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Besancenot au pays des Soviets (3)

dimanche 18 février 2018, par Alex

On a vu dans les deux articles précédents (Besancenot au pays des Soviets (1) et Besancenot au pays des Soviets (2) que Besancenot prétend réhabiliter les masses en mettant au premier plan leur rôle dans la révolution. Nous avons montré qu’il le fait à la manière de l’anarchisme petit bourgeois d’un Stirner, en usant continuellement des terme de « masses », « peuple » de manière abstraite, comme faire-valoir, sans leur donner réellement la parole. Ceci est confirmé par le fait que le lecteur cherchera en vain la parole ou les actes de ces « masses » dans les épisodes imaginés par Besancenot dans cinq « entractes-témoignages » qui sont censés faire revivre la révolution :

J’ai choisi d’accompagner mon récit chronologique en cinq saisons, cinq scènes inspirées de faits réels, cinq moments — février 1917, octobre 1917, octobre 1918, septembre 1920 et février 1933— pour saisir et couvrir, à ma manière, la mutation de la révolution en sanglante contre-révolution (p.25)

Au lieu de citer les acteurs, témoins de l’époque, Besancenot « témoigne » à leur place. Nous sommes un peu choqués par ce procédé, mis mal à l’aise par ces cinq récits.

Premièrement des dizaines de témoignages non publiés ou peu lus existent, pourquoi ne pas les sortir de l’oubli en les traduisant ou les republiant, ou en ajoutant une bibliographie détaillée ?
C’est en tout cas dans de tels récits qu’on attendrait que Besancenot mette en scène les « masses » ou « le peuple. »

Deuxièmement ces récits de Besancenot ne sont malheureusement pas bons. Plutôt que de « scènes révolutionnaires » ce sont plutôt des « saynètes » truffées de maladresses, d’anachronismes, de mauvais résumés d’ouvrages que Besancenot se garde de citer, ce qui confine au plagiat. Il nous semble qu’on est dans une situation analogue à celle que constatait George Lukacs à propos des pseudo-romans historiques :

Les prétendus romans historiques du XVIIème siècle (Scudéry, Calprenède, etc) ne sont historiques que par leur choix purement extérieurs de thèmes et de costumes. Non seulement la psychologie des personnages, mais aussi les moeurs dépeintes sont entièrement celles du temps de l’écrivain. Le Roman Historique, G. Lukacs, éditions PBP p. 17

ou encore

La particularité du roman historique dans cette période [de la crise du réalisme bourgeois] peut s’énoncer ainsi : les intentions fausses de l’écrivain sont moins facilement corrigées par la vie elle-même dans le roman historique que dans le roman qui traite du présent. Dans le roman historique, les théories fausses, les préjugés littéraires, etc, de l’auteur peuvent être ou sont beaucoup moins facilement corrigées par la richesse des données d’expérience vécue qu’on trouve dans les thèmes contemporains. Le Roman Historique, G. Lukacs, éditions PBP p. 274

Les récits de Besancenot sont en effet imprégnés de marques « du temps de l’écrivain », ainsi que de son profil politique : un réformiste au vernis révolutionnaire, militant syndicaliste qui ne mène aucune lutte véritable contre les syndicalisme réformiste, légaliste, anti-comité de grève, critiquant peu sa bourgeoise française impérialiste, prenant la pose du révolutionnaire, mais n’aspirant qu’à être l’aile d’extrême gauche des bureaucraties syndicales, dont la CGT.

Donc ces cinq récits, de même que l’ensemble du livre, ne donnent pas la parole aux masses, ne mettent pas en valeur le rôle des masses, tout en prétendant le faire. Certes le premier épisode p. 35 met en scène un épisode de la révolution de février, vu par Vassili Kaiourov, un ouvrier bolchevique ; mais le deuxième p. 59 met en scène Trotsky à Smolny ; le troisième p. 105 Pierre Pascal ; le quatrième la militante Nadja Kanoun au congrès de Bakou (1920) ; le cinquième p. 175 Victor Serge. Ces cinq acteurs témoins sont respectables, mais ils ne sont pas des anonymes pris dans les masses.

Le choix des cinq personnages principaux des scènes va donc à l’encontre de de ce que Besancenot annonçait :

Ce centenaire est donc une occasion de mettre nos pas dans une autre histoire portée à même le sol, par une plèbe anonyme qui se constitua sciemment en peuple souverain et en classe sociale assumée (p. 20)

Notons au passage le jargon politicien obscur de la fin de phrase, qui n’a rien à voir avec le marxisme, et qu’on trouve malheureusement à chaque page chez Besancenot.

Notons aussi le seul principe clair auquel s’en tient Besancenot : annoncer qu’il combat la thèse A .... en écrivant abondamment en faveur de la thèse A.

Les bureaucrates syndicaux ne donnent pas la parole aux masses, une de leurs tâches est de leur ôter la parole en s’exprimant à leur place, ou en donnant la parole aux « leaders »

Certes la première « saynète » peut faire illusion, c’est peut être la moins mauvaise, car elle a pour décor une manifestation, des meetings dans des cours d’usine ... et apparaît comme une paraphrase d’écrits de Kaïourov, Trotsky et Pierre Broué, qui ne sont pas cités, comme nous le montrerons.

C’est une excellente idée de mettre en scène Vassili Kaïourov. Qui était-il ? Besancenot aurait pu par son livre sortir de l’anonymat les Kaiourov. Des gens comme Kaiourov ne sont certes pas vraiment représentatifs des masses. Ils sont issus des masses, ils ont évolué politiquement pour former ce que les masses génèrent de plus évolué, de plus conscient. Et des milliers d’entre eux, ouvriers, devinrent membres du courant bolchevique en période de révolution mais aussi de réaction, et animateurs, dirigeants des soviets en période de révolution. Besancenot refuse de sortir de l’ombre ce type de militants car leur vie même va à l’encontre de son point de vue. Pour Besancenot, les soviets sont bien, les partis en général, le parti bolchévique en particulier sont nuisibles. Quant à des organismes comme la Tchéka, les comités d’épuration du parti, n’en parlons même pas, ils sont pour lui à l’origine du totalitarisme. Nous reviendrons plus tard sur ces thèses qui forment le coeur de l’ouvrage de Besancenot.

Dans ses « scènes » Besancenot fait donc tenir aux acteurs des propos et actions qui sont en fait ... ceux de Besancenot. C’est un une nouvelle manière de falsifier l’histoire, car Besancenot ne fait que rabaisser tout ce qui incarne la conscience des masses : les militants révolutionnaires.

Concentrons-nous sur le cas de Kaïourov, la figure centrale du premier récit de Besancenot. Qui était-il ? Besancenot le fait entrer en scène en février 1917, en le présentant à peine, puis ne nous donne plus de ses nouvelles. Or Besancenot s’intéresse à juste titre à la dégénérescence de l’état ouvrier (nous reprenons ces termes de Trotsky, Besancenot ne donne aucune caractérisation scientifique de l’URSS de Staline). Nous avons vu qu’il entre en matière en citant V. Serge, et qu’il conclut en citant V. Serge. Car le point de vue de V. Serge conforte en un sens celui de Besancenot. Par contre Kaiourov a continué à militer en ne reniant jamais ses idées pendant la période stalinienne. Donc pas de la manière qui plait à Besancenot, qui aime les révolutionnaires repentis, et choisit donc d’étouffer la voix d’un Kaiourov.

Qui donc était Kaiourov ? Mentionnons un ouvrage de militants qui comme Besancenot publient un ouvrage à l’occasion des cent ans de la révolution russe :

Nous ne partageons pas entièrement leur point de vue, mais sans célébrer haut et fort « les masses », ils donnent dans la troisième partie de leur livre la biographie de cent militants quasi oubliés ou restés anonyme. Rien que pour cela la lecture de leur livre en vaut la peine.

Voici donc le résumé de la vie de Kaiourov donné dans cet ouvrage :

Né dans les hauteurs de la Volga d’une famille d’ouvriers. Ayant terminé l’école primaire en 1888, il travaille en tant qu’ouvrier agricole chez un propriétaire terrien local. En 1896 il déménage à Nijni Novgorod, où il trouve du travail dans l’usine Kourbatov et, par la suite, à Sormovo, dans une usine métallurgique. Trois ans plus tard il adhère au POSDR et, au moment de la scission de 1903, il s’unit à la fraction bolchevique. Membre es Comités du POSDR(b) de Sormovo ou de Nijni Novgorod, il dirige une typographie clandestine, s’occupe de l’acquisition et du stockage des armes et prend part à l’insurrection armée de décembre 1905 à Sormovo.

Durant les années de la réaction, il vit dans la clandestinité à Moscou et Nijni Novgorod. En 1909 il est assgné en résidence surveillée à Samara, pendant deux ans. Ensuite, entre 1912 et 1917, il reprend l’activité clandestine pour le parti à Saint-Pétersbourg, en travaillant dans les usines Novy Lessner et Ericsson. En julllet 1914, il est parmi les organisateurs de la grève générale de la capitale, et deux ans pus tard, au printemps, il s’engage dans l’association des natifs de Nijni Novgorod résidant dans la capitale. Lors de la révolution de Février, , il critique la ligne politique adoptée par le Bureau russe du comité central et l’attitude « défensiste » prise par le Soviet de la ville. Après Février, président du Soviet du quartier de Vyborg, il entre au Comité du POSDR(b) du même quartier et dans son Comité exécutif qui exerce de fait les fonction du Comité de Pétrograd, après l’arrestation de 5 des 7 membres du Comité municipal du parti, décrétée le 26 février. Etant l’un des hommes les plus sûrs du parti, c’est dans son appartement que Lénine se réfugie après les journées de juillet. Cette confiance se renouvelle l’année suivante, quand, au moment le plus critique, Lénine fait justement appel à lui pour des tâches particulières. Ainsi, en juillet 1918, alors que les détachements de l’Armée rouge ont été contraints de céder Kazan face à l’avancé des légions blanches des Tchèques : « N’existant pas dans toute la Russie d’ouvriers plus conscients que ceux de Piter —écrit alors Lénine—, il faut en envoyer au front le plus grand nombre possible, c’est-à-dire : quelques dizaines de dirigeants comme Kaïourov et quelques milliers de simples militants ».

C’est ainsi que Vassili Kaiourov et Ivan Tchougourine entrent dans l’état-major de la 5ème armée dirigée par Smirnov et Toukhatchevski. A la tête de plusieurs milliers d’ouvriers communistes de Pétrograd, ils mettent en déroute les troupes de Koltchak, étenant à la Sibérie le pouvoir des soviets. responsable de la section politique de l’armée, Kaïourov reste en Sibérie jusqu’en 1924, remplissant différentes fonctions économiques et prenant la présidence de la commission régionale Sibérienne de la Commission centrale de contrôle du parti en 1921 et 1922.

Par la suite il préside le trust Ouralasbest, dans la région de l’Oural, il travaille à Grozneft, est conseiller du Commissariat du peuple de l’Inspection ouvrière et paysanne de la RSFSR (1925-1930), responsable du groupe de planification de l’archive d’Etat central (Centroarchiv) (1930-1932) et, plus ou moins à la même période (1926-1932), il collabore avec l’Institut pour l’histoire de la révolution russe et du parti (Ispart) et avec l’Institut Lénine.

Lorsqu’il soutient, en 1932, la nécessité de destituer Staline de sa fonction de secrétaire général et fonde, avec Martemian Rioutine, l’« Union des marxistes-léninistes »—une organisation à caractère illégal et basée sur une plate-forme antistalinienne—, il est immédiatement arrêté et exclu du parti. En mars 1933 il est déporté pendant 3 ans à Birsk. (Bachkirie). En 1935 il travaille comme menuisier dans une usine ; l’année suivante il est condamné à 3 ans de déportation au Kazakhstan mais alors qu’il se prépare à partir pour Alma-Ata , il meurt soudainement d’un infarctus. Selon son fils Alexandre, fusillé l’année suivante, il aurait, en réalité, été empoisonné par les policiers de Yagoda.

A juste titre, l’historien militant trotskiste Pierre Broué résume ainsi l’importance des militant comme Kaiourov :

Rien, sans doute, ne peut mieux expliquer les victoires du bolchevisme, et surtout leur conquête, lente puis foudroyante, de ceux que Boukharine appelle le « deuxième cercle concentrique du parti », ses antennes et ses leviers en période révolutionnaire, les ouvriers révolutionnaires, organisateurs de syndicats et de comités du parti, pôles de résistance, centre d’initiatives, animateurs et éducateurs infatigables par qui le parti a pu s’intégrer dans la classe et la diriger. De tous ceux-là, l’histoire a presque oublié les noms dans tous les cas : Lénine, parlant d’eux, dit les cadres « à la Kaiourov », du nom de l’ouvrier qui le cache en 1917 pendant quelques jours et à qui il gardera toujours sa confiance. Sans leur existence, le « miracle » bolchevique ne peut se comprendre. Le Parti Bolchevique, Pierre Broué,
Editions de Minuit p. 63

Besancenot manque ainsi l’occasion de réhabiliter les « cadres à la Kaiourov » et de faire sortir de l’anonymat ces militants surgis des masses. Disons même qu’il les y replonge, en rabaissant par exemple le rôle d’un Kaiourov dans la révolution russe de 1917.

Afin d’expliquer comment, lisons le premier (long) paragraphe du « récit n°1 » de Besancenot, gardant en tête le militant de premier ordre qu’était Kaiourov aux yeux de Lénine, ce qu’on ne devinerait pas dans le passage suivant :

Vassili joua des coudes pour se frayer un chemin et rejoindre la cour de l’usine. Qu’est-ce que cette foule compacte pouvait bien comploter depuis un bon quart d’heure ?Il y avait du grabuge dans l’air. Vassili voulait en avoir le coeur net. Depuis la veille au soir il nourrissait un drôle de pressentiment, comme si rien ne devait se passer comme prévu. Lorsque, la nuit tombant, il avait franchi la porte des locaux du parti, cette intuition l’avait happé d’un coup. Les vents pénétrants venus du delta de la Neva l’avaient cueilli à froid au sortir de sa réunion de comité et ramené immédiatement sur terre. La brise de la Baltique avait alors ranimé sa pensée ankylosée par les palabres interminables des ses camarades qu’il avait tenté de canaliser en présidant la discussion. Après toutes ses années d’engagement, il savait qu’un gouffre séparait souvent les discours de la réalité. Il avait peu dormi, agité par ses réflexions et son appréhension du lendemain. puis, comme il l’avait craint,
les toutes premières lueurs du jour avaient donné raison à ce mauvais présage. Dès l’aube, les rues regorgeaient de monde qui réclamait « du pain » ainsi que « l’arrêt de la guerre ». Le doute avait pris la forme d’un profond malaise dans son esprit embrumé, car tout prouvait que les consignes du parti bolchevique n’avaient pas été respectées, ni par les travailleurs et les ouvrières pourtant acquis à la cause, ni même par de nombreux militants de l’organisation. Les événements s’étaient enchaînés de rassemblements en manifestations. En fin de matinée, la protestation s’est muée en révolte.
Les chemins de la colère l’avaient alors conduit jusqu’à cette assemblée improvisée au coeur de l’usine mécanique Novy Lessner, dont il fut le témoin impuissant. « Ne pas se laisser déborder par la situation et réagir vite ! » s’était dit Vassili en rejoignant la marée humaine qui venait de s’arrêter pour discuter des suites de l’action. A lui seul, cet attroupement signifiait un désaveu pour le parti. Les décisions politiques prises la veille avaient été sans ambiguïté : pour l’heure, pas de grève. Pourtant Vassili n’arrivait pas à céder à l’indignation. L’expression qu’il lisait sur des centaines de visages, d’ordinaires figés par la dureté du labeur, s’était illuminée et libérait comme une puissance subversive. Une assurance nouvelle se devinait dans les regards au point qu’il en fut troublé. Comment avait-il pu se méprendre sur la détermination des travailleurs et des ouvrières ? Elle était de celle qui couve dans les sols de Petrograd les grands jours de colère, de celle que les puissants redoutaient depuis que la révolution russe de 1905 avait bien fallu balayer leur règne. ces hommes et ses femmes affichaient une résolution sans faille, que personne ne saurait contenir avec des mots. D’emblée Vassili eut la sensation que ce n’était que le début d’une mobilisation exceptionnelle. La conspiration publique qui s’organisait sous ses yeux promettait d’acquérir plus d’ampleur. Dans cette cour habituellement animée de va-et-vient permanents, et traditionnellement saturée par le vacarme assourdissant des machines, des moteurs et des sirènes, le temps des cadences infernales s’était figé. « Et si c’était au coeur de cette montagne de ferraille que le sort du tsar Nicolas II était en train de se jouer ? » songe-t-il. Un ouvrier au corps et à la tête de géant, qui parlait énergiquement avec ses mains pour convaincre son voisin, l’extirpa de ses considérations en le bousculant involontairement. Vassili fit alors quelques pas pour échapper aux argument massues du colosse, et se trouva à proximité des instigateurs de la bronca.
« Je l’aurai [sic : aurais ] parié. cela ne pouvait être qu’elles ! » dit-il à voix basse. Les ouvrières de la manufacture de textile située à quelques mètres de là, sur le quai de la Neva, étaient venues en nombre. La rencontre entre les métallurgistes et les ouvrières du textile était étonnante, on aurait cru voir un tableau. Un ballet de paysannes aux robes usées couvertes par des tabliers usagers [sic : usagés], drapées de châles et coiffées de fichus délavés, défilait face à lui. Cette farandole contestataire semblait envoûter la marée de blouses grisâtres et bleues qui les entourait. Ces travailleuses,
souvent de jeunes femmes déjà marquées par les épreuves de la vie,
tenaient la dragée haute à un auditoire principalement masculin. En cette journée internationale des droits de femmes, que le mouvement socialiste avait décrétée sept ans plus tôt, rien ne semblait pouvoir les stopper dans leur élan. Leurs protestations avaient commencé tôt dans la matinée.
Elles disaient revenir d’une manifestation où, aux côtés de milliers d’autres femmes, elles avaient battu le pavé pour s’opposer au rationnement instauré depuis le 19 février par les autorités. A les entendre, leur journée était loin d’être terminée. Elles affichaient haut et fort leur intention de faire débrayer l’usine.

Qu’a vraiment fait Kaiourov lors de cette première journée révolutionnaire ? Nous verrons que la réalité fut bien différente !

Suite à venir

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