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Edito - Capitalisme : destination Mars ?!!!

jeudi 10 mars 2016, par Robert Paris

Mars et autres fictions : quand la classe capitaliste s’échine à nous démontrer qu’elle est toujours l’aile marchante de la société humaine}

La bourgeoisie capitaliste veut-elle vraiment envoyer l’homme vivre sur Mars, cette planète inhospitalière au possible ?!!! Il semble bien en tout cas qu’elle soit prête à lancer une communication médiatique d’enfer sur ce thème de science fiction et veuille faire croire à une nouvelle destination touristique d’enfer. Et comme image de l’enfer, Mars est tout à fait adéquat !

Est-ce que Mars sera également efficace pour nous prouver que le capitalisme est toujours prêt à révolutionner le monde, rien n’est moins sûr ! Rappelons que nos technologies sont encore tout à fait incapables de rendre Mars habitable ni d’y recevoir un grand nombre d’êtres humains, vues les conditions extrêmes qui y règnent sur tous les plans. D’ailleurs, même nos connaissances de cette planète sont encore très rudimentaires et lacunaires, au point qu’on en est encore à débattre sur l’existence de traces d’eau (ou pas)… Quant à amener un homme poser le pied sur le sol martien, c’est encore une hypothèse… lunaire ! Sans parler d’une colonisation durable comme on entend les média nous parler à l’étourdi… C’est encore parfaitement du domaine de la littérature de science fiction.

Il s’agit bel et bien d’une propagande visant à nous persuader que la dynamique du capitalisme est toujours à l’œuvre et toujours capable de bouleverser le monde, que le capitalisme serait toujours jeune.

Mars n’est pas la seule à être mise à contribution pour effectuer cette démonstration. On exhibe aussi un vaisseau spatial capable de faire des allées-retours, une station spatiale habitée, des observatoires spatiaux, une médecine pour passagers spatiaux…

Et l’espace n’est la seule frontière nouvelle que le capitalisme entend franchir. Le vivant lui-même est devenu une source pour cette démonstration, la biologie pilotée par les labos pharmaceutiques et les centres de procréation assistée prétendent nous démontrer que « Le meilleur des mondes » de Wells est devenu réalité. La génétique serait le nouveau moyen de contrôler le vivant et de permettre à l’homme de devenir le maître du vivant. Là encore, la réalité est très loin de ces fictions, d’autant que l’idéologie du « tout génétique » est déjà une fiction qui ne décrit pas correctement le fonctionnement du vivant. La maîtrise des maladies n’est pas seulement une question de génétique et de trusts pharmaceutiques mais aussi une question de fonctionnement social. La misère, le sous-développement et les inégalités sont des sources de maladies bien plus efficaces que la génétique. La recherche du profit à outrance pratiqué par les trusts pharmaceutiques les rend incapables de s’occuper efficacement de la santé publique.

Dans le domaine de l’énergie, on assiste aux mêmes scénarios : on nous chante l’énergie propre, sans risque, sans danger pour l’avenir, bon marché et sans effet de serre, celle des nouvelles centrales nucléaires, les générateurs dits EPR. Là encore, c’est un bobard futuriste. Si l’EPR a démontré pour l’instant son efficacité, c’est pour couler financièrement le trust AREVA et bientôt pour couler le trust EDF ! Quant à la sécurité d’EPR, elle est déjà mise en cause avant sa mise en fonction… Les centrales nucléaires précédentes sont déjà mortes que la génération suivante n’est pas capable de les remplacer et on est contraints de les mettre en vie prolongée en faisant prendre des risques supplémentaires aux populations. Le nucléaire type EPR prétend correspondre aux normes définies par la COP21 et continue d’affirmer être l’énergie de l’avenir mais cette affirmation est tout aussi martienne que les autres…

On nous présente le capitalisme moderne comme un système au service de l’homme, respectueux de l’environnement, du vivant, des populations, de l’avenir, tel est le projet du nouveau capitalisme mode COP21 mais il y a loin de la coupe aux lèvres et des déclarations pompeuses à la réalité. Il ne suffit pas de ne pas produire de CO² pour ne pas nuire gravement à l’environnement et à l’homme. Tchernobyl et Fukushima l’ont démontré pleinement. L’industrie chimique et pharmaceutique complètent tous les jours la démonstration. Les automobiles diesel la font sans cesse, aux dépens de la vie et de l’homme et ce n’est pas le CO² qui fait du mal en l’occurrence !

Certes, on voudrait dans tout cela nous convaincre que le capitalisme va avoir un « développement durable » mais, là aussi, la réalité nous démontre tous les jours le contraire… Loin de faire un bond en avant, l’activité économique est bloquée par le système social dominant et non dynamisée par lui.

Si la technologie moderne peut être convoquée pour créer de nouvelles modes parfois très performantes comme dans le domaine de l’informatique, de la robotique, des communications, avec parfois des gadgets comme les objets connectés et parfois des avancées comme internet et le développement des communications téléphoniques, cela ne signifie pas que ces innovations aient à elles seules la capacité de donner un nouveau dynamisme au capitalisme, de lui permettre de lancer une nouvelle étape de son histoire.

Si l’informatique n’a pas joué, sur le plan économique, le rôle de la machine à filer, du émtier à tisser, de la machine à vapeur, de la locomotive, de l’automobile ni le nucléaire n’a joué le même rôle que le charbon et le pétrole. La cause n’est est pas technique mais économique et sociale. Ce ne sont pas les découvertes techniques qui sont insuffisantes mais c’est le capitalisme qui atteint ses limites de capitalisation, d’accumulation et d’investissement.

On nous présente aussi les progrès de la robotique comme une nouvelle révolution industrielle et on nous annonce que cela risque de détruire les emplois. Mais c’est faux : si les emplois sont détruits ce n’est pas à cause des robots car ceux-ci nécessitent non seulement d’être produits mais aussi une maintenance importante. La technique n’est pas l’élément déterminant du fonctionnement capitaliste. Le moteur du système n’est pas la technologie mais l’investissement e capital. Si l’emploi salarié chute dans le monde entier, y compris en Chine le fameux « atelier du monde », ce n’est pas à cause des robots mais à cause de la chute des investissements. Et cette chute n’entraîne pas seulement un chômage de masse qui frappe la classe laborieuse mais aussi a pour conséquence la chute des plus-values capitalistes qui sont pourtant la base même de l’enrichissement et de l’acccroissemnt d’échelle du système. L’effondrement des plus-values extraites du travail humain, tirée de l’exploitation capitaliste, c’est le commencement de la fin du capitalisme lui-même !

Loin d’en être à une phase de lancement d’une nouvelle étape de ses révolutions, le capitalisme est en phase d’effondrement. Ce système autrefois fondé sur le dynamisme des investissements productifs privés serait aujourd’hui complètement détruit sans l’intervention financière massive et permanente des Etats et des banques centrales. Et encore cette intervention, sans laquelle aucun trust et aucune banque ne serait encore en fonction, n’a-t-elle pas permis le moindre redressement économique, du moindre redémarrage des investissements privés.

Car l’effondrement économique de 2007-2008 n’était pas une crise classique, une récession, qui allait être suivie d’une reprise. Il ne suffisait plus, comme dans les dizaines de crises capitalistes précédentes, de laisser chuter les entreprises les plus faibles et les moins dynamiques afin de permettre à la croissance de reprendre ensuite. Si l’on avait laissé chuter les entreprises menacées, c’est l’ensemble du système qui aurait définitivement chuté. D’où l’intervention massive des fonds publics, non pour aider à la reprise mais seulement pour camoufler et retarder la chute. Elle n’en viendra pas moins, même si c’est un peu plus tard.

En attendant, il s’agit de camoufler l’essentiel : les interventions financières, des états et des banques centrales, agissent à contre-système, contre le sens de l’action spontanée des capitaux, pour empêcher la crise de se produire et cela pas seulement en Chine mais partout dans le monde. Et l’essentiel, c’est d’abord la cause de tout cela : le fait que le capital privé n’est plus le moteur de l’économie et que ce sont les capitaux publics qui y pallient.

Le système mondial est très loin d’être dans une phase de décollage. Le chômage de masse, la chute mondiale des investissements, la chute des matières premières, la chute de la production, l’échec des pays soi-disant émergents, l’échec de toute reprise au Japon, la chute de la Chine, l’effondrement social et économique aux USA, tous ces signes montrent que le capitalisme n’a fait que retarder un peu une chute inéluctable.

Dans ces conditions, pour éviter les conséquences sociales et politiques de cet effondrement global, les classes dirigeantes préparent la guerre mondiale et cela pas seulement en Orient, pas seulement en Afrique, mais aussi en Asie, mais aussi en Russie, mais aussi en Europe, mais aussi en Amérique, en somme partout… La zone du chaos sanglant s’étend sans cesse : Afghanistan, Irak, Pakistan, Libye, Syrie, Gaza, Cameroun, Nigeria, Yémen, Ukraine et demain Corée du Nord, Chine, Russie ?

La domination du grand capital sur le monde, si on ne la remet pas en question, aura plus vite fait de faire ressembler la Terre à l’enfer de la planète Mars, que ce soit par la guerre thermonucléaire ou sans l’arme atomique, que d’envoyer les hommes coloniser celle-ci par des voyages interplanétaires !

Messages

  • Dans la foulée de la conférence d’Elon Musk, patron de la société SpaceX, fin septembre, Barack Obama s’est à son tour exprimé sur la conquête de Mars. Dans une tribune publiée ce mardi sur le site de CNN, le président américain a confirmé sa volonté de s’appuyer sur une étroite collaboration avec le secteur privé pour faire « le pas de géant » vers la planète rouge. « Nous avons fixé un objectif clair pour le prochain chapitre de l’histoire de l’Amérique dans l’espace : envoyer des humains sur Mars dans la décennie 2030 et les faire revenir sur Terre en sécurité », a-t-il notamment affirmé. Toutefois, l’ambition ultime reste, selon lui, « d’un jour pouvoir rester sur cette planète pour une longue durée ».

  • Un séjour sur Mars peut être fatal à un cerveau humain mais le cerveau des classes dirigeantes n’est pas atteint quand elles font semblant d’aller dans cette perspective : elles ont un problème terrien à régler…

  • La Nasa prétend vouloir envoyer des hommes sur Mars d’ici 25 ans…

    Pourtant, aucun problème pour l’homme dans cet environnement n’est réglé : Lire ici

  • À l’occasion du 50e anniversaire du premier pas sur la Lune, Donald Trump a profité vendredi 19 juillet d’une rencontre avec les astronautes d’Apollo 11 pour faire une nouvelle fois la leçon au patron de la Nasa sur les projets de l’agence spatiale.

    “Pour aller sur Mars, il paraît qu’il faut d’abord atterrir sur la Lune”, a ainsi lancé avec contrariété le président américain dans le Bureau ovale, assis et entouré de Buzz Aldrin et de Michael Collins, les deux astronautes de la mission Apollo 11 encore en vie - Neil Armstrong est mort en 2012.

    “On ne peut vraiment pas aller directement sur Mars, sans passer par la Lune ?”, a-t-il demandé, inquisiteur, à l’administrateur de la Nasa (le patron), Jim Bridenstine, qui se tenait debout non loin. “La Lune est le banc d’essai”, lui a alors répondu Jim Bridenstine, expliquant que l’expérience lunaire permettrait de mieux concevoir les véhicules et équipements nécessaires pour une future mission martienne (plusieurs années contre une dizaine de jours pour la Lune).

    Mais Donald Trump ne l’a pas entendu de cette oreille. Déjà au début du mois, il avait tweeté : “Avec tout l’argent que l’on dépense, la Nasa ne devrait PAS parler d’aller sur la Lune - nous l’avons fait il y a 50 ans. Ils devraient se concentrer sur les choses plus grandes que nous faisons, y compris Mars”. La Nasa avait alors justifié que le plan était la Lune en 2024, avant Mars la décennie suivante.

    Peu convaincu par l’explication du responsable de l’agence spatiale américaine, Donald Trump s’est ensuite tourné vers Buzz Aldrin, puis Michael Collins, les deux astronautes vivants de la première mission sur la Lune : “Qu’en pensez-vous ?”, leur a-t-il demandé. “Pour moi, c’est Mars directement”, a répondu Michael Collins, sans hésiter.

    “Pour moi aussi, c’est plutôt Mars directement”, a repris le président des États-Unis, visiblement enthousiaste de la réponse de l’ancien astronaute. “Après tout, qui en sait plus que ces deux-là ?”, a-t-il ajouté, déclenchant un rire collectif.

    Jim Bridenstine n’a pas eu d’autre choix que de reprendre patiemment ses explications. “Le problème d’une mission directe vers Mars est qu’il y aura beaucoup de problèmes qu’on n’aura pas résolus...”

    En face de lui, Jim Bridenstine a préféré céder. “Oui monsieur”, entendra-t-on de sa part pour clore une conversation lunaire...

    Pour tout scientifique sérieux, Mars n’est pas pour demain !

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