Accueil > 16- EDITORIAUX DE "LA VOIX DES TRAVAILLEURS" - > Le minimum syndical

Le minimum syndical

mercredi 15 janvier 2020, par Robert Paris

édito

Le minimum syndical

Que veut dire que le gouvernement retire « provisoirement » l’âge pivôt, ou même retire provisoirement l’aspect financier de la réforme : c’est qu’il les remettra plus tard et le dit dès maintenant ! Ce n’est nullement une victoire contrairement à ce que disent bien des syndicalistes et des gauches ou extrêmes gauches opportunistes. Et tous les autres aspects de la réforme qui sont tout aussi catastrophiques sont maintenus et confirmés ! Cela permettra seulement à certains syndicats de trahir la lutte sans le faire trop ouvertement !!! Cela leur permet de continuer à faire croire que la durée de la lutte est son efficacité et d’épuiser inutilement les participants en maintenant le caractère réformiste de la méthode classique : journée d’inaction puis négociations !!!

Le gouvernement est très loin de battre en retraite comme essaient de le faire croire les syndicats !

Comme l’a proposé la CFDT, Edouard Philippe va mettre en place une "conférence sur le financement" du futur système réunissant les partenaires sociaux, des "représentants de l’Etat et un représentant désigné par le premier président de la Cour des comptes". Cette "conférence de financement" n’aura qu’une marge de manœuvre restreinte. "Les mesures destinées à rétablir l’équilibre ne devront entraîner ni baisse des pensions pour préserver le pouvoir d’achat des retraités, ni hausse du coût du travail pour garantir la compétitivité de notre économie", informe le chef du gouvernement dans son courrier. En clair : il n’est pas question d’augmenter les cotisations, comme l’avait proposé Laurent Berger de la CFDT...

Dans l’hypothèse où un accord ne pourrait intervenir lors de cette conférence de financement, le gouvernement "prendra par ordonnance les mesures nécessaires pour atteindre l’équilibre d’ici 2027 et financer les nouvelles mesures de progrès social". "Je veux être parfaitement clair sur ce point : je prendrai mes responsabilités", assure le Premier ministre. Autrement dit, si aucune solution de financement correspondant aux standards fixés par l’exécutif n’est trouvée d’ici à la fin des discussions, le gouvernement imposera à nouveau l’âge pivot.

Edouard Philippe, lui, a prévu une double application de l’âge pivot, comme l’explique Libération. Le système universel conserve la notion d’un âge d’équilibre à taux plein, qui s’appliquera à partir du début de l’entrée en vigueur du nouveau régime. Parallèlement, le Premier ministre avait annoncé en décembre l’instauration d’un âge d’équilibre qui devait débuter à partir de 2022 pour la génération 1960, et se fixer à 64 ans en 2027. C’est à ce dernier point, et seulement à ce dernier point, que l’exécutif renonce, à titre provisoire, et sous la condition expresse que des mesures aussi satisfaisantes en terme budgétaire lui soient rapidement proposées.

Il n’a donc reculé sur rien !!!

Laurent Berger au Journal du Dimanche déclare pourtant : « Le retrait de l’âge pivot, c’est une victoire pour tous les salariés ».

Et l’UNSA affiche une grande satisfaction, parlant de « sortie par en haut ». On suppose que c’est Macron que ce syndicat place en haut !

Et, devant les manœuvres dilatoires du gouvernement, les syndicats en restent aux seules journées d’inaction !!! La prochaine le 16 janvier, après celle du 9 janvier… Et où est la grève générale illimitée reconductible par les AG ? Il n’y a qu’une grève des transports et les autres salariés sont à peine convoqués un jour par ci ou par là…

Le pseudo radicalisme des réformistes ne fait pas peur au grand capital !!! Après l’essence, ils prétendent bloquer les retraits d’argent. Contre la réforme des retraites, la CGT de la Banque de France appelle à bloquer deux centres de gestion des billets... La comédie syndicale continue mais le gouvernement n’a aucune raison de reculer vraiment. Seulement de jouer la comédie jusqu’au bout pour avoir gagné tout en laissant certains syndicats affirmer qu’ils ont aussi gagné !!!

Les grandes confédérations syndicales ont fait le minimum de ce qu’il fallait pour garder la tête de la lutte contre la réforme des retraites et ce n’est pas un hasard si l’expression « minimum syndical » existe. Le minimum pour que la lutte ne prenne aucun tour insurrectionnel, contrairement à la lutte des gilets jaunes à laquelle elle est sans cesse comparée. Le minimum pour que les appareils syndicaux ne soient pas obligés de se tenir à l’écart d’un mouvement remettant en cause la société, du fait des choix sociaux et politiques qui les relient justement à la société capitaliste et au pouvoir d’Etat.

Il est remarquable que les appareils syndicaux aient été contraints d’affirmer haut et fort, avant le début de la lutte, qu’ils allaient appeler à la grève générale illimitée reconductible, ce qui s’est avéré faux et mensonger, pour obtenir de remonter la pente de leur discrédit suite notamment au mouvement des gilets jaunes, et aux grèves autonomes non dirigées par les syndicats, chez les cheminots et dans les urgences de l’hôpital public notamment, mais aussi chez les enseignants.

Le minimum des syndicats a été apparemment radicalisé mais il ne l’a été qu’en paroles. Dans les actes, les syndicats sont restés opposés à la grève reconductible comme à la grève générale appelée dans toute la classe ouvrière.

Il faut rappeler que, malgré leurs allures parfois contestatrices vis-à-vis des choix gouvernementaux, les grands syndicats sont liés par mille liens à la classe capitaliste et à ses gouvernants. Les confédérations sont des espèces de sociétés privées embauchant un nombreux personnel et vivant de subsides dont l’essentiel n’a rien à voir avec la classe ouvrière et à ses militants, puisque les cotisations syndicales ne sont qu’une faible part des sommes importantes que gèrent les confédérations. Les liens entre les syndicats, les entreprises privées et l’Etat capitaliste sont multiples, liens sans lesquels cet appareil bureaucratique ne serait même pas embauché et payé. Ce qu’exprime l’appareil syndical, ce n’est pas les aspirations des travailleurs. Leurs limites ne sont pas celles de la conscience des travailleurs mais celles d’entreprises dites à caractère social, un peu comme la sécu ou pôle emploi peut avoir un « caractère social » tout en dépendant directement du pouvoir d’Etat.

Si l’Etat capitaliste et les trusts donnent des sommes importantes aux syndicats, ce n’est pas par souci démocratique de donner la parole aux travailleurs, mais au contraire par souci qu’ils ne risquent pas de la prendre par eux-mêmes comme l’ont fait les gilets jaunes…

Et si les gilets jaunes sont parvenus, au début de leur lutte, à exprimer de manière directe la révolte des plus démunis, prenant eux-mêmes la parole, décidant par eux-mêmes, agissant par eux-mêmes, et refusant tout contact et toute dépendance des institutions nationales, départementales comme locales, y compris justement les syndicats, ceux qui ont tout fait pour le combattre, pour réduire, dénoncer, casser, miner, pénétrer par trahison cette autonomie des gilets jaunes, ce sont justement des syndicalistes, de l’aile gauche des syndicats souvent, ou de l’aile d’extrême gauche opportuniste des syndicats.

Et le mouvement des retraites débuté le 5 décembre 2019 a été pour eux l’occasion enfin trouvée de faire en sorte que les gilets jaunes « convergent » avec les syndicats sur la base de… ses derniers.

Et effectivement, dans la manière dont la lutte contre la réforme gouvernementale a été menée dès le 5 décembre et programmée avant, il n’y a rien de ce qui a caractérisé le mouvement des gilets jaunes, rien de son caractère insurrectionnel, rien de son auto-organisation, rien de son refus de négocier avec le pouvoir, rien de sa remise en cause globale de l’ordre social et politique, rien de son unité de toutes les catégories du prolétariat, rien de son union entre salariés, précaires, chômeurs, jeunes et femmes pauvres, rien de son caractère de classe, radicalement opposé à la classe capitaliste.

Non, la direction du mouvement débuté le 5 décembre 2019 est exactement sur la lancée des modes d’action, des modes d’organisation, des revendications, des limites multiples de tous les « grands mouvements » syndicaux comme le mouvement des retraites de 2010 et jusqu’aux mouvements contre les lois travail et contre la réforme des hôpitaux et de la SNCF, pour ne citer que ces fausses luttes ponctuées de journées d’action totalement dans l’inaction qui n’unissent les salariés que pour qu’ils soient désunis le lendemain et n’agissent en rien sur les classes possédantes et sur leur ordre social et politique.

Loin d’unir toutes les aspirations des plus démunis, le mouvement actuel des appareils syndicaux, les oppose, sépare la lutte des retraites de celle des chômeurs, de celle des privatisations, de celle des précaires, de celle des hôpitaux, de celle des cheminots, de celle des aides sociales, de celle du logement, de celle aussi pour la souveraineté du peuple travailleur revendiquée par les gilets jaunes.

Pour les appareils bureaucratiques des syndicats, il n’est pas question de remettre en cause la bureaucratie d’Etat que ces appareils reconnaissent, avec lesquels ils conversent sans cesse, qui les paient aussi, avec lesquels ils cogèrent de nombreux organismes publics et semi-publics, de laquelle ils tirent l’essentiel de leurs revenus et leur rôle social qui leur permet d’être reconnu au travers d’élections organisées par la bourgeoisie et son Etat.

Même si cela apparaît comme un paradoxe pour beaucoup de gens, la grève syndicale des retraites débutée le 5 décembre 2019 représente donc non une avancée de lutte mais un recul de la lutte des classes en France !

En effet, en apparaissant seulement comme un soutien au mouvement initié par les syndicats, en donnant l’impression qu’ils sont la dernière roue du carrosse des syndicats dans cette lutte, les gilets jaunes, entraînés par de faux amis syndicaux, de gauche ou de l’extrême gauche opportuniste des syndicats, a bradé pour un plat de lentilles son autonomie, alors que les syndicats n’ont reculé pour cette « convergence » sur rien de leurs tares habituelles.

Jamais les décisions des intersyndicales n’ont été soumises à un vote quelconque. Jamais les dirigeants de ces réunions intersyndicales n’ont été élus, contrôlés par quiconque, ni révocables. Quand les syndicats ont organisé des assemblées générales, celles-ci n’ont jamais élu des représentants démocratiques de la lutte, celles-ci n’ont jamais décidé des revendications, celles-ci n’ont jamais eu le pouvoir de décider du mode d’action, ni aucun autre pouvoir décisionnel, jamais les assemblées n’ont élu des comités de grève se fédérant entre eux régionalement et nationalement.

En somme, jamais la lutte des retraites n’a été organisée par ceux qui luttent eux-mêmes, ce qui était pourtant le seul gage important d’une victoire, d’une capacité à faire reculer les classes possédantes et les gouvernants à leur solde.

Jamais cela n’a été une décision de la lutte de n’appeler que les transports, l’éducation, les raffineries, et l’énergie à la grève et pas les autres secteurs. Jamais cela n’a été une décision des travailleurs en lutte de n’appeler qu’à des journées d’action les autres secteurs.

Bien au contraire, avant le 5 décembre 2019, les syndicats et tous leurs amis de gauche ou d’extrême gauche opportuniste ont laissé croire qu’ils allaient appeler à une grève générale, toutes catégories confondues, à une grève à durée illimitée, reconductible par décision des assemblées générales. Et tout cela n’était que des mensonges. Il n’y a pas eu de grève générale reconductible à durée illimitée mais, comme dans tous les mouvements syndicaux, des journées d’action successives, ce qui n’est en rien la même chose. Les décisions par les AG n’ont pas réellement mis été en place dans les entreprises.

Et il faut aussi remarquer que, alors qu’en même temps étaient attaqués tous les secteurs privatisés, cette lutte n’a pas été rattachée à celle des retraites. Alors que les chômeurs subissaient une nouvelle et grave attaque, cette lutte n’a pas été rattachée à celle des retraites. Alors que les hôpitaux publics et leurs personnels sont étranglés par le même gouvernement, cette lutte n’a pas été rattachée à celle des retraites.

Alors que le mouvement des gilets jaunes continue à défendre des objectifs révolutionnaires, comme la fin du pouvoir des milliardaires et de la mainmise de ceux-ci sur toutes les richesses, jamais les syndicats n’ont envisagé de relier cette lutte insurrectionnelle à leur prétendu « mouvement des retraites ».

Alors que les gilets jaunes ont toujours refusé de négocier avec le pouvoir, les syndicats n’ont cessé de le faire, créditant ainsi le gouvernement, et lui permettant de mener tranquillement toutes les opérations de tromperies qui ont mené à de soi-disant avancées dans la conciliation, comme le caractère soi-disant provisoire du retrait de l’âge pivot et de la conférence du financement. En réalité, c’est le caractère réaffirmé des attaques antisociales sur les retraites qui sort des prétendues négociations.

Une fois encore, la lutte des travailleurs a démontré qu’ils ne peuvent rien gagner sans s’organiser par eux-mêmes, sans décider par eux-mêmes, sans prendre le pouvoir par eux-mêmes sur leurs propres luttes afin ensuite de le prendre sur toutes les richesses et sur tout le pouvoir social, en détruisant le pouvoir des capitalistes.

Ceux qui, comme les syndicats ou les gauches, les réformistes et leurs amis opportunistes, cautionnent le pouvoir, négocient avec les chacals, ne font que nous livrer pieds et poings liés à nos pires ennemis et cela vient une nouvelle fois d’être confirmé.

Macron, en attaquant à la fois les hôpitaux, les transports, l’énergie, les chômeurs, les travailleurs, les jeunes, a pris le risque d’un soulèvement social général se joignant aux gilets jaunes. Grâce aux réformistes syndicaux et à leurs soutiens politiques, cette menace ne s’est pas concrétisée et l’attaque contre les retraites a, au contraire, permis d’unir tout ce petit monde derrière les bureaucraties syndicales, faisant reculer le niveau atteint par la lutte des classes en France.

Ce n’est pas étonnant si c’est le secteur le moins syndicalisé de la classe travailleuse qui s’est auto-organisé dans les gilets jaunes car les syndicats sont la principale force opposée à cette auto-organisation.

Le combat des gilets jaunes a été, depuis décembre 2019, momentanément détourné et retardé par ses retrouvailles avec les syndicats (ceux-là même qui les dénonçaient comme fascistes, racistes, putschistes, démagogiques et empêchaient les travailleurs des entreprises de les rejoindre), mais il n’a pas été détruit et bien des groupes de gilets jaunes ne sont pas dupes, ne marchent pas dans la combine et comptent bien faire entendre leur autonomie dans la lutte des retraites et au-delà !

La nouvelle défaite que préparent les méthodes des bureaucraties syndicales n’est pas la défaite de toutes les méthodes prolétarienne, loin de là. Il faut continuer plus que jamais de clamer que ce n’est pas la méthode ni les buts des gilets jaunes et que la giletjaunisation des entreprises reste à entreprendre.

La défaite de la lutte des retraites ne sera pas un recul sans leçons si les plus radicaux ne s’inclinent pas devant les appareils syndicaux et ne craignent pas, au sein même des entreprises, de reprendre la giletjaunisation de la classe ouvrière.

Ceux qui sont resté des gilets jaunes, et ne sont pas des soutiens camouflés des syndicats et du réformisme, continuent d’affirmer haut et fort que la seule chose que les possédants et leurs amis réformistes n’auront pas volée, c’est la révolution sociale !!!

Quand un système social a épuisé ses possibilités, il est venu le temps des révolutions sociales…Et tous ceux qui refusent la révolution sociale, c’est-à-dire le renversement du système par les exploités organisés par eux-mêmes, ne peuvent que mener les luttes dans l’impasse. Dans ces circonstances, mener des luttes prétendument réformistes, ce n’est pas réformer mais favoriser la contre-révolution !

Messages

  • Nous sommes devant une impasse importante du capitalisme et tous ses sbires s’agitent pour faire passer la pilule d’une réforme nécessaire à la bourgeoisie.

    Les réformistes pensent que le gouvernement a lâché quelque chose le 11 janvier... Comme si un report temporaire pouvait être un recul.

    Les centrales syndicales sont fatiguées de devoir suivre l’énergie immense d’une classe mobilisée et dont encore trop nombreux de ses individus pensent qu’il suffirait de créer de l’emploi pour résoudre le problème des retraites... c’est tout notre travail théorique de compréhension du monde qui est aujourd’hui en jeu pour diffuser notre compréhension de la situation du capital et du capitalisme et de la nécessaire "sortie" du système par la révolution mondiale en tant que nécessité pour la survie de l’humanité.

  • Après avoir tout fait pour crédibiliser les syndicats réformistes en pactisant avec eux dans l’intersyndicale des retraites, Martinez de la CGT dénonce la CFDT comme ayant "acté le fait qu’il fallait travailler plus longtemps" et l’UNSA comme "rendue totalement incrédible" par sa "trêve de Noël". Il savait très bien dès le départ ce que serait le jeu syndical. Le sien est clair aussi : c’est seulement maintenant que la grève s’essouffle nettement qu’il affirme qu’il aurait fallu qu’elle soit plus générale !!!

  • L’intersyndicale des retraites a lancé trois nouvelles journées d’action de suite mais s’est bien gardée de dire que cela pouvait se poursuivre et devenir la fameuse grève générale à laquelle elle avait prétendu appeler le 5 décembre et à laquelle elle n’aura finalement jamais appelé !!!

  • Et ces trois jours d’inaction ne sont absolument pas issus des votes des assemblées générales que d’ailleurs les syndicats n’ont pas convoqué dans les secteurs qu’ils n’appellent pas à la grève mais aux journées d’action. Ils sont issus de discussions secrètes, non publiques, entre quelques dirigeants des bureaucraties !!!

  • Ce qu’il faut ce n’est pas les promenades syndicales mais l’insurrection sociale !!

    Existe-t-il un "droit à l’insurrection ?" Pour alimenter la réflexion, voici la Constitution du 24 juin 1793.

    Article 1 - Le but de la société est le bonheur commun. Le gouvernement est institué pour garantir à l’homme la jouissance de ses droits naturels et imprescriptibles.

    Article 35. - Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs.

    Ce "droit à l’insurrection" est ensuite retiré des Constitutions qui ont suivi...

    Les gilets jaunes l’ont faire renaître et pas pour le remettre au placard avec les syndicats qui ne s’insurgent contre rien puisqu’ils participent à tout dans la société capitaliste...

  • L’Intersyndicale annonce trois nouvelles journées d’action et toujours pas de grève générale malgré les menteurs qui avaient fait croire à un appel intersyndical à la grève interpro illimitée !

  • Le minimum syndical suit, de loin la montée de la lutte des classes. En cas d’éruption révolutionnaire, et pour la contenir, il pourrait en venir à la grève générale mais uniquement pour la cantonner et empêcher la révolution !!!

  • Merci. Je trouve excellent de rappeler ce texte d’une constitution de l’époque où la bourgeoisie était révolutionnaire.

    Voici un commentaire fait il y a presque 10 ans sur ce site :

    https://www.matierevolution.fr/spip.php?article1148#forum4298

    En commentant cet article 35 concernant le droit à l’insurrection, l’analyse se terminait ainsi :

    « L’ordre bourgeois ne nous laissera en paix que lorsqu’il sera définitivement exclu de la planète.

    « Tout ce qu’il pourra nous donner, ça sera en attendant de pouvoir nous massacrer ou nous donner des coups de bâtons pour nous faire bosser à sa solde.

    « Et lorsqu’il ne peut plus nous donner notre pitance, il réorganise pogromes, camps de concentration, d’exterminations, voire massacres et génocides dans les RUES ! De Paris à Kigali l’ordre bourgeois a du sang sur les mains.

    « Même le droit à l’insurrection, il l’a repris. N’attendons pas qu’il nous le donne à nouveau, sinon, nous sommes fichus ! »

  • Six personnes sur dix soutiennent toujours la lutte contre la réforme des retraites mais cela ne sert à rien : ce qui compte dans le monde capitaliste ce n’est pas l’opinion publique mais celle des possesseurs de capitaux et les actions syndicales les rassurent au lieu de leur faire peur !!!

  • Les syndicats dénoncent les deux ans de cinéma de concertation, mensonge auxquels ils ont complètement participé : lire ici

    Puis, ils ont rajouté des semaines de fausse action sociale et de fausse contestation, dans lesquels il n’y avait pas d’action et pas de contestation !!!

  • Selon le communiqué d’UNSA-RATP, syndicat majoritaire, « Après 45 jours de grève, une majorité d’assemblées générales du réseau ferré a décidé de réorienter dès lundi le mouvement illimité pour s’engager sur une autre forme d’action. Tout cela en vue de reprendre des forces pour achever tous ensemble, françaises, français ce combat. » L’UNSA déclare qu’elle a appelé « conformément à la volonté des assemblées générales tenues sur le réseau ferré à poursuivre et à s’engager toutes et tous ensemble dans les mobilisations interprofessionnelles. »

    Tout cela est faux : l’UNSA n’arrête pas pour suivre les assemblées générales de grévistes ni pour prendre des forces afin de mener cette fois une véritable mobilisation interprofessionnelle !!!

  • La fin de la fausse grève illimitée et fausse grève interprofessionnelle ne marque pas la fin de la lutte. De nombreux groupes de « gilets jaunes » et de grévistes déterminés à lutter subsistent, et la colère ouvrière contre Macron en France, et contre l’ordre social à l’international, continue en fait à monter.

    L’action révolutionnaire est devant nous...

  • Il y a eu beaucoup plus de publicité pour les déclarations de l’intersyndicale que pour les tentatives locales de construire un véritable mouvement interprofessionnel dirigé par des comités de grève, tentatives qui ont eu lieu par exemple à Saint Dié et région ainsi qu’à Poitiers...

  • Plusieurs groupes d’extrême gauche critiquent après coup les stratégies syndicales alors qu’elles les ont cautionné tout du long du mouvement des retraites !!! Le groupe révolution permanente retrouve même les mérites des comités de grève interprofessionnels comme à Saint Dié qu’il n’a pas défendu au cours du mouvement !!!

  • Et les confédérations pseudo-radicales iront jusqu’au bout pour épuiser les travailleurs avec leurs journées d’action absolument inactives : la prochaine le 24 janvier !!!

  • Et ce sont encore des dirigeants syndicaux, ceux de la fédération énergie de la CGT, qui prétendent que le radicalisme social serait de pactiser avec la CFDT au sein de l’Intersyndicale puis de crier à la trahison et d’envahir ses locaux !!! Les classes possédantes se marrent !!!

  • Pendant que les travailleurs étaient en grève, en lutte, en manifestation, en révolte sociale, les organisations syndicales qui prétendaient être du côté de ce combat négociaient dans le dos de la lutte et signaient des accords avec nos ennemis. La patronne de choc de la RATP, Catherine Guillouard, affirme dans Le Parisien du 28 janvier 2020 :

    « Il n’y a pas eu une interruption du dialogue social pendant six semaines. C’est passé inaperçu, mais, en décembre et janvier, nous avons signé avec les organisations syndicales pas moins de sept accords, sur l’égalité hommes/femmes, le handicap, l’évolution du métier de contrôleur, etc. La grève n’a pas tout bloqué. »

    Elle n’a pas bloqué la trahison syndicale. Négocier dans le dos de la lutte, c’est trahir !

    Les syndicats soutiennent les luttes ouvrières comme la corde soutient le pendu !!!

  • L’intersyndicale, grande organisatrice de promenades en musique-merguez-sandwichs-sonos sans auto-organisation, sans insurrection, sans remise en cause des institutions a encore frappé : un nouvel échec du mouvement et un nouveau renforcement de la réaction capitaliste contre les travailleurs. Depuis 2007-2008, cela fait douze ans que les syndicats nous promènent. Les gilets jaunes ont sonné le début de tout autre chose mais en rejoignant les syndicats, ils n’ont pas réalisé la jonction qu’ils souhaitaient avec les travailleurs des grandes entreprises car les syndicats ont gardé la direction. C’est une défaite mais ce n’est pas fini. Les gouvernants ne sont pas débarrassés des gilets jaunes et les syndicats seront quand même frappés du discrédit. L’avenir est à l’organisation de la lutte par les lutteurs, par les travailleurs, les précaires, les chômeurs, les femmes et les jeunes. L’avenir est aux assemblées décisionnelles qui prennent elles-mêmes la direction des grèves, des manifestations, des insurrections. L’avenir est à l’action POLITIQUE et sociale des opprimés, des plus démunis, des exploités, action qui remet totalement en cause l’ordre social et politique, ce dont les directions syndicales sont foncièrement incapables !!!

  • Des primes de 300 à 1.500 euros versées à des cheminots non-grévistes !!! Faudra-t-il que les manifestants offrent des primes aux policiers qui ne tirent pas au fllash ball ?

  • Maintenant que le mouvement général décline, les syndicats de l’ONF commencent à agir pour dénoncer la privatisation dans un nouveau mouvement catégoriel !!! Les syndicats s’y entendent à tout transformer en mouvements catégoriels impuissants face à une offensive d’ensemble !!!

  • Quel que soit le compromis « négocié », in fine, au cours de cette prétendue « conférence de financement », il restera dans les limites imparties par le Capital , et il ne fera donc que compenser un problème insoluble par un autre…

    Rallonger la durée du travail, que ce soit par l’âge de départ, « pivot » ou non, ou le nombre d’années pour une retraite « complète », cela ne change rien : dans un cas comme dans l’autre, avec la société et les carrières actuelles, très peu de travailleurs arriveront à compléter avant d’avoir atteint un âge canonique.

    Au lieu d’un « âge pivot » qui sera finalement toujours de plus en plus élevé, il faut au contraire fixer un âge légal assez bas à partir duquel liquider obligatoirement sa retraite, et donc fixer en même temps un système de « retraite plancher » pour les carrières incomplètes, et suffisant pour une vie décente.

    Cela exige de taper dans les revenus du Capital, sous la forme de cotisations patronales plus élevées pour les grosses boites qui font des super-bénéfices.

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.