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Détruire le pouvoir du capital ou détruire la classe ouvrière, il n’y a pas d’autre choix

Tuesday 23 February 2016, by Robert Paris

Détruire le pouvoir du capital ou détruire la classe ouvrière, il n’y a pas d’autre choix

On se souvient, il n’y a pas si longtemps, que tout le discours de la gauche et des syndicats consistait justement à nous dire qu’il y avait le choix et, qu’en votant bien, on pouvait éviter cette alternative présentée comme dangereuse et couteuse. C’est Hollande qui a été présenté par tous les leaders réformistes comme le sauveur face à Sarkozy et notamment comme un moyen d’éviter une lutte de classes radicale. Bien entendu, le « socialiste » Hollande ne prétendait nullement faire le socialisme ni même s’attaquer au capitalisme, mais seulement avoir des solutions pour faire face à sa crise. Il existe encore une « gauche de la gauche » qui tient cet ancien discours pendant que Hollande-Valls-Macron-El Khomri, eux, tiennent le même discours que tenait… Sarkozy ou le MEDEF : toute la faute reviendrait au coût de travail et le patronat ne serait pour rien dans la hausse du chômage… Il suffirait d’aider à rentabiliser les entreprises en diminuant le coût social du travail et du chômage alors que leurs adversaires de la « vraie gauche » et des syndicats affirment qu’il suffirait de relancer l’économie en distribuant plus de moyens aux salariés. C’est le capitalisme de la demande contre le capitalisme de l’offre… La gauche de la gauche et les syndicats refusent d’admettre qu’ils ont été trompés sur toute la ligne et qu’ils n’ont cessé de nous tromper nous aussi en prétendant que la gauche valait plus cher que la droite ou qu’il y avait de bonnes réformes possibles pour le capitalisme actuel. Et ils continuent même de diffuser le même mensonge avec seulement d’autres leaders…

Et, bien entendu, personne dans tout ce beau monde politique et syndical ne propose de… sortir du capitalisme !

Comment s’en étonner ? Le capitalisme n’est-il pas cet horizon indépassable comme l’a, paraît-il, bien montré la « chute du communisme » des pays de l’Est ?

Certes, la « chute du mur de Berlin » a été suivie peu après par la chute du mur de Wall Street de 2007 et le retour de la menace d’effondrement montre bien que ce n’est pas spécialement en France que les classes dirigeantes ont été incapables de réformer quoique ce soit. Il n’empêche qu’on s’est débrouillé pour que les peuples ne retiennent de la fin de l’URSS et des pays de l’Est qu’une victoire du capitalisme et une prétendue défaite du socialisme. Oublié le fait que le stalinisme a été un allié des pays capitalistes et notamment s’est chargé lui-même de débarrasser la planète des militants révolutionnaires et de casser des révolutions aussi vivantes que la révolution chinoise de 1925 et la révolution espagnole de 1936 ainsi que les perspectives de révolution allemande pour finir par s’allier avec Hitler puis avec l’impérialisme anglo-américain. Tout est oublié et on ne retient que la défaite du socialisme !

Cela peut suffire à engluer les mémoires et les consciences mais cela ne suffit pas à résoudre les problèmes du capitalisme !

Ce dernier fait face à la situation la plus étonnante de son histoire qui peut se résumer ainsi : c’est quand on atteint son apogée qu’on est le plus prêt de sa fin… Le capitalisme a atteint son plus haut niveau de capitalisation et il n’est pas capable d’accumuler davantage de capital de manière rentable. Ce n’est pas une maladie, soignable ou pas. Ce n’est pas un accident. Ce n’est pas une erreur ni une faute de politique. Ce n’est pas un amoralisme de la finance ni une trop grande cupidité de la classe capitaliste. C’est tout simplement la cloche de la fin. Les courbes du capital, pas plus que les arbres, ne peuvent monter au ciel…

Cela ne signifie pas que l’humanité n’ait plus d’avenir. L’homme a passé l’essentiel de sa vie sociale en se passant de la domination du grand capital et cet épisode, pour dynamique qu’il ait été, n’est qu’un épisode parmi tant d’autres…

Certes, les hommes politiques, les classes dirigeantes et les chefs syndicaux sont incapables d’imaginer une telle fin du système d’exploitation dirigé par la classe des possesseurs de capitaux. Cette fin leur déplait foncièrement car elle leur ôtera leur rôle dirigeant. Mais ce n’est pas parce que ces gens-là monopolisent la parole publique qu’ils peuvent changer la réalité des choses. Même si tous les média nous disaient que la Terre était plate, ils pourraient en convaincre l’opinion mais pas aplatir la Terre !!! Même si tous nous affirment que le capitalisme ne peut pas mourir, ce n’est pas pour autant que cela est vrai. Même s’ils affirment qu’on peut continuer à fonctionner en se fondant sur des aides massives des banques centrales, en détruisant les fonds publics et les services publics pour aider les capitaux privés, cela ne veut pas dire que cela peut durer bien longtemps. Même s’ils prétendent être capables de réformer le capitalisme, ils n’ont démontré que la capacité de faire retourner en arrière le monde du travail.

Les projets actuels de Hollande-Valls et autres sous-fiffres comme El Khomri ou Macron ne sont que des illustrations de cela, de même que les projets des Sarkzoy-Fillon, ou Le Pen ou encore du MEDEF.

La gauche syndicale (y compris l’extrême gauche officielle) et la gauche de la gauche les critiquent mais ils contribuent aux mêmes mensonges pour faire durer l’idée que l’on peut sauver le monde du travail sans se débarrasser de la dictature du capital. C’est complètement faux !

Et tout d’abord parce que leur prétendue démocratie bourgeoise est en train de revenir sur tout ce qui lui donnait une allure démocratique, que ce soit sous prétexte de lutte contre le terrorisme, sous prétexte de guerre intérieure et extérieure (pour reprendre les termes de Hollande-Valls), sous prétexte d’encadrer des migrations massives, ou sous prétexte de lutte contre des prétendues « violences ouvrières » (celles des salariés d’Air France ou de Goodyear par exemple).

Les Etats de la planète, y compris ceux qui se cachaient sous des apparences démocratiques, deviennent de plus en plus violents, de plus en plus policiers et dictatoriaux.

La raison ? C’est l’effondrement du capitalisme initié en 2007 qui le nécessite. C’est même pour réaliser cette transformation que les classes dirigeantes du monde ont choisi de retarder l’effondrement de 2007. Et elles savent parfaitement qu’inoculer des milliers de milliards de fonds publics sur les marchés quand l’effondrement est produit par un excès de capitaux par rapport aux investissements rentables, ce n’est pas résoudre la crise mais lui donner de l’ampleur. Par contre, ce choix fait en 2008 est le moyen de se donner du temps pour préparer les peuples à la dictature, à la guerre, aux terrorismes, aux fascismes.

Les classes dirigeantes savent parfaitement, et les printemps arabes l’ont montré, que ce qui peut sortir de cet effondrement du système, ce sont des révolutions sociales et qu’elles ne se contenteront pas d’abattre quelques dictateurs et s’attaqueront inévitablement au point central de la dictature sur le monde : celle des possesseurs de capitaux sur toute l’économie. Et c’est pour cela qu’elles ont lancé des guerres préventives pour détourner les révolutions sociales, pour les encadrer, pour les écraser, pour les salir.

Bien sûr, pour le moment, ce sont encore ces classes dirigeantes qui mènent la danse. Mais qu’en sera-t-il au prochain effondrement économique et social ? Qu’en sera-t-il quand il sera devenu évident pour les peuples qu’il n’y a plus d’emplois, de stabilité sociale, de bien-être à attendre de la société capitaliste ? Quand on aura vu clairement que le monde du travail est en train de revenir à l’ancien esclavage et que les Etats remettent en place des guerres de bandes armées sur toute la planète comme sous le féodalisme ?

Quel sera alors le poids politique et social des réformistes de tous poils ? Leur pacifisme face au capitalisme, leur volonté de négocier à tout prix, leur prétention d’éviter la lutte des classes ou de la ramener à des journées d’action inoffensives, tout cela pourra-t-il se conserver quand les raisons d’y croire seront tombées ?

On verra alors que ces « gauches », que ces appareils « syndicaux » ne sont que des protections supplémentaires des classes dirigeantes et plus vite on en prendra conscience mieux cela vaudra car on ne se bat bien les yeux bandés et ceux qui nous cachent la réalité en faisant mine de nous aider sont nos pire ennemis.

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