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Luttes de classes en Indonésie

vendredi 26 janvier 2018, par Robert Paris

Introduction : révoltes et révolutions en Indonésie

Luttes de classes en Indonésie

En 2017…

Des milliers de travailleurs indonésiens ont été licenciés pour avoir fait grève – et ils ont besoin de notre soutien dès aujourd’hui.
La société américaine Freeport-McMoRan a renvoyé 3000 ouvriers au cours du dernier mois à l’immense mine de cuivre à ciel ouvert, de Grasberg et une mine d’or en Papouasie occidentale.
Les travailleurs étaient en grève pour protester contre la décision unilatérale de les mettre en congé de longue durée de l’entreprise dans l’attente de la résolution d’un conflit entre Freeport et le gouvernement. Les mises à pied violent les droits fondamentaux des travailleurs, leur convention collective et la loi indonésienne.
Le conflit s’est propagé à Java, où environ 300 travailleurs ont été renvoyés par une « joint-venture » entre Freeport et Mitsubishi connu sous le nom PT Smelting, qui traite le cuivre de Grasberg.
Le gouvernement indonésien ne peut pas être complice de Freeport et Mitsubishi dans l’abus des droits des travailleurs.
Les syndicats des mines et des métaux du monde entier exigent de l’Indonésie d’appliquer sa propre loi et de défendre le droit de grève, jusqu’à présent en vain. La fédération internationale IndustriALL appelle à une campagne en ligne massive en solidarité avec les mineurs et leurs organisations.

Appelée Batavia à l’époque coloniale néerlandaise

1910-1915 : Batavia

1922 : le communisme, non stalinien, en Indonésie (en)

1922 : communisme en Indonésie et pan-islamisme (en)

1924 : communistes indonésiens au congrès de l’Internationale communiste (en)

1925 : l’impérialisme et le parti communiste d’Indonésie

1926 : luttes de classes et question nationale (en)

1920-1930 : images de l’Indonésie coloniale

1929 : sous le colonialisme

1930 : Jakarta coloniale

1941 : Batavia, colonie néerlandaise

C’est en Indonésie que la révolution anticoloniale de l’après-deuxième guerre mondiale a commencé. Août 1945, au départ des japonais, quand les Hollandais à peine ressortis de prison veulent remettre en place la dictature coloniale, les indépendantistes et les staliniens d’Indonésie prennent les armes et le pouvoir. Ils proclament immédiatement l’indépendance mais ils ne parviendront à virer complètement le colonialisme hollandais qu’en 1949. Le courant nationaliste bourgeois de Soekarno, le parti national, est loin d’être le seul. Bien que décapité par une répression féroce des hollandais lors de l’insurrection de 1928 le PKI, le parti communiste est au moins aussi puissant et beaucoup plus influent dans la classe ouvrière. Sa stratégie est le soutien total à Soekarno au point que le parti communiste met toute son énergie freiner la lutte des ouvriers et des paysans, à empêcher les occupations d’usines, et de terres des plantations étrangères et des grands propriétaires, à justifier le rachat des propriétés nationalisées par l’Etat, à justifier le désarmement des travailleurs et la formation de l’armée bourgeoise. Rapidement les forces nationalistes se trouvent circonscrites dans l’île de Java, la plus peuplée. Mais même là, une insurrection populaire partie de Madium conteste le pouvoir de Soekarno. Le parti communiste, bien que réticent à mener une politique offensive contre la bourgeoisie nationaliste, est porté à la tête de l’insurrection par les masses populaires. Celle-ci fut noyée dans le sang par l’armée de Soekarno et les militants du parti communiste sont pourchassés. Un avant goût de ce qui allait se passer des années plus tard où cette même armée assassinera le parti communiste indonésien qui était le plus grand parti communiste de tous les pays du bloc non communiste, faisant en trois mois un véritable massacre, des centaines de milliers de victimes, dans les rangs de ce parti qui comptait 15 millions de membres en comptant toutes les associations qu’il dirigeait. Un parti communiste qui avait pourtant été à nouveau un soutien sans faille au régime nationaliste qui cependant n’était qu’une féroce dictature qui s’est contentée de faire passer l’exploitation pétrolière de la compagnie Shell à la Standard Oil et de surexploiter violemment la population.

1945 : Soekarno proclame l’indépendance

1945-1948

1948

Août 1945 Révolution sociale et nationale

De 1948 à 1965, l’Indonésie va être le théâtre de plusieurs mouvements insurrectionnels.

En 1948, des militaires sympathisants du Partai Komunis Indonesia (PKI, le parti communiste indonésien) occupent la ville de Madiun à Java Est. L’insurrection sera réprimée en 2 semaines.

En 1949 un dirigeant du Hizbullah, une milice de jeunes musulmans, proclame dans l’ouest de Java un Negara Islam Indonesia (« État islamique d’Indonésie »). C’est le début de la rébellion du Darul Islam, qui ne prendra fin qu’en 1965 avec la capture et l’exécution de son dernier chef.

En 1950 le Dr Soumokil, un ministre de l’État d’Indonésie orientale, un des 7 États membres de la RIS, proclame la "République des Moluques du Sud". La rébellion est matée en 4 mois. Le 17 août 1950, le gouvernement de Jakarta proclame la création de l’« État unitaire de la République d’Indonésie » (Negara Kesatuan Republik Indonesia), qui remplace la RIS.

En 1952 à Jakarta, des chars entourent le palais présidentiel. Le chef d’état-major de l’armée de terre indonésienne, le général A. H. Nasution demande au président Soekarno la dissolution du Parlement, dénonçant le système des partis. Soekarno rejette la demande et reprend la situation en main. L’affaire du 17 octobre a tourné court.

En 1957 éclate la rébellion de la Permesta (Piagam Perjuangan Semesta ou « charte pour une lutte universelle ») dans le nord de Célèbes, en protestation au projet de Soekarno d’instaurer une "démocratie dirigée" mettant fin à la démocratie parlementaire. En 1958 à Padang,à Sumatra Ouest, des opposants à Soekarno proclament un Pemerintah Revolusioner Republik Indonesia ("gouvernement révolutionnaire de la République d’Indonésie") ou PRRI. Le PRRI et la Permesta s’allient. La rébellion prend fin en 1961.

1945-1949 : lutte d’indépendance

1945-1960 : bourgeoisie islamiste

1950 : l’indépendance (en)

1950 : reconnaissance de l’indépendance

1952 : luttes de classes (en)

1953 : programme du parti stalinien d’Indonésie (en)

1954 : perspectives « démocratiques » du stalinisme en Indonésie (en)

1955 : naissance et développement du parti stalinien, commenté par lui-même (en)

1957 : la perspective du parti stalinien (en)

1963 : conception staliniennes de la révolution en Indonésie (en)

1963 : politique et justifications du parti stalinien (en)

1964 : rapport américain sur l’Indonésie préparant le coup de force anticommuniste (en)

En octobre 1965, il y a cinquante ans, l’armée indonésienne et son chef, le général Suharto, prenaient le pouvoir en écartant le président Sukarno. C’était le début d’une répression féroce contre les masses indonésiennes et le Parti communiste indonésien (PKI). On ignore le chiffre exact des victimes, de 500 000 à 2 millions de morts, mais le PKI, le plus grand parti communiste d’Asie après le parti chinois, fut liquidé avec ses 3,5 millions de membres. Tous ses dirigeants furent assassinés. Les organisations de masse animées par le PKI (syndicats ouvriers, organisations de jeunesse, de femmes ou de paysans pauvres, qui rassemblaient de 15 à 20 millions de membres, soit près d’un cinquième de la population) furent aussi rayées de la carte.

Le PKI était la cible de l’armée, des propriétaires terriens et des groupes religieux musulmans profondément anticommunistes, appuyés et encouragés par les USA. Mais il payait aussi pour sa propre politique nationaliste et réformiste, et le fait de n’avoir jamais voulu préparer les masses indonésiennes à s’affronter aux possédants et à leur armée.

Le Parti communiste indonésien avait été créé en 1920, dans la foulée de la vague révolutionnaire d’alors. Mais il était devenu rapidement un parti appliquant la politique définie par les dirigeants de l’URSS devenue stalinienne. Au lieu de rechercher l’alliance révolutionnaire des ouvriers et des paysans sous la direction de la classe ouvrière, contre la bourgeoisie et contre l’impérialisme, Staline prônait l’unité avec une bourgeoisie nationale parée de vertus anti-impérialistes, sous la direction de cette dernière. En Indonésie, cela voulait dire faire obédience aux nationalistes du Parti national indonésien dirigé par Sukarno.

1965 : l’élimination physique du parti communiste (en)

1965 : l’Etat indonésien, organisateur du massacre (en)

1965 : crime contre l’humanité

1965 : massacres en Indonésie

1965 : le massacre des communistes

1965 : film du massacre

1965 : la CIA et le massacre des communistes (en)

1965 : le rôle de la CIA (en)

Le massacre présenté par les infos télévisées françaises

La plus grande répression anticommuniste

Les leçons tirées par Tony Cliff (en)

1966 : la fausse autocritique des staliniens après avoir été massacrés par leur allié bourgeois nationaliste (en)

1966 : le bilan non-stalinien de la catastrophe (en)

1966 : la catastrophe (en)

1968 : film sur la situation en Indonésie

1975 : invasion du Timor

1975 : l’invasion du Timor et les USA (en)

1997 : perspectives révolutionnaires

1998 : révolte sociale

1998 : perspectives (en)

1998 : la lutte des classes (en)

1998 : la situation (en)

1999 : conflits ethniques (en)

2000 : syndicalistes licenciés

2001 : rappel du bain de sang anticommuniste (en)

2004 : l’Indonésie ravagée par le tsunami

2007 : attaques contre la démocratie (en)

2007 : les bidonvilles

2008 : révolte sociale

2008 : répression antisayndicale

2008 : surexploitation dans les plantations

2008 : mort de Suharto, un des dictateurs les plus sanglants de la planète

2009 : tendances politiques (en)

2009 : émeute anti-corruption

2009 : destruction de la forêt

2010 : émeute à Makassar

2010 : émeute à Jakarta

2010 : émeute meurtrière à Manokwari

2011 : émeute à Ambon (Moluques)

2011 : lutte en Papouasie

2011 : grève en Papouasie

2011 : grève des mineurs de Papouasie

2011 : la police tire sur les grévistes de Papouasie

2011 : émeute ouvrière

2011 : répression violente dans une mine en grève

2012 : grève nationale record

2012 : le mécontentement social grandit

2012 : le discours triomphaliste des dirigeants syndicaux

2012 fut l’année où il y a eu le plus de grèves ouvrières de l’histoire de l’Indonésie.

C’est également l’année où il y a eut le plus de travailleurs en grève.

C’est encore l’année où le mouvement ouvrier est sorti des usines pour mener des combats plus vastes.

C’est l’année de la poussée de l’organisation de ce mouvement ouvrier.

Tout le long de l’année se sont déroulées de grèves massives dans les grandes zones industrielles du pays. Des batailles, victorieuses, ont été mené contre les hausses des prix et le gouvernement a du reculer. Octobre fut le point d’orgue avec une grève générale de plusieurs millions de travailleurs, et des manifestations de centaines de milliers de travailleurs. Probablement la plus grande grève de l’histoire de l’Indonésie.

Les deux mois qui ont suivi Octobre (nov-dec 2012) ont connu des mobilisations incessantes des travailleurs pendant que les patrons tentaient de revenir sur les accords prévoyant de grosses augmentations de salaire et la titularisation des travailleurs , obtenue par la loi.
La classe ouvrière a fait irruption sur la scène politique centrale. Les avancées ont touché le statut des travailleurs, les salaires, l’emploi, etc.

L’approche des élections fait ressortir qu’aucun parti n’est le parti de la classe ouvrière, ni ne mérite le soutien des travailleurs.

La capacité à construire un puissant mouvement ouvrier, faire une grève générale illustre la capacité des travailleurs à s’organiser, illustre les capacités nouvelles de la classe ouvrière, pourquoi pas un parti ?

L’année 2013 se déroulera dans un contexte encore plus secoué. La radicalisation des travailleurs en Indonésie se déroulera dans le contexte de la crise internationale. Celle-ci vue d’Indonésie fait ressortir que les vieilles zones industrielles du monde (USA et Europe) sont entrées en confrontations de plus en plus dures. Toutes les tentatives visant à résoudre les contradictions de l’économie donnent naissance à de nouvelles contradictions sociales .
Dans les vieux centres de l’UE et des USA, la seule façon de s’attaquer aux déficits est dans des coupures massives dans les dépenses sociales travailleurs (éducation, santé, etc.) les retraites et les salaires des employés. Cette solution rencontre des résistances des travailleurs européens.

Seule la prise du pouvoir par les travailleurs qui pourrait stopper la folie de la société capitaliste.

Tous les efforts doivent être faits pour lier la lutte économique à la lutte politique, la lutte quotidienne avec le point de vue des luttes pour le pouvoir économique et politique. Année 2013 doivent être ouverts à cet engagement, et nous passerons un pas de plus vers la réalisation de la « prospérité » des travailleurs au pouvoir, le slogan du peuple.

A la suite de la grève générale d’octobre, le gouvernement avait été obligé de céder d’énormes augmentations du salaire minimum, plus de 40% par exemple dans la région de Jakarta la capitale. Le salaire minimum à Jakarta passe de 157 à 230 USD en 2013.

Il a repris la main en cédant aux pleurnichements des grands trusts internationaux des zones industrielles du 4e pays le plus peuplé de la planète, notamment dans le textile et la chaussure.

La décision du gouvernement d’exempter plus de 900 entreprises de l’augmentation du salaire minimum convenue en novembre 2012, précipite de nouvelles batailles sociales.

Une première re-mobilisation massive a eut lieu à l’initiative des métallos, entourée par un déploiement historique de 9 000 policiers.

La deuxième revendication de la manifestation concernait le blocage par le gouvernement de l’augmentation proposée du prix de l’électricité qui réduira considérablement le pouvoir d’achat des travailleurs et travailleuses.

Signe des temps, la réunification syndicale se fait avec le nouveau conseil indonésien des travailleurs MPBI, qui a unifié les trois principales confédérations syndicales du pays (KSPI, KSBSI et KSPSI), qui a également pris part à la manifestation.

2012 : fronde ouvrière

2012 : répression en Papouasie

2012 : situation sociale explosive

2012 : émeutes antiaméricaines (en)

2013 : grève nationale

2013 : des millions en grève

2013 : répression de la grève générale

2013 : média au service de la classe possédante

2013 : la crise frappe

2014 : grève nationale

Ce 10 décembre 2014, un million de membres des centrales syndicales indonésiennes KSPI, KSBSI et KSPSI sont partis en grève pour réclamer des hausses salariales après que le président Joko Widodo a décidé d’une augmentation du prix des carburants. A Jakarta, 50.000 personnes ont marché sur le Palais présidentiel pour se faire entendre.
Cette journée d’action fait suite aux manifestations de la semaine précédente au niveau desquelles les syndicats réagissaient à la fixation du nouveau salaire minimum pour 2015. En Indonésie, le salaire minimum est fixé par province.
Le 10 décembre, trois centrales syndicales du pays, KSPI, KSBSI et KSPSI, ont organisé une grève nationale impliquant environ un million d’adhérents dans les grandes villes du pays. Dans la seule ville de Jakarta, environ 50.000 travailleurs et travailleuses ont manifesté dans les rues.
Les syndicats sont opposés à la hausse des prix des carburants imposée par le Président. Cette augmentation signifie dans les faits que les travailleurs vont perdre 50% de leur pouvoir d’achat.
Les syndicats appellent instamment les Gouverneurs de toutes les provinces à porter le salaire minimum à USD 272,70 et à faire passer le nombre de services et produits entrant dans le calcul du coût de la vie de 60 à 84.
Un accord a été conclu sur une réforme des pensions qui doit entrer en vigueur le 1er juillet 2015, mais sa mise en œuvre soulève de plus en plus d’inquiétude.
Said Iqbal, président de la centrale syndicale KSPI, indique :
“La loi existe déjà, ce qu’il faut, c’est que gouvernement prenne un décret pour sa mise en œuvre. Une fois d’application, 44 millions de travailleurs et travailleuses bénéficieront de ce système de pension.”
Une assurance de soins de santé universelle sensée s’appliquer à tous les citoyens d’Indonésie à partir de janvier 2014 laisse toujours plus de 10 millions d’entre eux sans couverture médicale. Les syndicats revendiquent l’application de ce niveau d’assurance santé à l’ensemble de la population pour le 1er janvier 2015.
Les syndicats en grève exigent également l’arrêt de l’externalisation, qui se répand rapidement en Indonésie.

2014 : grève d’un mois dans la mine

2014 : grève des domestiques

2015 : grève générale

2015 : luttes syndicales

2015 : grève de Philips

2016 : grève des taxis

2016 : violentes manifestations islamistes

2017 : répression antisyndicale

2017 : la dictature de la « loi antiterroriste » (en)

2017 : les élections (en)

2017 : grève dans la mine

Les grèves récentes en Indonésie (en)

Messages

  • L’hôtel cinq étoiles W de Bali-Seminyak, Indonésie, appartenant à Marriott, le premier groupe hôtelier mondial, promet à ses clients un « séjour au paradis ». Mais la situation est loin d’être paradisiaque pour les travailleurs-euses de l’hôtel qui tentent d’exercer leurs droits fondamentaux.

    Près de 40 pour cent des travailleurs-euses ont un contrat de travail précaire de courte durée. Elles et ils vivent dans la crainte permanente que leurs contrats ne soient pas renouvelés et travaillent 12 heures par jour sans aucune compensation pour les heures supplémentaires. En janvier de cette année, les travailleurs-euses ont formé un syndicat qui a été légalement enregistré le 31 janvier, et qui est affilié à la FSPM, la fédération indonésienne de l’hôtellerie et du tourisme, elle-même affiliée à l’UITA.

    Les membres du syndicat ont immédiatement subi des pressions de la part de la direction qui les a notamment incité à renoncer à leur adhésion au syndicat – des contrats de travail renouvelables et de courte durée sont un moyen puissant pour créer une culture de la peur. Et le 2 mars, le président du syndicat, Augus Sarwatama, a été suspendu dans le cadre d’une procédure absurde qui a transformé une question purement interne au syndicat en un cas qui porterait supposément préjudice à la bonne marche des affaires.

    Son contrat de travail est arrivé à échéance le 31 juillet, privant les travailleurs-euses syndiqué-e-s de leur président élu, alors que le syndicat n’a toujours pas été reconnu et qu’il n’existe aucune procédure pour négocier une convention collective. La formule de Marriott pour ses hôtels 5 étoiles paradisiaques ? Des emplois précaires, pas de syndicat, des heures supplémentaires impayées, pas de procédure équitable et aucun droit pour les travailleurs-euses.

  • Des milliers d’habitants de Papouasie-Nouvelle-Guinée ont organisé ce vendredi une grève générale pour protester contre l’achat de plusieurs voitures de luxe par le gouvernement, dans un pays où la population est très pauvre.

  • L’Indonésie déploie des troupes en Papouasie occidentale alors que les manifestations se propagent

    Au moins 300 soldats arrivent à Manokwari alors que la protestation se propage avec des informations faisant état d’une brèche dans une prison et d’une attaque à l’aéroport de Sorong.

    L’Indonésie déploie des troupes en Papouasie occidentale alors que les manifestations se propagent
    Des soldats indonésiens montent la garde lors d’une manifestation à Timika, dans la province de Papouasie [Jimmy Rahadat / Photo AP]

    Jakarta, Indonésie - L’Indonésie a déployé davantage de troupes en Papouasie occidentale alors que des manifestations appelant à l’indépendance de la région se propagent.

    Les bâtiments du gouvernement ont été incendiés et des informations faisant état d’agitation vont à l’encontre des assurances données précédemment par le gouvernement selon lesquelles les troubles auraient été maîtrisés.

    Le ministre en chef de la sécurité du président Joko Widodo, Wiranto, a déclaré aux journalistes mardi que Jakarta déployait davantage de forces en Papouasie occidentale en prévision de manifestations de grande ampleur mercredi dans la région.

    La vidéo obtenue par Al Jazeera montre des centaines de militaires et de policiers arrivant à Manokwari, capitale de la province de Papouasie occidentale, et le théâtre de violentes manifestations lundi, alors que le major général Sisriadi, porte-parole des forces armées indonésiennes, a confié à l’armée mercredi 300 troupes à Manokwari.

    La Papouasie occidentale comprend les provinces de la Papouasie occidentale et de la Papouasie et partage une île avec la Papouasie-Nouvelle-Guinée.

    C’était une colonie néerlandaise jusqu’au début des années 1960, lorsque l’Indonésie l’a prise en main. faire partie du pays lors d’un référendum controversé de 1969 où seulement un millier de personnes seulement ont pu voter.
    Les manifestations en Papouasie occidentale en Indonésie deviennent violentes (2:14)

    Une rébellion armée de l’Armée de libération nationale de Papouasie occidentale indigène gronde depuis.

    La région est la plus pauvre d’Indonésie, en dépit de sa richesse naturelle, et de nombreuses allégations de violations des droits de l’homme ont été dénoncées.

    En décembre, une attaque de combattants de l’indépendance a tué au moins 17 personnes et déclenché une répression militaire qui a contraint 35 000 civils à fuir leur domicile alors que les forces de sécurité tentaient de chasser les rebelles des montagnes.

    Java oriental, où les étudiants papous ont subi les mauvais traitements qui ont déclenché les manifestations, se trouve sur la principale île indonésienne de Java.
    Les manifestations continuent malgré les appels au calme

    Tard lundi, le président Widodo a appelé au calme en Papouasie occidentale, exhortant ses compatriotes à "pardonner" et à faire preuve de plus de "patience".

    Le gouverneur de la province de Java-Est, Khofifah Indar Parawansa, a également présenté ses excuses à des étudiants papous qui avaient été victimes d’abus raciaux - qui seraient appelés des "singes" - et qui ont ensuite été arrêtés lors d’une manifestation indépendantiste tenue dans la ville de Malang, dans l’est de Java.

    La colère résultant des mauvais traitements infligés aux étudiants papous brûle toujours dans la région.

    Des images envoyées par une source à Al Jazeera mercredi ont montré des manifestants papous à Fakfak, dans la province de Papouasie occidentale, brandissant leur drapeau pro-indépendance, un crime puni par la loi indonésienne d’une peine pouvant aller jusqu’à 15 ans de prison.

    Une autre image montrait ce qui semblait être un incendie dans une zone côtière de Fakfak, des informations affirmant que le marché local avait été incendié.

    Mercredi après-midi, des informations ont indiqué que des renforts militaires et policiers étaient arrivés à Fakfak.

    Pendant ce temps, à Timika, des manifestants en colère sont descendus dans la rue mercredi sous le regard de soldats en tenue anti-émeute et portant des fusils.

    Mardi, des manifestations de colère s’étaient propagées dans au moins six régions de la Papouasie occidentale, faisant état de blessures.

    Une manifestante a été touchée à la cheville à Manokwari, selon Victor Yeimo, porte-parole du Comité national de Papouasie occidentale (WPNC), qui a initié et organisé les manifestations.

    À Sorong, la plus grande ville de la Papouasie occidentale, des manifestants ont bloqué des routes et se sont rassemblés devant le bureau du maire mardi.
    Fak Fak, Papouasie occidentale
    Une image obtenue par Al Jazeera mercredi a montré une zone côtière en feu à Fakfak (province de Papouasie occidentale) [Al Jazeera]

    Les médias locaux ont annoncé que des manifestants en colère avaient détruit l’aéroport Domine Eduard Osok, obligeant les compagnies aériennes à annuler leurs vols à destination de Sorong.

    Les manifestants ont également incendié la prison locale, qui a permis à 250 prisonniers de s’échapper mardi.

    Une autre vidéo obtenue par Al Jazeera montrait un groupe d’hommes armés de bâtons poursuivant et jetant des pierres sur des agents de police, en infériorité numérique. Dans la vidéo, un officier a été vu en train de tomber et d’être frappé.

    Un officier de police a déclaré à Al Jazeera qu’un officier de Jayapura, capitale de la province de Papouasie, avait été blessé par balle.
    Insultes raciales, violations des droits

    Les manifestations de lundi en Papouasie occidentale ont éclaté après l’arrestation la semaine dernière d’étudiants d’origine papoue vivant à Surabaya et à Malang, dans l’est de Java.

    Un responsable indonésien défend la politique en Papouasie occidentale (7:14)

    À Surabaya, les étudiants ont été accusés d’avoir jeté le drapeau indonésien dans un égout - allégations qu’ils ont démenties lors d’une interview avec Suara Papua.

    Selon les médias locaux, un certain nombre d’organisations de masse s’étaient rassemblées samedi au dortoir des étudiants papous - la fête de l’indépendance de l’Indonésie - pour les confronter au sujet de la présumée atteinte.

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