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Le coronavirus Covid-19, grain de sable fatal à la machine capitaliste ?

jeudi 27 février 2020, par Robert Paris

édito

Le coronavirus Covid-19, grain de sable fatal à la machine capitaliste ?

Parti de Chine, Covid-19 est en train de frapper le monde entier. Le système mondial est bien incapable de l’arrêter. Il n’a pas voulu interrompre les voyages aériens, les transports internationaux, mettre en veilleuse l’économie pour épargner la population mondiale. Ce n’est pas une erreur de décision mais le seul choix possible pour le capitalisme. Au bord du gouffre, s’il s’arrête même un instant, il chute inexorablement. La simple annonce d’un recul de l’économie va sans doute suffire à enclencher une panique financière mondiale qui en finira avec l’ancien système d’exploitation de l’homme.

Le coronavirus s’attaque, nous dit-on, surtout aux personnes âgées ou affaiblies. Le capitalisme, qui se maintenant artificiellement en vie par des transferts massifs de capitaux publics depuis son effondrement mondial de 2008, est particulièrement menacé, et pas seulement en Chine !

On le constate notamment au fait que toutes les déclarations, OMS comme gouvernants, parlent plus de la santé de l’économie que de celle de la population et au fait que les bourses commencent à s’effondrer dès qu’on annonce que le coronavirus va s’étendre au monde.

Déjà, le simple arrêt momentané de l’économie chinoise, décrétée par le gouvernement chinois, a durement secoué les trusts capitalistes dans le monde puisqu’une grande partie de leur production vient de Chine ! La dictature chinoise n’a pas pu maintenir une telle mesure de mise à l’arrêt de l’activité et a dû annoncer que l’épidémie reculait pour justifier la reprise d’activité !

Quant à la mise en quarantaine de toute la Chine au début de l’épidémie, mesure qui aurait tenté d’éviter la contamination mondiale, c’est le régime capitaliste mondial qui n’en serait pas du tout capable !!!

De ce fait, le système d’exploitation, qui était déjà au bord du gouffre avant l’épidémie, est directement menacé par celle-ci, en même temps qu’il se débrouille ainsi pour que la révolution mondiale qui le menaçait aussi passe au second plan, que les peuples se trouvent contraints de compter sur leurs gouvernants pour les sauver !!!

Un des signaux les plus clairs des craintes du capitalisme, ce sont les déclarations de l’intergouvernementale OMS qui n’ont cessé de se préoccuper bien plus de la santé de l’économie mondiale que de celle de la population ! Tout en allant progressivement vers la reconnaissance de la pandémie mondiale, les déclarations de l’OMS continuent d’être scandaleuses et de viser surtout à protéger la pérennité du système capitaliste plus que la santé des gens. Pour relancer les échanges économiques avec la Chine, l’OMS participe au bobard selon lequel l’épidémie reculerait en Chine alors qu’elle s’étend à quasi un continent !!! Le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, s’est dit lundi « encouragé par le déclin persistant des cas en Chine ». Quant à reconnaitre, la pandémie, l’OMS ne le fait pas et explique même que c’est parce qu’elle n’utilise plus ce terme !!!

Même la déclaration ridicule de Trump, selon laquelle le coronavirus chutera dès que l’hiver se terminera, prouve qu’il craint surtout que la soi-disant croissance américaine, artificiellement produite par des mesures financières d’Etat, peut parfaitement s’effondrer sous les coups de l’épidémie. D’ailleurs, sa déclaration ne veut pas dire que les USA seraient épargnés. Les USA, qui comptent une cinquantaine de cas avérés, encouragent les écoles, entreprises et gouvernements à envisager des mesures contre la propagation du Covid-19 sur le territoire américain.

Ce n’est pas un hasard si le gouvernement chinois puis les gouvernants mondiaux n’ont pas voulu prendre en compte les particularités du coronavirus et de ses capacités spécifiques de contamination massive due notamment aux porteurs sains.

Un des points qui a été largement minimisé, ce sont les porteurs sains et les malades en incubation. Quand un malade est suspecté, ils l’ont mis en quarantaine mais ont compté un temps d’incubation trop bas puis ont laissé le malade ou le porteur sain semer dans la nature ses virus. Car cette maladie donne lieu à des personnes qui ne contractent pas la maladie mais la transportent comme le cas de l’Italie l’a bien démontré : le virus est d’autant plus épidémique qu’il peut circuler via des personnes qui ne tombent pas malades ! La quarantaine ne suffit donc pas à protéger la population. Il aurait fallu, en Chine d’abord, couper les relations de la Chine avec Wuhan avant le nouvel an chinois, puis couper les relations du reste du monde avec la Chine, ce dont le système capitaliste n’est pas capable car il y a mis une grande partie de sa production. Si la production chinoise s’arrête durablement, le capitalisme mondial s’effondre !!!

Bien entendu, n’en déplaise au ministre de l’économie français, Le Maire, ce n’est pas le coronavirus à lui seul qui met par terre le système capitaliste et ce serait même le contraire : si l’épidémie va être si catastrophique c’est à cause de l’état déliquescent du capitalisme. Par contre, il a raison de dire que le capitalisme a du plomb dans l’aile et il s’arrange, comme ses compères gouvernementaux, de couvrir l’effondrement d’un capitalisme déliquescent du masque de la défense des peuples contre le coronavirus, alors que ces gouvernants ont refusé de couvrir les peuples de masques de protection, prétendant même que cela ne servait à rien !

Alors, oui, les gouvernants capitalistes avancent masqués dans cette affaire : ils ont affirmé que le coronavirus était moins dangereux qu’une grippe pour dire ensuite que c’est le virus qui allait tuer… l’économie mondiale ! Ce n’est bien entendu pas la santé des peuples qui les préoccupe, eux qui n’ont pas été gênés de détruire le service public de santé pour mieux servir les capitalistes de la santé !

Mais l’effondrement capitaliste, s’il se produit à cette occasion, n’aura pas été fondamentalement causé par le coronavirus. Pire même, ce n’est pas du virus que les gouvernants capitalistes ont le plus peur parce qu’il peut les sauver un peu d’un autre mal qui les menace depuis quelques mois, à savoir la révolution sociale mondiale ! Nul ne sait si cette situation est voulue ou pas, mais il est certain que les gouvernants capitalistes ont pensé clairement l’utiliser pour reprendre en main les peuples.

Nul ne sait si ce coronavirus a été produit par le plus grand labo des coronavirus qui est situé très exactement dans la zone de Wuhan à la source de l’épidémie. Ce qui est certain, c’est que ce labos faisait des expériences pour l’armée chinoise en termes d’armes bactériologiques et étudiait les coronavirus. Ceux qui en savent plus ont été étouffés par le régime chinois et on ne saura probablement rien de ce qui s’est passé. Bien sûr, les bonne âmes craindront une fois de plus la théorie du complot, mais les plus complotistes sont les gouvernants qui traitent la révolution mondiale comme un complot, que ce soient les dirigeants iraniens, russes, français ou américains.

En tout cas, les gouvernants ont très bien vu qu’une situation d’urgence sanitaire est une manière de mettre toute la population sous surveillance policière et militaire et les premiers à l’avoir appliqué sont les dirigeants chinois, suivis des dirigeants iraniens.

Certains gouvernants ont pu penser que le virus arrive à point nommé pour aider les dirigeants du vieux monde à semer panique et terreur d’ici quelques semaines...

Cela permettrait de resserrer ensuite les rangs derrière une union nationale, une union sacrée sous prétexte de se défendre de la pandémie, comme après les attentats de janvier ou novembre 2015... mais à une échelle plus massive. Cela leur permettrait de s’autoriser d’arrêter les « propagateurs de fausses nouvelles » comme nuisant à l’intérêt général ainsi que le fait très bien le gouvernement chinois avec ses contestataires.

Il est d’ailleurs remarquable de constater à quel point les dirigeants capitalistes restent très solidaires des dictateurs chinois, leur tressent des lauriers de bonne gestion de la crise, de transparence, d’efficacité et autres, alors que tout démontre exactement le contraire. Même dirigé par un parti maoïste, stalinien, produisant un goulag dix fois plus massif que l’ancien goulag russe, le régime chinois est le garant de la dictature militaire et policière qui pèse sur la fraction la plus importante du prolétariat mondial.

La Chine n’est pas seulement « l’atelier du monde », elle est aussi le chaînon socialement et politiquement le plus faible de la chaîne de l’exploitation capitaliste. Parce que cette dictature, pour être celle du pays le plus industriel du monde, est aussi celle du plus grand prolétariat industriel du monde. Or, les prolétaires, qui sont le plus souvent source de grands profits pour les capitalistes, sont aussi source de grandes peurs car c’est la classe la moins intéressée au maintien de la possession de toutes les richesses par le grand capital et, du moment que ce système d’exploitation n’est plus capable de leur offrir un emploi en cas d’effondrement, ils n’ont plus aucune raison de laisser se maintenir ce système qui ne fait plus que leur nuire.

En Chine, les prolétaires font face à une dictature très peu populaire contrairement à ce que son nom indique et donc, face au prolétariat le plus fort on a les classes possédantes les plus faibles. Ce régime soi-disant communiste est donc très instable et la chute de ce régime n’est pas seulement crainte par les possédants et dirigeants chinois mais aussi par ceux du monde entier car sa chute ne serait que le prologue d’une chute générale.

C’est pourquoi les dirigeants chinois ont été félicités par le monde capitaliste pour la manière dont ils ont fait face à la crise du coronavirus. Bien difficile pourtant de féliciter les autorités chinoises pour leur gestion calamiteuse de l’épidémie, alors que ces responsables ont tout fait pour étouffer l’information sur le nouveau virus, en arrêtant les médecins qui l’avaient étudié et en les empêchant de diffuser leurs informations. Tous ceux qui ont tenté d’informer la population ont été éliminés ou arrêtés. Ce sont les mêmes autorités qui n’ont pas diffusé des informations sur le virus aussi importantes que le temps d’incubation, l’existence de porteurs sains, les modes de contamination, les moyens de protection, les symptômes ou absences de symptômes, etc. Ce sont encore elles qui ont fait le choix de ne pas imposer la quarantaine avant le nouvel an chinois, ne voulant pas priver les capitalistes des profits colossaux liés à cet événement ni n’empêchant les voyageurs de partir de Wuhan en semant le virus dans tout le pays !

Ce n’est pas un hasard si on a pu remarquer une vague de discrédit du régime dictatorial dans tout le pays à cette occasion.

Mais le régime a choisi de se confronter durement et clairement à tous ses adversaires en Chine, alors qu’il avait été contraint peu avant de contourner ses contestataires à Hong Kong alors qu’il était directement attaqué par eux, semant le doute dans la population chinoise sur ses capacités d’en découdre avec des masses révoltées.

Le président à vie chinois a ainsi déclaré au public qu’on allait bien voir quelle était la pérennité du régime, maintenant qu’il allait être mis en cause. Cela montre que les classes dirigeantes estiment, à tort ou à raison, pouvoir mieux faire face à la révolution sociale menaçante en se servant de la menace du coronavirus : un mal chasse l’autre.

En tout cas, ce qui est clair, c’est que les classes dirigeantes craignent bien moins le coronavirus que la révolution sociale. Quant à nous, sachons dès maintenant que leurs prétendues déclarations et mesures contre le coronavirus sont bien plus motivées par leur vraie crainte : celle du renversement du système d’exploitation capitaliste et de la révolution sociale.

Le virus qui menace la société humaine ne s’appelle pas seulement coronavirus mais aussi fascisme, guerre, dictature, génocide et toutes les autres formes violentes et barbares de la contre-révolution que les classes possédantes emploient dès lors que leur domination est menacée par les démunis et les exploités !

Jamais le pouvoir capitaliste ne soignera notre santé, il est bien trop préoccupé de celle de son régime économique et social, c’est-à-dire de la mainmise d’une infime minorité sur l’essentiel des richesses et jamais il ne sacrifiera quoique ce soit de ce pactole pour le bien de la santé de la population mondiale !

En conséquence, la principale leçon du coronavirus : soignons-nous du pire virus qui soit dans de telles circonstances, celui de la confiance dans les autorités et de la soumission à l’ordre établi !

La suite

Capitalisme = fin

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