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Les meilleurs écrits athées - Cinquième partie - L’athéisme selon Karl Marx

mardi 5 septembre 2017, par Robert Paris

Les meilleurs écrits athées - Cinquième partie - L’athéisme selon Karl Marx

Qu’est-ce que l’athéisme ?

Remarque : comme il est classique, on englobe Engels dans l’oeuvre de Marx et Marx dans l’oeuvre d’Engels, tant ces deux militants et théoriciens ont mêlé leurs travaux et leurs pensées.

« Elle [la philosophie] fait sienne la profession de foi de Prométhée : "Je hais tous les dieux." Cette profession de foi est sa propre devise qu’elle oppose à tous les dieux du Ciel et de la Terre qui ne reconnaissent pas pour divinité suprême la conscience que l’homme a de soi. »

(Karl Marx - Différence de la philosophie de la nature chez Démocrite et Epicure)

« L’athéisme est une négation de Dieu et par cette négation, il pose l’existence de l’homme. »

(Karl Marx - Manuscrits de 1844)

« La religion est le soupir de la créature opprimée, l’âme d’un monde sans cœur, comme elle est l’esprit des conditions sociales d’où l’esprit est exclu. Elle est l’opium du peuple. »

(Karl Marx - avec Engels, Critique de "La philosophie du droit" de Hegel, 1844)

« Voici le fondement de la critique irréligieuse : c’est l’homme qui fait la religion, et non la religion qui fait l’homme. »

(Karl Marx - avec Engels, Critique de "La philosophie du droit" de Hegel, 1844)

« Nier la religion, ce bonheur illusoire du peuple, c’est exiger son bonheur réel. Exiger qu’il abandonne toute illusion sur son état, c’est exiger qu’il renonce à un état qui a besoin d’illusions. La critique de la religion contient en germe la critique de la vallée de larmes dont la religion est l’auréole. »

(Karl Marx / 1818-1883 / avec Engels, Critique de "La philosophie du droit" de Hegel, 1844)

« La critique de la religion détrompe l’homme, afin qu’il pense, qu’il agisse, qu’il forge sa réalité en homme détrompé et revenu à la raison, afin qu’il gravite autour de lui-même, c’est-à-dire autour de son véritable soleil. La religion n’est que le soleil illusoire, qui gravite autour de l’homme tant que l’homme ne gravite pas autour de lui-même. »

(Karl Marx - avec Engels, Critique de "La philosophie du droit" de Hegel, 1844)

« Les prolétaires n’ont rien à perdre que leurs chaînes. Ils ont un monde à gagner. Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! »

(Karl Marx / 1818-1883 / Manifeste du parti communiste / 1848)

« L’histoire de toute société jusqu’à nos jours n’a été que l’histoire de luttes de classes. »

(Karl Marx - Manifeste du parti communiste / 1848)

« Quand le monde antique était à son déclin, les vieilles religions furent vaincues par la religion chrétienne. Quand, au XVIIIème siècle, les idées chrétiennes cédèrent la place aux idées de progrès, la société féodale livrait sa dernière bataille à la bourgeoisie, alors révolutionnaire. Les idées de liberté de conscience, de liberté religieuse ne firent que proclamer le règne de la libre concurrence dans le domaine du savoir (...). Rien n’est plus facile que de donner une teinture de socialisme à l’ascétisme chrétien. Le christianisme ne s’est-il pas élevé lui aussi contre la propriété privée, le mariage, l’Etat ? Et à leur place n’a-t-il pas prêché la charité et la mendicité, le célibat et la mortification de la chair, la vie monastique et l’Eglise ? Le socialisme chrétien n’est que de l’eau bénite avec laquelle le prêtre consacre le dépit de l’aristocratie. »

(Karl Marx et Friedrich Engels / Manifeste du parti communiste / 1848)

« En général, le reflet religieux du monde réel ne pourra disparaître que lorsque les conditions du travail et de la vie pratique présenteront à l’homme des rapports transparents et rationnels avec ses semblables et avec la nature. La vie sociale, dont la production matérielle et les rapports qu’elle implique forment la base, ne sera dégagée du nuage mystique qui en voile l’aspect, que le jour où s’y manifestera l’oeuvre d’hommes librement associés, agissant consciemment, et maîtres de leur propre mouvement social. »

(Karl Marx - Le Capital / 1867)

« Les philosophes n’ont fait qu’interpréter diversement le monde, il s’agit maintenant de le transformer. »

(Karl Marx - Thèse sur Feuerbach)

« Le comportement borné des hommes en face de la nature conditionne leur comportement borné entre eux. »

(Karl Marx - L’idéologie allemande)

« La critique de la religion aboutit à cet enseignement que l’homme est l’être suprême pour l’homme, c’est-à-dire à l’impératif catégorique de renverser tous les rapports sociaux qui font de l’homme un être humilié, asservi, abandonné, méprisable... »

(Karl Marx - Introduction à la critique de la philosophie du droit de Hegel)

« Ce n’est pas la conscience des hommes qui détermine leur existence, c’est au contraire leur existence sociale qui détermine leur conscience. »

(Karl Marx - Oeuvres économiques)

« Les idées ne sont rien d’autre que les choses matérielles transposées et traduites dans la tête des hommes. »

(Karl Marx)

« La bourgeoise "liberté de conscience" n’est rien de plus que la tolérance de toutes les sortes possibles de liberté de conscience religieuse, tandis que lui [le Parti ouvrier] s’efforce de libérer les consciences de la fantasmagorie religieuses. »

(Karl Marx - Neue Zeit / 1890-91, tome 1)

Source des citations précédentes

« La religion, la famille, l’État, le droit, la morale, la science, l’art, etc., ne sont que des modes particuliers de la production et tombent sous sa loi générale. L’abolition positive de la propriété privée, l’appropriation de la vie humaine, signifie donc la suppression positive de toute aliénation, par conséquent le retour de l’homme hors de la religion, de la famille, de l’État, etc., à son existence humaine, c’est-à-dire sociale. L’aliénation religieuse en tant que telle ne se passe que dans le domaine de la conscience, du for intérieur de l’homme, mais l’aliénation économique est celle de la vie réelle — sa sup. pression embrasse donc l’un et l’autre aspects. Il est évident que chez les différents peuples le mouvement prend sa première origine selon que la véritable vie reconnue du peuple se déroule plus dans la conscience ou dans le monde extérieur, qu’elle est plus la vie idéale ou réelle. Le communisme commence immédiatement (Owen) avec l’athéisme. L’athéisme est au début encore bien loin d’être le communisme, de même que cet athéisme est plutôt encore une abstraction. La philanthropie de l’athéisme n’est donc au début qu’une philanthropie philosophique abstraite, celle du communisme est immédiatement réelle et directement tendue vers l’action. »

Marx dans « Les manuscrits de 1844 »

« La critique de la religion est la condition première de toute critique. L’existence profane de l’erreur est compromise, dès que sa céleste oratio pro aris et focis a été réfutée. L’homme qui, dans la réalité fantastique du ciel où il cherchait un surhomme, n’a trouvé que son propre reflet, ne sera plus tenté de ne trouver que sa propre apparence, le non-homme, là où il cherche et est forcé de chercher sa réalité véritable. Le fondement de la critique irréligieuse est celui-ci : l’homme fait la religion, ce n’est pas la religion qui fait l’homme. La religion est en réalité la conscience et le sentiment propre de l’homme qui, ou bien ne s’est pas encore trouvé, ou bien s’est déjà reperdu. Mais l’homme n’est pas un être abstrait, extérieur au monde réel. L’homme, c’est le monde de l’homme, l’État, la société. Cet État, cette société produisent la religion, une conscience erronée du monde, parce qu’ils constituent eux-mêmes un monde faux. La religion est la théorie générale de ce monde, son compendium encyclopédique, sa logique sous une forme populaire, son point d’honneur spiritualiste, son enthousiasme, sa sanction morale, son complément solennel, sa raison générale de consolation et de justification. C’est la réalisation fantastique de l’essence humaine, parce que l’essence humaine n’a pas de réalité véritable. La lutte contre la religion est donc par ricochet la lutte contre ce monde, dont la religion est l’arôme spirituel. La misère religieuse est, d’une part, l’expression de la misère réelle, et, d’autre part, la protestation contre la misère réelle. La religion est le soupir de la créature accablée par le malheur, l’âme d’un monde sans cœur, de même qu’elle est l’esprit d’une époque sans esprit. C’est l’opium du peuple. Le véritable bonheur du peuple exige que la religion soit supprimée en tant que bonheur illusoire du peuple. Exiger qu’il soit renoncé aux illusions concernant notre propre situation, c’est exiger qu’il soit renoncé à une situation qui a besoin d’illusions. La critique de la religion est donc, en germe, la critique de cette vallée de larmes, dont la religion est l’auréole. La critique a effeuillé les fleurs imaginaires qui couvraient la chaîne, non pas pour que l’homme porte la chaîne prosaïque et désolante, mais pour qu’il secoue la chaîne et cueille la fleur vivante. La critique de la religion désillusionne l’homme, pour qu’il pense, agisse, forme sa réalité comme un homme désillusionné, devenu raisonnable, pour qu’il se meuve autour de lui et par suite autour de son véritable soleil. La religion n’est que le soleil illusoire qui se meut autour de l’homme, tant qu’il ne se meut pas autour de lui-même. L’histoire a donc la mission, une fois que la vie future de la vérité s’est évanouie, d’établir la vérité de la vie présente. Et la première tâche de la philosophie, qui est au service de l’histoire, consiste, une fois démasquée l’image sainte qui représentait la renonciation de l’homme à lui-même, à démasquer cette renonciation sous ses formes profanes. La critique du ciel se transforme ainsi en critique de la terre, la critique de la religion en critique du droit, la critique de la théologie en critique de la politique. Les développements qui suivent – une contribution à ce travail – ne se rattachent pas directement à l’original, mais à une copie, à la philosophie politique et à la philosophie allemande du droit, pour la seule raison qu’ils se rattachent à l’Allemagne… La religion est la théorie générale de ce monde, son compendium encyclopédique, sa logique sous une forme populaire, son point d’honneur spiritualiste, son enthousiasme, sa sanction morale, son complément solennel, sa raison générale de consolation et de justification. C’est la réalisation fantastique de l’essence humaine, parce que l’essence humaine n’a pas de réalité véritable. La lutte contre la religion est donc par ricochet la lutte contre ce monde, dont la religion est l’arôme spirituel.
La misère religieuse est, d’une part, l’expression de la misère réelle et, d’autre part, la protestation contre la misère réelle.
La religion est le soupir de la créature accablée par le malheur, l’âme d’un monde sans cœur, de même qu’elle est l’esprit d’une époque sans esprit. C’est l’opium du peuple. »

Karl Marx, Contribution à la Critique du droit politique hégélien, 1844

« On peut distinguer les hommes des animaux par la conscience, par la religion et par tout ce que l’on voudra. Eux-mêmes commencent à se distinguer des animaux dès qu’ils commencent à produire leurs moyens d’existence, pas en avant qui est la conséquence même de leur organisation corporelle. En produisant leurs moyens d’existence, les hommes produisent indirectement leur vie matérielle elle-même. La façon dont les hommes produisent leurs moyens d’existence, dépend d’abord de la nature des moyens d’existence déjà donnés et qu’il leur faut reproduire. Il ne faut pas considérer ce mode de production de ce seul point de vue, à savoir qu’il est la reproduction de l’existence physique des individus. Il représente au contraire déjà un mode déterminé de l’activité de ces individus, une façon déterminée de manifester leur vie, un mode de vie déterminé. La façon dont les individus manifestent leur vie reflète très exactement ce qu’ils sont. Ce qu’ils sont coïncide donc avec leur production, aussi bien avec ce qu’ils produisent qu’avec la façon dont ils le produisent. Ce que sont les individus dépend donc des conditions matérielles de leur production…. La production des idées, des représentations et de la conscience est d’abord directement et intimement liée à l’activité matérielle et au commerce matériel des hommes, elle est le langage de la vie réelle. Les représentations, la pensée, le commerce intellectuel des hommes apparaissent ici encore comme l’émanation directe de leur comportement matériel. Il en va de même de la production intellectuelle telle qu’elle se présente dans le langage de la politique, des lois, de la morale, de la religion, de la métaphysique, etc. d’un peuple. Ce sont les hommes qui sont les producteurs de leurs représentations, de leurs idées, etc., mais les hommes réels, agissants, tels qu’ils sont conditionnés par un développement déterminé de leurs forces productives et des relations qui y correspondent, y compris les formes les plus larges que celles-ci peuvent prendre. La conscience ne peut jamais être autre chose que l’Etre conscient (das bewusste Sein) et l’Etre des hommes est leur processus de vie réel. Et si, dans toute l’idéologie, les hommes et leur rapports nous apparaissent placés la tête en bas comme dans une chambre noire, ce phénomène découle de leur processus de vie historique, absolument comme le renversement des objets sur la rétine découle de son processus de vie directement physique. A l’encontre de la philosophie allemande qui descend du ciel sur la terre, c’est de la terre au ciel que l’on monte ici. Autrement dit, on ne part pas de ce que les hommes disent, s’imaginent, se représentent, ni non plus de ce qu’ils sont dans les paroles, la pensée, l’imagination et la représentation d’autrui, pour aboutir ensuite aux hommes en chair et en os ; non, on part des hommes dans leur activité réelle, c’est d’après leur processus de vie réel que l’on représente aussi le développement des reflets et des échos idéologiques de ce processus vital. Et même les fantasmagories dans le cerveau humain sont des sublimations résultant nécessairement de leur processus de vie matériel que l’on peut constater empiriquement et qui repose sur des bases matérielles. De ce fait, la morale, la religion, la métaphysique et tout le reste de l’idéologie, ainsi que les formes de conscience qui leur correspondent, perdent aussitôt toute apparence d’autonomie. Elles n’ont pas d’histoire, elles n’ont pas de développement ; ce sont au contraire les hommes qui, en développant leur production matérielle et leurs relations matérielles, transforment avec cette réalité qui leur est propre et leur pensée et les produits de leur pensée. Ce n’est pas la conscience qui détermine la vie, mais la vie qui détermine la conscience. Dans la première façon de considérer les choses, on part de la Conscience comme étant l’Individu vivant, dans la seconde façon, qui correspond à la vie réelle, on part des individus réels et vivants eux-mêmes et l’on considère la Conscience uniquement comme leur conscience. La conscience est donc d’emblée un produit social et le demeure aussi longtemps qu’ils existe des hommes en général. Bien entendu, la conscience n’est d’abord que la conscience du milieu sensible le plus proche et celle du lien borné avec d’autres personnes et d’autres choses situées en dehors de l’individu qui prend conscience ; c’est en même temps la conscience de la nature qui se dresse d’abord en face des hommes comme une puissance foncièrement étrangère, toute-puissante et inattaquable, envers laquelle les hommes se comportent d’une façon purement animale et qui leur impose autant qu’au bétail ; par conséquent une conscience de la nature purement animale (religion et nature). On voit immédiatement que cette religion de la nature, ou ces rapports déterminés envers la nature, sont conditionnés par la forme de la société et vice versa. Ici, comme partout ailleurs, l’identité de l’homme et de la nature apparaît aussi sous cette forme, que le comportement borné des hommes en face de la nature conditionne leur comportement borné entre eux, et que leur comportement borné entre eux conditionne à son tour leurs rapports bornés avec la nature, précisément parce que la nature est encore à peine modifiée par l’histoire et que, d’autre part, la conscience de la nécessité d’entrer en rapport avec les individus qui l’entourent marque pour l’homme le début de la conscience du fait qu’il vit somme toute en société… »

Karl Marx, Idéologie allemande, 1845

« Il est clair que tout grand bouleversement historique des conditions sociales entraîne en même temps le bouleversement des conceptions et des représentations des hommes et donc de leurs représentations religieuses. Mais la différence entre l’actuelle révolution et toutes les précédentes consiste précisément en ce qu’on est enfin parvenu à élucider le mystère de ce processus historique de bouleversement, et qu’on rejette par conséquent toute religion, au lieu de sublimer une fois encore ce processus pratique, « extérieur », sous la forme transcendante d’une nouvelle religion. »

Karl Marx, Compte rendu du livre de G. F. Daumer : « La religion de l’ère nouvelle. Essai de fondement combinatoire et aphoristique », 1850

« A l’instar de Petty, Adam Smith fut détesté par la prêtraille. >On en peut juger par un écrit intitulé « A letter to A. Smith, L. L. D. On the Life, Death and Philosophy of his Friend David Hume. By one of the People called Christians », 4° éd. Oxford, 1784. L’auteur de ce pamphlet, docteur Horne, évêque anglican de Norwich, sermonne A. Smith pour avoir publié une lettre à M. Strahan où « il embaume son ami David » (Hume), où il raconte au monde que « sur son lit de mort Hume s’amusait à lire Lucien et à jouer au whist »’ et OÙ il pousse l’impudence jusqu’à avouer : « J’ai toujours considéré Hume aussi bien pendant sa vie qu’après sa mort comme aussi près de l’idéal d’un sage parfait et d’un homme vertueux que le comporte la faiblesse de la nature humaine. » L’évêque courroucé s’écrie : « Convient-il donc, monsieur, de nous présenter comme parfaitement sage et vertueux le caractère et la conduite d’un homme, possédé d’une antipathie si incurable contre tout ce qui porte le nom de religion qu’il tourmentait son esprit pour effacer ce nom même de la mémoire des hommes ?... Mais ne vous laissez pas décourager, amis de la vérité, l’athéisme n’en a pas pour longtemps... Vous (A. Smith) avez eu l’atroce perversité (the atrocious wickedness) de propager l’athéisme dans le pays (notamment par la Théorie des Sentiments Moraux)... Nous connaissons vos ruses, maître docteur ! ce n’est pas l’intention qui vous manque, mais vous comptez cette fois sans votre hôte. Vous voulez nous faire croire par l’exemple de David Hume, Esquire, qu’il n’y a pas d’autre cordial pour un esprit abattu, pas d’autre contre-poison contre la crainte de la mort que l’athéisme... Riez donc sur les ruines de Babylone, et félicitez Pharaon, le scélérat endurci ! » (L. c., p. 8, 17, 21, 22.) - Un autre anglican orthodoxe qui avait fréquenté les cours d’Adam Smith, nous raconte à l’occasion de sa mort : « L’amitié de Smith pour Hume l’a empêché d’être chrétien Il croyait Hume sur parole, Hume lui aurait dit que la lune est un fromage vert qu’il l’aurait cru. C’est pourquoi il a cru aussi sur parole qu’il n’y avait ni Dieu ni miracle... Dans ses principes politiques il frisait le républicanisme. » (« The Bee, By James Anderson », Edimb., 1791-93.) - Enfin le « révérend » Th. Chalmers soupçonne Adam Smith d’avoir inventé la catégorie des « travailleurs improductifs » tout exprès pour les ministres protestants, malgré leur travail fructifère dans la vigne du Seigneur. »

Karl Marx dans le Capital, Accumulation du Capital, Livre I Section VII

« Même dans ce que l’on appelle les guerres de religion du XVIe siècle, il s’agissait, avant tout, de très positifs intérêts matériels de classe, et ces guerres étaient des luttes de classes, tout autant que les collisions intérieures qui se produisirent plus tard en Angleterre et en France. Si ces luttes de classes avaient, à cette époque, un caractère religieux, si les intérêts, les besoins, les revendications des différentes classes se dissimulaient sous le masque de la religion, cela ne change rien à l’affaire et s’explique facilement par les conditions de l’époque. »

Friedrich Engels, La guerre des paysans

« Toute religion n’est que le reflet fantastique, dans le cerveau des hommes, des puissances extérieures qui dominent leur existence quotidienne, reflet dans lequel les puissances terrestres prennent la forme de puissances supra-terrestres. Dans les débuts de l’histoire, ce sont d’abord les puissances de la nature qui sont sujettes à ce reflet et qui dans la suite du développement passent, chez les différents peuples, par les personnifications les plus diverses et les plus variées. […] Mais bientôt, à côté des puissances naturelles, entrent en action aussi des puissances sociales, puissances qui se dressent en face des hommes, tout aussi étrangères et au début, tout aussi inexplicables, et les dominent avec la même apparence de nécessité naturelle que les forces de la nature elles-mêmes. Les personnages fantastiques dans lesquels ne se reflétaient au début que les forces mystérieuses de la nature reçoivent par là des attributs sociaux, deviennent les représentants de puissances historiques. A un stade plus avancé encore de l’évolution, l’ensemble des attributs naturels et sociaux des dieux nombreux est reporté sur un seul dieu tout-puissant, qui n’est lui-même à son tour que le reflet de l’homme abstrait. C’est ainsi qu’est né le monothéisme, qui fut dans l’histoire le dernier produit de la philosophie grecque vulgaire à son déclin et trouva son incarnation toute prête dans le Dieu national exclusif des Juifs, Yahvé. Sous cette figure commode, maniable et susceptible de s’adapter à tout, la religion peut subsister comme forme immédiate, c’est-à-dire sentimentale, de l’attitude des hommes par rapport aux puissances étrangères, naturelles et sociales, qui les dominent, tant que les hommes sont sous la domination de ces puissances. Or nous avons vu à maintes reprises que, dans la société bourgeoise actuel, les hommes sont dominés par les rapports économiques créés par eux-mêmes, par les moyens de production produits par eux-mêmes, comme par une puissance étrangère. La base effective de l’action réflexe religieuse subsiste donc et avec elle, le reflet religieux lui-même. Et même si l’économie bourgeoise permet de glisser un regard dans l’enchaînement causal de cette domination étrangère, cela ne change rien à l’affaire. L’économie bourgeoise ne peut ni empêcher les crises en général, ni protéger le capitaliste individuel des pertes, des dettes sans provision et de la faillite, ou l’ouvrier individuel du chômage et de la misère. Le proverbe est toujours vrai : l’homme propose et Dieu dispose (Dieu, c’est-à-dire la domination étrangère du mode de production capitaliste). La simple connaissance, quand même elle irait plus loin et plus profond que celle de l’économie bourgeoise, ne suffit pas pour soumettre des puissances sociales à la domination de la société. Il y faut avant tout un acte social. Et lorsque cet acte sera accompli, lorsque la société, par la prise de possession et le maniement planifié de l’ensemble des moyens de production, se sera délivrée et aura délivré tous ses membres de la servitude où les tiennent présentement ces moyens de production produits par eux-mêmes, mais se dressant en face d’eux comme une puissance étrangère accablante ; lorsque donc l’homme cessera de simplement proposer, mais aussi disposera, — c’est alors seulement que disparaîtra la dernière puissance étrangère qui se reflète encore dans la religion, et que par là disparaîtra le reflet religieux lui-même, pour la bonne raison qu’il n’y aura plus rien à refléter… Dans le catholicisme, d’abord l’égalité négative de tous les hommes devant Dieu comme pécheurs, et dans une conception plus étroite l’égalité des enfants de Dieu rachetés les uns comme les autres par la grâce et le sang du Christ. Les deux conceptions fondées dans le rôle du christianisme, — comme religion des esclaves, des bannis, des réprouvés, des persécutés, des opprimés. Avec la victoire du christianisme, ce motif passa au second plan et l’opposition entre croyants et païens, orthodoxes et hérétiques devint tout d’abord l’essentiel. Avec l’apparition des villes et par suite, des éléments plus ou moins développés de bourgeoisie et de prolétariat, la revendication d’égalité devait forcément recommencer à poindre peu à peu comme condition de l’existence bourgeoise et la façon prolétarienne de conclure logiquement de l’égalité politique à l’égalité sociale devait s’y rattacher. Cela, naturellement sous forme religieuse, s’est exprimé nettement pour la première fois dans la Guerre des paysans. — Le côté bourgeois formulé pour la première fois avec rigueur, mais d’une façon encore universellement humaine grâce à Rousseau. Comme dans toutes les revendications de la bourgeoisie, le prolétariat se dresse ici également comme une ombre fatale et tire ses conclusions (Babeuf). »

Friedrich Engels, AntiDühring

« On n’en a pas fini avec une religion qui s’est soumis le monde romain et a dominé pendant 1800 ans la plus grande partie, et de loin, de l’humanité civilisée, en se bornant à déclarer que c’est un tissu d’absurdités fabriqué par des imposteurs. On n’en vient à bout que si l’on sait expliquer son origine et son développement à partir des conditions historiques existant au moment où elle est née et où elle est devenue religion dominante. C’est particulièrement vrai en ce qui concerne le christianisme. Il s’agit précisément de résoudre la question de savoir comment il a pu se faire que les masses populaires de l’empire romain préférèrent à toutes les autres religions cette absurdité prêchée de surcroît par des esclaves et des opprimés, jusqu’à ce que l’ambitieux Constantin finit par considérer que confesser cette religion de l’absurde était le meilleur moyen de parvenir à régner sans partage sur le monde romain. »

Friedrich Engels, Bruno Bauer et le christianisme primitif

Marx et Engels sur la religion

Marxisme et religion

Les révolutionnaires et la religion

Le marxisme est-il une religion ?

La philosophie de Karl Marx

Notre combat contre la religion

Bibliographie athée

Dictionnaire des athées anciens et modernes

Qu’est-ce que l’athéisme ?

Qu’était le matérialisme en philosophie et qu’est-il aujourd’hui ?

Qu’est-ce que le matérialisme (en philosophie) ?

L’athéisme et l’anticléricalisme dans la Révolution française

Organisations et sites athées dans le monde

Notre combat contre la religion

Dialogue sur la religion et les religions

D’où viennent les religions

Les révolutionnaires et la religion

En quoi le fondement, réel et imaginaire, des anciennes religions a irrémédiablement disparu ?

Religion—its social roots and role

Les plus grands auteurs athées du monde

Les meilleurs écrits athées - Première partie - Ecrits de la Grèce ancienne contre les religions et les dieux

Les meilleurs écrits athées - Deuxième partie - Diderot, La Mettrie

Les meilleurs écrits athées - Troisième partie - De d’Holbach, Helvétius, Spinoza et bien d’autres auteurs

Les meilleurs écrits athées - Quatrième partie - Feuerbach

Les meilleurs écrits athées - Sixième partie – Plekhanov, Lénine, Trotsky

Les meilleurs écrits athées - Septième partie – Les grands auteurs athées récents

Les meilleurs écrits athées - Huitième partie – L’Inde et le Pakistan, continent historique de l’athéisme

Les meilleurs écrits athées - Neuvième partie - Quelques grands écrits athées historiques

Les meilleurs textes athées – Dixième partie - Un athée se soumet à la question…

Les meilleurs écrits athées - Onzième partie – L’homme préhistorique, un athée ?

Les meilleurs écrits athées - Douzième partie – Une Chine antique athée

Les meilleurs écrits athées - Treizième partie - Les grandes femmes athées de l’Histoire

Les meilleurs écrits athées - Quatorzième partie - Dialogues athées

Les meilleurs écrits athées - Quinzième partie – L’athéisme a aussi ses victimes et même ses martyrs

Les meilleurs écrits athées - Seizième partie - Poésies athées

Les meilleurs écrits athées – Dix-septième partie - Les philosophes matérialistes

Les meilleurs auteurs athées – Dix-huitième partie - Les auteurs athées romains

Les meilleurs écrits athées – Dix-neuvième partie - Plaisanteries athées

Les meilleurs écrits athées – Vingtième partie – L’anticléricalisme

Les meilleurs écrits athées – Vingt-et-unième partie - Orient athée

Les pires crimes et scandales de l’Eglise catholique

D’où viennent les religions, quelle place tiennent-elles dans l’imaginaire des hommes et quel rôle social jouent-elles ?

Le site athéisme

On n’en finira donc jamais avec l’opium du peuple ?

Darwin, un grand auteur athée

Le site athéisme

Messages

  • « De la même façon que dans la religion l’homme est dominé par le produit de sa propre tête, dans la production capitaliste il l’est par le produit de sa propre main »

    Karl Marx

  • Karl Marx :

    « C’est l’homme qui fait la religion, et non la religion qui fait l’homme. (...) La critique de la religion aboutit à cette doctrine, que l’homme est, pour l’homme, l’être suprême. Elle aboutit donc à l’impératif catégorique de renverser toutes les conditions sociales où l’homme est un être abaissé, asservi, abandonné, méprisable... La lutte contre la religion est, donc, par ricochet la lutte contre ce monde dont l’arôme spirituel est la religion... L’abolition de la religion en tant que bonheur illusoire du peuple est l’exigence de son bonheur réel. Exiger qu’il renonce aux illusions sur sa situation c’est exiger qu’il renonce à une situation qui a besoin d’illusions. La critique de la religion est donc, en germe, la critique de cette vallée de larmes dont la religion est l’auréole. La critique a dépouillé les chaînes des fleurs imaginaires qui les recouvraient, non pour que l’homme continue à porter des chaînes sans fantaisie, désespérantes, mais pour qu’il rejette ces chaînes et cueille les fleurs vivantes. La critique de la religion détruit les illusions de l’homme pour qu’il pense, agisse, façonne sa réalité comme un homme sans illusions parvenu à l’âge de la raison, pour qu’il gravite autour de lui-même, c’est-à-dire de son soleil réel. La religion n’est que le soleil illusoire qui gravite autour de l’homme tant que l’homme ne gravite pas autour de lui-même... La critique du Ciel se transforme en critique de la Terre, la critique de la religion en critique du droit, et la critique de la théologie en critique de la politique »

  • « Voici le fondement de la critique irréligieuse : c’est l’homme qui fait la religion, et non la religion qui fait l’homme ».

    MARX Karl, Pour une critique de la philosophie du droit de Hegel

    « l’athéisme est l’humanisme médiatisé par la suppression de la religion, et le communisme est l’humanisme médiatisé par lui-même grâce à la suppression de la propriété privée. »

    MARX Karl, Economie et philosophie (Manuscrits parisiens)

    « La misère religieuse est tout à la fois l’expression de la misère réelle et la protestation contre la misère réelle. La religion est le soupir de la créature accablée, l’âme d’un monde sans cœur, de même qu’elle est l’esprit d’un état de choses où il n’est point d’esprit. Elle est l’opium du peuple. »

    MARX Karl, Pour une critique de la philosophie du droit de Hegel

    « La question du rapport de l’émancipation politique à la religion devient pour nous la question du rapport de l’émancipation politique à l’émancipation humaine. Nous critiquons la faiblesse religieuse de l’Etat politique, en critiquant celui-ci, dans sa structure profane, abstraction faite de ses faiblesses religieuses. En le rendant humain, nous faisons du conflit entre l’Etat et une religion déterminée, parexemple le judaïsme, un conflit entre l’Etat et des éléments profanes déterminés, du conflit entre l’Etat et la religion tout court, un conflit entre l’Etat et la religion tout court, un conflit entre l’Etat et ses principes tout court. »

    MARX Karl, La question juive

    « En général, le reflet religieux du monde réel ne pourra disparaître que lorsque les conditions du travail et de la vie pratique présenteront à l’homme des rapports transparents et rationnels avec ses semblables et avec la nature. La vie sociale, dont la production matérielle et les rapports qu’elle implique forment la base, ne sera dégagée du nuage mystique qui en voile l’aspect que le jour où s’y manifestera l’œuvre d’hommes librement associés, agissant consciemment et maîtres de leur propre mouvement social. »

    MARX Karl, Capital, Livre I, 1

  • Engels y répond dans l’ « Anti-Dühring » :

    « Dühring interdit la religion.

    Or, toute religion n’est que le reflet fantastique, dans le cerveau des hommes, des puissances extérieures qui dominent leur existence quotidienne, reflet dans lequel les puissances terrestres prennent la forme de puissances supra-terrestres. Dans les débuts de l’histoire, ce sont d’abord les puissances de la nature qui sont sujettes à ce reflet et qui dans la suite du développement passent, chez les différents peuples, par les personnifications les plus diverses et les plus variées. Ce premier processus a été remonté par la mythologie comparée, du moins pour les peuples indo-européens, jusqu’à son origine dans les Védas de l’Inde, puis dans sa continuation, il a été montré dans le détail chez les Hindous, les Perses, les Grecs, les Romains et les Germains, et dans la mesure où nous avons suffisamment de documents, également chez les Celtes, les Lithuaniens et les Slaves. Mais bientôt, à côté des puissances naturelles, entrent en action aussi des puissances sociales, puissances qui se dressent en face des hommes, tout aussi étrangères et au début, tout aussi inexplicables, et les dominent avec la même apparence de nécessité naturelle que les forces de la nature elles-mêmes. Les personnages fantastiques dans lesquels ne se reflétaient au début que les forces mystérieuses de la nature, reçoivent par là des attributs sociaux, deviennent les représentants de puissances historiques. A un stade plus avancé encore de l’évolution, l’ensemble des attributs naturels et sociaux des dieux nombreux est reporté sur un seul dieu tout-puissant, qui n’est lui-même à son tour que le reflet de l’homme abstrait. C’est ainsi qu’est né le monothéisme, qui fut dans l’histoire le dernier produit de la philosophie grecque vulgaire à son déclin et trouva son incarnation toute prête dans le Dieu national exclusif des Juifs, Jahvé. Sous cette figure commode, maniable et susceptible de s’adapter à tout, la religion peut subsister comme forme immédiate, c’est-à-dire sentimentale, de l’attitude des hommes par rapport aux puissances étrangères, naturelles et sociales, qui les dominent, tant que les hommes sont sous la domination de ces puissances. Or nous avons vu à maintes reprises que, dans la société bourgeoise actuelle, les hommes sont dominés par les rapports économiques créés par eux-mêmes, par les moyens de production produits par eux-mêmes, comme par une puissance étrangère. La base effective de l’action réflexe religieuse subsiste donc et avec elle, le reflet religieux lui-même. Et même si l’économie bourgeoise permet de glisser un regard dans l’enchaînement causal de cette domination étrangère, cela ne change rien à l’affaire. L’économie bourgeoise ne peut ni empêcher les crises en général, ni protéger le capitaliste individuel des pertes, des dettes sans provision et de la faillite, ou l’ouvrier individuel du chômage et de la misère. Le proverbe est toujours vrai : l’homme propose et Dieu dispose (Dieu, c’est-à-dire la domination étrangère du mode de production capitaliste). La simple connaissance, quand même elle irait plus loin et plus profond que celle de l’économie bourgeoise, ne suffit pas pour soumettre des puissances sociales à la domination de la société. Il y faut avant tout un acte social. Et lorsque cet acte sera accompli, lorsque la société, par la prise de possession et le maniement planifié de l’ensemble des moyens de production, se sera délivrée et aura délivré tous ses membres de la servitude où les tiennent présentement ces moyens de production produits par eux-mêmes, mais se dressant en face d’eux comme une puissance étrangère accablante ; lorsque donc l’homme cessera de simplement proposer, mais aussi disposera, - c’est alors seulement que disparaîtra la dernière puissance étrangère qui se reflète encore dans la religion, et que par là disparaîtra le reflet religieux lui-même, pour la bonne raison qu’il n’y aura plus rien à refléter.

    Marx y répond dans « Contribution à la critique de la philosophie du droit de Hegel » :

    « Le fondement de la critique irréligieuse est celui-ci : l’homme fait la religion, ce n’est pas la religion qui fait l’homme. La religion est en réalité la conscience et le sentiment propre de l’homme qui, ou bien ne s’est pas encore trouvé, ou bien s’est déjà reperdu. Mais l’homme n’est pas un être abstrait, extérieur au monde réel. L’homme, c’est le monde de l’homme, l’État, la société. Cet État, cette société produisent la religion, une conscience erronée du monde, parce qu’ils constituent eux-mêmes un monde faux. La religion est la théorie générale de ce monde, son compendium encyclopédique, sa logique sous une forme populaire, son point d’honneur spiritualiste, son enthousiasme, sa sanction morale, son complément solennel, sa raison générale de consolation et de justification. C’est la réalisation fantastique de l’essence humaine, parce que l’essence humaine n’a pas de réalité véritable. La lutte contre la religion est donc par ricochet la lutte contre ce monde, dont la religion est l’arôme spirituel.
    La misère religieuse est, d’une part, l’expression de la misère réelle, et, d’autre part, la protestation contre la misère réelle. La religion est le soupir de la créature accablée par le malheur, l’âme d’un monde sans cœur, de même qu’elle est l’esprit d’une époque sans esprit. C’est l’opium du peuple.
    Le véritable bonheur du peuple exige que la religion soit supprimée en tant que bonheur illusoire du peuple. Exiger qu’il soit renoncé aux illusions concernant notre propre situation, c’est exiger qu’il soit renoncé à une situation qui a besoin d’illusions. La critique de la religion est donc, en germe, la critique de cette vallée de larmes, dont la religion est l’auréole.
    La critique a effeuillé les fleurs imaginaires qui couvraient la chaîne, non pas pour que l’homme porte la chaîne prosaïque et désolante, mais pour qu’il secoue la chaîne et cueille la fleur vivante. La critique de la religion désillusionne l’homme, pour qu’il pense, agisse, forme sa réalité comme un homme désillusionné, devenu raisonnable, pour qu’il se meuve autour de lui et par suite autour de son véritable soleil. La religion n’est que le soleil illusoire qui se meut autour de l’homme, tant qu’il ne se meut pas autour de lui-même.
    L’histoire a donc la mission, une fois que la vie future de la vérité s’est évanouie, d’établir la vérité de la vie présente. Et la première tâche de la philosophie, qui est au service de l’histoire, consiste, une fois démasquée l’image sainte qui représentait la renonciation de l’homme à lui-même, à démasquer cette renonciation sous ses formes profanes. La critique du ciel se transforme ainsi en critique de la terre, la critique de la religion en critique du droit, la critique de la théologie en critique de la politique. »

  • Marx dans « Pour une critique de la philosophie du droit de Hegel » :

    « Lutter contre la religion, c’est donc, indirectement, lutter contre ce monde-là, dont la religion est l’arôme spirituel. La misère religieuse est tout à la fois l’expression de la misère réelle et la protestation contre la misère réelle. La religion est le soupir de la créature accablée, l’âme d’un monde sans âme, l’esprit d’un état de choses où il n’y a point d’esprit. Elle est l’opium du peuple. Nier la religion, ce bonheur illusoire du peuple, c’est exiger son bonheur réel. Exiger qu’il abandonne toute illusion sur son état, c’est exiger qu’il renonce à un état qui a besoin d’illusions. La critique de la religion contient en germe la critique de la vallée des larmes dont la religion est l’auréole… La critique de la religion détrompe l’homme, afin qu’il pense, qu’il agisse, qu’il forge sa réalité en homme détrompé et revenu à la raison, afin qu’il gravite autour de lui-même, c’est-à-dire autour de son véritable soleil… La tâche de l’Histoire, une fois l’au-delà de la vérité disparu, est d’établir la vérité de l’ici-bas. Et c’est tout d’abord la tâche de la philosophie, qui est au service de l’histoire, de démasquer l’aliénation de soi dans ses formes profanes, une fois démasquée la forme sacrée de l’aliénation de soi de l’homme. La critique du ciel se transforme ainsi en critique de la terre, la critique de la religion en critique du droit, la critique de la théologie en critique de la politique. »

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