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Le trust Renault-Nissan-Mitsubishi menace l’emploi !

samedi 21 octobre 2017, par Robert Paris

« Le constructeur français régional de 2005, dépendant d’un seul modèle, Megane, et d’un pays, la France, est maintenant une entreprise globale profitable, résiliente, multipolaire, et elle le sera encore davantage d’ici à la fin du plan », a conclu M. Ghosn, prétendant ainsi faire le bilan de son action à la tête de Renault. Ce qui est incontestable, c’est que Renault engrange des profits records sur le dos des salariés qui paient plein pot ce succès (blocage des salaires, chute des effectifs, pression maximale dans le travail, charge de travail, précarité, stress, suicides, maladies). Bien entendu, la direction continuera de prétendre que les maladies et les suicides ne sont nullement de sa responsabilité mais des situations individuelles.

Et ce ne sont pas actionnaires qui s’en plaindront : un chiffre d’affaires de 51,2 milliards en 2016, alors qu’il ne dépassait pas les 40 milliards en 2010. Et surtout une rentabilité record. Derrière les 3,54 milliards de bénéfices de 2016 et les 3,5 millions de voitures vendues de par le monde se cache une hausse de la marge opérationnelle de 2,8 % il y a sept ans à 6,4 % l’an dernier. Sur toute sa durée, « Drive the Change » avait généré 5,7 milliards de trésorerie positive.

Avec le nouveau plan de six ans « Drive the Future », Renault compte produire 80 % de ses modèles sur des plates-formes communes avec Nissan, contre environ 20 % en 2016. Tant pis pour les doublons !

Inutile de demander si ce sont les salariés qui vont faire les frais des objectifs follement ambitieux de Ghosn pour Renault : marge opérationnelle qui ne pourra pas descendre sous les 5 %, chiffre d’affaires annuel de 70 millions d’euros, marge opérationnelle de 7 % et flux de trésorerie positif chaque année,

Si, aujourd’hui, l’Europe génère 75% des profits de Renault, Carlos Ghosn estime que l’international devrait en représenter 50% en 2022 ! Cela suppose des désinvestissements en Europe et des efforts plus grands d’investissements ailleurs !

En même temps que Ghosn annonce un effort de production accru de Renault (Thierry Bolloré indique par ailleurs que l’efficacité des usines Renault devrait progresser de 60% " avec un taux d’utilisation des sites passant de " 95% à 120%), il prévoit un désinvestissement en France qui sera la conséquence d’une hausse de l’exploitation des salariés en même temps que d’une mise en concurrence accrue entre les divers sites (davantage de synergie qui devraient, selon Ghosn, permettre de réaliser 5,5 milliards d’euros d’économies en 2018 et 10 milliards d’euros à terme).

Le groupe Renault présent dans 129 pays table sur un chiffre d’affaires de 70 milliards d’euros d’ici cinq ans contre 51 milliards l’an dernier. Dans le même temps Renault vise une marge de 7% contre 5,6% aujourd’hui.

Ghosn annonce que désormais 80% des véhicules du groupe Renault seront produits sur quatre plateformes communes, du fait de l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi, qui est désormais la plus grande alliance automobile au monde.

En somme, c’est un ordre du dictateur en chef : Renault international doit impérativement vendre beaucoup plus de véhicules et Renault France doit faire beaucoup plus d’économies. Réaliser beaucoup d’économies signifie évidemment frapper fort les salariés !

Il n’y a une question à laquelle Ghosn ne peut pas répondre et elle s’appelle en anglais « Drive the Struggle » : il n’est pas maître de la réaction ouvrière, de la lutte des classes menée par les salariés qui n’entendent pas se faire tondre la laine comme de vulgaires moutons !

Nous ne parlons pas là des réactions palichonnes des appareils syndicaux, qui, lorsqu’on leur annonce que patronat et gouvernement ont sorti les couteaux pour sacrifier les salariés, réclament de se retrouver autour de la table des négociations et de signer de nouveaux une nouvelle convention collective de la métallurgie. Nous parlons de la possibilité pour les salariés de déborder au contraire leurs prétendus dirigeants syndicaux et de se doter eux-mêmes de comités de lutte et de grève en se battant dans une lutte de classes contre les patrons et le gouvernement, malgré leurs négociateurs syndicaux.

Le redressement d’Opel fait courir de lourdes menaces sur l’emploi de 8.000 salariés. PSA supprime des emplois chez Opel en Grande-Bretagne. Un plan de départs volontaires va concerner 400 des 2000 salariés de l’usine Vauxhall d’Ellesmere Port. L’industrie "automobile " se porte-t-elle bien comme le clame Ghosn ??? Alors pourquoi être obligé de faire jouer les synergies, de supprimer des emplois prétendument en doublons, de licencier, de fermer des usines, de fusionner des groupes ? PSA licencie encore ! Comme Renault avec Nissan et Mitsubishi, les licenciements à venir, suite aux fusions de groupe, nous informent juste que le Titanic coule même si les apparences et l’orchestre continue à jouer la musique "des profits retrouvés".

Non ! Le capitalisme n’est pas florissant ! Ghosn, qui joue à caracoler en tête des trusts automobiles mondiaux, n’est pas plus fringant que les autres. Si les trusts fusionnent à tout va, ce n’est pas parce que l’industrie se porte bien, tout le contraire. Et, bien entendu, pour les classes possédantes, ceux qui trinquent, ce doit être nous ! Ce n’est pas en allant jouer aux négociations qu’on changera le rapport de forces !!!

Messages

  • Grâce à sa démission de Renault qu’il a évidemment monnayée, Carlos Ghosn pourrait toucher un pactole de 30 millions d’euros...

    Mais l’essentiel est ailleurs. Certes, l’Etat français a soutenu Ghosn autant qu’il a pu, malgré ses détournements de fonds, parce qu’il s’agit que le trust français garde ou pas sa mainmise sur des principaux trust japonais !!! Si l’Alliance explose, cela aura des conséquences désastreuses pour Renault et bien entendu pour ses salariés en premier puisque les milliardaires se débrouillent généralement pour ramasser leur pelote !!!

  • Ne vous inquiétez pas, l’Etat, le gouvernement, les syndicats, le conseil d’administration vont faire croire qu’on a minimisé la prime de départ de Ghosn. C’est facile car Carlos Ghosn a aussi été rémunéré en actions gratuites avec une certaine subtilité : elles sont versées avec un décalage de quatre ans : 100 000 pour 2015, 2016 et 2017, 80 000 pour 2018, débloquées donc dans les prochaines années. Avec le cours actuel de l’action Renault, cela représente environ 23 millions d’euros !

  • Un trust Renaut-Fiat-Chrysler les menace encore plus !!!

    Le conglomérat automobile italo-américain Fiat-Chrysler (FCA) a annoncé hier dans un communiqué de presse un projet de fusion avec le constructeur automobile français Renault. Si le conseil d’administration de Renault l’accepte, la fusion créerait le troisième constructeur automobile mondial en termes de ventes unitaires.

    L’opération proposée créerait une entité combinée dont les actionnaires de chaque société détiendraient 50 pour cent du capital. L’accord est en fait une fusion d’égaux, bien que l’annonce de la FCA ait refusé d’utiliser ce terme. C’était potentiellement par crainte que l’échec de la « fusion d’égaux » de Chrysler avec le constructeur automobile allemand Daimler en 1998 ne fasse peur aux investisseurs. Les actionnaires de la FCA encaisseraient immédiatement un dividende compensatoire de 2,8 milliards de dollars afin de compenser la plus grande capitalisation boursière de la FCA, avec un dividende potentiel de 280 millions de dollars à venir.

    Selon le communiqué de presse, l’opération permettrait à la nouvelle société d’économiser 5,6 milliards de dollars en « synergies annuelles estimées ». Cela serait réalisé principalement grâce « à la convergence des plates-formes, à la consolidation des investissements dans la chaîne cinématique et l’électrification et aux avantages d’échelle ». Un des éléments les plus important sera une réduction du nombre de types de véhicules et moteurs proposés par la nouvelle société.

    L’opération n’a pas encore été acceptée par le conseil d’administration de Renault et doit également franchir les obstacles réglementaires et gouvernementaux, y compris le soutien du gouvernement français, dont la participation de 15 pour cent dans Renault est assortie de droits de vote double (qui ne seraient pas repris dans les conditions de la fusion).

    Cependant, les premières indications du gouvernement Macron étaient positives. Une porte-parole du gouvernement a déclaré que l’accord serait « bon pour l’Europe » en créant un « géant industriel européen ». Ceci implique que le gouvernement considère la fusion comme un moyen possible de renforcer l’industrie automobile européenne contre ses rivaux nord-américains et asiatiques.

  • Et on peut dire que Fiat-Chrysler vient de donner l’exemple de sa manière de détruire des emplois massivement et rapidement.

    Les travailleurs de l’automobile sont sous le choc et en colère suite à l’annonce faite jeudi après-midi par Fiat Chrysler (FCA) qu’elle mettra fin à son troisième quart de travail à son usine d’assemblage de Windsor au Canada. Les compressions, qui prendront effet le 30 septembre, entraîneront la suppression d’environ 1500 emplois. Les mises à pied sont permanentes.

    L’usine de Windsor, qui construit la fourgonnette Chrysler Pacifica et la Dodge Caravan, fonctionne avec trois quarts de travail depuis 1993. L’usine est le plus gros employeur à Windsor, qui a été dévastée par l’arrêt de la production automobile dans cette ville, autrefois appelée la capitale canadienne de l’automobile.

    L’usine de Windsor, qui a été rééquipée en 2015 afin de construire la Pacifica, emploie environ 6000 travailleurs. L’usine peut construire jusqu’à 1500 véhicules par jour.

    Ces suppressions d’emplois sont le dernier choc causé par une vague mondiale de réduction des effectifs dans l’industrie automobile. La semaine dernière, Ford a annoncé la fermeture de ses trois usines en Russie, ce qui a entraîné l’élimination de quelque 3700 emplois. Cela fait suite à l’annonce de 5000 mises à pied chez Ford en Allemagne et à l’annonce par Goodyear-Dunlop de la suppression de 1100 emplois en Allemagne.

    L’usine de General Motors d’Oshawa, en Ontario, fermera ses portes plus tard cette année dans le cadre des plans de GM visant à fermer cinq installations nord-américaines et à supprimer 15.000 emplois. FCA a annoncé en février qu’elle mettra à pied 1300 travailleurs à son usine d’assemblage de Belvidere, en Illinois, ce printemps.

    Le 1er avril, Ford a mis à pied 1000 travailleurs à son usine d’assemblage de Flat Rock, au sud de Detroit.

    Les responsables d’Unifor prétendent avoir été pris de court par l’annonce de ces mises à pied par Chrysler. Lors d’une conférence de presse jeudi, le président de la section locale 444 d’Unifor à Windsor, Dave Cassidy, a minimisé les mises à pied, qualifiant les coupures de « décision strictement commerciale fondée sur la Pacifica. » Il a rejeté toute comparaison avec la fermeture imminente de l’usine de GM d’Oshawa.

  • Le futur numéro un de l’automobile mondiale risque fort d’être aussi le numéro des licenciements en France !!!

  • Les producteurs américains d’assemblage et de pièces d’automobiles réduisent maintenant leurs effectifs au rythme le plus élevé depuis la crise financière de 2009, lorsque Chrysler et GM ont fait faillite, selon la société d’outplacement Challenger, Gray & Christmas. L’industrie automobile américaine a annoncé près de 20.000 mises à pied jusqu’en avril, soit plus de trois fois le chiffre de l’an dernier au même moment. Ce chiffre ne tient pas compte des 7.000 suppressions d’emplois salariés de Ford annoncées plus tôt en mai.

    La FCA a effectué des milliers de mises à pied dans ses installations nord-américaines au cours des trois derniers mois, et bien d’autres, selon la rumeur, seraient en route. En mars, l’entreprise a annoncé l’élimination d’un quart de travail complet pour 1500 travailleurs à son usine d’assemblage de Windsor au Canada et la mise à pied de 1400 travailleurs du troisième quart à son usine de Belvidere, dans le nord-ouest de l’Illinois, par un appel automatisé.

    On ne sait pas encore quel sera l’effet de la rumeur sur l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi de l’accord avec Fiat-Chrysler. Ce « partenariat stratégique », pris comme une seule entité, serait le plus grand constructeur automobile du monde, bien que les trois sociétés soient considérées comme des entités distinctes qui détiennent des actions les unes dans les autres.

    Des initiés ont suggéré que FCA pourrait éventuellement rejoindre l’alliance. Toutefois, le fait que Renault ait apparemment négocié avec Fiat-Chrysler sans la participation de ses partenaires de l’alliance indique une grave détérioration des relations entre les sociétés constituantes de l’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi.

  • L’annonce de l’accord imminent entre FCA et Renault, ainsi que la suppression massive d’emplois par les autres constructeurs automobiles américains, intervient dans la même période. Il s’agit de l’approche de l’expiration, à la mi-septembre, des conventions collectives de quatre ans. avec le syndicat : Travailleurs unis de l’automobile (UAW). Ces accords couvrent 155.000 travailleurs GM, Ford et FCA aux États-Unis. La direction de l’entreprise est confiante que les dirigeants de l’UAW, qui ont accepté des millions en pots-de-vin pour forcer par des concessions dans les contrats précédents, continueront leur rôle d’agents achetés des patrons. Cependant, les constructeurs automobiles et l’UAW font face à un climat de plus en plus rebelle chez les travailleurs de l’automobile. Ces derniers sont déterminés à reconquérir tout ce qu’on leur avait enlevé au cours des quatre dernières décennies.

    Les constructeurs veulent lancer une offensive – des fermetures d’usines, des mises à pied, des fusions et à d’autres mesures qui visent à accroître l’exploitation de sa main-d’œuvre – avant les négociations sur les conventions collectives. Ils tentent de mettre les travailleurs devant le fait accompli. Ainsi, ils font passer la question des augmentations de salaires et d’embauches à la détermination des réductions et du moment où elles auront lieu.

    Cependant, les conditions sont réunies pour une puissante contre-offensive des travailleurs de l’automobile. Les travailleurs de l’automobile doivent prendre en main la conduite de la lutte en formant des comités d’usines de base, indépendants des syndicats. L’attaque contre l’emploi et le niveau de vie se déroule à l’échelle internationale. Cela souligne la nécessité pour les travailleurs américains de s’unir aux travailleurs d’Europe, d’Asie, d’Amérique latine et du monde entier pour combattre ces entreprises mondiales.

  • Cet article rappelle que l’attaque de Renault contre les salariés n’a pas attendu le Covid !!!

    Maintenant, Renault veut fermer quatre sites comme le révèle Le Canard Enchaîné ! Ce n’est pas la direction qui prévient les salariés !!! voir ici

    En même temps, Renault obtient 5 milliards de l’Etat pour... supprimer des emplois et fermer des usines !!!

    voir ici

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