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Luttes de classes au Zimbabwe

lundi 26 septembre 2016, par Robert Paris

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  • Au Zimbabwe, le général, chef d’état-major des armées a mis aux arrêts le président, sa femme et les personnages les plus influents. Certains espèrent que ce sera la fin de la dictature mais bien des exemples passés nous montrent que ce ne sont pas les chefs d’état-major d’un régime de dictature qui en finissent, en prenant le pouvoir, avec ce régime.

  • Les grandes puissances impérialistes, dirigées par les États-Unis et l’ancienne puissance coloniale, la Grande-Bretagne, ont oeuvré à la chute de Mugabe depuis des années – depuis qu’il a été contraint de prendre position contre les programmes d’ajustement structurel dictés par le FMI dans les années 90 qui avait menacé l’effondrement de l’économie.

    Avec un cynisme à couper le souffle, Boris Johnson, le ministre britannique des Affaires étrangères, a déclaré au Parlement : « Nous ne pouvons pas savoir comment les choses évolueront au Zimbabwe dans les prochains jours », mais « nous n’oublierons jamais les liens étroits de l’histoire avec ce beau pays ; décrit avec justesse comme le joyau de l’Afrique. »

    En réalité, après la domination coloniale sanglante et le parrainage du régime raciste en Rhodésie, suite à l’indépendance en 1980, le Royaume-Uni est revenu à l’offensive tout au long des années 2000 en soutenant des sanctions paralysantes contre le Zimbabwe. En 2008, elles avaient mené au deuxième épisode d’hyperinflation le plus grave de l’histoire, atteignant un sommet de 500 milliards pour cent.

    La monnaie nationale fut abandonnée et remplacée, tandis que le dollar devint la monnaie non officielle. Plus d’entreprises firent faillite et les travailleurs furent déplacés à la campagne où peu de temps avant les terres avaient été l’objet d’une saisie ordonnée par Mugabe.

    Le soutien à Mugabe du gouvernement du Congrès national africain (ANC) en Afrique du Sud a été la clé de sa survie. Mais les sanctions, y compris celles imposées à la vente de « diamants du sang », ont également eu pour conséquence involontaire de laisser le Zimbabwe largement ouvert aux investissements et à l’influence chinois. La Chine est devenue le plus grand investisseur et partenaire commercial du Zimbabwe, en s’emparant entre autres de l’extraction de diamants qui était effectuée par l’armée pour contourner les sanctions.

  • Au Zimbabwe, le coup d’état de l’armée a achevé la dictature de Mugabe et sa chute a été plutôt accueillie favorablement par la population mais rien ne prouve que la dictature mise en place par l’armée change quoique ce soit aux souffrances du peuple travailleur ni au régime répressif, ni à la corruption du pouvoir. Ce n’est que par la révolution sociale que les choses peuvent changer.

  • La démission de Robert Mugabe de la présidence a été fêtée parmi la masse des gens, qui n’ont connu que des épreuves dues à la situation économique catastrophique du Zimbabwe, à la répression brutale et au manque de droits démocratiques associés à ce déclin social.

    Mais ceux qui croient que la chute de Mugabe apportera une amélioration à la qualité de leur vie seront cruellement déçus. Les militaires et la faction du ZANU-PF au pouvoir dirigée par Emmerson Mnangagwa ont exploité le fait que Mugabe ait été à la tête du pays pendant 37 ans pour canaliser le mécontentement social contre lui et sa femme Grace et toute la clique de nouveaux riches qui composent la faction Génération 40 qu’elle dirige.

    Cependant, les promesses faites par Mnangagwa, intronisé président aujourd’hui, d’une « nouvelle démocratie qui se déploie » et « des emplois, des emplois » n’ont aucune valeur. Son but est d’imposer une version requinquée des politiques capitalistes qui ont déjà créé tant de souffrances. Ce qui s’impose, ce n’est pas simplement la destitution de Mugabe, mais un règlement de compte politique avec la bourgeoisie du Zimbabwe et son incapacité méprisable à mettre fin à la domination impérialiste, à l’exploitation brutale et au pillage des riches ressources naturelles du pays.

  • Environ 15.000 infirmières étaient en grève lundi dernier, dans les hôpitaux publics, afin d’obtenir de meilleures conditions salariales et de travail.

    Ils protestaient aussi contre le sous-équipement et le manque de médicaments.

    Mardi, le vice-président du Zimbabwe, Constantino Chiwenga, avait annoncé leur licenciement, les accusant d’être "politiquement motivées".

    L’Association des infirmières du Zimbabwe a dit avoir pris connaissance de la décision de M. Chiwenga tout en soulignant que ses membres restaient en grève.

    "Pour préparer la réouverture de négociations et assurer la protection des travailleurs, nous avons décidé d’arrêter notre mouvement social", ont écrit ses responsables dans un communiqué.

    L’Association des infirmières du Zimbabwe a appelé ses membres à la reprise du travail à partir de lundi.

  • La grève générale se poursuit au Zimbabwe pour protester contre la hausse du prix de l’essence...

    La décision du président, annoncée samedi soir, de doubler les prix du carburant a provoqué la colère de la population à Bulawayo et Harare.

  • La forte hausse des prix du carburant décidée par le gouvernement a provoqué des émeutes. L’armée est désormais déployée dans les rues pour écraser la révolte dans les principales villes du pays.

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