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USA : AU NOM DE « LA LOI ET L’ORDRE », TRUMP DÉCHAINE LA VIOLENCE PARAMILITAIRE, EXTRALÉGALE ET FASCISTE CONTRE DES MANIFESTANTS PACIFIQUES

mardi 4 août 2020, par Karob, Robert Paris

"C’est la guerre" ont-ils dit et on voit aux USA que c’est une guerre contre nous !!!

USA : AU NOM DE « LA LOI ET L’ORDRE », TRUMP DÉCHAINE LA VIOLENCE PARAMILITAIRE, EXTRALÉGALE ET FASCISTE CONTRE DES MANIFESTANTS PACIFIQUES

Que les manifestations se poursuivent dans de nombreuses grandes villes des Etats-Unis depuis des mois, qu’elles aient le soutien d’une grande partie de la population et que la répression soit souvent réprouvée par elle malgré une répression armée violente et une campagne de calomnies sans précédent (les manifestants pacifiques eux-mêmes sont traités de criminels, de terroristes, de bandits), que les rues soient coupées de barricades et les édifices officiels investis ou bloqués par les manifestants est déjà un échec pour la politique de Trump face à la révolte. Le fait que cette révolte, partie de l’assassinat d’un Noir par la police, touche dorénavant des villes qui ne sont pas à population noire comme Portland montre aussi combien la dénonciation du racisme de la police s’est élargie à la dénonciation de tout le régime social et politique, non seulement de Trump mais du capitalisme américain. Cela aussi est un échec pour la politique de provocation à la guerre civile menée par le pouvoir. Ce n’est pas un hasard si Trump affirme que la révolte est manipulée par l’extrême gauche, non que cela soit vrai mais parce que cette explosion de colère est clairement une révolution sociale qui se nourrit de toutes les exploitations et oppressions de ces dernières années mais aussi qui a pris des proportions nouvelles avec la chute actuelle du capitalisme marquée notamment par une hausse historique du chômage et de la misère, de l’absence de santé, d’éducation, de logement pour les Américains les plus démunis, et d’absence de protection bien sûr face au Covid notamment.

Si Trump n’a pas pu envoyer l’armée américaine contre les manifestations dans les grandes villes comme il le voulait, les généraux eux-mêmes s’opposant à une intervention militaire intérieure contre des civils désarmés qui protestent contre les assassinats commis par les policiers et contre le racisme, ainsi que contre la situation sociale et politique qui s’est dégradée à toute vitesse en quelques mois, il a, par contre, pu mettre en place des forces spéciales paramilitaires, en s’appuyant notamment sur la police des frontières, et ces forces de répression fédérales agissent dans plusieurs villes comme une armée d’occupation en territoire ennemi, en pleine guerre ! Tout leur est permis, aucune loi ne leur sert de limite, leur action est violente et ils n’ont de compte à rendre à personne des violences et des illégalités qu’ils commettent (agressions violentes, arrestations et enlèvements arbitraires, terreurs en tous genres). La justification d’un tel déploiement armé dans les grandes villes ? Ou plutôt les justifications données par Trump et sa bande car elles sont variées : depuis la lutte contre la criminalité qui selon Trump, serait insuffisamment menée par les maires démocrates, jusqu’à une attaque contre les institutions fédérales par les manifestants, en passant par un plan terroriste antiaméricain, plus ou moins manipulé par un ennemi étranger, ou encore une attaque d’anarchistes, d’« activistes radicaux » ou d’extrême gauche révolutionnaire visant le pouvoir d’Etat, ou encore un soulèvement des Noirs américains…

Tout cela, ce sont évidemment des balivernes : les exactions des forces de répression sont les vrais provocateurs qui ont engendré cette révolte et elle touche une fraction considérable de la population et pas seulement les Noirs et tous ceux qui combattent le racisme, mais aussi tous ceux qui en ont marre des violences policières sans nombre et impunies, tous ceux qui ne supportent plus un ordre social et politique de plus en plus inégalitaire, injuste et ne s’imposant que par la force, aggravé à la fois par l’effondrement de l’économie et par le développement exponentiel de la pandémie. Rien d’étonnant que Trump s’attaque particulièrement à des villes ouvrières frappées par le chômage et la misère, accusant les plus démunis d’être des criminels et se présentant comme un défenseur de « la loi et l’ordre » contre ceux qui s’en prendraient à la stabilité de la société et aux biens privés. Contre les manifestants, Trump a lancé des slogans comme « quand les pillages commencent, les tirs frappent », justifiant par avance les violences des groupes et individus d’extrême droite racistes, suprémacistes, anti-ouvriers, soutenant systématiquement les groupes de policiers les plus violents. Et ces militants fascistes ont fait partie de ceux qui ont été recrutés dans les forces fédérales envoyées contre la révolte.

Si la mort de Floyd, un Noir mort étouffé par un groupe de policiers de Minneapolis, a été le cas de trop, suite à une très longue série de meurtres racistes de la police et d’exactions violentes et arbitraire de celle-ci, et a entraîné des soulèvements dans de nombreuses villes américaines dans toutes les régions du pays, c’est maintenant l’intervention armée ultra-violente de Trump qui est cause du soulèvement.

A Portland, Trump a voulu faire une démonstration de force et son échec, en plus de la dénonciation dans tout le pays des violences contre des manifestants pacifiques, l’a contraint dans un premier temps à conclure un accord avec les autorités locales et régionales pour un retrait des forces fédérales paramilitaires. Il s’est ensuite avisé qu’un tel retrait apparaitrait aux yeux de tout le pays comme un aveu d’échec et il a rompu son accord, affirmant désormais que les forces fédérales resteraient à Portland et iraient même intervenir dans de nombreuses autres villes ! Mais cette radicalisation du discours « loi et ordre » de Trump cache mal un échec : l’opposition à sa politique grandit dans le pays. Elle ne peut pas réellement s’exprimer au travers de l’élection et même un échec de Trump aux présidentielles ne voudrait pas dire un triomphe des manifestants puisque les démocrates ne sont pas moins favorables au système, à son appareil répressif, aux classes possédantes et n’ont pas d’alternative à offrir face à l’effondrement du capitalisme, face aux licenciements, face à la misère grandissante, face à l’impasse de l’ancien ordre social.

Cette impasse historique se voit y compris dans le refus des classes dirigeantes de combattre la pandémie, le refus de mettre en place des mesures de protection, de prudence, de soin, de prise en charge des malades du covid alors que le nombre de morts et de malades grandit aux USA de manière exponentielle. Le pays atteint le record de deux mille morts par jour et un mort par minute ! Soit un total de 155.000 morts aux USA sur les 680.000 morts dans le monde. Les malades américains du covid sont 4 millions sur les 18 millions mondiaux ! Le nombre de personnes malades sans soins aux USA atteint plusieurs millions. Aucune opération de grande ampleur pour mettre en place un système de soins et notamment de respiration artificielle n’est en projet.

Et, covid ou pas covid, la chute économique frappe fort aux USA. Rien n’empêche la vague de licenciements de frapper de plein fouet. Dans toute l’histoire des USA on n’a pas vu des mois avec un tel niveau de suppressions d’emplois ! Depuis fin 2019 : 25 millions d’emplois supprimés. Le nombre de chômeurs atteint 20% à 25% de la population active soit deux fois plus qu’en 2009.

Dans ces conditions, l’intervention paramilitaire de Trump dans les grandes villes en révolte prend un autre caractère. Il n’y a pas seulement le nombre de membres des forces paramilitaires fédérales de répression des manifestations : plusieurs centaines mobilisées en armes dans chaque ville américaine où ont lieu d’importantes manifestations de révolte antiracistes et antiflics dans le Wisconsin, le Michigan, l’Oregon et l’Ohio notamment. Il y a le fait qu’elles aient lieu particulièrement dans les villes ouvrières où la population pauvre et travailleuse comme chômeuse est accusée de criminalité, de banditisme par les classes dirigeantes !

Et la révolte a fait reculer les classes possédantes qui ont été contraintes de déclarer la révolte contre l’assassinat de Floyd par la police de Minneapolis comme « légitime ». Même Trump l’a affirmé pour rajouter immédiatement qu’elle était exploitée par des terroristes, des criminels et des gauchistes ! Les politiciens démocrates comme Obama et Biden sont contraints de faire comme s’ils réprouvaient la répression et comprenaient la révolte, ce qui n’est certainement nullement le cas ! Obama président n’avait jamais levé le petit doigt contre les crimes racistes de la police ni levé le petit doigt en faveur des plus démunis et des exploités. Biden, s’il est élu, n’aura pas d’autre politique que de soutenir à fonds perdus les trusts en se moquant de la santé de la population, du sort des travailleurs et des chômeurs. Exactement comme Obama président avait augmenté les sommes d’aides aux capitalistes décidées par son prédécesseur Bush après l’effondrement de 2007. Si le président Trump et la Fed ont décidé de débloquer des sommes colossales (700 milliards de dollars) en faveur des capitalistes, il est certain que le prochain président ira encore plus loin dans les dépenses folles pour nourrir le système dingue à la Madoff qui permet aux possesseurs privés de capitaux de se procurer des revenus de leurs capitaux prêtés sans que cet argent serve à produire des richesses.

Et, pendant que les marchés financiers sont ainsi arrosés gratuitement, l’économie réelle poursuit sa folle course vers la chute, des pans entiers de l’économie s’arrêtent et ce n’est pas à cause de la pandémie mais parce que le capitalisme est entré dans sa phase finale, vers une mort inéluctable.

Qui que soit le futur président, il sera surtout le chef de la classe exploiteuse et oppresseuse et n’aura de cesse que de détruire la classe ouvrière et le peuple travailleur des Etats-Unis ! Ce dernier l’a clairement dit : il ne se laissera pas faire. Dans des dizaines de villes, les leçons de la lutte de Minneapolis et Portland sont en train d’être tirées et cela inquiète, au-delà des démocrates et des républicains, toute la grande bourgeoisie américaine comme mondiale ! Même les dirigeants chinois ont peur de la contagion de Minneapolis et de Portland ! Ils ont raison d’avoir peur : le peuple travailleur du monde est infiniment plus fort que les exploiteurs du monde !!!

La révolte qui parcourt les villes américaines n’est ni un combat des noirs contre les blancs, ni des voleurs et des bandits contre les flics, ni des pauvres contre la propriété individuelle des classes moyennes, ni de radicaux contre la population modérée, ni des régions contre le pouvoir fédéral, ni des démocrates contre les républicains. Non, c’est bel et bien une lutte de classes et la classe possédante ne craint rien tant que la révolte gagne le prolétariat industriel des grandes entreprises frappé par les suppressions d’emplois, la dégradation des conditions de travail, de la santé, du logement, et la montée de la misère. Et cette crainte, la classe possédante des USA la partage avec celle du monde entier, celle de Chine en premier où les pertes d’emplois croissent de manière exponentielle et préparent sans doute des révoltes du type américain mais à la puissance dix !!! C’est bien la seule chose que les possédants n’auront pas volée : d’être dépossédés des richesses et du pouvoir par les démunis et les exploités !!!

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