Accueil > 02 - SCIENCES - SCIENCE > Questions de sciences > L’enseignement de la Physique au Lycée, du commentaire, de la propagande, (...)

L’enseignement de la Physique au Lycée, du commentaire, de la propagande, de l’idéologie et de la didactique, pas de la science

vendredi 27 avril 2018, par Robert Paris

Les perles du programme d’enseignement de la physique du bulletin officiel des programmes de Première et Terminale, de l’Education Nationale en France

Comparons les programmes…

Jusqu’en 2012 :

Ancien programme de physique-chimie en Terminale S

Après 2012 :

Nouveau programme de physique-chimie en Terminale S

Plusieurs remarques sont à souligner sur des programmes entrés en vigueur en septembre 2010 en seconde pour arriver en 2012 en terminale :

 suppression de multiples compétences mathématiques de la physique

 abus de formules slogans du type maoïste comme « observer, comprendre, agir », « extraire et exploiter », « définir et reconnaître », « évaluer, comparer, maîtriser », « connaître, réaliser et exploiter », « metttre en œuvre une démarche expérimentale »…

 prétention à faire accéder l’élève à la totalité des secteurs « de pointe » de la physique la plus récente, sans réellement lui donner aucun moyen d’y accéder

 le parti pris permanent, et du coup absurde, de tout le temps « pratiquer une démarche expérimentale », opposée à la démarche théorique…

 des partis pris idéologiques sur le but de l’étude des sciences, dont celui-ci, tout doit viser à allers vers les domaines suivants : écologie, technoscience, sciences de l’information.

 suppression au maximum des relations mathématiques « théoriques » de tout l’enseignement de la Physique !!!

A remarquer aussi la réforme des mathématiques qui fait que le prérequis des sciences physiques n’est pas acquis !!!

« …une rédaction volontairement allégée des contenus, notions et compétences a été privilégiée… Deux compétences occupent une place centrale en terminale : « extraire » et « exploiter » des informations ; elles seront mises en œuvre fréquemment, notamment dans les situations identifiées dans la colonne de droite du programme, en respectant l’esprit de la démarche scientifique. Les activités proposées aux élèves au sujet de la compétence « extraire » et leurs connaissances acquises doivent les conduire à s’interroger de manière critique sur la valeur scientifique des informations, sur la pertinence de leur prise en compte, et à choisir de façon argumentée ce qui est à retenir dans des ensembles où l’information est souvent surabondante et parfois erronée, où la connaissance objective et rationnelle doit être distinguée de l’opinion et de la croyance… »

Commentaire :

Ce n’est pas seulement la rédaction qui est allégée ou l’exigence de rationalité, de capacités, de connaissances théoriques, de formules, c’est carrément le caractère scientifique de la Physique théorique qui est annihilé… On parle de respecter « l’esprit » de la « démarche scientifique » mais on considère en fait que tout part de l’expérience, niant le mouvement inverse : de la théorie vers l’expérience ! Quant aux intuitions des scientifiques, au débat historique d’idées, ils sont absents… On considère qu’on doit d’abord former le jugement du citoyen. C’est de l’instruction civique et pas de la science ! Quant à la manière d’extraire des informations d’un texte, d’en évaluer la pertinence, c’est de la littérature !

« Des sources « froides » (rayonnement cosmologique, nuages interstellaires, corps solides, etc.) aux plus « chaudes » (étoiles et sources associées), en passant par les sources composites comme les galaxies, l’Univers est empli d’émetteurs électromagnétiques sur tout le spectre, qui interagissent avec l’atmosphère terrestre. Cette interaction, qui dépend du domaine spectral considéré, conditionne la nature de l’instrument d’observation, son support technologique et son altitude (du sol à l’extérieur de l’atmosphère)... Les photons associés aux ondes électromagnétiques, les particules élémentaires (électrons, protons, neutrinos, etc.), ou composites (noyaux, atomes, molécules) sont, à côté des ondes électromagnétiques et mécaniques, des supports précieux d’information…. »

Commentaire :
Le rayonnement cosmique n’est pas une « source froide » mais une émission de l’époque dense et chaude qu’a connue l’Univers !!!
Etoiles et sources associées, ça veut dire quoi ?!!
Sources composites, les galaxies !!! Tout est composite dans l’Univers, messieurs des inspecteurs de la Physique !!!

On n’étudie pas la matière-lumière mais « des supports précieux d’information ».

La fameuse « démarche expérimentale » prétendue revient à de l’analyse de données et de textes…

« …L’occasion est alors donnée d’appliquer la cinématique et la dynamique newtoniennes pour inscrire le temps comme variable naturelle des phénomènes évolutifs. Outre l’énergie, l’introduction de la quantité de mouvement permet d’étendre l’étude si fructueuse pour la physique de grandeurs qui se conservent lors d’une évolution. Les aspects énergétiques interviennent dans ce cadre en particulier pour analyser les causes de dissipation qui altèrent la reproductibilité des phénomènes et donc la qualité des étalons de temps… »

Commentaire :

C’est de la littérature !!!
La cinématique et la dynamique newtoniennes ne sont là que pour inscrire le temps comme variable naturelle !!! La science est là en toile de fond pour disserter…

C’est extrêmement idéologique et réthorique !

« …La dualité onde-corpuscule est une formulation qui s’applique aux manifestations du photon, qui se comporte soit comme une onde, soit comme une particule, selon le contexte expérimental considéré. Mais elle ne doit pas décrire la nature intrinsèque du photon lui-même, qui n’est ni une onde, ni une particule, mais l’archétype d’un objet quantique, appelé parfois « quanton » par les scientifiques… »

Commentaire :

Les scientifiques, ce n’est pas les auteurs du programme : « appelé… par les scientifiques » !

Il n’est d’ailleurs pas exact que c’est soit-soit, selon le contexte expérimental mais à la fois les deux, comme dans les fentes de Young, où les interférences ont lieu en même temps que des impacts ponctuels.

« …Si l’on excepte un changement radical des modes de vie, l’activité scientifique et ses applications technologiques s’avèrent être des réponses crédibles aux défis posés à l’Homme, en particulier ceux retenus pour la terminale S : économiser les ressources et respecter l’environnement, synthétiser des molécules et fabriquer de nouveaux matériaux, transmettre et stocker l’information… »

Commentaire :

La science n’a plus du tout pour but l’étude des lois de la nature mais les objectifs de la société, à une phase donnée…

Source

Ce que pensent les physiciens de cet enseignement en 2015

Commentaire des physiciens :

« En physique, le plus gros changement concerne l’électricité, pour laquelle tout savoir-faire a quasiment disparu, mais aussi le processus de la mesure où le même déclin des connaissances est observé, et à un moindre degré la mécanique… Une grande majorité des enseignants a noté une diminution des aptitudes calculatoires des étudiants. Il semble que la réforme actuelle conduise à l’accentuation d’une tendance installée depuis plusieurs années : la capacité des étudiants à mener un calcul même léger se dégrade, ce qui conduit souvent à un découragement rapide… Un tiers des répondants, toutes filières confondues, constate une baisse des aptitudes à résoudre des problèmes de physique… Le « vernis » culturel se fait au détriment de l’acquisition de bases solides, et les outils mathématiques sont trop peu utilisés. »

et ils concluent :

« Les programmes actuels mis en place depuis 2010 dans l’enseignement secondaire, ont été construits pour permettre aux élèves de mieux comprendre les enjeux sociétaux. »

Précisons : on se sert des sciences pour faire passer les enjeux sociétaux des classes dirigeantes !

Ils précisent ici leurs critiques en 2016

« Les nouveaux enseignements ont été pensés avec l’intention louable de s’adresser à tous, mais il s’avère qu’ils ne préparent pas les élèves s’orientant vers des études scientifiques post-bac de manière satisfaisante, car ils ne leur donnent que très peu d’éléments solides pour atteindre le niveau d’approfondissement demandé dans l’enseignement supérieur. Le fossé entre la terminale et la première année du supérieur s’est considérablement creusé, entraînant un accroissement du nombre d’échecs. L’assimilation des concepts fondamentaux de la physique et des éléments formels nécessaires pour aborder la modélisation mathématique des phénomènes nécessite manifestement une imprégnation précoce : c’est seulement grâce à une fréquentation répétée des notions sur plusieurs années, avec un degré d’approfondissement croissant et une pratique régulière, que les élèves peuvent s’approprier ces éléments pour aborder progressivement les sujets délicats qui constituent le cœur d’un programme de licence. »

Réflexions sur l’enseignement des sciences physiques au lycée

La science au lycée, une réforme atterrante

Délires de didacticiens

Et au-delà de la physique

L’enseignement conçu par Paul Langevin et celui développé par Hubert Gié ont été détruits et pour plusieurs générations, car les élèves produits de cet enseignement vont bientôt eux-mêmes enseigner !!!

Hubert Gié

Paul Langevin

Messages

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.