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Confinement ou Déconfinement, que veulent les classes dirigeantes en nous jouant ainsi au yoyo ?

dimanche 17 mai 2020, par Karob, Louise M., Robert Paris

Confinement ou Déconfinement, arrêt de l’économie ou fausse reprise, que veulent les classes dirigeantes en nous jouant ainsi au yoyo ?

Un reconfinement d’urgence doit être programmé… On a entendu cela la première journée du déconfinement ! Le processus confinement / déconfinement / reconfinement a de quoi étonner…

« Un reconfinement en urgence doit être anticipé », avertit Jean Castex…

"On n’est pas à l’abri d’un reconfinement", prévient Pécresse… etc, etc.

Cela donne une petite idée de ce que sera le capitalisme en voie de se mettre à l’arrêt ?
Eh bien, on aura des phases de confinement puis de déconfinement, des gens ayant repris le travail d’autres non, d’autres licenciés, d’autres démissionnés volontairement ou pas, en télétravail ou au chômage technique ou rien… Et tout cela alternativement pour que jamais il ne soit dit que le capitalisme ne fonctionne plus et que les gens puissent toujours croire qu’ils pourront à nouveau avoir un travail et un revenu. Puis des phases de démoralisation totale, avec une individualisation complète des situations. Et qu’ils soient complètement perdus, déboussolés et divisés…

Tel est du moins le film prévu par les classes dirigeantes, non pas pour faire face à la pandémie bien sûr car les classes possédantes se moquent que des millions de gens meurent et elles s’en sont toujours moqué, mais pour faire face aux risques de révolution sociale engendrée par la chute du capitalisme. Film qui peut avoir une toute autre fin si nous y donnons un coup d’arrêt par la révolution sociale mondiale.

Elles tiennent le bon prétexte pour arrêter l’économie mais celle-ci devait de toutes manières se mettre à l’arrêt.

Un bon exemple de ce fait : le pétrole ! Sa valeur a chuté sur les marchés financiers à moins que zéro alors que l’économie n’était pas encore à l’arrêt dans le monde du fait du confinement et que la pandémie n’était pas encore complètement mondiale et on nous a expliqué que c’est parce que les stocks mondiaux de pétrole étaient beaucoup trop importants. En même temps, toujours avant que la pandémie serve de prétexte à arrêter l’économie, celle-ci chutait lamentablement : on nous montrait les stocks de véhicules Renault invendus, on nous disait que les supermarchés étaient en train de faire faillite et devaient fermer, on nous annonçait des chutes spectaculaires comme celles de Safran ou de Boeing…

Oui, s’ils ont arrêté l’économie, ce n’est pas par souci humanitaire, parce que des gens risquaient de mourir de la pandémie. Le capitalisme n’a jamais eu ce genre de souci ! Même des millions de morts ne l’ont jamais affolé ni contraint d’arrêter la production mondiale. S’est-il arrêté pendant les deux premières guerres mondiales pour mettre fin à la boucherie ? Non, il s’est enrichi et a été un booster formidable pour le capitalisme. S’ils l’arrêtent c’est que de toutes les manières, ils allaient être contraints de l’arrêter… Parce son fonctionnement n’est plus possible, parce qu’ils ont épuisé les capacités de sauvetage des banques centrales et des Etats.

La stratégie adoptée, celle de la pandémie et de l’arrêt de la production sous prétexte de préserver la santé des populations, a de nombreux avantages, notamment de casser le moral de la population, de pouvoir faire appel à son sens civique au nom de l’intérêt général, mais aussi de la diviser entre ceux qui sont restés confinés et ceux qui ne le sont pas, entre ceux qui veulent respecter les consignes d’État et ceux qui ne veulent pas, entre les malades et les autres.

Si l’arrêt de la production, réalisé au nom de la lutte contre la pandémie, pourrait faire croire à un souci général, mondial, des classes possédantes pour la santé des peuples, les politiques menées, avant et en même temps, sont tellement contreproductives par rapport à la santé mondiale et à la propagation du virus qu’on peut difficilement croire que ces errements seraient produits uniquement par la bêtise des gouvernants, par leur incompétence ou celle de leurs conseillers scientifiques. Le simple fait d’avoir refusé, dans tous les pays USA compris, d’examiner par un médecin les personnes venant par avion des pays infectés à l’arrivée des aéroports témoigne de l’absence totale de préoccupation de notre santé des gouvernants. Preuve en est, ils ont caché pendant des mois le fait qu’ils avaient été alertés par leurs ambassades, services secrets ou forces armées avant même que les premiers cas ne soient connus dans la presse. Il n’y a donc pas que la production de masques (quand ils n’ont pas été détruits comme en France en décembre), de tests, de gants, de matériels de vérification de température et d’appareils respiratoires qui a été refusée pendant des mois. Il y a aussi le fait que, dès le début de la pandémie dont ils étaient au courant dès octobre, ils auraient pu mettre en place des hôpitaux de campagne partout. Ils auraient aussi pu donner aux médecins généralistes les moyens de dépistage, notamment avec les tests.

En fait, tout démontre que les classes possédantes n’ont aucun souci de la pandémie et que toute mesure prise soi-disant dans le but de lutter contre le virus a de tout autre objectif : faire passer en douce une phase très dangereuse pour les classes possédantes, celle de la chute historique du système mondial d’exploitation, chute qui est rendue inévitable non à cause du virus mais à cause de l’incapacité du système à perdurer, vue la trop grande masse des capitaux et l’incapacité des institutions financières centrales (banques centrales et trésoreries centrales des États) sur argent public à payer sa rente au grand capital. Pendant trop d’années, en fait dès le début des années 2000, le profit distribué au grand capital a été deux à dix fois supérieur au produit réel (et même au PIB qui englobe des aides publiques et fausse le compte du produit réel).

L’investissement productif durant toutes ces dernières années n’a cessé de chuter par rapport à la totalité des capitaux en circulation. Ce n’est pas que la consommation chute par rapport à la production comme dans une crise classique avec une toute petite phase de suraccumulation (la crise ou la récession). Non, c’est que le capital excède massivement les possibilités d’investissements productifs rentables et cela de manière non seulement durable mais en accroissement irréversible. Du coup, les États et les banques centrales, contraintes d’assurer à cette immense masse de capitaux des rentes, se met à justifier et entretenir les capitaux spéculatifs, chargés de détourner le capital de l’investissement, au lieu de faire l’inverse !!! L’argent public sert alors à rentabiliser les investissements pourris, nocifs, à entretenir les tendances nécrophiles du grand capital, qui devient lui-même le facteur principal de sa propre chute.

Dans ces conditions, il est remarquable que toute la communication des États et des institutions financières soit fondée sur un mensonge géant consistant à ne surtout pas dire au grand public ce qui grippe de manière inéluctable dans la machinerie du capitalisme. Le gouvernement par le mensonge n’a jamais été une exception dans la gouvernance capitaliste mais à ce point, c’est un sommet de l’hypocrisie. Le thème du confinement/déconfinement en témoigne notamment.

On voit bien que les « mesures de sécurité du déconfinement » sont, partout dans le monde, complètement pipeau. Même les pays qui avaient soi-disant pris des mesures efficaces et bloqué la pandémie, disaient-ils, voient celle-ci revenir en masse.

Les gouvernants veulent-ils confiner ? Non ! Ils ne l’ont pas fait vraiment. Veulent-ils déconfiner ? Non plus ! Ils vont rapidement reconfiner comme ils l’avouent déjà ! Ils veulent seulement torturer les populations par ces politiques confinement/déconfinement, justifier ainsi la répression et l’encadrement policier et militaire des peuples, réprimer les révoltes en se prétendant les défenseurs d’une santé publique qui est le cadet de leur souci, comme ils l’ont amplement démontré ces dernières années.

Nous travailleurs, prolétaires, et peuple travailleur ne vivant que de notre travail, la seule chose que nous voulons déconfiner, ce n’est pas notre exploitation par le grand capital, c’est la propriété privée des moyens de production et des capitaux, qui doivent être remis à la collectivité dirigée par ses propres organes que sont les comités et conseils, pour répondre à nos besoins vitaux comme sociaux mais aussi le pouvoir de répression capitaliste de son organe, l’État capitaliste.

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