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Chârvâka, l’ancêtre du matérialisme, est Indien !

mardi 13 septembre 2016, par Robert Paris

Chârvâka, l’ancêtre du matérialisme, est Indien !

Au VIIe siècle avant J-C, deux siècles avant Démocrite, Chârvâka propose une philosophie athée, matérialiste, hédoniste (école Lokayata). Selon la philosophie du Chārvāka, toute connaissance dérive des sens, les écrits religieux n’ont aucun sens et sont du bavardage infantile. Pour les partisans les plus extrêmes de cette pensée, le raisonnement n’est une voie de connaissance du monde que si les pensées correspondent à des réalités perçues.Tous les livres de Chârvâka ont été brulés par les brahmanes. Ses principales idées nous sont connues seulement via des fragments cités par ses adversaires hindous etbouddhistes qui en firent la critique dans leurs écrits, parmi lesquels le Chhāndogya UpanisadMahābhārata (Shalya-parva et Shânti-parva), la pièce Prabodhachandrodaya de Krishnamishra, leSârvadarshanasamgraha (Résumé des conclusions de toutes les doctrines) de MâdhavâchryaNyâyasûtabhâshya de Pakshilasvâmin Vâtsyâyana, la Nyayakandali de Shrîdhara, la Nyāyamanjarî de Jayanta et le Bhāmati de Vâchaspatimishra.

Chârvâka est le nom d’un penseur indien du VIIe ou VIe siècle avant J.C., mais aussi de son système de pensée - aussi connu sous le nom de Lokâyata, de loka, le monde, soit la seule chose qui existe véritablement. Il s’agit d’une philosophie matérialiste, athée et hédoniste, qui réfute la théorie de la transmigration et n’admet que la perception comme moyen de connaissance. Ce penseur appartient à la génération qui, par sa remise en cause du brahmanisme et sa négation de l’existence des dieux védiques d’où découle l’absurdité des rites sacrificiels, a ouvert la voie au jaïnisme et au bouddhisme.

L’école philosophique antithéiste Chârvâka apparut en Inde vers le XIe siècle av. J.-C.. Elle est classée comme un système philosophique hétérodoxe et n’est pas considérée comme l’une des six écoles orthodoxes de l’hindouisme mais il est important de noter que c’est un mouvement matérialiste à l’intérieur de l’hindouisme.

L’une des plus anciennes références au chârvâka se trouve dans le Rig Veda. S’y rapporte aussi le conseil que le brahmane Jâbâli donne à Râma dans le Râmâyana : « Je plains ceux qui, renonçant aux plaisirs du monde, cherchent à acquérir des mérites pour être heureux dans l’Au-delà et se plongent dans une mort qui n’en finit pas ; je ne plains pas les autres... Sois sage, Râma, il n’y a de monde que celui-ci, c’est certain ! Jouis du présent et jette derrière toi ce qui ne te plaît pas. »

Aucun des textes originaux de cette école - en particulier le Bârhaspatyasûtra, aussi connu sous le nom de Lokâyatasûtra - n’a été préservé, probablement détruits par leurs adversaires brahmanes qui les avaient combattus. Ses principales idées nous sont connues seulement via des fragments cités par ses adversaires hindous et bouddhistes qui en firent la critique dans leurs écrits, parmi lesquels le Chhândogya Upanisad, le Mahâbhârata (Shalya-parva et Shânti-parva), la pièce Prabodhachandrodaya de Krishnamishra, le Sârvadarshanasamgraha (Résumé des conclusions de toutes les doctrines) de Mâdhavâchrya, le Nyâyasûtabhâshya de Pakshilasvâmin Vâtsyâyana, la Nyayakandali de Shrîdhara , la Nyâyamanjarî de Jayanta et le Bhâmati de Vâchaspatimishra.

Selon la philosophie du Chârvâka, toute connaissance dérive des sens, les écrits religieux n’ont aucun sens et sont du bavardage infantile. Pour les partisans les plus extrêmes de cette pensée, le raisonnement n’est pas une voie de connaissance du monde. Seule la perception importe et ce qui ne peut être perçu n’existe pas, en particulier un autre monde différent de celui offert par les sens. En cela, ils réfutent un concept comme celui de la mâyâ. Les Chârvâkas croient que le monde est composé de quatre éléments : la terre, l’eau, le feu et l’air, et tout ce qui existe dans le monde en est la composition, y compris la conscience, et que la libération est la destruction du corps, la mort étant la fin de tout, matière et conscience. Parmi les quatre buts de la vie décrits par les philosophes hindous, les chârvâkas considèrent que l’artha, l’enrichissement, et le kâma, la satisfaction des passions, sont les deux seuls buts légitimes, rejetant le dharma, le devoir envers l’équilibre du monde, et la moksha, la libération finale de l’âme individuelle.

Aucun des textes originaux de cette école - en particulier le Bârhaspatyasûtra, aussi connu sous le nom de Lokâyatasûtra - n’a été préservé, probablement détruits par leurs adversaires brahmanes qui les avaient combattus. Ses principales idées nous sont connues seulement via des fragments cités par ses adversaires hindous et bouddhistes qui en firent la critique dans leurs écrits, parmi lesquels la Chāndogya Upaniṣad, le Mahābhārata (Shalya-parva et Shânti-parva), la pièce Prabodhachandrodaya de Krishnamishra, le Sarvadarshanasamgraha (Résumé des conclusions de toutes les doctrines) de Mâdhava, le Nyâyasûtrabhâshya de Pakshilasvâmin Vâtsyâyana, la Nyayakandali de Shrîdhara, la Nyāyamanjarî de Jayanta et la bhāmatī de Vâchaspatimishra.

En usage plus général, c’est un système de philosophie indienne qui soutient le scepticisme et refuse les doctrines traditionnelles (comme celles de réincarnation, rendement des rituels etc.)

Selon la philosophie du Charvaka, toute connaissance dérive des sens, les écrits religieux n’ont aucun sens et sont du bavardage infantile. Pour les partisans les plus extrêmes de cette pensée, le raisonnement n’est pas une voie de connaissance du monde. Seule la perception importe et ce qui ne peut être perçu n’existe pas, en particulier un autre monde différent de celui offert par les sens. En cela, ils réfutent un concept comme celui de la mâyâ. Les Charvaka croient que le monde est composé de quatre éléments : la terre, l’eau, le feu et l’air, et tout ce qui existe dans le monde en est la composition, y compris la conscience, et que la libération est la destruction du corps, la mort étant la fin de tout, matière et conscience. Parmi les quatre buts de la vie décrits par les philosophes hindous, les chârvâkas (selon leurs détracteurs, seule source connue) considèrent que l’artha, l’enrichissement, et le kâma, la satisfaction des passions, sont les deux seuls buts légitimes, rejetant le dharma, le devoir envers l’équilibre du monde, et le moksha, la libération finale de l’âme individuelle

On notera la bêtise de la citation suivante...

"[Le premier véritable athée :] Et il me plait que cette généalogie de l’athéisme philosophique procède d’un prêtre : l’Abbé Meslier, saint, héros et martyr de la cause athée enfin repérable..."
(Michel Onfray / né en 1959 / Traité d’athéologie / 2005)

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Messages

  • « Selon la philosophie du Chārvāka, toute connaissance dérive des sens, les écrits religieux n’ont aucun sens et sont du bavardage infantile. Pour les partisans les plus extrêmes de cette pensée, le raisonnement n’est pas une voie de connaissance du monde. Seule la perception importe et ce qui ne peut être perçu n’existe pas, en particulier un autre monde différent de celui offert par les sens. »

    Il s’agit là d’un des plus massif problème de toute philosophie matérialiste. Avant Marx, la plupart des philosophies matérialistes ont un problème énorme : comment faire entrer le raisonnement et l’activité noétique, réflexive dans une philosophie matérialiste, alors que précisément, cette activité noétique, réflexive, ou de raisonnement, est passablement et massivement décrite par les différentes traditions métaphysique, et bien souvent de manière très intelligente, mais précisément : idéaliste.

    Quand on lit ces philosophes relevant des courants idéalistes, les stoïciens, St Augustin, Plotin ou leurs disciples, ou encore tous ceux qui se sont plongés dans l’étude de Platon, Aristote, Cicéron, on découvre des merveilles de pensée, dont le point commun est précisément de faire place à des facultés humaines, de les raccrocher à un dieu, et ainsi d’étayer métaphysiquement la pensée selon laquelle aucune société humaine ne peut se passer d’un état. Cet état est le carrefour matériel de tout l’appareil spéculatif sur le fonctionnement de ce que ses penseurs considèrent comme l’âme humaine, de dieu, et de tous les objets métaphysique. Que le monde soit ordonné ou pas, les sociétés humaines sont perçues comme chaotiques d’où la nécessité d’un dieu qui permette de fonder idéologiquement la nécessité, selon ces courants de pensée, d’une organisation humaine, une caste, propre à gérer un état et à organiser la société.

    C’est précisément ce qui, bien souvent manque aux matérialiste : de se plonger dans ces lectures passionnantes, très souvent intelligentes, dont le point de dissension est précisément la question de la construction et de la pérennisation de structures étatiques.

    A ne pas aller regarder ce que ces philosophies idéalistes racontent, à ne pas aller étudier leurs arguments, un nombre incroyables de prétendus marxistes n’en restent qu’à un matérialisme du sens, à une forme d’empirisme dont la forme la plus aboutie dans la philosophie classique s’exprime chez Locke, Berkeley, Hume, entre autres.

    Marx loue dans la Sainte Famille l’apport que la traduction de l’ouvrage fondamental de Locke a permis sur le continent européen pour le matérialisme au XVIIIe s. Mais il loue également l’apport spéculatif, c’est-à-dire métaphysique de la pensée idéaliste d’un Kant et surtout d’un Hegel. Il a bien plus de verve critique contre ce courant idéaliste, puisque ce courant constitue la philosophie officielle. Cependant, le matérialisme d’un Démocrite ou d’un Epicure ou même du génial Diderot manque d’un appareil théorique que la dialectique hégélienne apporte au matérialisme. Or, cette dialectique gène bien de prétendus marxiste qui n’en veulent pas. A ce compte, ces prétendus marxistes retombent dans le simple empirisme.

    Il est donc particulièrement intéressant de remarquer et de comprendre que ce défaut des courants matérialistes ne voulant pas étudier ou polémiquer avec/contre les théories métaphysiques idéalistes se trouve déjà dans la philosophie du Chārvāka.

    En ce sens, il est important de remercier l’auteur de ce site de nous avoir fait découvrir cette philosophie.

  • Il faut mentionner effectivement absolument mentionner Chârvâka parmi les penseurs matérialistes athées. Chârvâka est à la fois le nom d’un penseur indien du VIIe ou du VIe siècle av. J.-C., et aussi le nom de son système de pensée. "Je plains ceux qui, renonçant aux plaisirs du monde, cherchent à acquérir des mérites pour être heureux dans l’Au-delà et se plongent dans une mort qui n’en finit pas ; je ne plains pas les autres […]. Sois sage, Râma, il n’y a de monde que celui-ci, c’est certain ! Jouis du présent et jette derrière toi ce qui ne te plaît pas. »
    Selon la philosophie du Chârvâka, toute connaissance dérive des sens, les écrits religieux n’ont aucun sens et sont du bavardage infantile.

  • Pour Onfray, pas d’athées dans l’Antiquité pré-grecque ?!!!
    La Bible, il est fait mention des athées : « l’insensé dit en son cœur Il n’y a point de dieu » (Psaume 14).

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