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Guerre et Révolution

lundi 11 mai 2015, par Robert Paris

Guerre, violence et classes sociales, Engels

Guerre franco-allemande de 1870

Marx et la guerre de 1870

Marx : The Beginning of the Franco-Prussian War (in english)

L’internationalisme prolétarien face à la guerre

Lettres de Marx et Engels sur la guerre franco-prussienne

Vers la guerre et la Commune

Marx-Engels et la guerre

Première guerre mondiale

La première guerre mondiale, nullement une surprise pour des marxistes

Première guerre mondiale : une contre-révolution

Crise du capitalisme et guerre

Introduction à "Guerre et Révolution", Trotsky

Guerre et Révolution de Léon Trotsky (tome I)

Guerre et Révolution de Léon Trotsky (tome II)

La guerre et l’Internationale, Trotsky

Le socialisme et la guerre, Lénine

Les principes du socialisme et la guerre de 1914, Lénine

La guerre et la social-démocratie russe, Lénine

Les tâches de la social-démocratie révolutionnaire dans la guerre européenne, Lénine

La révolution russe et la guerre civile

La guerre et le Gouvernement provisoire, Lénine

L’internationale et la guerre, Lénine

Zimmerwald et la guerre, Lénine

L’impérialisme et la guerre, Lénine

Appel de la révolution aux soldats

C’est la révolution prolétarienne qui a arrêté la première guerre impérialiste mondiale

Deuxième guerre mondiale

La lutte contre l’impérialisme et contre la guerre, Trotsky

La guerre et la IVe Internationale, Trotsky

L’Inde devant la guerre impérialiste, Trotsky

Manifeste face à la deuxième guerre impérialiste mondiale, Trotsky

Deuxième guerre mondiale, une contre-révolution

La deuxième guerre mondiale était-elle un combat des démocraties contre le fascisme ?

Aujourd’hui

Guerre et révolution

D’où viennent les guerres, les guerres mondiales, les fascismes et les terrorismes ? De la lutte entre forces bourgeoises ou de la lutte des classes entre le prolétariat et la bourgeoisie ?

Troisième guerre mondiale ou révolution mondiale : qui l’emportera ?

L’effondrement capitaliste et la poussée vers la guerre

Vers la troisième guerre mondiale ?

Le pacifisme est-il une arme adéquate pour lutter contre la montée vers la troisième guerre mondiale impérialiste ?

Lire encore sur la guerre

Messages

  • Guerre et révolution

    Karl Kautsky

    "Le Socialisme", 2 novembre 1912

    Ce n’est pas une question de savoir si la solidarité internationale du prolétariat moderne se trouve en opposition irréconciliable avec tout choc belliqueux entre deux Etats européens. L’Internationale tout entière est une pour condamner toute guerre qui pourrait sortir de l’actuelle crise balkanique. A tous tant que nous sommes, sans distinction de nationalités ou de tendances, une guerre de ce genre nous apparaît comme le crime le plus effroyable, et pour l’écarter, nous devons employer tous les moyens et toutes les forces qui sont à notre disposition et susceptibles de donner un résultat.

    Mais cela ne doit pas nous faire oublier ce fait, que les guerres furent toujours puissantes locomotives de l’histoire du monde et qu’une guerre européenne se produirait, à l’heure qu’il est, dans une situation où elle pourrait remplir cette fonction dans des proportions particulièrement considérables. Une guerre impose aux souverains et gouvernants les devoirs les plus graves à remplir, tout pouvoir politique qui n’est pas alors à la hauteur de sa tâche trouve dans la guerre sa chute certaine. Plus d’une fois on a vu, dans les luttes extérieures des nations, apparaître vermoulues et incapables de vivre des forces qui, dans les luttes nationales intérieures, offraient encore l’apparence de la solidité et de la pleine vitalité.

    Mais le seul effet de la guerre et de ses conséquences n’est pas de ruiner les éléments surannés et dépassés. Très souvent aussi, par cette ruine même, elle force l’élément neuf, l’élément du progrès, à des essais prématurés de ses forces, à la mesure desquels il ne se trouve pas encore. Depuis un demi-siècle, toute grande guerre d’une puissance européenne a été suivie de la révolution, mais suivie elle-même de la contre-révolution – aussi bien en France en 1871 qu’en Russie en 1906. La guerre russo-turque de 1877-1878 fut, elle aussi, suivie d’une explosion de terrorisme qui mit l’absolutisme presque aux abois, mais qui, en 1881, fut étouffée par la réaction.

    Les prodromes d’une guerre mondiale qui se produisent actuellement constituent une menace pour la volonté de paix du prolétariat ; pour son élan révolutionnaire, ils constituent une promesse, mais aussi un avertissement. Les jours terribles qui semblent être devant nous peuvent nous porter bien avant dans notre route vers la démocratisation et la socialisation de la société capitaliste, mais ils peuvent ainsi ébranler profondément pour des années, par des défaites sanglantes, la puissance du prolétariat, si notre Parti ne se montre pas au niveau de l’énorme tâche qui lui incombe.

  • Léon Trotsky en 1917 :

    La guerre et la révolution se succèdent souvent dans l’histoire.

    Dans les temps ordinaires, les masses ouvrières font passivement la dure corvée quotidienne, se soumettant à la force puissante de l’habitude. Ni les contremaîtres, ni la police, ni les geôliers, ni les bourreaux ne pourraient retenir les masses assujetties, si elles n’avaient pas cette habitude – véritable servante du capital.

    La guerre, qui déchiquette les masses et les massacre, est dangereuse aussi pour les gouvernants, précisément parce que, d’un coup, elle ébranle le peuple en les faisant sortir de son état habituel, éveille avec son tonnerre les éléments les plus arriérés et les plus ignorants et les force à se regarder et regarder ceux qui les entourent.

    Tout en poussant des millions de travailleurs dans le feu, les dirigeants doivent mettre des promesses et des mensonges à la place de l’habitude. La bourgeoisie embellit sa guerre avec tous les traits qui sont chers aux cœurs magnanimes des masses populaires : guerre pour « la liberté », pour « la justice », pour « une vie meilleure » ! En remuant les masses jusqu’au plus profond, la guerre finit inévitablement par les tromper : elle ne leur apporte que de nouvelles blessures et de nouvelles chaînes. Pour cette raison, la tension des masses trompées, provoquées par la guerre conduit fréquemment à une explosion contre les dirigeants ; la guerre donne naissance à la révolution.

    C’est ainsi que ça s’est passé il y a vingt ans, au cours de la guerre russo-japonaise : elle a immédiatement accentué le mécontentement du peuple et a conduit à la révolution de 1905.

    Voilà comment il y a 46 ans en France : la guerre franco-prussienne de 1870-1871 aboutit au soulèvement des ouvriers et à la création de la Commune de Paris.

    Les ouvriers de Paris furent armés par le gouvernement bourgeois, sous la forme de la Garde nationale, pour défendre la capitale contre les troupes allemandes. Mais la bourgeoisie française avait plus peur de ses prolétaires que des troupes des Hohenzollern. Après la capitulation de Paris, le gouvernement républicain tenta de désarmer les ouvriers. Mais la guerre avait déjà éveillé en eux un esprit d’indignation. Ils ne voulaient pas retourner à l’usine comme les mêmes ouvriers qu’ils avaient été avant la guerre. Les prolétaires parisiens ont refusé de rendre leurs armes. Un affrontement s’est produit entre les ouvriers armés et les régiments gouvernementaux. C’était le 18 mars 1871. Les ouvriers sortirent victorieux, devenaient les maîtres de Paris et le 28 mars – sous le nom de Commune – établirent un gouvernement ouvrier dans la capitale. La Commune ne dura pas longtemps. Le 28 mai, ses derniers défenseurs sont tombés après une résistance héroïque contre l’assaut des hordes bourgeoises. Puis ont commencé des semaines et des mois de représailles sanglantes contre les participants de la révolution prolétarienne. Cependant, malgré sa brève existence, la Commune est restée le plus grand événement de l’histoire de la lutte prolétarienne. Basé sur l’expérience des ouvriers parisiens, le prolétariat mondial a vu pour la première fois ce que c’est qu’une révolution prolétarienne, ce que sont ses objectifs et ses voies.

    La Commune commença par confirmer tous les étrangers élus au gouvernement ouvrier. Il déclara : « La bannière de la Commune est la bannière de la République Mondiale ».

    Il purgea l’État et les écoles de la religion, abolit la peine capitale, renversa la colonne Vendôme – monument au chauvinisme – et transféra tous les devoirs et les postes à de véritables serviteurs du peuple, fixant leur salaire au salaire d’un ouvrier.

    Elle se mit à faire un recensement des usines et des fabriques qui avaient été fermées par les capitalistes effrayés pour y commencer la production avec un financement public. C’était le premier pas vers une organisation socialiste de l’économie.

    La Commune n’a pas réalisé tous ses plans : elle fut écrasée. La bourgeoisie française, avec l’aide de son « ennemi national », Bismarck, devenu immédiatement son allié de classe, noya dans le sang le soulèvement de son véritable ennemi, la classe ouvrière. Les plans et les tâches de la Commune ne se sont pas concrétisés. Mais ils entrèrent dans l’âme des meilleurs fils du prolétariat du monde entier ; ils sont devenus l’héritage révolutionnaire de notre lutte.

    Et maintenant, le 18 mars 1917, l’image de la Commune se lève devant nous plus clairement que jamais : car nous, après un grand intervalle de temps, sommes de nouveau entrés dans l’époque des grandes batailles révolutionnaires.

    La guerre mondiale a arraché des dizaines de millions de travailleurs de leurs conditions habituelles de travail et de végétation. Jusqu’à présent, cela ne s’est produit qu’en Europe ; demain cela se produira en Amérique aussi. Jamais les masses ouvrières n’avaient reçu de telles promesses ; jamais auparavant on ne leur a dessiné de tels objectifs radieux ; jamais ils n’ont été aussi flattés que dans cette guerre. Jamais auparavant les classes possédantes n’ont osé demander tant de sang au peuple, au nom de ce mensonge qu’on appelle « la défense de la patrie ». Et jamais les ouvriers n’avaient été trompés, trahis et crucifiés comme aujourd’hui.

    Dans les tranchées débordant de sang et de boue, dans les villes et villages affamés, des millions de cœurs sont remplis d’indignation, de désespoir et de rage. Et ces sentiments, combinés à la pensée socialiste, se transforment en enthousiasme révolutionnaire. Demain sa flamme éclatera à la surface dans des soulèvements puissants des masses ouvrières.

    Le prolétariat de la Russie est déjà sorti sur la grande route de la révolution et, sous son offensive, les bastions des plus honteux despotismes tombent et s’effondrent. La révolution en Russie, cependant, n’est que le précurseur des soulèvements prolétariens à travers l’Europe et le monde entier.

    « Rappelez-vous la Commune ! » – dirons, nous les socialistes, aux masses ouvrières insurgées. La bourgeoisie vous a armés contre l’ennemi étranger ? Refusez de rendre vos armes à la bourgeoisie, comme les ouvriers parisiens l’ont fait en 1871 ! Pointez ces armes, comme Karl Liebknecht vous a appelés à faire, contre votre véritable ennemi, contre le capitalisme ! Arrachez de ses mains la machine d’État, transformez-la d’une arme de violence bourgeoise en appareil d’auto-gouvernement prolétarien. Vous êtes maintenant incomparablement plus forts que vos prédécesseurs ne l’étaient à l’époque de la Commune. Détrônez tous les parasites. Prenez la terre, les mines et les usines et gérez-les vous-mêmes. Fraternité au travail, égalité dans le partage des fruits du travail !

    La bannière de la Commune est la bannière de la République mondiale du Travail !

    Novy mir, le 17 mars 1917.

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