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La Voix des Travailleurs de Renault (Technocentre de Guyancourt)

vendredi 17 octobre 2014, par Robert Paris

LA VOIX DES TRAVAILLEURS DE RENAULT TECHNOCENTRE DE GUYANCOURT

« Travailleurs de tous les pays unissez-vous »

Karl Marx


Ghosn tient salon

Carlos Ghosn était invité d’Europe1, juste avant le salon de l’Automobile. Il a déclaré : « Aujourd’hui, on est en train de sortir de la crise. » Et bien d’autres petites phrases du genre : « Le réveil a eu lieu » ou « Ça va mieux » Bonne nouvelle, on va pouvoir revendiquer des embauches et des augmentations de salaires ! Parce que, de ce côté-là, le réveil n’a pas eu lieu, ça ne va pas mieux et on n’est pas en train de sortir du blocage !

Il n’est pas peu fier des « bons résultats de Renault-Nissan » le PDG Ghosn. Mais, s’il y a de quoi être fier pour les revenus des gros actionnaires, on n’en dira pas autant pour les salaires et les emplois. Pour les salaires, il suffit de comparer la paie et la valeur d’un véhicule sur les vingt dernières années, ou de comparer la part des salaires dans le chiffre d’affaire de Renault pour comprendre d’où le trust a tiré les moyens de s’enrichir… Pour les emplois, il suffit de rappeler que le trust a divisé par trois les emplois en 30 ans. On pourrait se dire qu’il va embaucher maintenant que Ghosn affirme que les perspectives sont positives. Pensez donc ! On est arrivés à moins d’une embauche pour cinq départs.

Interviewé par « Le Parisien » le 6 octobre à l’occasion du salon de l’automobile sur les embauches, Ghosn répond à la question « Cela va-t-il se traduire par des embauches ? » : « Oui. Nous sommes sur une bonne tendance. Nous redémarrons et commençons par recruter des intérimaires. A terme, nous souhaitons transformer un certain nombre de ces postes en CDI. Mais c’est le patron de l’usine qui décidera. Lui seul peut dire quand il aura une production assez stable pour augmenter ses effectifs. »

La direction fait le ménage

La fermeture de Rueil a livré ses fruits… amers. Si elle n’a pas spécialement fait rentrer le moindre argent dans les caisses (au contraire même), elle a permis à la direction de « convaincre » nombre de salariés de partir prématurément en DA à 57 ans. Diminuer les effectifs, voilà l’objectif ! Mais, du côté des salariés du ménage, justement, c’est encore pire puisque des salariés du ménage de Rueil ont été informés deux jours avant qu’ils allaient devoir travailler au TCR de Guyancourt, avec pour certains deux heures de transport et pas de transport pour le quitter. Clairement, le but est de les dégoutter et de les pousser à partir ailleurs. Des déménagements du jour au lendemain, on n’avait pas encore vu !

Après l’essence, on supprime le conducteur ?

Après l’électrique, Ghosn pense que la prochaine étape de la voiture du futur est le véhicule sans conducteur, la voiture qui roule toute seule. Il a ainsi déclaré au déjeuner très sélect de l’Automobile Club de France que « Nous allons évoluer sur le modèle de l’aéronautique en adoptant les mêmes systèmes de satellites qui permettent aux avions d’éviter les collisions. » Trop drôle : il n’y a plus qu’à maintenir entre deux voitures les distances imposées entre deux avions et ça va être comique… Mais le mieux serait qu’il applique sa thèse à Renault : pas besoin de conducteur. On peut conduire Renault sans le PDG. Vu le niveau élevé de sa paie, comme conduite économique d’entreprise on ne fait pas mieux !

Le nouveau slogan de Renault

S’il y a bien un point d’accord entre nous et le patron, c’est le dernier slogan publicitaire de Renault : « Abondance de biens ne nuit pas ». C’est ainsi que le PDG se fonde sans doute sur cet adage pour se faire distribuer des salaires et autres avantages assez considérables. Mais c’est aussi là-dessus que nous nous fondons pour estimer que le patron nous doit au moins 300€ de plus sur le salaire de base par mois pour tous les salariés travaillant pour Renault mais que ce n’est qu’un minimum puisqu’on n’a rien contre, à Renault, l’abondance de biens !

Non à la banalisation !

Un nouveau salarié de Renault s’est suicidé dans un site nouveau. C’est Le Plessis-Robinson cette fois ! Pour le reste, le scénario est le même : un suicide sur le lieu de travail qui désigne du doigt le travail et la manière dont il est organisé et un déni de la direction qui cache toute information et diffuse même de la désinformation quand elle ne fait pas pression directement sur la famille pour qu’elle se taise. Et on peut compter sur le patron pour faire un travail du côté des média et affirmer que la direction fait tout ce qu’elle peut pour diminuer le stress au travail. Qu’est-ce que ce serait si elle cherchait à l’augmenter ! Une prétention à lutter contre les suicides ! Avec quoi ? Des audits !
Renault a maintes fois été condamné pour sa responsabilité dans des suicides mais elle continue de nier. Elle fait semblant que les pressions qu’elle exerce pour augmenter la charge de travail en menaçant les salariés n’aurait rien à voir avec ces suicides. Quant aux condamnations en justice, elles ne semblent nullement faire peur à la direction qui persiste et signe. Quant à l’image de Renault, la direction estime sans doute qu’elle n’a plus rien à perdre ! Alors, il ne reste plus qu’une chose : que toutes les usines Renault arrêtent le travail ensemble symboliquement à chaque crime patronal. On verra peut-être alors le patron commencer à s’inquiéter !

ANIcroche

Renault applique la loi ANI à la lettre et sur le champ. Quand une loi profite aux patrons, il n’y a pas besoin de leur dire deux fois qu’ils peuvent l’appliquer. Par exemple, désormais la mutuelle patronale de Renault nous est imposée. C’est ça la société libérale ! Si on avait une mutuelle plus favorable au salarié, c’est tant pis pour notre pomme. On n’a pas le choix ! Renault bénéficie aussi de l’accord compétitivité-emploi qui lui permet d’avancer d’un an cette mesure.

Mais, ne nous faisons pas de bile, ces lois sont surtout des cadeaux de milliards aux patrons. Renault, comme les autres, a touché son chèque, paiera moins d’impôts et de taxes, que ce soit au titre du crédit impôts-recherche ou compétitivité-emploi, sans avoir à embaucher et même en faisant baisser les emplois, mais n’en parlez pas : c’est silence radio sur ce thème.

Silence, on ferme…

Le CTR de Rueil ferme ses portes. Les salariés ont été envoyés tous azimuts. Un grand nombre ont été au TCR mais cela ne nous fait pas oublier que certains ont été beaucoup plus loin et d’autres ont été contraints de prendre leur compte. Aucun cas n’a été oublié, dit la direction. Tout a été discuté prétend-elle. Mais, en fait, elle n’a tenu aucun compte des salariés, ni au plan individuel, ni au plan collectif. Ses calculs financiers d’abord ! Et des salariés ont même été directement victimes parmi les prestataires et salariés non Renault. Pas de dédommagements acceptables, ni pour ceux-ci, ni pour les salariés Renault.

Peu importe, pour la direction, les millions de kilomètres supplémentaires et forcés, peu importe les déménagements forcés, peu importe les perturbations de la vie de famille (quand on est loin, on ne peut pas aller chercher les gosses à la même heure par exemple), peu importe la fatigue et le stress résultant, peu importe les dépenses supplémentaires, peu importe la vie des salariés ! Là où il y a du profit, il y a un chemin…

Quand on nous serine que salariés, cadres et direction, travailleurs et actionnaires sommes solidaires de l’entreprise, on voit bien que c’est une solidarité à sens unique et que l’entreprise capitaliste n’est jamais, au grand jamais, solidaire des salariés. C’est le patron qui nous enseigne la lutte des classes !

Quant à l’engagement, lors de la signature de l’accord Renault, selon lequel Renault ne fermerait pas de site, aucun média n’a relevé la contradiction pour ne pas dire le mensonge éhonté. Aucun média n’a même relevé la fermeture. Il faut dire qu’aucun syndicat n’a voulu faire la moindre petite conférence de presse sur ce thème. Là, par contre, c’est de la solidarité mal placée…

C’est le mensonge qui prime

Vous vous souvenez sans doute de la prime Sarko, celle du « travailler plus pour gagner plus ». Elle est restée sous le nom médiatique de « prime des mille euros ». Mais c’était une exagération politicienne et médiatique car les entreprises qui faisaient des profits étaient incitées à verser une prime mais mille euros était un maximum et pas une somme fixe ! Et donc Renault ne se considère tenu que de nous donner cent euros. Ça ne fait rien, c’est toujours 300€, et pas une seule fois en prime, mais tous les mois et sur le salaire de base qu’il nous faut pour tous les salariés !

L’équipe… ouvrière

Cette année, la « journée de l’équipe » a eu lieu au salon de l’auto. Cette prétendue journée est celle où la direction prétend ressouder (qui l’avait donc dessoudée ?) l’équipe prétendument constituée des salariés, des cadres et de la direction, pour ne pas dire des actionnaires ! Comme il n’y a pas de salon de l’auto l’an prochain, on suggère un vaste pique-nique en forêt où on se passerait des cadres et de la direction : une vraie sortie de l’équipe ouvrière en somme.

Menaces pour l’emploi

Malgré de multiples promesses, malgré les discours rassurants du PDG, les salariés des usines de production de Renault restent sous la menace pour leurs emplois. Par exemple, à Flins, les promesses ne se concrétisent pas. La Micra n’arrive pas. Les intérimaires sont une part croissante : 900 pour 2200 salariés Renault. Et la direction se charge de faire peser l’inquiétude…

Le tarif de la surexploitation

Pour la direction de Renault, nous mettre en concurrence avec les autres salariés ne concerne pas seulement les salariés d’autres trusts mais aussi les salariés de Renault. On souligne ainsi que les ouvriers de Tanger sont payés 350 euros mensuels, que ceux de Roumanie sont payés 950 euros mensuels à Pitesi, et 925 à Bursa en Turquie ! Et 600 euros chez Avtovaz !!!


Les tracts politiques et syndicaux du TCR discutaillant de l’arrivée des salariés venus du CTR de Rueil, sans discuter du fond, à savoir pourquoi ce site a fermé sans que jamais les syndicats ne proposent la moindre réaction collective, sans même une conférence de presse pour dénoncer les mensonges de Ghosn (« pas de fermeture de site » disait l’accord Renault), nous reproduisons le tract diffusé à Rueil par La Voix des Travailleurs avant la fermeture du site :

CTR : fin et… suites

Le CTR ferme ses portes. Ainsi en a décidé la direction de Renault. Même si les arguments financiers ou de rationalisation de l’organisation ne peuvent pas convaincre, ce qui ne convainc surtout pas, et qui est difficilement chiffrable, c’est le coût qu’une telle décision va représenter pour les salariés en termes de fatigues supplémentaires, de coûts supplémentaires, de stress supplémentaire, de difficultés familiales supplémentaires et même de démission forcées supplémentaires. Les « compensations » proposées par Renault, sa manière de traiter les « cas individuels » alors qu’il y a un cas général, tout cela démontre une seule chose : le patron se moque des salariés, même si ceux-ci sont des cadres, même s’il les appelle « ses collaborateurs », même s’il les remercie une fois par an de s’investir pour l’entreprise, en réalité pour le capital de Renault, eh bien, le capital de Renault, lui, ne voit pas d’individus, se moque des individus, même de ses responsables, même de ses ingénieurs, même de ses hauts cadres (l’affaire d’espionnage de Ghosn l’avait déjà bien montré).

Tout aura été dit sur la valeur des engagements du patron et sur sa signature d’un accord prévoyant de ne pas fermer de site, promesse faite à des syndicats complaisants qui ont diffusé cette promesse, ont fait semblant de la croire en échange de véritables sacrifices pour les salariés en termes de salaires, d’horaires, de conditions de travail, de suppressions d’emplois.

L’absence de toute tentative de protestation collective sérieuse contre la fermeture témoigne de ce syndicalisme d’accompagnement, de ce syndicalisme de collaboration, de ce syndicalisme d’accords avec le patron que nous avons connu ces dernières années. Elle n’a rien d’étonnant de la part de syndicats comme la CGC ou la CFDT. De la part de la direction de la CGT, elle correspond à l’attitude d’un syndicat qui a voté en conseil d’administration la confiance à Ghosn et qui a voté le contrat social de crise. De la part des salariés, cette situation témoigne du climat d’attentisme, de pessimisme et de méfiance qui règne depuis la défaite du mouvement des retraites, mené en voie de garage par l’intersyndicale, par refus de la grève générale, quitte à appeler à une journée d’inaction un jour férié (le premier mai) et un dimanche. Tout cela pour ne pas rompre avec la CFDT, un syndicat qui défend le point de vue patronal aussi bien que le MEDEF.

Certes, la direction de Renault peut se féliciter que sa décision de fermeture soit passée quasiment comme une lettre à la poste. Elle peut se féliciter qu’aucun syndicat n’ait même choisi de dénoncer cette fermeture à la presse. Le silence radio total a été respecté. Un grand merci de la direction aux responsables syndicaux qui ne se sont pas désolidarisés ainsi d’elle. La politique de négociations permanentes, de discussions avec le patron et pas avec les salariés a porté ses fruits. La politique syndicale de compromis, de signature, de reculades et de confiance à Ghosn. Le résultat est une dégradation générale du climat parmi les salariés et tout a contribué à casser le moral des salariés.

Il n’empêche, et nous tenons à le rappeler ici, que le CTR de Rueil a été le témoin de bien d’autres expériences, que les salariés de ce site ont même donné du fil à retordre au patron, notamment en 1995, la direction de Renault parlant à cette époque de la grève de Rueil comme « une grève atypique ». Eh oui, atypique par sa durée, par sa détermination, par son dynamisme, par sa ténacité, par son ampleur. Non seulement ceux qui y ont participé s’en rappellent mais ils peuvent en parler à ceux qui n’y étaient pas. On entend presque encore résonner les cris de « on n’est pas des moineaux, on ne veut pas des miettes ! » ou de « qu’est-ce qu’on veut ? ». On voit presque encore les panneaux rappelant la revendication des 300€ d’augmentation pour tous sur la base. Le PDG, estomaqué, était venu lui-même, juste après la grève, mesurer ce qui se passait au CTR. Et on peut dire qu’il avait été servi : mis en cause dans une assemblée improvisée de salariés qui lui avaient affirmé à deux doigts des moustaches que ses affirmations selon lesquelles les salaires avaient suivi la hausse des prix des véhicules Renault n’étaient que des balivernes !

Eh oui, nous tenons à rappeler tout cela, justement à cause de l’ambiance actuelle qui pourrait nous tromper sur la force potentielle de la classe ouvrière. La classe ouvrière en n’a pas été vaincue frontalement et n’est pas battue. Les gouvernements successifs de droite comme de gauche, font mine d’être audacieux dans leurs attaques anti-sociales mais ils sont en fait très prudents : ils craignent de nouveaux 1995 et même de nouveaux 1968 ou 1936 et ils se contentent de donner de plus en plus l’impression d’une impuissance des luttes. Ils bénéficient pour cela des politiques des dirigeants syndicaux, les meilleurs stratèges des défaites. Et justement, il importe de rappeler qu’en 1995, la classe ouvrière a rappelé sa force collective, au CTR pas moins qu’ailleurs, en participant au vaste mouvement de cette année là. Oui, il convient de rappeler que nous n’étions pas sur la défensive alors, nous qui revendiquions une augmentation de 300€ par mois pour tous sur le salaire de base !

A l’heure des jours difficiles où les salariés craignent pour leur emploi, il est d’autant plus important de ne pas oublier ce qui a fait notre force en 1995, nous salariés du privé qui, quelques mois avant la grande grève du public initiée par les cheminots, les hospitaliers et les enseignants, mais suivie aussi par la RATP notamment, au lieu de lutter séparément faisaient grève ensemble pour les mêmes revendications en ayant conscience de faire partie d’un même mouvement au point même que la lutte du public s’était déroulée avec des assemblées générales interprofessionnelles. La grève des salariés du privé en 1995 était une grève se généralisant sur la revendication d’augmentation de salaires, alors que les fédérations syndicales n’assumaient pas cette généralisation ni ne la souhaitaient, et que l’on se heurtait à un « gouvernement de gauche » déjà qui bloquait les salaires !

Rappelons qu’en 1995, bousculant le calcul syndical qui programmait des grèves successives et non convergentes sur les sites de Renault, nous avions bousculé l’ordre du jour en faisant converger la grève sur les trois sites de Rueil, du Mans et de Lardy. Et nous avions marqué la chose non seulement en manifestant ensemble mais en allant trouver les ouvriers du Mans qui ne connaissaient les « blouses blanches » que comme des chefs et en leur donnant nos blouses blanches !

Aujourd’hui, les tactiques syndicales sont bien loin d’un tel schéma d’unité de la classe ouvrière en lutte. On est passés par les luttes vaincues des petites entreprises qui licencient et se battent seules, dos au mur : les Conti ou les Molex par exemple. On est passés par la lutte isolée des PSA Aulnay, se battant sur un seul site alors que les licenciements concernaient tout le trust et avec aucun appel à la grève des syndicats des autres sites ! On constate actuellement des luttes nombreuses dans les hôpitaux, les crèches et les postes en même temps que la grève des cheminots, sans aucune tentative de jonction. On constate qu’il n’y avait aucune tentative de CGT et SUD, dirigeants de la grève des cheminots, d’entraîner les agents de la RATP, même pas sur le RER où ils travaillent parfois ensemble. Aucune tentative non plus de se lier aux intermittents en lutte. L’unité de certains syndicats ne signifie pas l’unité ouvrière comme on l’a bien vu avec l’intersyndicale des retraites, unie pour mieux diviser le mouvement, laisser seuls par exemple les raffineries en grève, ou seul un hôpital en grève, ou seuls encore les sous-traitants automobiles en lutte contre des fermetures au même moment. Ce sont là les stratégies syndicales qui ne peuvent que nous mener de défaites en démoralisation et déboussolement.

Demain, nous ne serons plus au CTR mais n’aurons pas moins besoin de la solidarité collective et de la lutte collective. Les sacrifices qui nous ont été déjà imposés par la direction de Renault, et acceptés par certains syndicats, ne sont pas la fin des difficultés et gageons que Ghosn ne s’arrêtera pas en si bon chemin ! Si l’expérience de 1995 au CTR doit laisser des traces, c’est qu’à l’heure des défaites sans combat (du type grève des retraites un premier mai et un dimanche ou refus de Bernard Thibaut d’aller vers la grève générale), ce sont des expériences de lutte sociale, d’union des travailleurs derrière des objectifs communs, décidés et discutés en commun.

Il n’y a pas de hasard si c’est également au CTR que les cas de cancers dus à l’amiante ont été relevés, dénoncés et condamnés, par la sécu et par la justice et la direction de Renault ainsi accusée. Pas de hasard non plus si ce n’est aucun des appareils syndicaux qui a pris en charge cette lutte.

Il n’y a jamais eu et il n’y aura jamais aucun avenir à se laisser faire. Les luttes inéluctablement perdues sont celles qu’on n’a pas tentées, pas discutées, pas envisagées. Il n’y a rien de plus dangereux que de donner l’image d’une classe prête à courber l’échine à un moment où le patronat en veut toujours plus et où il n’est pas loin de nous demander de payer pour avoir un boulot !

C’est la collaboration sociale, notamment la manie de la négociation, qui nous a mené dans le fossé actuel et pas la lutte des classes ! C’est la lutte sociale qui nous en sortira ! Et ce sera pour faire réentendre les « on n’est pas de moineaux, on ne veut pas des miettes ! », « Les patrons licencient, licencions les patrons ! » ou les « soyons réalistes, demandons l’impossible ! »

Dédé, dit « Le Moineau » et La Voix des Travailleurs

Messages

  • Voilà ce qui s’écrivait à la fondation de Guyancourt :

    « Nous attendons de ce Technocentre un gain d’1 milliard de francs par an pour l’entreprise, soit une rentabilité associée de 15 à 20%", précise Philippe Gras. Comment ? Grâce à une réduction drastique des délais et des coûts, à tous les niveaux, en conception et en fabrication. »

    Depuis, quelques morts par suicide plus loin, il est clair que cette réduction s’est faite sur le dos des salariés !!!

  • Inadmissible !

    Jeudi 26 février, dans les deux ateliers de MPR (magasins de pièces de rechange) de l’usine Renault du Mans, la direction a réuni les travailleurs pour leur annoncer que leur activité était réorganisée et que 14 postes sur les 35 au total (38 avec la maîtrise) étaient délocalisés à ACI Villeurbanne.

    Ces ateliers regroupent un certain nombre de travailleurs à aptitudes réduites et leur travail consiste à mettre dans des boîtes en carton des disques de frein, des tambours de frein, des moyeux, etc. ou à conditionner dans des modules des pièces métalliques sorties des presses. Le tout est envoyé dans les centres de MPR de Cergy-Pontoise et Villeroy, ou encore à Grand-Couronne.

    Au même moment, lors du comité d’entreprise, la direction faisait la même annonce (en points « divers ») en disant que ce transfert d’activité était fait « au titre de la solidarité » avec ACI Villeurbanne qui était en difficulté et en proie au chômage partiel. Il faut un sacré culot de la part de la direction pour oser parler de solidarité alors que Renault a déjà supprimé 4 000 emplois sur le groupe depuis mars 2013 avec son accord de compétitivité, et prévoit d’en supprimer encore autant d’ici décembre 2016.

    Renault frappe ainsi les salariés au moment même où les profits sont en hausse !!!

  • Renault crée des sociétés fictives avec quasi pas d’emplois qui raflent le crédit impôt ... Le crédit impôt recherche (CIR) repose sur une règle simple : plus une entreprise embauche de chercheurs et dépense de frais de recherches, plus elle bénéficie d’une ristourne d’impôt. Pourtant, France 2, au 20h a dévoilé que Renault, malgré un investissement en recherche en constante baisse depuis 2011, touche toujours autant de crédit d’impôt.

  • Près d’un tiers des salariés a entamé une grève vendredi matin sur le site de Bursa, en Turquie. Ils réclament les mêmes salaires que leurs collègues d’une autre usine turque.
    Ils sont plusieurs centaines, devant l’usine Renault. Sur le site de Bursa, dans le nord-ouest de la Turquie, 1.500 des 5.000 salariés ont cessé le travail vendredi matin. Sur leurs pancartes, ils ont écrit des slogans hostiles à leur direction et à leurs représentants syndicaux.

    Les grévistes réclament les mêmes avantages que ceux accordés récemment aux ouvriers d’une autre usine automobile en Turquie, fabriquant des pièces détachées pour plusieurs constructeurs. Parmi ces avancées, la principale est une augmentation des salaires de 60%. La direction de Renault-Turquie ne commente pas le mouvement pour l’instant mais précise que le grève n’a pas fait l’objet d’un préavis et n’est donc pas conforme au droit du travail.
    Le constructeur français est installé en Turquie depuis 1969 et le site de Bursa est l’un des plus important du pays. Il est spécialisé dans la carrosserie et l’assemblage de modèles, dont la Clio. 360.000 véhicules en sortent chaque année.

  • Cinq mille ouvriers font grève contre Renault à Bursa, dans l’ouest de la Turquie. Ils ont lancé la grève jeudi dernier dans une rébellion contre le Syndicat métallurgique de Turquie (Türk-Metal), sur des revendications concernant les salaires et les conditions de travail.

    Des travailleurs des usines de la région se sont mobilisés en solidarité avec cette grève sauvage, alors que le mécontentement social et politique monte avant les législatives du 7 juin.

    Les travailleurs de Renault ont refusé de quitter l’usine à la fin de leur équipe. Avec des collègues qui devaient commencer le travail, ils ont manifesté dans la cour de l’usine, scandant des slogans contre la société et contre le syndicat Türk-Metal qu’ils ont quitté en masse. Ils sont furieux que, tout en négociant une augmentation de 60 pour cent dans une usine Bosch, celui-ci ait laissé tomber leurs revendications.

    Les responsables syndicaux ont insisté pour dire qu’il s’agissait d’une action de protestation et non d’une grève officielle.

    L’usine Renault est une des plus grandes usines automobiles de Turquie. Elle produit presque 400 automobiles par équipe. La société Renault, implantée en Turquie depuis 1969, est étroitement liée à l’armée turque et gère ses opérations en partenariat avec Oyak, le fonds de pension de l’armée. Avec une production annuelle de 318.000 voitures, elle détient 43 pour cent du marché turc.

    Vendredi, la grève s’est étendue à Tofas, une coentreprise de Fiat et de la société turque Koç Holding ; 5.000 ouvriers y ont cessé le travail pour marquer leur solidarité avec les ouvriers de Renault. Ils construisent la Linea, le Doblo, et d’autres modèles pour Peugeot Citroën, Opel, et Vauxhall.

    Des milliers de travailleurs d’autres usines de Bursa font grève par solidarité avec les ouvriers de Renault et Tofas et d’autres ont manifesté leur soutien en se rassemblant devant l’usine. Les travailleurs des équipementiers Coskunoz et Mako ont rejoint la grève vendredi, puis lundi.

    Renault a provoqué la grève en refusant d’augmenter les salaires, alors que les ouvriers voulaient une revalorisation semblable à celle négociée avec les ouvriers de Bosch. Ils ont aussi revendiqué le droit de choisir démocratiquement leurs représentants syndicaux et la garantie qu’ils ne seraient pas renvoyés pour avoir quitté Türk-Metal. Les travailleurs revendiquent également l’expulsion de Türk-Metal de l’usine.

  • La grève de Bursa a éclaté alors que la crise économique s’aggrave pour les travailleurs turcs. Selon les statistiques officielles, 22,4 pour cent des foyers turcs sont pauvres et le taux de pauvreté est plus élevé parmi les familles nombreuses. Le taux de pauvreté des foyers avec deux parents et au moins trois enfants était de 49,6 pour cent en 2014, comparé à 41,9 pour cent en 2013.

    L’inflation monte aussi. Les prix ont augmenté de 7,9 pour cent en avril, contre 7,6 pour cent en mars, malgré la chute du cours du pétrole. Les prix de la nourriture et des boissons, qui touchent particulièrement les plus pauvres, ont progressé de 14 pour cent l’année dernière.

    Le taux de chômage était de 11,2 pour cent au premier trimestre de 2015, comparé à 10,2 pour cent dans la même période de 2014. Vingt pour cent des jeunes sont sans travail, comparé à 17 pour cent l’année dernière. La montée du chômage s’accompagne d’un tassement de la croissance, de 4,2 pour cent en 2013 à 2,9 pour cent en 2014.

    En même temps, la livre turque chute vis-à-vis du dollar, ce qui fait monter le coût des produits importés. Puisque 30 pour cent des prêts sont contractés en devises étrangères, ceci augmente le coût de la dette.

  • Le scandale des moteurs diesel du groupe Volkswagen a pris une ampleur inédite ce mardi 22 septembre, le constructeur allemand admettant que 11 millions de ses véhicules dans le monde étaient équipés du logiciel de trucage aux tests antipollution découvert aux Etats-Unis. Pour le deuxième jour consécutif, l’action Volkswagen a vécu une véritable descente aux enfers à la Bourse de Francfort (-19,82%). En deux jours, elle a dévissé de près de 35%, effaçant 25 milliards d’euros de capitalisation boursière, plus du double de la capitalisation totale de PSA Peugeot Citroën, et entraînant dans son sillage les autres titres automobiles sur les places européennes.

    Volkswagen a reconnu que "des enquêtes internes (avaient) montré que le logiciel en question était aussi présent dans d’autres véhicules diesel du groupe". Soit pas seulement des voitures de marque VW ou Audi, comme avéré jusqu’alors, mais potentiellement aussi des Skoda, des Seat ou des Porsche. Volkswagen chapeaute douze marques de voitures et de camions. Le trucage, qui visait à contourner les tests antipollution au moyen d’un logiciel détectant le moment où ils étaient effectués, concerne tous les moteurs diesel de type EA189, soit "un volume total d’environ 11 millions de véhicules dans le monde", selon le constructeur. Cela correspond à peu près au nombre de voitures que le groupe, qui a récemment détrôné Toyota comme numéro un mondial du secteur, vend en un an.

    Rien ne prouve que VW soient les seuls à employer de tels dispositifs !

  • Le PDG de Volkswagen, démissionnaire après l’affaire des fausses mesures de pollution des véhicules diesel qui a fait chuter sa société et menacé toutes les autres firmes automobiles, recevra en récompense de son départ la modique somme d’environ quarante millions d’euros. Cela se rajoute au fait qu’il gagnait quinze millions par an, tout cela avec l’accord du syndicat qui cogère l’entreprise : l’IG Metall. Le président de ce syndicat ouvrier dirige même le conseil de surveillance de Volkswagen !!! Quelle concussion !!! Ne faudrait-il pas dire combien gagne à ce petit jeu le responsable syndical ?!!!

  • Le PDG de Volkswagen est-il le seul à mentir ?

    Au coeur du scandale Volkswagen, les oxydes d’azote, et en particulier le dioxyde d’azote, sont des gaz d’échappement nocifs pour le système respiratoire, émis en plus grande quantité par les moteurs diesel. Mais ce scandale là ne touche pas que Volkswagen mais toutes les firmes automobiles qui ont affirmé pendant des années, la main sur le cœur, que leurs automobiles n’étaient pas dangereuses. La combustion des carburants, si elle n’est pas la seule source de pollution, contribue fortement, surtout en milieu urbain, à la dégradation de la qualité de l’air, dont les impacts sur la santé sont de mieux en mieux connus. Il a été prouvé que les particules fines (diamètre de 2,5 microns) peuvent causer des cancers du poumon, ce qui a valu aux gaz d’échappement du diesel d’être classé cancérigènes certains par l’Organisation mondiale de la santé en 2012. Elles sont aussi à l’origine d’autres maladies respiratoires et cardio-vasculaires, tout comme les oxydes d’azote. Tous les constructeurs trichent sur leurs annonces concernant la pollution des véhicules et ce n’est pas les services de surveillance de l’Etat qui ont épinglé un trust mais, par hasard, une analyse faite par une ONG !!! Non seulement les Etats n’ont pas fait les vérifications mais ils ont exercé des pressions pour que l’Europe n’en fasse pas !! D’après des documents consultés par le journal britannique The Gardian, les gouvernements de France, Allemagne et Angleterre ont effectué un important lobbying auprès de la Commission européenne pour maintenir en place des failles dans ces procédures. On sait déjà que les BMW dépassent les normes européennes mais l’Europe n’a rien dit. Rien ne prouve que les autres trusts ne pratiquent eux aussi des méthodes curieuses pour faire passer leurs véhicules… C’est ce qui a amené la bourse à faire chuter tous les trusts automobile et pas seulement VW !!!

  • Des nanotubes de carbone, issus des pots d’échappement, ont été découverts chez des petits Parisiens asthmatiques. Ces molécules sont suspectées d’être à risque pour la santé. Les constructeurs automobiles français ne se sont pas gênés, pour diminuer la pollution, d’utiliser des pots d’échappement à microparticules !!!

  • Ghosn contre Macron, aucun ne défend les travailleurs !

    Le bras de fer qui oppose Ghosn et l’Etat français ne peut pas laisser les salariés indifférents car c’est leur emploi que les uns et les autres jouent ainsi à la roulette russe. Et on voit ici, que ce soit de la part des capitalistes japonais représentés par Ghosn ou de la part des capitalistes français représentés par Macron, que l’intérêt des salariés est le cadet des soucis de ces gros manitous de la finance, prêts à tout pour défendre les intérêts des gros actionnaires. Nous n’avons pas à prendre parti dans cette guerre mais à nous battre pour nos intérêts à nous, salariés, qui ne sont jamais, guerre intestine ou pas entre capitalistes, les mêmes que les intérêts du grand capital.

  • Les open space sont reconnus comme une importante cause de stress par la plupart des salariés. A Guyancourt, la direction n’a jamais été capable de reconnaître qu’elle accroissait ainsi le stress et nous devait des repos compensateurs, faute d’être capable de revenir en arrière sur son installation nuisible aux salariés…

  • Reconnue pour sa responsabilité sociale !

    En obtenant la norme ISO 26000 dans le domaine de fonction immobilière et des services généraux du groupe Renault, la direction claironne qu’elle est « reconnue dans les domaines du développement durable et de la responsabilité sociale ». Fameux après la vague des suicides, après les méfaits du harcèlement hiérarchique, après les burn out, après les méfaits aussi des bureaux paysagers, après la vague des départs poussés ou forcés, après le blocage des salaires, après les menaces patronales pour obtenir par chantage des signatures de syndicats complaisants… La norme est conçue par des patrons pour des patrons et il ne faut pas s’étonner qu’ils se congratulent et s’attribuent des médailles entre eux !

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