXème siècle a abandonné cette relative modération du Moyen Age dans la guerre.

 Au Moyen Age, quand il y avait intégrisme, c’était un intégrisme de l’Evangile, et l’Evangile défend avant tout des valeurs de pauvreté, de fraternité…

 Les valeurs caractéristiques du Moyen Age sont la fidélité, la hiérarchie, l’honneur, notamment.

 Le « beau Moyen Age » a vraiment existé !

 Ce qui vient troubler la pureté et les acquis de la chrétienté, c’est surtout l’hérésie.

 Au Moyen Age, l’Etre suprême n’est plus un Dieu qui humilie l’homme, c’est un Dieu en qui culminent la Nature et la Raison qui sont les fondements des Droits de l’homme.

 Parler de culture médiévale, c’est parler d’abord du Livre de référence… la Bible.

 C’est le christianisme, en fin de compte, qui fait la différence avec l’Antiquité tardive.

 Racheté par le Christ, l’homme peut user du travail comme d’une mortification pour faire pénitence et retrouver la splendeur originelle.

 Le développement extraordinaire de la chevalerie se définit de plus en plus par le caractère religieux de sa fonction et de son action… La guerre (des chevaliers) doit être menée conformément aux principes de l’Eglise, mais désormais, si elle obéit à ces principes, ce n’est plus un mal, c’est un bien… La guerre sainte est une guerre juste : elle est conçue non pas comme une conquête, mais comme une reconquête… Les chrétiens doivent mener des opérations de reconquête sur les musulmans… Je dirais d’ailleurs volontiers que la croisade est une guerre sacrée plutôt qu’une guerre sainte. C’est une guerre menée par Dieu plutôt que par les hommes qui ne sont que les instruments, les soldats de Dieu.
 La promotion du chevalier s’intègre dans un vaste courant autour de l’An Mil, que l’on appelle traditionnellement le « mouvement de la paix » et qui aboutit à la création d’une institution : la trêve de Dieu… On voit ainsi que l’activité militaire cohabite avec une aspiration à la paix, les deux mouvements n’étant pas contradictoires.

 La croisade est plus qu’une guerre juste. C’est une guerre sainte, considérée comme la forme supérieure de la guerre juste.

 L’attitude de Saint Louis (1226-1270) me paraît exemplaire du problème de la guerre chrétienne du Moyen Age. Tout en cherchant la justice et la paix, il n’hésite pas à recourir aux armes… Sa position à l’égard de la guerre est exprimée dans un texte qu’il a rédigé dans les derniers mois de sa vie à l’intention de son fils : « Cher fils, je t’enseigne que tu te défendes autant que tu pourras d’avoir guerre avec nul chrétien… »

 Le christianisme a libéré les femmes. (c’est le titre de l’article !!!) La femme a été créée à partir d’une côte d’Adam. Elle est un morceau d’Adam, mais nous ne pouvons nous contenter de cette définition… Dieu a créé Eve à partir d’une côte d’Adam, il ne l’a pas créé à partir de la tête, ni à partir du pied ; s’il l’avait créé à partir de la tête, cela aurait signifié qu’il voyait en elle une créature supérieure à Adam. Inversement, si cela avait été le pied, elle lui aurait été inférieure ; la côte, c’est le milieu du corps et ce geste établit l’égalité d’Adam et Eve dans la volonté de Dieu. Je crois que, profondément, c’est cette idée qui l’a emporté dans la conception chrétienne de la femme sinon la pratique de l’Eglise médiévale à son égard : la femme est l’égale de l’homme. Et je crois aussi que c’est une des grandes innovations du christianisme, ce respect pour la femme… En somme, je crois qu’il y a eu une véritable promotion de la femme, mise en avant, au moins doctrinalement, par le christianisme, et que cela a été ressenti comme tel, au-delà de toutes les pesanteurs familiales et sociales qui tendaient à la maintenir dans une certaine infériorité.

(ici je ne peux m’empêcher de rajouter en commentaire : !!!!!!!)

 Charles Martel arrêta les musulmans à Poitiers. (extrait de l’article « La chrétienté, une idée neuve »)

 L’autre événement destructeur fut la Réforme, mouvement chrétien, et même désireux de restaurer le christianisme originel, qui ruina cependant l’unité religieuse et institutionnelle faisant du pape et de l’Eglise des éléments essentiels de la chrétienté.

 Le territoire de la communauté européenne en cours de réalisation ou en projet récupère en fait le territoire maximal de la chrétienté médiévale… La chrétienté médiévale a certes disparu au XVIème siècle ; mais l’Europe qui l’a prolongée… peut non seulement continuer l’Europe-chrétienté dans ses caractéristiques fondamentales, mais même réaliser certains de ses objectifs essentiels, que la chrétienté médiévale et post-médiévale n’a pas su ou pu mener à bien. Cette continuité est manifeste dans les domaines de la culture, de la sensibilité et de la morale… Cette Europe venue de la chrétienté et formée par elle est particulièrement vivante dans le domaine littéraire parce qu’elle l’est dans le domaine linguistique.

 Louis IX, qui fut roi de France entre 1226 et 1270, fut un personnage charismatique- un charisme qui expliquait, pour ceux qui avaient approché le roi, par l’aura que dégageait sa personne, et, pour ceux qui ne le connaissaient pas, par le caractère extraordinaire de son image. Les contemporains du roi n’avaient guère en effet à leur disposition, lorsqu’il s’agissait de qualifier ce souverain, que le terme de saint…

(commentaire inévitable : on est en plein dans le mythe !!!)

 Le souverain capétien est investi d’un pouvoir thaumaturgique : il s’agit de la faculté, quasiment magique, qu’a le roi de France de guérir par le toucher (accompagné d’un signe de croix : c’est la christianisation d’un rite païen), dans des circonstances plus ou moins solennelles, les malades souffrant d’une maladie particulière, les écrouelles, ou adénite tuberculeuse, dite aussi maladie royale, c’est-à-dire guérie par le roi.

(ici je vous passe le détail des absurdités)

 L’Eglise séculière considérait que la prostitution était un mal inévitable.. Lorsque vers 1170 les prostituées parisiennes ont proposé au chapitre de Notre-Dame de financer un vitrail en l’honneur de la Vierge, les clercs se sont demandé très sérieusement si cet argent qu’elles proposaient avait été gagné honnêtement, c’est-à-dire sans intention de tromper le client. On a conclu qu’il avait été gagné honnêtement, mais que la prostitution était en soi une activité moralement répréhensible…

(l’auteur ne voit même pas ici l’humour involontaire de son propos…)

 Les personnages de premier rang ont été, à leur époque, des modèles.

(propos qui est censé concerner Saint Louis)

 Le XIIème siècle est le siècle de la création et de l’ouverture, alors que le XIIIème siècle est le siècle de la gestion, de l’institutionnalisation et de la vulgarisation.

 Comment s’est manifestée la sainteté de Saint Louis ? On a découvert au cours des enquêtes que Saint Louis vivant, et surtout mort, avait fait des miracles… Mais là encore, il y a une rupture novatrice : les rois chrétiens des siècles antérieurs avaient manifesté leur sainteté par leur magnificence, leur générosité à l’égard des pauvres, c’est-à-dire à l’égard de l’Eglise, puisque c’était cette dernière qui était dispensatrice de la bienfaisance auprès des pauvres.

(et patati et patata…on en passe des balivernes…)

Extraits de « Faut-il vraiment découper l’Histoire en tranches ? »

 Michelet vit dans ce monde banal, dévoré par l’appétit de l’argent, vulgairement bourgeois, de la France de Guizot et d’Augustin Thierry. Un mot d’espérance, de clarté, de poésie doit jaillir et envahir la littérature et les mentalités. Ce mot, c’est « Renaissance ». Mais la Renaissance michetiste de 1840 n’est pas la renaissance d’un beau Moyen Age, elle est la fin de « cet état bizarre et monstrueux, prodigieusement artificiel » : le Moyen Age chrétien. Le pessimisme de Michelet a englouti son Moyen Age… D’où le titre de sa deuxième leçon du 9 janvier 1840 : « La victoire de l’homme sur Dieu ».

 La sorcellerie commence en fait au XVe siècle. Ensuite, la sorcellerie est un phénomène essentiellement féminin : elle influence dès lors le point de vue de la société sur la femme… au point que celle-ci n’est pas, à la Renaissance comme le voudrait la tradition, l’objet de respect et d’admiration, mais un être ambigu, entre Dieu et Diable.

(à lire cela, on pense qu’il y a eu véritablement un grand mouvement de femmes sorcières qui a dégradé l’image des femmes alors que l’Eglise a pourchassé des femmes qui n’étaient pas du tout des sorcières et, s’il a parfaitement raison que la chasse aux sorcières prend son envol à la Renaissance et pas au Moyen Age, Le Goff se garde de nous dire pourquoi la Renaissance qu’il place dans la continuité Du Moyen Age – sa thèse fondamentale – a brusquement persécuté les femmes ? Cet exemple qu’il cite longuement démontre au contraire la rupture entre les deux périodes et non la fameuse prétendue continuité.

Pour valoriser la révolution industrielle, il dévalorise la révolution bourgeoise : « J’estime, quant à moi, que le changement de période, la fin du long Moyen Age, se situe au milieu du XVIIIe siècle… à l’invention de la machine à vapeur…

On remarquera que, si Le Goff disserte longuement sur la fin du Moyen Age, il se garde de discuter sur ses débuts, car c’est la chute de l’Empire romain et un effondrement politique, économique, social, moral extraordinaire qui ne lui permettrait pas de présenter le féodalisme sous le jour heureux qu’il prétend montrer. De même, s’il disserte sur le christianisme médiéval, il veut oublier le christianisme romain sans lequel celui du Moyen Age n’aurait jamais existé…

Le site Matière et Révolution dégage toute responsabilité des absurdités, des mensonges et autres affabulations proférées citées ci-dessus.

Notre point de vue sur le Moyen Age peut se trouver ici :

Sur les rois

Sur la guerre au Moyen Age

Sur la révolution bourgeoise au Moyen Age

Sur la révolution de la pensée à la Renaissance

Sur le christianisme et les femmes

Sur la sorcellerie et les femmes

Sur les écrivains de la Renaissance

La Renaissance ou la bourgeoisie en lutte contre la féodalité, entre réforme et révolution

Le massacre de la Saint-Barthélemy, une politique au sein de la lutte de la féodalité contre la bourgeoisie

Un exemple de croisade

Malgré le niveau étonnant (en profondeur comme cela a été dit) dans la conception de l’Histoire, que nous avons pu constater au travers de ses prises de position, ou grâce à ce niveau extraordinairement bas, Jacques Le Goff appartient à :

• Direction de la revue Annales, Histoire, Sciences Sociales

• Direction de la revue italienne de vulgarisation Storia e Dossier

• Conseil supérieur de la recherche et de la technologie

• Conseil supérieur des universités

• Conseil scientifique de l’Institut de recherche et d’histoire des textes

• Fondation France-Pologne

• Fondation « Pour la science » Centre international de synthèse

• Academia Europea

• Académie polonaise des sciences

• Correspondent fellow of the Medieval Academy of America

• Jury de l’Institut universitaire de France

• Président du Conseil scientifique de l’École nationale du patrimoine

• Commandeur de l’Ordre des Arts et des Lettres (1997)

• Médaille d’or du CNRS 1991

• Grand Prix national d’Histoire (1987)

• Prix Tevere (Rome)

• Grand Prix de la Fondation de France

• Prix Dr A.H. Heineken d’Histoire décerné par l’Académie royale des Arts et des Sciences des Pays-Bas (2004)

• Prix International Dan David, Fondation Dan David (2007)

Jacques Le Goff est docteur honoris causa de nombreuses universités, parmi lesquelles :
• Université de Bucarest

• Université de Budapest

• Université de Cluj

• Université jagellonne de Cracovie

• Université hébraïque de Jérusalem

• Université catholique de Louvain

• Université de Parme

• Université de Pavie

• Université Charles de Prague

• Université La Sapienza de Rome

• Université de Varsovie
• Commandeur de l’Ordre des Arts et des Lettres (1997)
• Médaille d’or du CNRS 1991

• Grand Prix national d’Histoire (1987)

• Prix Tevere (Rome)

• Grand Prix de la Fondation de France

• Prix Dr A.H. Heineken d’Histoire décerné par l’Académie royale des Arts et des Sciences des Pays-Bas (2004)

• Prix International Dan David, Fondation Dan David (2007)

Jacques Le Goff est docteur honoris causa de nombreuses universités, parmi lesquelles :

• Université de Bucarest

• Université de Budapest

• Université de Cluj

• Université jagellonne de Cracovie

• Université hébraïque de Jérusalem

• Université catholique de Louvain

• Université de Parme

• Université de Pavie

• Université Charles de Prague

• Université La Sapienza de Rome

• Université de Varsovie

Nous avons là une mesure de l’Histoire officielle, académique et universitaire

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