Accueil > 06- REVOLUTIONNARY POLITICS - POLITIQUE REVOLUTIONNAIRE > 5- La formation de la conscience de classe > Quand nous cesserons d’être des esclaves consentants…

Quand nous cesserons d’être des esclaves consentants…

samedi 6 septembre 2014, par Robert Paris

Quand nous cesserons d’être des esclaves consentants…

Tchékov : « Il est temps pour chacun de nous de se débarrasser de l’esclave qui est en nous. »

Goethe : « Personne n’est plus en esclavage que celui qui croit à tort qu’il est libre. »

« Ils ne sont grands que parce que nous sommes à genoux. » est une citation attribuée à tort à de la Boétie (on n’en trouve nulle trace dans le discours sur la servitude volontaire).
Elle est de Pierre Victurnien Vergniaud

La Boétie : « Nommerons-nous cela lâcheté ? Appellerons-nous vils et couards ces hommes soumis ? Si deux, si trois, si quatre cèdent à un seul, c’est étrange, mais toutefois possible ; on pourrait peut-être dire avec raison : c’est faute de coeur. Mais si cent, si mille souffrent l’oppression d’un seul, dira-t- on encore qu’ils n’osent pas s’en prendre à lui, ou qu’ils ne le veulent pas, et que ce n’est pas couardise, mais plutôt mépris ou dédain ? Enfin, si l’on voit non pas cent, non pas mille hommes, mais cent pays, mille villes, un million d’hommes ne pas assaillir celui qui les traite tous comme autant de serfs et d’esclaves, comment qualifierons-nous cela ? Est-ce lâcheté ? Mais tous les vices ont des bornes qu’ils ne peuvent pas dépasser. Deux hommes, et même dix, peuvent bien en craindre un ; mais que mille, un million, mille villes ne se défendent pas contre un seul homme, cela n’est pas couardise : elle ne va pas jusque-là, de même que la vaillance n’exige pas qu’un seul homme escalade une forteresse, attaque une armée, conquière un royaume. Quel vice monstrueux est donc celui-ci, qui ne mérite pas même le titre de couardise, qui ne trouve pas de nom assez laid, que la nature désavoue et que la langue refuse de nommer ?... Qu’on mette face à face cinquante mille hommes en armes ; qu’on les range en bataille, qu’ils en viennent aux mains ; les uns, libres, combattent pour leur liberté, les autres combattent pour la leur ravir. Auxquels promettrez-vous la victoire ? Lesquels iront le plus courageusement au com- bat : ceux qui espèrent pour récompense le maintien de leur liberté, ou ceux qui n’attendent pour salaire des coups qu’il donnent et qu’ils reçoivent que la servitude d’autrui ? »

Diderot  : « La pire ironie, quand on a des esclaves, c’est de les appeler citoyens. »

Marx, Le Capital  : « A la vérité, le règne de la liberté commence seulement à partir du moment où cesse le travail dicté par la nécessité... La réduction de la journée de travail est la condition fondamentale de cette libération. »

Marx, Le Manifeste du parti communiste : « L’industrie moderne a fait du petit atelier du maître artisan patriarcal la grande fabrique du capitalisme industriel. Des masses d’ouvriers, entassés dans la fabrique, sont organisés militairement. Simples soldats de l’industrie, ils sont placés sous la surveillance d’une hiérarchie complète de sous-officiers et d’officiers. Ils ne sont pas seulement les esclaves de la classe bourgeoise, de l’Etat bourgeois, mais encore, chaque jour, à chaque heure, les esclaves de la machine, du contremaître et surtout du bourgeois fabricant lui-même. Plus ce despotisme proclame ouvertement le profit comme son but unique, plus il devient mesquin, odieux, exaspérant. »

Marx, Travail salarié et capital : « Il est temps d’approfondir les rapports économiques eux-mêmes sur lesquels se fondent l’existence de la bourgeoisie et sa domination de classe, ainsi que l’esclavage des ouvriers… La force de travail ne fut pas toujours une marchandise. Le travail ne fut pas toujours du travail salarié, c’est-à-dire du travail libre. L’esclave ne vendait pas sa force de travail au possesseur d’esclaves, pas plus que le bœuf ne vend le produit de son travail au paysan. L’esclave est vendu, y compris sa force de travail, une fois pour toutes à son propriétaire. Il est une marchandise qui peut passer de la main d’un propriétaire dans celle d’un autre. Il est lui-même une marchandise, mais sa force de travail n’est pas sa marchandise. Le serf ne vend qu’une partie de sa force de travail. Ce n’est pas lui qui reçoit un salaire du propriétaire de la terre ; c’est plutôt le propriétaire de la terre à qui il paie tribut. Le serf appartient à la terre et constitue un rapport pour le maître de la terre. L’ouvrier libre, par contre, se vend lui-même, et cela morceau par morceau. Il vend aux enchères 8, 10, 12, 15 heures de sa vie, jour après jour, aux plus offrants, aux possesseurs des matières premières, des instruments de travail et des moyens de subsistance, c’est-à-dire aux capitalistes. L’ouvrier n’appartient ni à un propriétaire ni à la terre, mais 8, 10, 12, 15 heures de sa vie quotidienne appartiennent à celui qui les achète. L’ouvrier quitte le capitaliste auquel il se loue aussi souvent qu’il veut, et le capitaliste le congédie aussi souvent qu’il le croit bon, dès qu’il n’en tire aucun profit ou qu’il n’y trouve plus le profit escompté. Mais l’ouvrier dont la seule ressource est la vente de sa force de travail ne peut quitter la classe tout entière des acheteurs, c’est-à-dire la classe capitaliste, sans renoncer à l’existence. Il n’appartient pas à tel ou tel employeur, mais à la classe capitaliste, et c’est à lui à y trouver son homme, c’est-à-dire à trouver un acheteur dans cette classe bourgeoise… Le capital ne peut se multiplier qu’en s’échangeant contre de la force de travail, qu’en créant du travail salarié. La force de travail de l’ouvrier salarié ne peut s’échanger que contre du capital, en accroissant le capital, en renforçant la puissance dont il est l’esclave. L’accroissement du capital est par conséquent l’accroissement du prolétariat, c’est-à-dire de la classe ouvrière. L’intérêt du capitaliste et de l’ouvrier est donc le même, prétendent les bourgeois et leurs économistes. Nous ne devons pas les croire sur parole. Nous ne devons même pas les croire lorsqu’ils disent que plus le capital est gras, plus son esclave s’engraisse. »

Lénine, Les trois sources du marxisme : « La doctrine de Marx suscite, dans l’ensemble du monde civilisé, la plus grande hostilité et la haine de toute la science bourgeoise (officielle comme libérale), qui voit dans le marxisme quelque chose comme une "secte malfaisante". On ne peut pas s’attendre à une autre attitude, car dans une société fondée sur la lutte des classes, il ne saurait y avoir de science sociale "impartiale". Toute la science officielle et libérale défend, d’une façon ou de l’autre, l’esclavage salarié, cependant que le marxisme a déclaré une guerre implacable à cet esclavage. Demander une science impartiale dans une société fondée sur l’esclavage salarié, est d’une naïveté aussi puérile que de demander aux fabricants de se montrer impartiaux dans la question de savoir s’il convient de diminuer les profits du Capital pour augmenter le salaire des ouvriers. »

Blanqui, Toast de Londres : « Traîtres seraient les gouvernements qui, élevés sur les pavois prolétaires, ne feraient pas opérer à l’instant même :

1° - Le désarmement des gardes bourgeoises.

2° - L’armement et l’organisation en milice nationale de tous les ouvriers.

Sans doute, il est bien d’autres mesures indispensables, mais elles sortiraient naturellement de ce premier acte qui est la garantie préalable, l’unique gage de sécurité pour le peuple.

Il ne doit pas rester un fusil aux mains de la bourgeoisie. Hors de là, point de salut.

Les doctrines diverses qui se disputent aujourd’hui les sympathies des masses, pourront un jour réaliser leurs promesses d’amélioration et de bien-être, mais à la condition de ne pas abandonner la proie pour l’ombre.

Les armes et l’organisation, voilà l’élément décisif de progrès, le moyen sérieux d’en finir avec la misère.

Qui a du fer, a du pain.

On se prosterne devant les baïonnettes, on balaye les cohues désarmées. La France hérissée de travailleurs en armes, c’est l’avènement du socialisme.

En présence des prolétaires armés, obstacles, résistances, impossibilités, tout disparaîtra.

Mais, pour les prolétaires qui se laissent amuser par des promenades ridicules dans les rues, par des plantations d’arbres de la liberté, par des phrases sonores d’avocat, il y aura de l’eau bénite d’abord, des injures ensuite, enfin de la mitraille, de la misère toujours.

Que le peuple choisisse ! »

Lénine, Thèses sur la démocratie bourgeoise et la dictature prolétarienne - 4 mars 1919  : « C’est précisément dans les républiques les plus démocratiques que règnent en réalité la terreur et la dictature de la bourgeoisie, terreur et dictature qui apparaissent ouvertement chaque fois qu’il semble aux exploiteurs que le pouvoir du capital commence à être ébranlé. »

Lénine, L’Etat et la révolution : « Mater la bourgeoisie et briser sa résistance n’en reste pas moins une nécessité. Cette nécessité s’imposait particulièrement à la Commune, et l’une des causes de sa défaite est qu’elle ne l’a pas fait avec assez de résolution. Mais ici, l’organisme de répression est la majorité de la population et non plus la minorité, ainsi qu’avait toujours été le cas au temps de l’esclavage comme au temps du servage et de l’esclavage salarié. Or, du moment que c’est la majorité du peuple qui mate elle-même ses oppresseurs, il n’est plus besoin d’un "pouvoir spécial" de répression ! C’est en ce sens que l’Etat commence à s’éteindre. »
Lénine, Le premier mai : « Et voici que ces déshérités, ces travailleurs, ont déclaré la guerre aux riches, aux exploiteurs. Les ouvriers de tous les pays luttent pour affranchir le travail de l’esclavage salarié, de l’indigence et de la misère. Ils luttent pour que la société soit organisée de telle sorte que les richesses, créées par un labeur collectif, profitent à tous ceux qui travaillent et non à une poignée de riches. Ils veulent faire des terres, des fabriques, des usines, des machines, la propriété collective de tous ceux qui travaillent. Ils veulent qu’il n’y ait ni riches ni pauvres, que les fruits du travail reviennent à celui qui peine, que toutes les conquêtes de l’esprit humain, tous les perfectionnements apportés au travail améliorent l’existence de celui qui travaille, au lieu d’être un instrument qui serve à l’opprimer. »


Lénine, Les tâches principales de l’Internationale Communiste - Juillet 1920
 : « La victoire du socialisme (première étape du Communisme) sur le capitalisme exige l’accomplissement par le prolétariat, seule classe réellement révolutionnaire, des trois tâches suivantes : La première consiste à renverser les exploiteurs et, en premier lieu, la bourgeoisie, leur représentant économique et politique principal ; il s’agit de leur infliger une défaite totale, de briser leur résistance, de rendre impossible de leur part toute tentative de restauration du capital et de l’esclavage salarié. La deuxième consiste à entraîner à la suite de l’avant-garde du prolétariat révolutionnaire, de son Parti Communiste, non seulement tout le prolétariat, mais aussi toute la masse des travailleurs exploités par le capital, à les éclairer, à les organiser, à les éduquer, à les discipliner au cours même de la lutte impitoyable et téméraire contre les exploiteurs, - à arracher dans tous les pays capitalistes cette écrasante majorité de la population à la bourgeoisie, à lui inspirer pratiquement confiance dans le rôle de directeur du prolétariat de son avant-garde révolutionnaire. La troisième, de neutraliser ou de réduire à l’impuissance les inévitables hésitants entre le prolétariat et la bourgeoisie, entre la démocratie bourgeoise et le pouvoir des Soviets, de la classe de petits propriétaires ruraux, industriels et négociants, encore assez nombreux bien que ne formant qu’une minorité de la population et des catégories d’intellectuels, d’employés, etc., gravitant autour de cette classe. »

Lénine, De l’Etat : « Quelles que soient les formes revêtues par la république, fût-elle la plus démocratique, si c’est une république bourgeoise, si la propriété privée de la terre, des usines et des fabriques y subsiste, et si le capital privé y maintient toute la société dans l’esclavage salarié, autrement dit si l’on n’y réalise pas ce que proclament le programme de notre Parti et la Constitution soviétique, cet Etat est une machine qui permet aux uns d’opprimer les autres. Et cette machine, nous la remettrons aux mains de la classe qui doit renverser le pouvoir du capital. Nous rejetterons tous les vieux préjugés selon lesquels l’Etat, c’est l’égalité générale. Ce n’est qu’un leurre ; tant que l’exploitation subsiste, l’égalité est impossible. Le grand propriétaire foncier ne peut être l’égal de l’ouvrier, ni l’affamé du repu. Cet appareil qu’on appelait l’Etat, qui inspire aux hommes une superstitieuse vénération, ajoutant foi aux vieilles fables d’après lesquelles l’Etat, c’est le pouvoir du peuple entier, - le prolétariat le rejette et dit : c’est un mensonge bourgeois. Cette machine, nous l’avons enlevée aux capitalistes, nous nous en sommes emparés. Avec cette machine, ou avec ce gourdin, nous anéantirons toute exploitation ; et quand il ne restera plus sur la terre aucune possibilité d’exploiter autrui, qu’il ne restera plus ni propriétaires fonciers, ni propriétaires de fabriques, qu’il n’y aura plus de gavés d’un côté et d’affamés de l’autre, quand cela sera devenu impossible, alors seulement nous mettrons cette machine à la ferraille. Alors, il n’y aura plus d’Etat, plus d’exploitation. Tel est le point de vue de notre Parti communiste. »

Lénine, L’Etat et la révolution  : « La marche en avant, c’est-à-dire vers le communisme, se fait en passant par la dictature du prolétariat ; et elle ne peut se faire autrement, car il n’est point d’autres classes, ni d’autres moyens qui puissent briser la résistance des capitalistes exploiteurs. En même temps qu’un élargissement considérable de la démocratie, devenue pour la première fois démocratie pour les pauvres, la dictature du prolétariat apporte une série de restrictions à la liberté pour les oppresseurs, les exploiteurs, les capitalistes. Ceux-là, nous devons les mater afin de libérer l’humanité de l’esclavage salarié ; et il est évident que là où il y a répression, il y a violence, il n’y a pas de liberté, il n’y a pas de démocratie. »

Trotsky, Terrorisme ou communisme : « Le droit naturel, devenu théorie de la démocratie, disait à l’ouvrier : "Tous les hommes sont égaux devant la loi, quels que soient leur origine, leurs biens et le rôle qu’ils remplissent ; ils ont tous un droit égal à décider par leur suffrage des destinées du peuple". Cette norme idéale a fait œuvre révolutionnaire dans la conscience des masses dans la mesure où elle condamnait l’absolutisme, les privilèges aristocratiques, le suffrage censitaire. Mais plus on avançait, plus elle endormait la conscience des masses, plus elle légalisait l’esclavage et l’humiliation : comment, en effet, se révolter contre l’asservissement si chacun a une voix égale pour déterminer les destinées du peuple ?... Dans les conditions réelles de la vie, dans le processus économique, dans les relations sociales, dans le mode de vie, les hommes sont devenus de plus en plus inégaux : accumulation de richesses inouïes à un pôle, de la misère et du désespoir à l’autre. Mais dans la sphère de la superstructure juridique de l’Etat, ces terribles contradictions disparaissaient ; on n’y rencontre que des ombres légales dépourvues de corps. Propriétaire foncier, journalier agricole, capitaliste, prolétaire, ministre, cireur de bottes, tous sont égaux en tant que "citoyens" et "législateurs". »

Rosa Luxemburg, La trahison de la social-démocratie, 1915  : « Nous sommes placés aujourd’hui devant ce choix : ou bien triomphe de l’impérialisme et décadence de toute civilisation, avec pour conséquences, comme dans la Rome antique, le dépeuplement, la désolation, la dégénérescence, un grand cimetière ; ou bien victoire du socialisme, c’est-à-dire de la lutte consciente du prolétariat international contre l’impérialisme et contre sa méthode d’action : la guerre. C’est là un dilemme de l’histoire du monde, un ou bien - ou bien encore indécis dont les plateaux balancent devant la décision du prolétariat conscient. Le prolétariat doit jeter résolument dans la balance le glaive de son combat révolutionnaire : l’avenir de la civilisation et de l’humanité en dépendent. Au cours de cette guerre, l’impérialisme a remporté la victoire. En faisant peser de tout son poids le glaive sanglant de l’assassinat des peuples, il a fait pencher la balance du côté de l’abîme, de la désolation et de la honte. Tout ce fardeau de honte et de désolation ne sera contrebalancé que si, au milieu de la guerre, nous savons retirer de la guerre la leçon qu’elle contient, si le prolétariat parvient à se ressaisir et s’il cesse de jouer le rôle d’un esclave manipulé par les classes dirigeantes pour devenir le maître de son propre destin. »

Rosa Luxemburg, Que veut la Ligue Spartacus  : « La lutte pour le socialisme est la guerre civile la plus fantastique que l’histoire du monde ait jamais connue, et la révolution prolétarienne doit se doter des moyens nécessaires, elle doit apprendre à les utiliser pour lutter et vaincre. Doter de la sorte la masse compacte de la population laborieuse de la totalité du pouvoir politique pour qu’elle accomplisse les tâches révolutionnaires, c’est ce qu’on appelle la dictature du prolétariat : la démocratie véritable. Il n’y a pas démocratie, lorsque l’esclave salarié siège à côté du capitaliste, le prolétaire agricole à côté du Junker dans une égalité fallacieuse pour débattre de concert, parlementairement, de leurs problèmes vitaux. Mais lorsque la masse des millions de prolétaires empoigne de ses mains calleuses la totalité du pouvoir d’Etat, tel le dieu Thor brandissant son marteau, pour l’abattre sur la tête des classes dominantes, alors seulement existe une démocratie qui ne soit pas une duperie. »

Gide : « Le monde ne sera sauvé, s’il peut l’être, que par des insoumis. »

Quand Karl Marx énonce, au début du Manifeste du Parti communiste, que toute l’histoire des sociétés humaines a été l’histoire des luttes de classes, certains simplifient cet adage en prétendant que les classes sociales opposées se combattent sans cesse sur la base de leurs intérêts de classe et de leur conscience de ces intérêts et donc ne cessent de mener des combats où les exploités visent à renverser les exploiteurs. C’est une simplification très abusive de l’affirmation de Marx. Au contraire, tous les systèmes sociaux, qui ont eu une relative durabilité, ont été fondés sur des ententes, relatives et momentanées mais solides, entre ces classes sociales aux intérêts opposés. La plupart du temps, les exploités visent à obtenir une meilleure place au sein du système social bien plus qu’à le renverser et il faut des circonstances exceptionnelles pour que le combat prenne un caractère d’opposition frontale et que le pouvoir politique des exploiteurs soit mis en cause et menacé.
La bourgeoisie, elle-même, s’est développée au sein du système féodal, royal ou impérial, suivant les époques et les régions, la plus riche partie de celle-ci ne vendant ses produits de luxe qu’aux classes dirigeantes et n’imaginant certainement pas devoir un jour renverser ce système ni les prince, ni les rois, ni les seigneurs de la guerre pour construire un système qu’elle-même dirigerait. On aurait bien étonné les bourgeois, petits, moyens comme grands en leur disant qu’ils ne défendaient pas leurs intérêts de future classe dominante en pactisant avec les nobles de tous niveaux ! Bien sûr, en défendant leurs intérêts, les bourgeois en venaient à se battre avec les seigneurs, laïcs ou religieux, pour gagner des droits municipaux, des droits de commerce, des droits de passage, des droits de marchés, etc… Mais ils se sont plutôt appuyés sur la royauté pour les obtenir et, en échange, ils ont souvent appuyé et financé la royauté. Il ne leut est pas arrivé bien souvent au cours du Moyen Age de prendre conscience que leurs intérêts de classe étaient diamétralement opposés à ceux de la noblesse. Il a fallu de graves crises de la domination de la noblesse et de la royauté, au cours de la « guerre de cent ans » en France ou de la « guerre des deux roses » en Angleterre ou encore de la « révolte des paysans » en Allemagne, ou encore dans la révolution populaire d’Anvers, pour que la bourgeoisie de l’ouest de l’Europe conçoive ses intérêts comme différents ou opposés à ceux des grands nobles, des rois et des seigneuries religieuses. Quand un prévôt des marchands comme Etienne Marcel en est venu à contester le pouvoir de la noblesse et de la royauté, il a développé une conscience de classe historique allant au-delà de celle de sa classe, même à Paris et elle l’a lâché, considérant que seul un roi pouvait avoir le pouvoir politique.

Bien sûr, le prolétariat ne va pas passer simplement d’une situation où il espère améliorer son sort au sein du système à une conscience nette de la nécessité de débarrasser la planète de ce système… Mais la crise du capitalisme est la preuve concrète de la nécessité objective d’en finir avec le capitalisme.
Certains se diront : le capitalisme qui coule, c’est une catastrophe assurée pour tous les travailleurs : quand une entreprise déjà coule, c’est les salariés qui trinquent. Bien sûr, cela ne veut pas dire que les lendemains vont être faciles. Mais c’est la chance de léguer à nos enfants et petits enfants un monde libre. Aujourd’hui, nous sommes toujours des esclaves, des prolétaires. Certes, on pouvait l’oublier si on vivait depuis longtemps dans un pays où un salarié en fixe avait une vie à peu près potable. Du jour au lendemain, on peut nous reprendre ce que l’on croyait avoir gagné définitivement : une vie juste correcte. Mais, même là où l’exploitation pesait le moins dur, nous n’étions que des prolétaires et n’avions que nos chaînes et nos illusions à perdre. Nous n’avons rien à pleurer de la fin du système d’exploitation. Que le système meurt, ce n’est pas notre société qui meurt, la société humaine. Dans les pays les plus riches, parmi les travailleurs un peu mieux traités, on a pu croire que cette société était la nôtre mais la situation ne fera que révéler chaque jour davantage que cela n’a jamais été vrai. On a pu croire qu’il y aurait un développement continu des richesses, du bien-être et de la démocratie mais cela est faux : la propriété privée des moyens de production ne permet pas un tel développement illimité. Il y a une limite à la capitalisation des profits et elle est atteinte. L’existence d’un capitalisme dynamique est de l’histoire passée. Comme les plus grands arbres ne croissent pas jusqu’au ciel, le capitalisme a lui aussi ses limites. Il n’est ni éternel ni ne peut croitre indéfiniment du fait des limites qu’imposent la capitalisation privée des profits.
Le but de la politique des gouvernants n’est nullement de relancer l’économie, nullement de sauver le système économique, nullement de retrouver la croissance, nullement de permettre aux capitaux privés de retrouver leur rôle économique dynamique, nullement non plus de sauver les emplois, d’aider les peuples à retrouver la sécurité et le bien-être. Toutes ces fables doivent être démontées. Le but est seulement d’entraîner le prolétariat dans le même gouffre que le capitalisme lui-même. C’est un but social et politique.
Inversement, les prolétaires doivent ne pas se contenter de se défendre sur le terrain économique mais se battre sur le terrain social et économique, en contestant pied à pied chaque orientation politique de la bourgeoisie. Cela suppose de relier le sort des travailleurs d’un pays à celui des travailleurs du monde. Cela suppose de relier le sort des travailleurs de toute entreprise à celle des autres travailleurs. Cela suppose de relier les luttes des chômeurs et des salariés. Cela suppose de donner un caractère politique aux luttes ouvrières. Et ce caractère politique consiste fondamentalement à dire : si la classe capitaliste n’est plus capable de gérer la société, si elle n’a plus d’avenir à offrir à la jeunesse, si elle ne propose aux peuples que misère et dictature, le prolétariat, lui, a toutes ses capacités et peut parfaitement offrir une alternative dans laquelle ce sont les banques, les trusts et les financiers qui soient sacrifiés définitivement aux intérêts unis des prolétaires et des couches intermédiaires sacrifiées elles aussi par la grande bourgeoisie. Ce qui a manqué ces dernières années, ce n’est pas les promenades et les journées nationales syndicales, ce n’est pas les promesses politiciennes et la recherche éternelle d’un sauveur politicien. Ce qui a manqué, c’est que la classe ouvrière affirme ses propres perspectives comme dirigeante de toute la société. L’incapacité des classes dirigeantes rend indispensable que la classe ouvrière s’affirme comme une future classe capable de diriger toute la société. La seule chose qui peut l’y préparer, c’est qu’au travers des crises sociales et politiques qui ne vont pas manquer dans cette phase d’effondrement général, elle s’auto-organise et se dirige elle-même, qu’elle décide aussi elle-même de ses orientations, sans accepter aucune mainmise par des partis et des syndicats liés au système, aux classes dirigeantes et au gouvernement.
Que le capitalisme ait atteint ses limites n’est nullement une mauvaise nouvelle. Bien sûr, cela ne signifie nullement que le socialisme va arriver tout seul sans l’intervention spontanée et auto-organisée (soviets) des prolétaires, ni sans une lutte politique consciente et organisée des révolutionnaires (deux éléments aussi indispensables l’un que l’autre – inutile de séparer l’un des deux éléments de la dialectique de l’intervention révolutionnaire du prolétariat, l’élément spontané et l’élément conscient). Mais le premier des éléments d’une situation révolutionnaire – que la classe exploiteuse ne parvienne plus à faire fonctionner son propre système – est d’actualité. L’occasion historique est là : aucun révolutionnaire ne peut pleurer avec les réformistes ou les centristes en se plaignant que les travailleurs et les milieux populaires en pleine plein la figure. Il n’y a pas de révolution dans les périodes calmes : inutile de se plaindre que la période soient aux coups, apprenons seulement à les rendre. Inutile de se plaindre aussi des montées de la contre-révolution qui accompagnent les montées de la révolution aussi immanquablement que dans toutes les époques du passé. L’alternative n’est pas réforme ou recul mais révolution ou contre-révolution sociale. Tout courant qui prétend qu’on doit se faire entendre des classes dirigeantes, qu’on doit juste montrer notre force agit en ennemi du prolétariat. Aujourd’hui, les prolétaires se retrouvent devant une situation historiquement nouvelle qu’ils vont progressivement apprendre à connaitre : celle où les luttes économiques sont dépassées et où toute lutte efficace doit devenir une lutte à mort contre le système. Chaque combat doit y préparer. Chaque revendication doit élever le prolétariat à cette conscience. Il ne s’agit pas de lutter pour une amélioration économique, pour éviter que les capitalistes s’enrichissent sur notre dos. Il s’agit d’une lutte à mort entre un système qui menace de nous enterrer avec son Titanic qui coule et des passagers qui refusent d’être engloutis. C’est une lutte de classe politique. On conçoit dès lors que l’analyse de la crise actuelle soit fondamentale et indispensable pour apprécier le sens et les moyens des combats du prolétariat. La nécessité de l’auto-organisation des prolétaires en collectifs, conseils, comités, assemblées générales, coordinations, etc., provient du fait que la lutte revendicative doit se transformer sans cesse en lutte politique, doit franchir sans cesse les limites de la légalité bourgeoise, doit franchir sans cesse les barrières de la propriété privée, doit s’affranchir de toutes les barrières des institutions de la bourgeoisie à commencer par celles derrière lesquelles ont enferme les luttes ouvrières, celles des centrales syndicales réformistes et celles derrière lesquelles on enferme l’intervention politique du prolétariat, celles du parlementarisme dit démocratique. Vive l’intervention directe des travailleurs ! Vive l’auto-organisation des prolétaires ! Vive la perspective du renversement de toute exploitation et de toute oppression dont les conditions objectives sont maintenant réunies ! Tous ceux qui appellent le prolétariat à pleurer sur ce qu’il est en train de perdre avec la période calme du capitalisme n’ont aucune vocation à développer une perspective dans les situations qui viennent. Vive la mort du capitalisme et vive la vie de l’humanité libérée de ce système d’exploitation et d’oppression ! A mort le pessimisme des politiques qui regardent vers le passé avec regret ! Assez des pleureuses qui voient dans le prolétariat une classe qui ne fait que souffrir, que prendre des coups, que payer et se faire battre, alors que c’est une classe d’avenir que les anciennes classes dirigeantes craignent avec raison ! Assez des discours dans lesquels on prétend donner des solutions aux travailleurs à leur place, alors que la solution, c’est justement le prolétariat révolutionnaire organisé lui-même !
Il y en assez que l’on prétende défendre le travail et pas les travailleurs, l’industrie et pas ses ouvriers, le pays et pas ses habitants. Il y en assez d’accepter qu’il faille que le travail se porte bien pour que le travailleur ait le droit… de se faire exploiter. Si les capitalistes ne sont plus capables de nous exploiter, il faut que nous cessions de courir après un patron…
Déclarons la guerre à ceux qui nous déclarent la guerre !
Les banques nous menacent ? Retirons notre argent des banques et menaçons de les couler !
Les trusts nous menacent ? Cessons de défendre l’entreprise ! Bloquons les toutes et menaçons leurs rentrées d’argent ! Occupons les entreprises et contestons sa propriété privée au patron !
L’Etat est au service des trusts et des banquiers au lieu d’aider les familles de travailleurs menacées dans leurs emplois, leurs logements, leur santé ? L’Etat menace l’hôpital public, les transports publics, l’enseignement public, l’ensemble des services publics ? Eh bien cessons de payer nos impôts en entretenant nos ennemis par notre argent !
Et pour cela, cessons de faire confiance aux politiciens et aux centrales syndicales liées ua système. Organisons-nous dans des conseils de salariés sur la base des entreprises et des quartiers.
Cessons de croire à tous ceux qui nous proposent de négocier, de réformer, de moraliser, de réguler, d’encadrer, de mener des pourparlers entre syndicats, Etat et classes dirigeantes. Nous ne sommes faibles que de notre refus de nous attaquer au système. Dès lors que nous admettons que le système tout entier est devenu notre ennemi mortel, nous redevenons une force considérable : le prolétariat révolutionnaire.
Notre pire ennemi sera toujours notre propre pessimisme sur nos forces, sur notre capacité à nous organiser sous-mêmes en conseils de salariés, en comités d’usine et de quartier, à nous unir par delà les professions, les secteurs et les sites, sur nos perspectives de classe à bâtir une autre société au service des travailleurs et plus au service des financiers, boursicoteurs, banquiers et patrons des trusts...
Il n’y a qu’un pas à faire pour prendre conscience de la situation et de notre rôle et ce pas est vital car notre avenir et celui de nos enfants en dépendent.
A l’heure où un chômeur ne peut quasiment plus trouver d’emploi, ne peut plus payer son logement, ne peut plus nourrir sa famille, il faut dire en clair : licencier est un crime social ! Supprimer un emploi même sans licenciement sec, c’est condamner un jeune au chômage, à l’impossibilité de construire son avenir. Les criminels qui détruisent nos emplois, nos vies, nos familles ne seront jamais traduits devant les tribunaux bourgeois mais ils sont d’avance condamnés devant celui du peuple travailleur. Il ne manque qu’une chose : que les travailleurs cessent d’accepter cet ordre inique et reprennent leur liberté : liberté de ne pas obéir à la propriété privée des moyens de production.

Levons le drapeau rouge de la révolte ouvrière !

Concluons avec Anne Archet :

« Mon grand-père, un brave type droit comme un piquet, aimait me taquiner quand j’étais enfant. Un jour, alors que j’étais en visite chez lui et que je prenais place à la table pour le repas, il m’a demandée : « As-tu travaillé aujourd’hui ? ». Je n’avais que six ans, alors je lui ai évidemment répondu que non. Il a alors enlevé mon assiette en me disant : « Travaille pas, mange pas ». Évidemment, ce n’était dans son esprit qu’une blague sans conséquence, mais moi qui aimais tant les plats que cuisinait ma grand-mère, j’ai fondu en larmes. Cette injonction m’a semblé si cruelle, si injuste, que je n’arrivais pas à croire qu’un homme que j’aimais puisse penser une telle chose, qu’on puisse refuser à une gamine qui a faim de la nourriture sous prétexte qu’elle a passé sa journée à jouer, alors que la marmite était pleine de bonne soupe et qu’il y en avait de toute évidence assez pour tout le monde. Ma mère, tout en me consolant, s’est un peu engueulée avec son paternel, en lui demandant qu’est-ce qui lui avait passé par la tête pour me faire une blague aussi idiote. Il a tout simplement répondu : « Il faudra bien un jour qu’elle apprenne qu’on a rien pour rien dans la vie. »

Ce fut ma première leçon de morale des esclaves.

Si vous trouvez normal qu’on lie la survie au travail, qu’on fasse de nous tous des travailleurs, qu’on entrave notre liberté d’action et de mouvement, qu’on nous impose la fréquentation de gens avec qui nous n’avons aucune affinité, qu’on nous dicte ce que l’on peut porter ou non, ce que l’on peut dire ou non, voire ce que l’on peut ou non penser – si vous trouvez que c’est tout naturel et que vous vous demandez pourquoi il y a tant de gens qui regimbent et qui en font tout un plat, c’est que votre esprit a été contaminé par la morale des esclaves. Comment pourrait-on vous en vouloir ? Tout comme moi, on vous a inculqué cette morale dès votre plus tendre enfance, on vous l’a enfoncé dans le crâne sur les bancs et dans la cour de l’école, on vous l’a écrasée au visage pendant toutes ces heures de télé que vous avez passivement avalées, on vous l’a fait comprendre à la dure dès que vous avez quitté le nid familial pour voler de vos propres ailes. Si vous pensez que « travaille pas, mange pas » a un fond de vérité, si vous trouvez que le travail est non seulement une nécessité naturelle de l’existence, mais aussi la seule voie vers la rédemption, si vous croyez que les individus qui ne travaillent pas son dignes de mépris et méritent la famine, c’est que vous vivez sous l’emprise de la morale des esclaves.

La morale est le domaine du bien et du mal, contrairement à la logique qui ne s’intéresse qu’au vrai et au faux. Il n’y a aucune vérité à attendre de la morale, que des valeurs, des règles de conduite imposées à un groupe social particulier ou à chaque individu, à une époque donnée. La morale des esclaves est la nôtre, celle qui nous tient en laisse jour après jour, chaque heure de sommeil ou de veille, jusqu’à notre mort. C’est la morale des esclaves qui donne sa pérennité à l’horreur sans nom qu’on nomme « société », qui lui permet de se présenter au minimum comme un mal nécessaire même auprès des plus révoltés d’entre nous.

La morale des esclaves est le support idéologique de l’engrenage social qui nous opprime, quel que soit le régime politique sous lequel nous ployons.

On nous oblige à travailler pour avoir le droit de survivre. En même temps, on exige de nous que nous rangions notre conscience et nos convictions au vestiaire pendant que nous le faisons, au nom de la loyauté, du respect, de l’obéissance et de la discipline qui (semble-t-il) sont dus à l’institution qui a la « générosité » de nous donner notre pitance toutes les deux semaines. Ensuite, on a le culot de nous dire comme Yves Michaud de plier bagages, d’aller vivre ou travailler ailleurs si nous ne sommes pas contentes, si les règles qu’on nous impose arbitrairement ne font pas notre affaire, si les activités auxquelles s’adonne notre employeur nous puent au nez. Enfin, on se scandalise et on nous querisse en prison si, opposées l’État et à l’entreprise privée et n’ayant pas « d’ailleurs » où aller se vendre, nous volons notre pitance plutôt qu’attendre qu’on nous la verse avec mépris dans notre écuelle.

Le marché du travail, c’est le marché aux esclaves.

L’éthique du travail, c’est la morale des esclaves. »

Messages

  • Lénine, Thèses sur la démocratie bourgeoise et la dictature prolétarienne - 4 mars 1919 : « C’est précisément dans les républiques les plus démocratiques que règnent en réalité la terreur et la dictature de la bourgeoisie, terreur et dictature qui apparaissent ouvertement chaque fois qu’il semble aux exploiteurs que le pouvoir du capital commence à être ébranlé. »

  • « Il faut renverser toutes les conditions sociales où l’homme est un être abaissé, asservi, abandonné, méprisable, qu’on ne peut mieux dépeindre qu’en leur appliquant la boutade d’un Français à l’occasion de l’établissement projeté d’une taxe sur les chiens "Pauvres chiens ! on veut vous traiter comme des hommes !" »

    Karl Marx, Contribution à la critique de La philosophie du droit de Hegel, 1843

  • « Les principes sociaux du christianisme prêchent la lâcheté, le mépris de soi, l’abaissement, la soumission, l’humilité, bref tous les attributs de la canaille. Le prolétariat qui refuse de se laisser traiter en canaille a beaucoup plus besoin de son courage, de son respect de soi, de sa fierté et de son goût de l’indépendance que de son pain. »

    Karl Marx, Le communisme de "L’Observatoire rhénan", 12 septembre 1847

  • "TANT QU’UN HOMME POURRA MOURIR DE FAIM À LA PORTE D’UN PALAIS OÙ TOUT REGORGE, IL N’Y AURA RIEN DE STABLE DANS LES INSTITUTIONS HUMAINES."

    EUGÈNE VARLIN

    "OUI, CECI EST LA GUERRE ENTRE LES RICHES ET LES PAUVRES ; LES RICHES L’ONT AINSI VOULU, CAR ILS SONT LES AGRESSEURS. SEULEMENT ILS TROUVENT MAUVAIS QUE LES PAUVRES FASSENT RÉSISTANCE ; ILS DIRAIENT VOLONTIERS EN PARLANT DU PEUPLE-"CET ANIMAL EST SI FÉROCE QU’IL SE DÉFEND QUAND ON L’ATTAQUE".

    BLANQUI

    "C’EST DU FEU DE LA SÉDITION QUE NAÎT LA LIBERTÉ"

    MARAT

    "QUAND LE GOUVERNEMENT VIOLE LES DROITS DU PEUPLE,L’INSURRECTION EST POUR LE PEUPLE ET POUR CHAQUE PORTION DU PEUPLE LE PLUS SACRÉ DES DROITS, ET LE PLUS INDISPENSABLE DES DEVOIRS"

    ARTICLE 35 DE LA DÉCLARATION DES DROITS DE L’HOMME ET DU CITOYEN 24 JUIN 1793

    "SI LA CLASSE OUVRIÈRE LÂCHAIT PIED DANS SON CONFLIT QUOTIDIEN AVEC LE CAPITAL, ELLE SE PRIVERAIT CERTAINEMENT ELLE-MÊME DE LA POSSIBILITÉ D’ENTREPRENDRE TEL OU TEL MOUVEMENT DE PLUS GRANDE ENVERGURE ”.

    KARL MARX

    "NOUS ASSISTONS À L’EFFONDREMENT DU VIEUX MONDE QUI CROULE PAR PANS ENTIERS, JOUR APRÈS JOUR. CE QUI EST LE PLUS SURPRENANT, C’EST QUE LA PLUPART DES GENS NE S’EN APERÇOIVENT PAS ET CROIENT MARCHER ENCORE SUR UN SOL FERME."

    ROSA LUXEMBURG

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.