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L’élimination des Indiens de la forêt amazonienne

dimanche 18 septembre 2016, par Robert Paris

L’élimination des Indiens de la forêt amazonienne

Aujourd’hui, la structure tribale des Indiens du Brésil ne se rencontre plus que dans des endroits retirés de la forêt amazonienne. La quasi-totalité de la population indigène s’est intégrée dans un état de style européen, fusionnant avec les immigrants et adoptant le mode de vie européen. Une nouvelle politique gouvernementale protège les "non-assimilés" subsistants depuis une cinquantaine d’années.

Il subsiste quelques milliers d’Indiens dans la forêt amazonienne. Les autres ont été éliminés de mille et une manières. Les groupes isolés résidant dans l’Etat de l’Acre sont probablement des survivants de l’époque du boom du caoutchouc, durant laquelle de nombreux Indiens furent réduits en esclavage.

L’arrivée des européens allait apporter des changements dramatiques : pillage des ressources naturelles, esclavage et extermination des peuples autochtones de ce coin du monde. Il s’agit d’une des plus grandes catastrophes démographiques de l’histoire récente ; elle s’est poursuivie aux 19ème et 20ème siècles avec l’exploitation du caoutchouc :

"Tout le long des voies navigables, partout où pouvait arriver un canot ou une embarcation, les villages étaient attaqués, incendiés et la population chassée ou exterminée. Des groupes d’Indiens chassés de leurs terres parcouraient la jungle en toutes directions. Partout où ils allaient, ils rencontraient des collectionneurs de caoutchouc et d’autres substances du genre, ne reculant devant rien pour les exterminer"
(Darcy Ribeiro, Los indios y la civilizacion, 1979).

L’Amazonie est objet d’envie et de convoitise pour bien des acteurs : industrie du bois et du papier, compagnies pétrolières et minières, entreprises pharmaceutiques, alimentaires, hydroélectriques et maritimes, sans oublier les constructeurs des grands axes routiers qui traversent la jungle et les territoires des peuples autochtones qui y habitent. Les mafias de la drogue sont les maîtres de la région et ont sous leurs ordres une armée de bandits armés et de mercenaires prêts à tout. La réponse immédiate des États est la militarisation de l’Amazonie. Les plus touchés dans ces processus sont les peuples indigènes et les communautés habitant la région depuis des temps immémoriaux.

Valdelice Veron et Nathanaël Vilharva-Cáceres, les deux représentants Guarani-Kaiowa, ont lancé un cri d’alarme pour dénoncer les atteintes à leurs droits et le saccage du poumon vert de la planète : « Les Guarani-Kaiowa, c’est un peuple autochtone du Brésil. Ils sont 45.000 à vivre dans l’Etat du Mato Grosso do Sul au sud-ouest du pays, région limitrophe avec le Paraguay et la Bolivie. C’est le plus gros peuple autochtone du pays qui compte 890.000 indiens de 305 ethnies différentes. « Guarani-Kaiowa » signifie « peuple de la forêt ».

« La menace est extrêmement grave, puisque l’on parle de disparition de leur peuple. Les Guarani-Kaiowa sont expulsés de leurs terres au profit de grands propriétaires terriens ou de multinationales. Ils sont parfois entassés dans des réserves où ils vivent dans des conditions indignes. Mais ils vivent aussi sous des bâches au bord de l’autoroute. La seule perspective de travail qu’ils ont est de travailler pour ces grands propriétaires dans des conditions qui sont proches de l’esclavage. Et pour ceux qui décident de résister et de rester sur leurs terres, comme c’est le cas pour Valdelice Veron et Nathanaël Vilharva-Cáceres, ils font face à des agressions ou des assassinats de la part des hommes de main des grands propriétaires. Depuis 2003, il y a 299 chefs indiens qui ont été assassinés. Ils font face aussi à de la détention arbitraire et à la destruction de leurs villages. Quand ils se font attaqués, leurs villages sont incendiés, leurs cultures et leurs biens sont détruits. Il y a des enfants qui souffrent de malnutrition : entre 2003 et 2008, 80 enfants indigènes sont morts dans cet Etat. Et cette population a un des taux de suicide les plus élevés du monde. »

« Les terres desquelles sont expulsés les Guarani-Kaiowa sont des terres traditionnelles. Dans la constitution de 1988, il est dit que les terres traditionnelles indiennes sont la propriété des populations autochtones. Reconnaitre une terre traditionnelle est un processus qui se fait en quatre étapes. Un groupe d’experts fait d’abord un rapport qui détermine si la terre où se trouvent les populations est, ou non, traditionnelle. Puis le Tribunal Supérieur Fédéral vérifie la constitutionnalité de ce rapport. Ensuite, le Fond National de l’Indien publie un décret de démarcation des terres, et enfin le gouvernement doit valider cette démarcation. Dans le cas des Guarani-Kaiowa, depuis des années tout ce processus est fait, sauf que le gouvernement bloque la validation. Il viole ainsi la constitution brésilienne pour permettre l’expropriation des populations autochtones pour l’agro-business. Il faut savoir qu’une grande majorité des députés brésiliens ont des intérêts dans l’agro-business. »

Certains autres Indiens, comme les Awá isolés, sont des chasseurs-cueilleurs nomades qui se déplacent constamment, qui peuvent construire un abri en quelques heures et l’abandonner quelques jours après.

Beaucoup ont été éliminés déjà par les maladies dues au simple contact avec nous.
Il n’est pas rare que 50% de la population d’une tribu succombe à des maladies allogènes telles que la rougeole ou la grippe dans l’année qui suit leur premier contact.
Ainsi, la moitié des Matis a disparu après leur premier contact. Jeunes et anciens, dont nombre de chamanes, périrent des maladies introduites.

Les Yanomami, une tribu relativement isolée forte de 19 000 membres qui occupe 9,4 millions d’hectares au nord de l’Amazonie, une superficie légèrement plus grande que celle de la Hongrie.

La tribu amazonienne la plus nombreuse est celle des Tikuna, forte de 40 000 membres. La plus petite ne compte qu’un seul individu, un homme qui vit en Amazonie occidentale sur une toute petite parcelle de forêt cernée par des fermes d’élevage et de plantations de soja, et qui refuse toute tentative de contact.

La population de nombreux groupes amazoniens n’atteint pas un millier d’individus. Les Akuntsu, par exemple, ne sont que 5 et les Awá seulement 450.

Dans la forêt amazonienne, de nombreuses tribus amérindiennes ont conservé la liberté sexuelle des femmes et le matriarcat.

Et paf ! Un mois après sa découverte cette tribu amazonienne est déjà malade de la grippe

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