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L’hôpital public est attaqué !

vendredi 24 avril 2015, par Robert Paris

RTT attaqués

Une aide soignante en CDD de Tenon et stagiarisée a été embauchée en 7 heures au lieu de 7h36 ou 7h50. Résultat : elle débute sans avoir droit à des RTT. Cela dévoile les intentions de la direction : embaucher dorénavant les personnels sans RTT afin d’en venir à une situation où il deviendra courant de ne plus avoir de RTT et où on se sera fait à l’idée afin que ceux des personnels qui en ont encore puissent être attaqués

Se réunir est un droit qui n’a pas à être quémandé

A l’occasion de la dernière journée d’action interprofessionnelle du 9 avril, la direction de Tenon a fait connaître une consigne toute nouvelle enjoignant au personnel de faire la demande d’autorisation à l’avance pour pouvoir participer à une assemblée générale. Cela n’a pas trop nui aux assemblées qui ont eu lieu ce jour-là parce que personne n’était bien au courant de cette nouvelle procédure mais cela risque de nuire aux futurs rassemblements du personnel… si on se laisse faire. Mais on n’a aucune raison de suivre une telle injonction, la direction ne pouvant pas changer comme cela lui chante les règles du jeu et casser ainsi tout droit démocratique dans le travail.

Une journée d’action puis… rien

Venant tout de suite après l’annonce de nouvelles attaques sur les RTT et sur les emplois à l’APHP, alors que le sous-effectif y est catastrophique, ainsi qu’au moment de mouvements locaux comme celui du personnel ouvrier de Saint-Antoine, la journée d’action du 9 avril a eu un certain succès dans les hôpitaux. Cela a permis quelques assemblées du personnel assez nombreuses mais cela n’a pas permis la jonction des hôpitaux entre eux ni leur liaison avec d’autres services publics menacés, comme Radio France, la SNCF, l’université, la recherche, La Poste, les crèches et les bibliothèques et on en passe. Et surtout, c’est une journée sans lendemain qui ne renforce pas le rapport de forces et ne fait reculer personne, ni le gouvernement ni les classes dirigeantes.

Quand le Bâtiment a la Santé

L’opération de fusion Bichat/Beaujon est lancée, avec à la clef, des fermetures de bâtiments, une opération immobilière, des secteurs perdus et vendus, et ce n’est que l’achèvement d’une phase d’attente qui a amené les médecins à se tirer pour avoir des bons postes ailleurs tout en laissant les autres personnels sur le carreau. Un nouveau site devrait être choisi au courant de l’été 2015. L’APHP déclare y gagner mais rien ne dit que la santé publique y gagne. Même si de nouveaux bâtiments devraient voir le jour, cela signifie surtout une nouvelle fois que l’argent de la Santé va servir à faire marcher les affaires des patrons du BTP. C’est encore une manière de casser le service public et de le mettre au service du privé.

Ils n’ont rien à faire de leurs dix doigts ?

La semaine dernière, de drôles de personnages sillonnaient les couloirs de Saint-Antoine, et les chambres des services. Comment pourrait-on les appeler et qui étaient-ils ? Des contrôleurs aériens ? Non, ce n’était pas ceux-là car eux ont une vraie fonction. Ceux-là c’était plutôt des « propre à rien », ou des spécialistes du brassage d’air !!! Car leur tâche principale consistait à vérifier si, dans l’air, il y avait de la poussière. Eh bien oui, il y en avait !!! L’outil indispensable à leur mesure scientifique était… le doigt puisque ceux-ci le faisaient passer sur le mobilier pour constater si elle ne s’était pas déposée dessus, vérifiant sans doute ainsi si les professionnels n’auraient pas omis de l’en retirer !

Eh oui, comme dans les grandes maisons bourgeoises, on ne fait pas confiance au petit personnel !

Les plus étonnés et perplexes d’un tel scénario étaient les patients spectateurs de ces pratiques d’un autre temps. Le personnel, lui, n’attend plus rien depuis longtemps de ceux qui se prétendent ses « responsables ».

Au suivant…

Au fil du temps, le phénomène de turnover s’est accentué chez les infirmières, causé surtout par l’organisation du travail au sein des services hospitaliers : les surcharges liées au sous-effectif et leurs conséquences dans le travail quotidien, les changements inopinés et récurrents dans les plannings, le travail de jour et de garde dans la même semaine, les repos qui sautent, déplacés, les RH qui sont coupés, le travail de plus de deux week-end que ceux qui sont autorisés, etc., journées chargées, prolongées au-delà des horaires du fait de la charge de travail, tout cela impacte ainsi la qualité des soins donnés aux patients. D’où un stress permanent en plus de la pression exercée par la hiérarchie. Effectivement, l’IDE cherche à fuir ces conditions de travail car il rend difficile de concilier sa vie privée avec de tels chambardements dans son emploi du temps.

Encore une maternité menacée !

La maternité des Lilas serait à la limite du dépôt de bilan, la moitié du personnel qui est en CDD étant remerciée, et le rapprochement avec la clinique privée Floréal, elle-même dans une santé financière douteuse, étant présentée comme le seul salut. Bien entendu, c’est un choix de l’ARS et du gouvernement de mettre ainsi une nouvelle maternité sur la sellette et ce n’est pas le résultat d’une faiblesse particulière de la structure locale. Les responsables de la Santé ont tout fait pour faire avorter toute possibilité de faire naître un nouveau projet viable aux Lilas !

Des crèches moins accueillantes

Presque doubler le tarif des crèches pour certains agents de l’hôpital, au moment même où nos salaires stagnent, il fallait le faire et la direction de l’APHP l’a fait, ne négligeant rien de ce qui peut aggraver les conditions de vie des personnels. Cela se rajoute au fait que le personnel pour s’occuper des enfants est de plus en plus en sous-effectif : alors que réglementairement ce devrait être une personne pour huit enfants, on se retrouve souvent à une pour 12 enfants !

Les crèches hospitalières étaient jusqu’à présent financées par l’assurance maladie. Mais l’APHP change la donne, en passant une convention avec la CAF qui subventionne dorénavant celles-ci. Malgré le discours rassurant faisant passer cette réforme comme dispositif de qualité, comme si on pouvait leur faire confiance. On ne le sait que trop bien, toute réforme à pour objectif de dégrader un peu plus les acquis. Cette nouvelle tarification mise en place, proportionnelle au revenu du foyer de l’enfant augmentera au gré du temps et de la CAF. Les horaires de garde deviendront ultra rigoureux pour les parents. Alors que jusqu’à présent les crèches hospitalières permettaient aux parents de travailler en toute quiétude.

Encore des restrictions !

Dans la crèche de l’hôpital Tenon, par manque de personnel, les 2 crèches ont été réunies en une seule, sauf que les locaux ne sont pas du tout prévus pour. Un jour, il y a eu 74 enfants pour 60 places ! Le personnel était obligé de se débrouiller à installer des matelas de fortune par terre, a subi des complications pour les faire manger, travailler dans un espace insuffisant... avec des conditions de sécurité non respectées... Bref ! une alerte a été faite par les syndicats mais aucune réponse apportée par la direction qui ne se presse nullement pour faire face à une situation dont elle est entièrement responsable.

Vases communicants

Lors de la création de la CSG au taux de 7,5% en 1997, il y avait une compensation financière pour les personnels qui avaient commencé à payer avant 1998 et c’est cette compensation qui va être progressivement supprimée quand il y aura avancée d’échelon ou de grade. Pas étonnant : le gouvernement prévoit des crédits d’impôts pour les patrons, il faut bien qu’ils se rattrapent sur notre dos ! Si on ne taxe pas les Total, PSA et autres L’Oréal, il faut taxer de plus en plus ceux d’en bas…

Encore une attaque contre les retraites !

La prime de 40€ des petites retraites n’est toujours pas versée pour 800.000 retraités ! Même les « générosités » chichement calculées de Hollande-Valls, ils les lâchent avec des élastiques…

Encore un sale coup des labos pharmaceutiques !

Malgré de nombreuses études médicales démontrant la toxicité de l’aluminium dans les vaccins et sa responsabilité dans le déclenchement d’une affection neuromusculaire appelée myofasciite à macrophages ou MFM, les trusts s’entêtent à faire la sourde oreille et à imposer ces vaccins notamment aux enfants avec de plus en plus de cas avérés de maladie. Ce n’est pas les gouvernants qui vont imposer aux trusts pharmaceutiques de cesser de nous empoisonner.

Sanofi a été récemment condamné pour harcèlement moral face à un ancien cadre licencié, qui se revendique « lanceur d’alerte » pour avoir dénoncé des « anomalies » dans la fabrication d’un produit phare de la société. Dans un arrêt du 15 avril, la cour d’appel de Versailles a jugé son licenciement « nul » et considéré comme « établi » le harcèlement moral dont il a fait l’objet. Le trust a été condamné en appel à verser plus de 220.000 euros à son ancien collaborateur, en dommages et intérêts. Il avait déclaré avoir été licencié pour avoir « constaté l’existence d’anomalies dans la fabrication » du Lovenox, l’anti-coagulant vedette du groupe.

PERSONNE NE PEUT LUTTER, DECIDER ET GAGNER A NOTRE PLACE !

FORMONS NOS COMITES DE TRAVAILLEURS

COORDONNONS-NOUS, CONTROLONS ET DIRIGEONS NOS LUTTES !

Il ne suffit pas de manifester, de se mobiliser, rejoignez-nous pour une

ASSEMBLEE GENERALE INTERPROFESSIONNELLE

Discutons de nos luttes, de nos conditions de vie, de travail et des moyens d’organisation

VENDREDI 1er MAI A PARTIR DE 18H

SOUS LA GRANDE HALLE DE LA VILLETTE

METRO PORTE DE PANTIN LIGNE 5


Attaque générale, coordonnée, centralisée mais riposte ouvrière dispersée, cloisonnée, divisée, désorganisée !

Malgré la journée interprofessionnelle du 9 avril, les luttes des travailleurs de France sont restées isolées et sont très loin de converger. Les salariés des services publics mènent leur action secteur par secteur et même site par site. Tous seuls les Radio France alors que l’attaque qui les concerne frappe aussi tous les autres services publics comme la SNCF, les hôpitaux, les crèches, les bibliothèques, les piscines, La Poste, la Sécu, etc. Même le 9 avril n’a pas été l’occasion d’une rencontre entre salariés de ces divers secteurs qui subissent le même type d’attaques : suppressions de crédits, suppressions d’effectifs. Si le slogan de la journée syndicale disait : « Tous ensemble contre l’austérité », les mêmes confédérations n’organisent nullement un « tous ensemble » interprofessionnel du type de celui qui avait eu lieu en 1995, sans parler de 1936 ou 1968.

Certains trouvent qu’on en est très loin, au vu du pessimisme ambiant. Mais ils se trompent : il suffit de pas grand-chose pour que la situation économique et sociale bascule et, dans ce cas, les liens de ces centrales avec la base ouvrière sont bien trop ténus pour suffire à canaliser la lutte comme en 1936. Il existe très peu de militants syndicaux de base qui s’activent aux côtés des travailleurs, la plupart étant mobilisés par de la gestion, que ce soit celle des caisses paritaires, des conseils divers de l’Etat, des commissions de la bourgeoisie et du gouvernement, des comités d’établissement et autres organismes sociaux.

Bien sûr, on peut aussi se dire que les travailleurs ont complètement perdu les conceptions de la lutte des classes et n’attendent rien d’autre des syndicats que d’être des avocats et des tampons sociaux dans les relations avec le patronat et l’Etat et c’est vrai. On peut aussi se dire qu’en période de crise, avec des risques d’attaques diverses et de licenciements ou de fermetures d’entreprises, ils serrent plutôt les rangs et se rapprochent des militants syndicaux. C’est vrai mais, en cas de mouvement social général, cela ne suffirait pas nécessairement pour que les travailleurs se contentent de suivre les politiques des centrales syndicales car la radicalisation pourrait aussi bien provoquer une vague de constitution de comités, de conseils ou de coordinations interprofessionnelles, d’autant que les centrales se refusent à jouer ce rôle. Un peu partout, dès maintenant, des militants essaient de tisser des liens, de faire converger les luttes, de mettre en place de tels moyens de s’entraider, de se soutenir, de s’informer mutuellement, de discuter. Il faut dire que, depuis longtemps, les modes d’organisation des luttes par les syndicats évitent toute discussion au sein de la classe ouvrière, les ténors syndicaux s’étant débrouillés pour transformer les assemblées en discours sans fin des responsables suivis de grands silences du public…

Un autre point pose problème : il apparaît de plus en plus clairement que la méthode d’action des centrales syndicales mène d’échec en échec. Depuis les actions de défense des retraites qui avaient débouché dans le mur et… dans l’appel des centrales syndicales à faire partir Sarkozy et à voter Hollande, on s’est aperçus du caractère mensonger de cette perspective puisqu’Hollande non seulement n’a pas remis en cause les attaques des retraites de son prédécesseur mais les a aggravées.

Et le mensonge ne concerne pas seulement le personnel politique de l’Etat bourgeois, il touche la nature même de cet Etat puisque toutes les centrales syndicales diffusent le mensonge selon lequel cet Etat serait fondamentalement au service de l’ensemble de la population alors que c’est exactement le contraire de la réalité : cet Etat est exclusivement au service de la grande bourgeoisie capitaliste.

Hollande dit bien plus la vérité maintenant qu’il a affirme « j’aime les entrepreneurs » que lorsqu’il prétendait être le chef de file du changement social ou prétendait que les réformes allaient résoudre les problèmes des milieux populaires ou qu’il luttait contre la montée du chômage.

En réalité, tous les gouvernements se battent d’abord contre toute montée de la lutte des classes et la montée du chômage est un moyen de pression essentiel pour enrayer la lutte des travailleurs. L’Etat français supprime en masse des emplois publics à la SNCF, à l’hôpital public, dans les transports, dans l’énergie, dans les écoles, à l’université, dans la recherche, partout…

Quant aux cadeaux au patronat, présentés comme le moyen de faire repartir l’emploi, le gouvernement lui-même reconnaît que les capitalistes ne s’en servent pas pour produire, pour investir, pour embaucher…

Le gouvernement Hollande-Valls, grâce à la passivité des centrales syndicales, a les mains libres pour mener la plus grande offensive anti-sociale de ces dix dernières années : une remise en cause sur tout ce qui concerne les relations sociales, une dégradation sans précédent de la santé publique, de l’éducation, de la recherche, des transports, de la sécu, des retraites et de l’emploi et une hausse massive de la précarité et du chômage.

Il faut d’ailleurs remarquer le silence assourdissant des centrales syndicales pour tout ce qui concerne la multiplication des guerres impérialistes auxquelles l’Etat français, soi disant désargenté, participe et dirige aux quatre coins du monde. Pourtant cette offensive violente de l’armée française dont les peuples paient le prix du sang et des destructions, du Niger au Mali, et du Centrafrique à l’Ukraine, font partie d’une même politique d’ensemble de la bourgeoisie française dont les Hollande et Valls sont les défenseurs.

On ne peut pas séparer la montée du terrorisme avec la montée des guerres impérialistes ni cette dernière avec la poursuite de la crise du capitalisme dont le système est incapable de sortir depuis 2007 ! Malgré des milliers de milliards de dollars déversés dans toutes les bourses, les banques, les assurances, les financiers, les spéculateurs, le système n’est jamais sorti de sa crise. Il ne risquait pas de l’être ! Et pour cause : la racine de la crise historique de 2007-2008 était justement la trop grande masse de capitaux incapables de s’investir de façon suffisamment profitable dans la production et se jetant en masse sur la spéculation, créant un appel de capitaux artificiel vers ce secteur et contraignant les Etats à verser des sommes de plus en plus colossales pour éviter le krach financier. Si le système est parvenu ainsi à faire durer la situation, il n’a réussi qu’à lui permettre d’attendre, en serrant les fesses, le prochain krach financier dans lequel il ne pourra plus intervenir massivement, ses fonds étant déjà plombés.

Le principal mensonge des centrales syndicales consiste à refuser de rapporter cette situation à la classe ouvrière en faisant croire que la crise n’est qu’un prétexte pour nous ponctionner et en prétendant qu’on n’a qu’à se faire entendre en proposant la « bonne réforme », étant donné qu’il y a de l’argent et qu’il suffirait de mieux le répartir.

Pendant ce temps, le gouvernement de gauche discrédite la classe ouvrière en faisant des déclarations selon lesquelles ce qui plombe l’économie ce serait le coût du travail, en montrant que les centrales syndicales sont totalement incapables d’infléchir sa politique tout en acceptant de courir dès que le gouvernement les siffle pour de soi-disant négociations sur « discuter » de reculs sociaux d’ampleur, en faisant croire aux classes moyennes qu’il dépense des milliards pour l’emploi des salariés alors que c’est, en réalité, pour faire des cadeaux aux capitalistes et aux banquiers.

Le gouvernement propage en même temps l’idée que l’on doit aider les entreprises en diminuant les impôts, taxes et charges sociales des patrons. Il s’attaque aux fonctionnaires, laissant là aussi entendre que ces travailleurs seraient trop nombreux ou trop gourmands, seraient en somme des privilégiés protégés. Il fait passer aussi les syndicats comme des puissances qui détournent la richesse sociale, ce qui ne peut qu’attiser la haine des classes moyennes qui ne reçoivent que de tout petit soutiens du gouvernement alors que banquiers, financiers, bourses et trusts reçoivent des sommes colossales et que les banques ont carrément coffres ouverts auprès de la banque centrale européenne ! Le gouvernement rajoute en plus que le pays ne serait pas concurrentiel à cause d’un code du travail trop favorable aux salariés !!! Il affirme ainsi qu’il faut cesser de faire peser sur les patrons la difficulté de... licencier et aussi cesser de les menacer de la justice pour chaque confrontation en supprimant les tribunaux prud’homaux. Le gouvernement laisse entendre aussi qu’il voudrait aider plus les petites entreprises mais qu’il en serait empêché par les syndicats de salariés qui défendraient les grandes entreprises et autres entreprises publiques. C’est encore le gouvernement qui fait croire que les fonctionnaires seraient des privilégiés, les cheminots par exemple.

A tout cela, les appareils syndicaux ne répliquent quasiment pas ! Ils acceptent de continuer à participer à toutes les négociations alors que tout le monde sait que d’y participer ne permet même pas de limiter la casse et que cela sert au gouvernement à crédibiliser l’idée qu’il y aurait eu un accord et un soutien syndical.

D’ailleurs le gouvernement sait bien que des « mobilisations » comme celle du 9 avril ne sont que des simulacres qui ne sont nullement faits pour lui imposer de reculer sur ses attaques. Les centrales affirment qu’elles ont mobilisé pour « se faire entendre » et, en somme, pour négocier plus favorablement et donc pas pour se donner les moyens de bloquer les contre-réformes. Et le gouvernement ne leur reproche même pas leur journée d’action, d’autant qu’il ne s’agissait nullement d’un appel national à faire grève et pas même un appel à s’assembler dans tous les lieux de travail du pays et encore moins à converger dans les luttes, ni à combattre l’isolement des luttes en cours. Hollande et Valls savent très bien que les centrales syndicales ont besoin de ce type de journées pour conserver leur influence sur leur base militante et sur leur milieu syndical et que c’est bien le minimum qu’elles pouvaient faire en un moment où les salariés constatent par eux-mêmes que les luttes isolées ne paient pas et sont toutes défaites. Sans ce type de fausses actions, les centrales syndicales ne pourraient pas jouer le rôle de canalisateur et d’étouffoir de la lutte sociale et, en particulier, son rôle de tampon pour empêcher l’action directe des travailleurs et son rôle de fausse direction pour éviter que les travailleurs se donnent eux-mêmes une vraie direction en constituant dans tout le pays un réseau de comités de salariés fédérés et coordonnés régionalement et nationalement.

En maintenant les fictions de négociations nationales avec le patronat et le gouvernement, les syndicats détournent la colère ouvrière et évitent qu’elle retombe sur les vrais responsables de cette société et de son échec. Ils font croire que ce qui manquerait serait un poids plus grand des appareils syndicaux pour s’en servir afin de négocier et que ce poids pourrait être obtenu en étant plus nombreux dans la rue à la prochaine… journée d’action.

Ce n’est pas un hasard si patronat et Etat financent massivement les appareils syndicaux, bien au-delà des revenus que ces syndicats tirent des cotisations : ils servent directement les intérêts de nos ennemis, même si les militants de base croient honnêtement agir au mieux des intérêts de la classe ouvrière.

Le seul avenir ne peut venir que de notre prise de conscience des intérêts de classe des travailleurs et de leur opposition irrémédiable aux intérêts des patrons et de l’Etat et de la prise de conscience que le réformisme des syndicats ne sert que les contre-réforme et désarme la classe ouvrière, socialement comme politiquement.

Le seul avenir ne peut provenir que d’une vague d’auto-organisation par laquelle les travailleurs décideraient de s’assembler pour définir eux-mêmes leurs objectifs et moyens de lutter, pour débattre de la situation et des moyens d’y faire face, en n’acceptant aucune des barrières entre diverses catégories de salariés, en n’acceptant plus de suivre aveuglément les bureaucraties syndicales, en n’acceptant plus de respecter la loi du capital, celle qui autorise les licenciements, les fermetures d’entreprises, les expulsions, les arrestations de travailleurs luttant pour leur emploi, les blocages de comptes en banque des particuliers, les coupures de courant, de gaz et d’eau, les réductions de l’accès à la santé, à l’éducation, aux aides sociales…

Le seul avenir des travailleurs est de cesser d’accrocher leurs espoirs au Titanic du capitalisme en train de sombrer.

Messages

  • Dans une tribune publiée dans le Monde lundi 6 juillet, 29 médecins lyonnais tirent la sonnette d’alarme sur la situation financière des hospices civils de Lyon (HCL). Selon eux, le budget 2015 prévoit des efforts économiques insupportables pour le personnel médical lyonnais. La qualité des soins et de la recherche sont en jeu.

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