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Luttes de classes au Maroc

vendredi 20 novembre 2015, par Robert Paris

Luttes de classes au Maroc

Mai 2015 – La grève des travailleurs de l’électricité contre les privatisations

Le Maroc est à vendre. La royauté est le maître d’oeuvre, le notaire et le principal bénéficiaire.

La question toujours brûlante du Sahara

Sahara : répression violente d’une révolte sociale

Du neuf sur le Maroc et la question du Sahara ?

Situation des travailleurs au Maroc
De 2005 à 2009 : Chronologie des luttes à Sidi Ifni

Répression d’une grève ouvrière en septembre 2007

Révolte à Sidi Ifni en juillet 2008

Emeutes de la faim en 2008

Luttes ouvrières en mai 2009

Le Maroc au tout début de la révolution arabe

Le Maroc en janvier 2011

Le Maroc au sein des révolutions du Maghreb et du monde arabe

Tensions sociales en février 2011

Manifestation du 20 février 2011

Le 24 février 2011

Manifestation du 20 mars 2011

Casablanca en mars 2011

Répression des manifestations au Maroc

Un film sur la répression à Casablanca

Voir encore que la répression au Maroc

2011 : la royauté face au vent de révolution

Le 18 juin 2011

Les méthodes de la contre-révolution

2011 : Il ne suffit pas d’une nouvelle constitution pour libérer de l’oppression le peuple travailleur du Maroc

Crise du pain en 2012 au Maroc

Manifestation sociale en mai 2012

Les manifestations de mai 2012

Vague de grèves au Maroc en juillet 2012

Manifestations de 2011 à 2013

Grève dans les mines en juillet 2013

Emeute de Rabat en août 2013

Expulsion d’un bidonville en juin 2014

Le travail domestique des jeunes filles toujours aussi peu réglementé

L’hostilité avec l’Algérie toujours instrumentalisée par le pouvoir

En 2014 - Profits fabuleux pour les uns, misère pour les autres, le peuple du Maroc est en colère

Emeutes récentes au Maroc

Grèves récentes

Syndicalisme au Maroc

Conserver la royauté ou la supprimer ?

Marocains, on est attachés à notre royauté ?!!!

Qui a tué Ben Barka ?

Qui a mené la lutte d’indépendance ?

Elections ou pas, constitution ou pas, rien de fondamental n’a changé au Maroc

Quelles perspectives pour les exploités et les opprimés

L’impérialisme français au Maghreb et dans le monde arabe...

Sous prétexte d’antiterrorisme, on arrête, on torture, on condamne des démocrates, des syndicalistes, des jeunes, des travailleurs, des femmes…

Maghreb et monde arabe : réforme ou révolution ?

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le Maghreb et le monde arabe sont-ils en chemin vers la démocratie ?

La révolution du Maghreb et du monde arabe

Qu’ils s’en aillent tous

Quel programme pour le prolétariat révolutionnaire dans le soulèvement du Maghreb et du monde arabe ?

Les contradictions de la révolution du monde arabe et du Magreb – rapide bilan d’étape de la vague révolutionnaire

L’Etat français blanchit et… décore de la légion d’honneur le tortionnaire en chef du Maroc !

Légion de Terreur
La France a décidé à ce titre de décorer de la Légion d’Honneur, pour actes anti-terroristes, le chef du contre-espionnage et des services très spéciaux de sa majesté le roi du Maroc alors que ce dernier est inculpé en France pour faits de torture. Toujours au titre de l’action anti-terroriste du Maroc, la France vient de décider de modifier sa législation, admettant désormais de ne plus inculper aucun ressortissant marocain sans l’accord de la dictature du Maroc !

Le droit de grève tarde à venir

Le projet de loi organique sur le droit de grève tarde à être mis dans le circuit législatif, bien qu’une première mouture ait été élaborée par le gouvernement en 2014 et transmise aux partenaires sociaux pour avis. Il ne reste plus que quelques mois pour lancer les concertations avec les centrales syndicales, finaliser ce texte attendu depuis de longues années et le faire adopter par l’institution législative. Jusque-là, le sujet a été tout juste effleuré entre le gouvernement et les syndicats, sans véritable étude en profondeur, comme le souligne le secrétaire général de l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM), Mohamed Kafi Cherrat.
Les partenaires sociaux entendent amender le projet de loi organique en question qui « doit protéger le droit de grève et non pas le restreindre », selon le secrétaire général de l’Union marocaine du travail (UMT), Miloudi Moukharik. Les centrales syndicales réclament d’instaurer un préavis raisonnable afin de permettre aux employés de pratiquer le droit de grève. « Si on instaure un préavis de 10 jours francs, le délai sera trop long ; ce qui pourrait donner le temps à certains employeurs de recourir à des pratiques malsaines et bafouer les libertés syndicales, à travers notamment des licenciements abusifs », explique M. Moukharik. Pour ce syndicaliste, la médiation est un élément-clé pour la paix sociale. Mais elle doit être facultative. Un avis qui n’est visiblement pas partagé par M. Cherrat qui estime qu’il faut renforcer la médiation sociale et la rendre obligatoire afin d’apaiser les tensions.
La garantie des libertés syndicales sur le terrain s’impose dans la future loi organique. Les centrales syndicales pointent du doigt la violation de ces libertés et les licenciements qualifiés d’abusifs des employés qui constituent des bureaux syndicaux. Afin d’atteindre les objectifs escomptés, le renforcement des prérogatives des inspecteurs de travail s’avère une nécessité. À l’heure actuelle, ces inspecteurs n’ont pas concrètement une véritable autorité et ne sont pas dotés des outils nécessaires pour accomplir leur mission convenablement, de l’avis des syndicalistes. Notons dans ce cadre que la question de l’insuffisance des ressources humaines de l’inspection du travail reste sérieusement posée, de l’avis même du département de tutelle.
Quant à la mesure de ponction sur salaires qui a longtemps alimenté la polémique, elle ne semble plus un point de divergence. « L’observation de la grève est une forme de militantisme. On peut remplacer les ponctions par les heures de récupération », s’exclame M. Moukharik. Kafi Cherrat abonde dans la même veine : « Dans d’autres pays, ce sont les syndicats qui versent aux grévistes les jours qui sont prélevés de leurs salaires. Malheureusement au Maroc, les syndicats n’ont pas suffisamment de moyens financiers pour le faire ».
Afin de prévenir les grèves, des mécanismes tels que les conventions collectives doivent être renforcés afin de fluidifier les relations entre les employés et les employeurs. C’est en tout cas la ferme conviction des partenaires sociaux, dont l’Union marocaine du travail. « Certains secteurs ne connaissent pas de grève grâce aux conventions collectives », précise le chef de file de l’UMT. Miloudi Moukharik appelle à respecter les droits des travailleurs afin de pallier le recours à la grève. Selon les données du ministère de l’Emploi et des affaires sociales, le « retard de paiement des salaires » et les « licenciements » constituent les principaux motifs déclencheurs des grèves en 2014.

Messages

  • Les quatre centrales syndicales marocaines les plus représentatives, à savoir l’Union marocaine du travail (UMT), la Confédération démocratique du travail (CDT), l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM) et la Fédération démocratique du travail (FDT) ont menacé d’une prochaine grève générale qui toucherait tous les secteurs pour protester contre la gestion gouvernementale de plusieurs dossiers sociaux, notamment celui de la réforme des régimes de retraite.

    Un communiqué conjoint lu à l’issue de leur sit-in organisé mardi devant le parlement, dénonce « les mesures antisociales du gouvernement visant la classe ouvrière et minant les fondements et règles du dialogue social ».

    Pour les dirigeants du syndicalisme marocain, l’actuel gouvernement, par ses décisions et mesures anti sociales, s’attaque au pouvoir d’achat des citoyens et gèle les salaires et le recrutement, tout en se vantant de mener de prétendues réformes qui ont du mal à se répercuter sur les indicateurs du développement économique et social.

  • Aujourd’hui, journée nationale d’action de quasiment tous les syndicats mais aussi journée d’inaction car les centrales protestent gentiment sans vouloir nullement déstabiliser le pouvoir...

  • L’Union marocaine du travail (UMT) appelle les fonctionnaires des collectivités locales à faire grève les 28 et 29 septembre prochains. Un sit-in est également prévu le mercredi 28 septembre à partir de 11 heures devant le ministère de l’Intérieur.

  • Violence et corruption de la police marocaine sont discutés par toute la population depuis qu’un petit vendeur de poissons a été tué délibérément par des policiers auxquels il refusait un bakchich !!!

    Le vendeur est décédé vendredi soir écrasé par le mécanisme de compactage d’une benne à ordures dans la ville côtière d’Al-Hoceima. Il tentait alors de s’opposer à la saisie et à la destruction de sa marchandise, de l’espadon, une espèce interdite à la pêche à cette époque de l’année.

    Les circonstances de sa mort ont provoqué une vague de manifestations populaires à Al-Hoceima, dans la région du Rif, et des rassemblements de moindre ampleur dans d’autres grandes villes. Lundi, plusieurs milliers de manifestants se sont rassemblés pour la quatrième journée consécutive à Al-Hoceima. « Les manifestations se poursuivront jusqu’à ce que tous les responsables de ce crime soient punis », a déclaré Al Houssine Lmrabet, l’un des organisateurs de la contestation.

  • Le 30 octobre, les grandes villes du pays ont été le théâtre de rassemblements, en réaction au décès de Mohcine Fikri, 31 ans, grossiste de poissons, broyé par le mécanisme d’un camion-benne dans la nuit du 28 à Al Hoceima. Sa mort tragique a dans un premier temps suscité une vague d’indignation sur les réseaux sociaux, mais aussi dans les rangs de la société civile et de partis politiques qui se sont exprimés sur l’affaire, alors que l’enquête se poursuit.

    Le matin du 30 octobre, ils étaient déjà nombreux dans le cortège à accompagner la dépouille du commerçant lors de ses funérailles à Al Hoceima. Au soir du 30 octobre, c’est dans les villes, Casablanca, Rabat, Tanger, Tétouan, Larache, Meknès et à Al Hoceima où la mobilisation se poursuit, et où des manifestants se rassemblent pour scander des slogans contre l’ « hogra », l’abus de pouvoir et le déni de justice. « Martyre repose en paix, on poursuit la lutte ! », « Tuez-les ! Tuez-les ! Les fils du peuple prendront la relève » ou « Mohcine est mort broyé, le makhzen est le responsable » ont notamment résonné dans les rues du royaume.

    La veille, Abdelilah Benkirane avait, quant à lui, appelé tous les membres et militants du PJD ainsi que tous ses sympathisants à ne pas répondre, d’aucune manière que ce soit, à l’appel à manifestation et aux mouvements de contestation suite au tragique décès de Mouhcine Fikri. Les instructions du secrétaire général du PJD et chef du gouvernement ont été relayées par le site PJD.ma. Le PAM a pour sa part appelé ses militants « à s’engager dans toute forme de militantisme légitime contre l’injustice et pour la défense de la dignité des citoyens ». Al Adl Wal Ihssane, s’est aussi saisie de l’affaire en relayant sur ses médias les appels à manifester.

  • La classe ouvrière à MAGHREB STEEL souffre depuis longtemps des actes de répression, de méprise, d’injustice et de discrimination appliqués par la famille patronale SEKKAT. Durant les 4 dernières années la société a connu une instabilité financière qui a obligé l’état et les banques d’agir : ils ont retiré la gouvernance à la famille SEKKAT, nommé un nouveau DG AMMAR DRISSI en octobre 2014, et appliqué une protection douanière de l’acier plat pour rétablir l’équilibre de l’entreprise.

    A son arrivée, AMMAR a entamé sa politique d’austérité vers les employés qui a généré des protestations spontanées des employés, d’où la création d’un syndicat sous la bannière de l’Union Marocaine du Travail l’UMT en mars 2015, dans le but d’acquérir et de protéger leurs droits légitimes approuvés notamment par la constitution marocaine et à l’international.

    AMMAR ne s’est pas attardé, il a lancé une guerre acharnée contre le syndicat. Il a fermé toutes les issues du dialogue social et licencié abusivement 40 militants à la fois en fin juillet 2015, qui a obligé le syndicat à déclencher une première grève ouverte qui a duré 24 jours. Suite à une réunion de conciliation, initiée par les autorités locales, le syndicat a décroché la reprise du travail y compris les licenciés, la signature d’une charte sociale engageant la direction à respecter la liberté et les droits syndicaux et une promesse de négociation du cahier des revendications syndicales.

    Malheureusement, la reprise du travail était, pour AMMAR, une occasion de règlement de comptes avec les grévistes. En effet, une liste préétablie des abus est appliquée :

    * Non respect de la charte sociale récemment signée et du code du travail en vigueur.

    * Blocage des congés pour tous les militants.

    * Changements de poste abusifs en dégradant les militants.

    * Harcèlement des délégués du personnel dans leurs activités légitimes.

    * Harcèlement des militants par les cadres afin de quitter le syndicat.

    * Envoi de 60 sanctions écrites aux domiciles des militants sans raisons et sans respect des procédures du code du travail.

    * Absence aux réunions de conciliation initiées par les autorités locales pour régler ces problèmes.

    En décembre, il a commencé un processus de licenciement abusif des militants, dans la liste 7 employés dont 2 délégués et membres du bureau syndical en double casquette. Une deuxième grève ouverte est devenue vitale. Elle a été déclenché le 19-12-2015. AMMAR a continué ses actes de transgression de la loi par :

    * Le refus du versement des salaires de 450 militants pour le dernier mois travaillé.

    * Le recrutement d’intérimaires, ce qui est interdit par la loi dans la période de grève.

    A ce jour, 930 militants sont en grève à côté de l’usine. Ils organisent de temps en temps des sit-in devant les locaux des autorités. Ils attendent qu’un responsable crédible ouvre un dialogue sérieux avec eux, ils demandent :

    * La reprise de travail de tous les militants y compris les sept licenciés.

    * L’annulation de tous les abus précédents.

    * Le respect de la liberté et des droits syndicaux au sein de l’entreprise.

    * L’ouverture d’un dialogue et des négociations sérieuses conduisant à la réalisation des points formulés dans le cahier des revendications syndicales.

  • Des affrontements ont éclaté entre manifestants et policiers, dans la soirée de samedi, dans le nord du Maroc, à Al-Hoceïma, où des manifestations populaires secouent la ville depuis la mort tragique d’un vendeur de poisson fin octobre.

    Au moins vingt personnes ont été arrêtées par la police marocaine, vendredi 26 et samedi 27 mai, à Al-Hoceïma dans le nord du Maroc, lors d’une manifestation en soutien à Nasser Zefzafi, le leader de la contestation populaire dans la région, actuellement en fuite et recherché par la justice.

    Elles sont accusées notamment "d’atteinte à la sécurité intérieure", d’avoir "reçu des transferts d’argent et un appui logistique de l’étranger" pour "porter atteinte à l’intégrité du royaume", ou encore d’alimenter "l’humiliation et l’hostilité à l’égard des symboles du pays", a détaillé dans un communiqué le procureur d’Al-Hoceïma.

    Dans la région du Rif, réputée frondeuse, la province d’Al-Hoceima est le théâtre de manifestations récurrentes depuis la mort fin octobre 2016 d’un vendeur de poisson, broyé accidentellement dans une benne à ordures.

    Après une journée calme, marquant le premier jour du mois de jeûne de ramadan, des incidents ont éclaté, samedi soir tard, quand des groupes de jeunes, ont commencé à se rassembler aux cris de "Vive le Rif" et à converger vers le centre-ville.

    Les forces anti-émeutes sont intervenues presque immédiatement pour les disperser violemment à coups de matraques, a constaté l’AFP. "Pourquoi vous nous tapez ?", s’exclamait l’un de ces manifestants, tandis que la plupart reculaient sous les coups, se mettaient à couvert dans les ruelles, et que d’autres lançaient des pierres sur les policiers. Les incidents ont duré près d’une heure, et ont cessé vers minuit.

    Des heurts similaires ont été signalés dans la ville voisine d’Imzouren, où les forces de l’ordre sont là aussi intervenues pour disperser les rassemblements, selon des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux.

  • Le leader de la contestation populaire dans le nord du Maroc, Nasser Zefzafi, recherché par la justice, a été arrêté lundi après avoir défié l’Etat pendant plus de six mois.

    La police "a arrêté Zefzafi ce matin", a annoncé une source gouvernementale à l’AFP, sans autres précisions sur les circonstances ou le lieu de son arrestation.

    M. Zefzafi était recherché depuis vendredi soir par la justice pour avoir interrompu le prêche d’un imam à la mosquée Mohammed V, la principale de la ville d’Al-Hoceïma. Il est notamment accusé d’avoir "insulté le prédicateur" et "prononcé un discours provocateur".
    Ce chômeur de 39 ans était devenu ces derniers mois le visage du mouvement populaire, le "hirak" (la mouvance), qui secoue la région du Rif où la mort en octobre 2016 d’un vendeur de poisson, broyé accidentellement dans une benne à ordures, avait suscité l’indignation.
    Au fil des mois, la contestation, menée par un petit groupes d’activistes locaux derrière Zefzafi, a pris une tournure plus sociale et politique, pour exiger le développement du Rif, -marginalisé selon eux- dans un discours identitaire teinté de conservatisme et de références islamiques.

    Dans ses harangues enflammées diffusées sur Facebook, Zefzafi n’a eu de cesse de s’en prendre au "maghzen" (pouvoir), dénonçant la "dictature", "la corruption" ou encore la "répression" de "l’Etat policier".

    Il tenait ainsi d’innombrables "conférences de presse" en direct sur les réseaux sociaux, dans les rues de sa ville ou depuis le salon familial, sous les couleurs du drapeau rouge et blanc de l’éphémère république du Rif des années 1920 et le portrait de son fondateur Abdelkrim el-Khattabi, vainqueur du colonisateur espagnol.

    Très populaire -en particulier parmi les jeunes- dans sa ville natale d’al-Hoceïma, où il est parvenu à mobiliser des foules de milliers de manifestants, il était aussi l’objet de critiques pour ses surenchères, ses propos parfois très violents et la manière dont il a écarté plusieurs des partisans du mouvement.

    En réponse à la contestation, l’Etat -à grand renfort de visites ministérielles et annonces officielles-, avait relancé ces dernières semaines tout un catalogue de projets de développement pour la région, érigée en "priorité stratégique", tout en disant vouloir "favoriser la culture du dialogue".

    Vendredi, Zefzafi avait interrompu le prêche de l’imam à la mosquée Mohammed V. "Est-ce que les mosquées sont faites pour Dieu ou le maghzen ?" s’était-il écrié, selon une vidéo de l’incident, s’en prenant à "ceux qui veulent faire capituler le Rif" et aux "étrangers qui viennent violer nos femmes".

    Selon le mandat d’arrêt le visant, il est accusé d’avoir "insulté le prédicateur", "prononcé un discours provocateur" et "semé le trouble". Il risque entre six mois et trois ans de prison.

  • Des affrontements ont opposé vendredi après-midi manifestants et policiers dans une localité de la province d’Al-Hoceïma, dans le nord du Maroc, théâtre d’une vive contestation populaire depuis une semaine, a-t-on appris de sources concordantes.

    Ces violences ont éclaté en début d’après-midi à l’issue de la prière à Imzouren, une petite ville à une quinzaine de kilomètres au sud-est de la ville d’Al-Hoceïma, a indiqué à l’AFP un activiste local.

    Plusieurs centaines de jeunes s’en prenaient à coups de pierres aux forces anti-émeutes, qui de leur côté ont fait usage d’un canon à eau, lançaient des pierres et chargeaient à intervalles réguliers, protégées derrière leur bouclier, pour disperser les émeutiers et démanteler les quelques barricades de fortune, a indiqué à l’AFP un journaliste marocain présent sur place.

  • Au Maroc, cela fait maintenant deux semaines que des manifestations ont lieu tous les jours dans l’une des plus importantes villes de la région du Rif où l’on n’a pas oublié la mort il y a 6 mois d’un vendeur de poisson, broyé dans une benne à ordures. Le mouvement prend de l’ampleur, ce qui embarrasse le gouvernement et le roi Mohammed VI.

    Vive la révolte du Rif ! Vive la révolte du peuple marocain !

  • Des affrontements entre forces de l’ordre et manifestants ont éclaté dans la nuit de vendredi à samedi à Imzouren, une localité de la province d’Al-Hoceïma, dans le nord du Maroc, a constaté l’AFP.

    Ces affrontements ont commencé vers 00H00 (locales et GMT) dans un quartier reculé de la ville, au pied d’une montagne, après que les forces de l’ordre ont quadrillé le centre de la localité et empêché les contestataires de se rassembler, ont affirmé des activistes locaux.

    Dans l’obscurité, des dizaines de jeunes au visage cagoulé ont lancé des pierres aux forces anti-émeutes, qui ont notamment tiré des grenades lacrymogènes, a constaté l’AFP.

    Ces violences, dont on ignore le bilan, ont cessé vers 02H00 (locales et GMT), alors qu’une cinquantaine de véhicules de police étaient déployés dans toute ville.

  • Des groupes de jeunes se sont rassemblés par surprise dans le quartier Sidi Abed en fin d’après-midi pour exiger « la libération » des leaders emprisonnés de la contestation qui secoue depuis sept mois cette région du Rif. Selon l’AFP qui rapporte l’information, ils ont été repoussés sans ménagement par les policiers, et plusieurs d’entre eux ont alors lancé des pierres sur les forces de l’ordre. Faisant usage de quelques grenades lacrymogènes, la police a procédé à plusieurs interpellations et chargé pour disperser les protestataires. Les affrontements qui ont fait deux blessés ont cessé vers 18H30. « Il s’agit des premières violences depuis dix jours » à Al-Hoceima, épicentre du « hirak » (la mouvance), mouvement populaire qui revendique depuis des mois le développement du Rif, qu’il juge « marginalisée ».

    Après la rupture du jeûne, des centaines de personnes se sont de nouveau regroupées dans Sidi Abed, à l’endroit même des affrontements. Le rassemblement s’est déroulé jusqu’à minuit et cette fois sans aucune violence, alors que les forces de l’ordre avaient pris position à environ 300 mètres en contrebas. Il y avait de nombreuses femmes et enfants parmi la foule qui scandait ses habituels slogans : « nous sommes tous Zefzafi », « liberté pour les prisonniers », ou « dignité pour le Rif ». La situation s’était tendue ces trois dernières nuits à Al-Hoceïma, où les policiers prennent position au cœur des quartiers pour prévenir tout rassemblement. Des média marocain y voient « une stratégie de l’étouffement » pour « imposer le silence ». Des heurts avaient eu lieu les 26 et 27 mai, dans les jours précédents l’arrestation de Zefzafi, ainsi que vendredi dernier à Imzouren. La contestation a commencé fin octobre 2016 au lendemain de la mort d’un vendeur de poissons broyé dans une benne à ordure.

  • Plusieurs milliers de personnes, entre 12.000 et 15.000 selon les observateurs, 50.000 selon les organisateurs, ont défilé aujourd’hui à Rabat en soutien au mouvement de protestation dans le Rif.

    Les manifestants étaient venus à l’appel de plusieurs associations et de mouvements tels qu’Al Adl Wal Ihssane dont de nombreux sympathisants, notamment des femmes avec des poussettes, ont défilé dans le centre-ville avant de rejoindre l’Avenue Mohammed V. On a pu également apercevoir parmi les manifestants les parents de Nasser Zefzafi, l’un des leaders du mouvement Hirak incarcéré à Casablanca.

    Contrairement aux manifestations à Al Hoceima, les forces de l’ordre étaient très discrètes, voir absentes, sauf celles stationnées en face du parlement, sans doute pour éviter les débordements.

    A noter que plusieurs dizaines de contre-manifestants, drapeaux et portraits du roi Mohammed VI à la main, ont tenté de donner de la voix en criant : « Nous n’avons qu’un seul roi : Mohammed VI ! ».

  • Tensions au Maroc : "On s’arrêtera lorsqu’ils répondront à nos revendications" disent les manifestants ! Le régime est menacé !

  • Depuis trois semaines, des Marocains, outrés par la présence en nombre des forces de police, soutiennent le « hirak (mouvance populaire) » à l’origine de la protestation. Ils crient leur indignation malgré la peur d’être arrêtés par la police.

    Cette tension, palpable, s’est amplifiée depuis l’arrestation, fin mai, du leader du mouvement « hirak », Nasser Zefzafi, 39 ans, et de près d’une centaine de militants (dont Nabil Ahamjik, considéré comme le numéro deux, et Silya Ziani, autre figure montante du mouvement).

    « Malgré les efforts fournis par l’État pour répondre positivement aux différentes demandes des habitants, l’obstination de certains de continuer à manifester quotidiennement pose question » a réagi le ministre marocain de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, assurant que l’État doit « faire respecter la loi ».

    Le quartier habituel de Sidi Abed, épicentre de la contestation d’Al-Hoceïma, a été verrouillé par les forces de l’ordre en tenue et en civil. La fronde a repris dans un autre quartier d’Al-Hoceïma, ainsi qu’à Imzouren, autre bourgade en colère, à une vingtaine de kilomètres.

  • La contestation sociale se poursuit dans la région d’Al-Hoceima, dans le nord du Maroc. Le Hirak, nom donné au mouvement de contestation dans le Rif, porte des revendications avant tout économiques et sociales.

    Loin d’avoir calmé les esprits, les arrestations d’une centaine de personnes depuis le 26 mai – dont une majorité de jeunes – ont durci le mouvement, faisant descendre les femmes dans les rues pour demander la libération de leurs maris ou de leurs enfants.
    Dimanche 11 juin, une manifestation a réuni plusieurs dizaines de milliers de personnes dans la capitale, Rabat, à l’appel de partis de gauche, de militants du 20 février (nom donné au « printemps marocain » de 2011) et du mouvement Justice et bienfaisance (islamiste). Une mobilisation d’une ampleur inédite depuis le déclenchement des révolutions arabes il y a six ans.

  • Des affrontements ayant opposé hier après-midi à Al-Hoceïma, au nord du Maroc, forces de l’ordre et manifestants ont fait des dizaines de blessés des deux côtés.

  • "La marche du million" à Al-Hoceïma dans le Rif au Maroc a été émaillée de heurts, jeudi. Les forces de l’ordre ont tenté d’empêcher tout rassemblement, en vain. Les manifestants ont investi la ville dans un climat de répression et de violence.

    La situation s’est de nouveau tendue jeudi 20 juillet à Al-Hoceïma, dans le nord du Maroc. La "marche du million", manifestation prévue de longue date pour protester contre la marginalisation économique de la région du Rif a été le théâtre d’affrontements entre police et manifestants. Ces derniers, déterminés à se faire entendre malgré l’interdiction de manifester décrétée lundi, réclament la libération de leurs leaders emprisonnés depuis mai.

  • Au Maroc, il n’y a ni transition démocratique, ni dialogue sociale : il n’a que la guerre sociale contre les classes populaires. Le « nouveau règne » n’a pas débouché sur un « nouvel concept de l’autorité », ni sur l’ouverture d’un espace démocratique autonome du pouvoir, ni sur l’amélioration même partielle des conditions de vie de la grande majorité. En réalité, la répression n’a jamais cessé. Ce qui a changé, c’est les formes qu’elle prend et son intensité.

    Après la longue nuit des années de plomb, le pouvoir a cherché à institutionnaliser les oppositions, à intégrer la « société dite civile », à récupérer et à détourner les revendications, à épuiser les mobilisations en les laissant isolées, en opérant parfois des concessions formelles. Il a réussi à intégrer, acheter, corrompre les « oppositions », à gagner du temps en jouant sur le renouvellement de « la façade démocratique » et par l’instauration d’un pseudo « dialogue social ». C’est ainsi qu’il a pu concéder une marge à la contestation, opérer une répression sélective, tout en s’assurant que ne se construise pas une force enracinée, sociale et politique, capable d’articuler les luttes autour des perspectives communes. Ce qui a changé depuis, et on trouve les signes de ce changement bien avant l’éclosion du M20F, est la gestation d’un mouvement populaire qui lutte sans les partis de la « façade démocratique », les directions syndicales corrompues et sans accorder la moindre confiance aux relais du pouvoir. Et qui lutte d’une manière souvent déterminée. On se rappelle les mobilisations populaires de Bouarfa, les dynamiques révélées par les coordinations contre la vie chère, la révolte populaire de Sidi Ifni pour ne prendre que ces exemples. Cette nouvelle vague de la lutte des classes a connu depuis une accélération sous l’impact combiné de deux facteurs :

  • La bourgeoisie prédatrice dont le bras armé est le palais ne peut tolérer des mobilisations populaires contre les politiques de paupérisation. Toute sa politique vise à élargir l’austérité et les conditions de la surexploitation. L’augmentation des prix de gazoil er celui des denrées alimentaires, la remise en cause de la gratuité de l’enseignement public, les lignes directrices de la Loi de finance, leur volonté de casser le droit de grève, le gel des salaires ne sont que les aspects les plus connus. Elle ne peut accepter l’extension géographique des mobilisations sociales qui mettent en mouvement « les dépossédés », elle ne peut accepter que les campagnes que le pouvoir pensait contrôler se réveille, ni l’extension des terrains de luttes qui ne sont que le revers d’une violence sociale généralisée. Car s’il y a une « nouveauté » de la situation, c’est que tout devient un terrain de confrontation : l’insalubrité des logements et la spéculation immobilière, le délabrement des hôpitaux publics, l’absence d’emploi, l’augmentation des prix et des factures d’eau et d’électricité, la marginalisation de régions entières qui n’ont droit à rien, la baisse du pouvoir d’achat, les retraites volées et non payées , l’arbitraire généralisé., un enseignement qui exclut les pauvres, la faiblesse des salaires, les transports publics, les expropriations de la terre et on peut allonger la liste.

  • Le pouvoir ne peut accepter que les habitants des quartiers populaires qui constituent le cœur du prolétariat informel revendique, il ne peut accepter que Chlihat et Beni Bouayach entrent de plein pied dans le Maroc de la contestation. Car satisfaire les revendications, répondre à l’urgence sociale est antagonique avec la logique prédatrice et la dictature du (sur)profit du capitalisme dépendant. Mais ce qu’il ne peut accepter, et ce qui affole ce pouvoir, est que des forces nouvelles, parfois, souvent sans tradition de lutte résiste avec détermination malgré la répression. Et dont les revendications ne sont pas solubles dans un tour de passe-passe constitutionnel ou une quelconque alchimie électorale. La répression c’est d’abord cela : une violence politique organique d’une classe dominante dont les intérêts matériels sont liés à un ordre social toujours plus inégalitaire et à la violence sociale et prédatrice de l’accumulation capitaliste. La répression est un élément structurel du pouvoir pour maintenir et reproduire le despotisme social et économique. D’autant plus dure quand les formes de luttes mises en avant sortent des schémas classiques de sit-in ou manifestations et prennent la forme d’une occupation des lieux, des voies ferrées, des routes quand on bloque le fonctionnement normal de l’économie. Nos camarades chômeurs de Khouribga et D’Asfi en savent quelque chose.

  • La monarchie peut de moins en moins masquer sa responsabilité centrale dans la dilapidation de richesses publiques, dans la corruption institutionnalisée, dans la mainmise sur les ressources par une minorité. Le pouvoir absolu ne se partage pas. Mais un pouvoir absolu qui ne peut s’appuyer sur des relais politiques et sociaux crédibles dans la société (relais qui par le passé ont pu jusqu’à un certain point canaliser le mécontentement), tend à créer les conditions d’un vide politique et les possibilités d’un choc frontal avec les majorités populaires. Nous ne sommes plus dans la période du nouveau règne, où les illusions d’un changement progressif, d’une transition démocratique en douceur avait un appui relatif dans la société.

    Le Roi des pauvres est devenu le Roi de l’impunité, des richesses colossales. Le Roi démocrate est devenu Le Roi de la matraque, de la torture et de l’impunité des militaires. Et rien ne vient enrayer dans la conscience populaire que ce système politique ne sert que les puissants et les corrompus. Cette perte de légitimité a été accélérée par le M20F qui a fait la démonstration que l’on pouvait construire un mouvement de masse démocratique dans la lutte et par la lutte et que la démocratie ne viendra pas d’en haut et se heurte à la nature despotique de l’ensemble du système politique en place. La répression est aussi cela : une réponse à la crise de légitimité de la façade démocratique vidée de toute substance et réduite à une pièce de théâtre avec des acteurs de seconde zone tout juste capables de jouer les bouffons de sa majesté, une réponse à la maturation d’une critique de la rue, de Tanger à Tata où le rapport d’obéissance au Commandeur des croyants a fait place à l’exigence de la liberté et dignité et au refus radical d’être cantonnée au statut de sujet.

  • En réalité le pouvoir vise à court terme trois objectifs :

     En imposant des arrestations de masses et de lourdes condamnations, il vise à la fois à décourager les résistances en montrant que le prix à payer est très lourd mais aussi à reconfigurer les objectifs de lutte en imposant une lutte de longue durée pour la libération des détenus en espérant que cette lutte ne regroupe que les éléments les plus déterminés et ne prennent pas un caractère de masse.

     Eviter les risques d’explosions populaires même localisées qui peuvent avoir un effet de contagion non maitrisé surtout dans les régions qui ont été marquées par une longue marginalisation ou qui ont fait preuve par le passé d’une grande combativité (le Rif par exemple)

     Affaiblir les équipes militantes, démanteler les mouvements sociaux combatifs, décourager la participation populaire. Il s’agit en réalité à la fois d’affaiblir les « cadres organisés mais aussi de faire face aux luttes spontanées ou semi spontanées et de tuer dans l’œuf la combativité émergente et les possibilités de jonctions entre les courants militants radicaux et les résistances populaires.

  • Maroc : des détenus rifains du Hirak en grève de la faim depuis plusieurs jours…

    Lire ici

  • Essayant d’éviter la contagion de l’Algérie et du Soudan, et même des Gilets jaunes, le roi du Maroc gracie une centaine de détenus des mouvements populaires du Rif et de Jerada afin de diminuer la tension sociale et politique dans le pays...

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