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Les Gilets Jaunes communiquent

vendredi 15 novembre 2019, par Robert Paris

Des Gilets jaunes auto-organisent le 5 décembre et la suite :

Derrière les appels syndicaux à la grève illimitée ou reconductible du 5 décembre : discussions et collusions pour la trahir !

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Derrière les appels syndicaux à la grève illimitée ou reconductible du 5 décembre : discussions et collusions pour la trahir !

En fait, les appareils syndicaux veulent seulement diriger le mouvement pour le limiter, pour le contrôler, pour éviter que la classe ouvrière ne s’auto-organise et pour ensuite la trahir en la vendant au pouvoir et au grand capital…

On peut même dire que, dès maintenant, en négociant par petits bouts, par secteur, avec Macron, ils vendent et trahissent déjà la grève générale du 5 décembre qui, d’ailleurs, si elle se généralise petit à petit, secteur par secteur, n’est nullement appelée comme une grève générale interprofessionnelle reconductible de tous les travailleurs et chômeurs, du moins par les appareils syndicaux de toutes sortes. En effet, secteur par secteur, ce n’est que les travailleurs que les syndicats organisent pour préparer la journée du 5 décembre et les suivantes, non, c’est les négociations avec le pouvoir qu’elles mettent en place ! Et on le voit dans tous les secteurs, dans toutes les catégories, pour tous les syndicats. Tous sont reçus. Tous négocient dans le dos des travailleurs. Tous trahissent dès maintenant !

Comment comprendre autrement que ces appareils bureaucratiques, qui se sont toujours dits hostiles à une grève générale illimitée de tous les travailleurs, se prétendent aujourd’hui à son initiative ? En fait, tous les signaux sociaux en France se mettent de plus en plus au rouge et les appareils syndicaux ne veulent pas que chez les cheminots, chez les hospitaliers, chez les pompiers, chez les enseignants, chez les ouvriers de l’Automobile, dans l’Energie, à la RATP, chez les employés de banque, les travailleurs se lancent dans une « grève sauvage » comme viennent de la faire les urgentistes, et deux fois de suite les cheminots ! Rien n’inquiète autant, à la fois les dirigeants syndicaux et les dirigeants gouvernementaux, que le fait que les travailleurs s’auto-organisent, décident eux-mêmes du moment de leur action, de ses buts, des moyens engagés, de leur mode d’action et d’organisation !

Le 5 décembre, le mot d’ordre qui est souvent rappelé est celui de la « grève générale illimitée » mais ce qu’en disent les appareils bureaucratiques des syndicats n’a rien de rassurant sur sa signification pour eux étant donné que le caractère « illimité » ne signifient pas qu’ils appellent à faire grève après le 5 et même pas le 6 décembre et que le caractère « général » de l’appel à la grève générale ne signifie pas non plus qu’ils appellent vraiment tous les secteurs de la classe ouvrière à agir ensemble !!!

En fait, une véritable action de masse des travailleurs ne peut avoir lieu que si, à la base, les travailleurs s’organisent par eux-mêmes en comités, en collectifs, en conseils, en assemblées, et se coordonnent localement, régionalement et nationalement comme sont en train de le faire les gilets jaunes, comme l’ont fait aussi les urgences des hôpitaux publics dans les collectifs de l’InterUrgences et même dans tout l’hôpital public dans les collectifs de l’InterHôpitaux et comme l’ont fait les cheminots du technicentre de Châtillon.

Certes, les média ont parlé de « convergence » entre syndicats et gilets jaunes auto-organisés, mais ce n’est pas au point que les syndicats reconnaissent le droit aux salariés de décider eux-mêmes, pas plus le 5 décembre que pour d’autres actions, des revendications, des modes d’action, des négociations, des objectifs, de la stratégie. Ce que les gilets jaunes, les urgences ou les cheminots du technicentre de Châtillon, c’est-à-dire l’auto-organisation de la lutte, ont imposé n’est toujours pas admis dans les entreprises. Et c’est pourtant ce qui permettrait non seulement d’assurer le contrôle par les travailleurs de leur propre lutte, d’être sûr de ne reprendre le travail notamment que quand on l’a décidé et aux conditions que l’on a voulues, mais aussi de pouvoir se faire craindre des classes possédantes et des gouvernants. Il est évident aujourd’hui que ceux-ci ne craignent nullement les appareils syndicaux car ils les tiennent aux bourses !!! C’est en effet l’Etat et les grands trusts qui financent les syndicats…

Alors le 5 décembre, et aussi avant comme après, ne comptons que sur notre organisation par nous-mêmes, travailleurs, pour arracher nos victoires !

Et c’est cela qui amène des appareils syndicaux, pour certains ouvertement pro-libéraux et pro-capitalistes, à soutenir la tendance actuelle à la généralisation de l’appel du 5 décembre pour mieux contrôler la montée du mécontentement. Il est à remarquer que c’est la CGT qui passe pour la plus réticente !!! Il faut dire que ces dernières années les secrétaires généraux de la CGT ont clamé que la grève générale était une lubie, que l’auto-organisation était traitresse du mouvement ouvrier. Car ces bureaucrates syndicaux, capables comme Lepaon d’émettre en rapport en faveur de la privatisation de la SNCF, capables comme les élus comité central Renault de voter la confiance à leur PDG Ghosn, capables de se dire favorables à la fusion PSA-Chrysler qui va détruire des emplois en masse pour « synergie », ces gens-là parlent de trahison du mouvement ouvrier dès que les travailleurs s’organisent eux-mêmes. Ainsi, la CGT a refusé que la coordination InterUrgences discute avec le gouvernement et a participé à des négociations dans le dos des grévistes des Urgences. Tous ces appareils syndicaux ont continué à négocier avec Hirsch alors qu’unanimement les personnels des hôpitaux, dans la plus grande grève de ce secteur depuis longtemps, refusaient toute négociation et affichaient leur banderole : « Ce n’est pas négociable ! » et le clamaient sous les fenêtres de la réunion de Hirsch avec ces bureaucrates !!!
Oui, nous avons toutes les raisons non seulement de nous méfier de la manière dont ces appareils syndicaux vont organiser la grève générale du 5 décembre, la diriger et la tromper. Mais c’est bien plus que de nous méfier qu’il s’agit : il faut l’organiser dès maintenant nous-mêmes à la base, par des réunions d’organisation regroupant des travailleurs de toutes catégories, des chômeurs, des femmes et des jeunes qui souhaitent le faire, des gilets jaunes, des salariés des entreprises et des démunis de toutes sortes, « auto-entrepreneurs », petits commerçants ou petits artisans, petits pêcheurs, tous pris à la gorge pour le plus grand profit des milliardaires et du fait des politiques du gouvernement des milliardaires !

Diriger nous-mêmes, c’est complètement remettre en cause la cadre dans lequel les syndicats veulent enfermer le mouvement. Car d’abord, le sujet du 5 décembre, ce n’est pas seulement les retraites. Y est lié la réforme du chômage, la réforme des aides sociales, la réforme du logement, la réforme des services publics, la réforme de la santé, la réforme de l’hôpital public, la réforme des EPHAD, la réforme de la psychiatrie, la réforme de l’enseignement, la privatisation des aéroports et autres privatisation, la réforme d’EDF-Areva-CEA, la réforme du nucléaire, la réforme de la recherche. Et il faut bien préciser que le terme « « réforme » signifie en clair : DESTRUCTION, mise au service du privé, ponction par le grand capital, par les trusts, par les banques, par la finance, par les bourses, pour le profit des milliardaires et aux dépens des salariés et des plus démunis !!!

Diriger nous-mêmes, c’est dire que notre contre-offensive ne vise pas à négocier, à réformer… la réforme, à pactiser avec nos adversaires, à trahir ainsi le mouvement a commencé bien avant que les « leaders » de toutes les défaites passées prétendent aujourd’hui nous conduire à quelle victoire ?!!!!

Diriger nous-mêmes, c’est faire comme l’ont fait avant nous les gilets jaunes, les urgences, les cheminots ! C’est mettre en place nos propres formes d’organisation, décider nous-mêmes des buts de notre action, nous organiser par delà des divisions de toutes sortes, corporatistes, locales, de site, d’entreprise, de secteur, de nationalité, de race, d’ethnie, de religion.

Diriger nous-mêmes, c’est mettre en place de manière durable, comme le sont les assemblées de gilets jaunes, l’InterUrgence et l’InterHôpitaux, des structures d’organisation pour décider non seulement sur le terrain économique, revendicatif, mais aussi politique, pour dire ce que sera la société de demain.

Diriger nous-mêmes, c’est nous placer dans le même cadre que les révolutions sociales qui parcourent la planète, de l’Irak à l’Equateur et du Chili au Soudan, comme de Haïti à la France !

Nous ne voulons pas de la réforme des retraites mais, en disant cela, nous n’oublions pas que nous ne voulons pas de la réforme de la SNCF, de l’EDF, de France Telecom, de la réforme du chômage, de la réforme de l’enseignement, de la réforme de la recherche, de la réforme des banques, des secteurs de l’Automobile, de la santé, de l’hôpital, des EPHAD et on en passe… Nous ne voulons pas davantage des discours fascistes de Trump contre les musulmans, contre les migrants, contre les étrangers qui visent à nous diviser et à effacer du premier plan la lutte sociale des plus démunis !

En fait, nous proclamons que nous ne voulons plus du pouvoir des milliardaires sur l’appareil d’Etat, du pouvoir des trusts au travers du gouvernement des lobbys, du gouvernement spécialiste du conflit d’intérêt, de la concussion, de la prévarication, du vol des fonds publics au service d’intérêts privés de moins de un pourcent de milliardaires plus riches que jamais. Nous ne voulons plus de ce partage des richesses ! Nous ne voulons plus de cet ordre social et de cet ordre policier ! Nous ne voulons plus non plus de cet ordre militaire qui trouve des milliards pour faire des guerres aux peuples aux quatre coins du monde et y soutenir des dictateurs et des massacreurs !

Oui, si nous nous mobilisons en masse, ce n’est pas pour donner du crédit et du poids à une bande de bureaucrates qui n’auront rien de plus pressé que de négocier dans notre dos des avantages pour leurs propres appareils ! Non ! il est temps de décider nous-mêmes et d’arrêter de nous promener comme des moutons derrière nos bergers qui nous amènent à tous les abattoirs !

Bien avant la 5 décembre, constituons nos comités de direction de la lutte, lions-nous aux gilets jaunes pour cela, structurons nous localement, régionalement et nationalement ! Si nous le faisons, l’avenir est à nous !

Communiqué intersyndical qui illustre qu’ils sont loin de la grève interprofessionnelle reconductible illimitée :

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