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Le vieux monde part en fumée ! Le nouveau monde, en germes, a un grand avenir !

mercredi 19 août 2020, par Ephraïm, Robert Paris

Le vieux monde part en fumée ! Le nouveau monde, en germes, a un grand avenir !

Selon les gouvernants, la deuxième vague de covid-19 arrive et ils s’apprêtent à la combattre… mais ils mentent. En effet, il n’y a jamais eu une première vague qui se serait brisée sous l’action des pouvoirs publics. La première vague n’a pas cessé, c’est la même pandémie et c’est la même vague qui continue. En été, en plein déconfinement, on atteignait des sommets de la pandémie dans une bonne partie du monde et des records de total mondial. Même la décrue, qui avait été censée justifier le déconfinement, était juste un effet d’annonce… Les gouvernants ont seulement minimisé un temps le covid pour favoriser l’industrie touristique, comme on l’a minimisé pour faire reprendre le travail aux salariés. On a ainsi affirmé que le déconfinement et les vacances, c’étaient la liberté sans dire aux gens les risques qu’ils prenaient en propageant ainsi les virus par la multiplication des contacts sur les lieux de vacances. A croire que les gouvernants souhaitaient plutôt la propagation du virus que sa décrue ! Ce n’est pas la première fois que les statistiques auront été faussées. Par exemple, on a retiré des chiffres les morts en EPHAD et à la maison, et baissé artificiellement les admissions en réanimation… simplement en refusant des admissions de malades ! A l’hôpital, on a dit aux personnels que c’était pour les protéger d’une vague trop importante de malades et pour défendre ainsi l’hôpital public, et cela s’est fait notamment en euthanasiant les vieux malades de covid et en les abandonnant dans les Ephad et en leur refusant l’hospitalisation et l’assistance de matériels respiratoires !!!

En même temps, les gouvernants continuent à minimiser le covid, et à refuser de nous en défendre, en affirmant que le prochain reconfinement sera partiel et n’empêchera pas la reprise du travail, les rentrées à l’école et en crèche (pas pour l’éducation, ni parce que la sécurité des enfants y est assurée mais pour permettre la reprise du travail des parents) et les transports en commun alors que les deux sont pourtant des causes majeures de propagation du virus !!! On nous annonce, pour le justifier, que des mesures nouvelles de protection seront prises dans ces domaines. Des règles plus strictes encadreront par exemple l’activité dans les entreprises. Mais ces règles ne changent rien à l’insécurité pour les salariés. Ainsi, les systèmes d’aération, fréquents en entreprises, ne sont pas arrêtés, alors qu’en même temps les gouvernants reconnaissent qu’ils dispersent les virus dans l’air, qui est un porteur majeur de la pandémie ! Quant à la prétendue distance barrière, elle est inapplicable dans les entreprises comme dans les transports en commun.

De toutes manières, les gouvernants affirment que c’est le confinement qui a tué l’économie et qu’il faut, « à tout prix » (selon les propos d’une ministre) éviter un nouveau confinement. « A tout prix » signifie bien sûr d’abord au prix de la vie des salariés qui attraperont le covid pour gagner leur vie ! Le salaire de la peur, voilà ce que nous proposent ces gouvernants. Tiraillés entre la peur de mourir au travail (ou en s’y rendant) et la peur de le perdre !!! Car le nombre de salariés qui sont licenciés ou en sont menacés grandit de jour en jour…

La population est ainsi prise entre deux feux, covid et effondrement économique. De quoi sera faite la rentrée de septembre 2020 ? Quel sort nous réservent les patrons et leurs gouvernements ? Ils veulent en tout cas que l’on parle plutôt du covid que de la crise du capitalisme, qui est pourtant un effondrement historique sans précédant. Ils s’en donnent les moyens par la peur et en nous resservant une deuxième fois le même plat : une nouvelle vague de covid qui n’est en rien nouvelle, de nouvelles peurs instrumentalisées par les mêmes gouvernants. Ils y rajoutent de nouveaux faux débats concernant les pour les contre le reconfinement, comme les partisans du masque et ses adversaires, les partisans de la généralisation des tests ou pas. Pendant ce temps personne ne débat s’il faut laisser la santé publique aux mains d’intérêts privés, s’il vaut mieux augmenter les dépenses militaires ou sanitaires, ni sur la nécessité d’aider à coups de centaines de milliards les trusts capitalistes alors que cela ne les sauvera même pas d’une chute inexorable. Ils ne débattent pas sur la légitimité pour l’État de multiplier les contrats à durée déterminée sous prétexte qu’on n’embauche plus que pour la « période de transition » de deux ans. Et, au bout de deux ans, ce sera une transition vers quoi, vers quel enfer ? Ils ne nous le disent pas bien sûr ! Sans parler de la légitimité pour les trusts et les banques de supprimer massivement des emplois et de fermer des sites.

Et, à part nous dire que tout (effondrement sanitaire comme effondrement économique, social et politique) serait de la faute de la pandémie, ils nous disent que c’est… notre faute à nous !!! Ils ne se gênent pas pour affirmer que nous sommes des irresponsables qui mettons les autres en danger !!! Ils accusent une partie de la population, de préférence la plus pauvre, d’être des irresponsables et, par leurs actes dangereux, en ne respectant pas les consignes de sécurité des autorités (qu’elles mêmes recommandaient peu avant de ne pas respecter !), de menacer la santé, la sécurité, le bien-être et l’emploi du reste de la population ! Rien que ça. Alors que chacun a pu constater que les irresponsables en ce sens, ce sont les gouvernants et les classes possédantes !

Ainsi, ce sont les mêmes gouvernants et possédants, qui n’ont rien fait de sérieux pour empêcher la propagation de covid et ont même pris des mesures négatives en refusant de distribuer gratuitement masques, tests, et autres vaccins, qui prétendent aujourd’hui nous donner de violentes et injurieuses leçons de morale ! Ceux qui affirmaient que « le grand public n’a pas à porter de masques et ceux qui en portent mettent en danger la vie des personnels de santé en leur retirant ces masques » affirment maintenant que « le grand public qui ne porte pas de masques met en danger la vie des personnels de santé et des autres personnes » !!!

Les mêmes affirment aujourd’hui que les personnes qui n’ont pas de masques ou ne respectent pas leurs consignes de sécurité, comme la « distance barrière », seront la cause du prochain confinement et donc de la prochaine chute économique. On nous dit que c’est donc la partie la plus irresponsable de la population qui va causer le chômage et la misère que subira toute la population ! Sauf que cette partie irresponsable pour l’intérêt de tous, ce sont en réalité les riches et les puissants ! C’est eux qui ont laissé le covid se propager ! C’est eux qui ont détruit la santé publique pour en faire un fromage pour le secteur privé ! C’est eux qui détruisent les emplois ! C’est eux qui polarisent tous les moyens financiers, empêchant qu’ils soient mobilisés pour la santé, pour l’hôpital, pour les plus démunis ! C’est eux et le système dont ils profitent qui font que le chômage et la misère ne cessent de croitre dans le monde, et les maladies de se développer proportionnellement, nous ramenant des pandémies que l’on croyait vaincues !

Covid, loin de gêner les classes possédantes, est utilisé par eux, non seulement pour effectuer les licenciements, y compris ceux qu’ils voulaient faire avant covid, pour casser les codes du travail et les droits sociaux mais aussi pour développer la dictature sociale et politique sous prétexte d’état d’urgence et d’état de guerre. Partout dans le monde, les gouvernants ont aggravé la répression des manifestations, des révoltes, et même de toutes les libertés. Jamais les polices et les armées n’ont été aussi omniprésentes et répressives. De tout cela, covid est le prétexte. On gaze, on matraque, on violente et on enferme des gens pour leur défendre… d’attraper covid !!!

La pandémie a momentanément mis en veille les révolutions qui éclataient partout avant covid, mais les confinements n’ont fait que reculer les explosions sociales sans les étouffer durablement. Toutes les méthodes de report de l’explosion révolutionnaire ont pourtant été utilisées de par le monde : interdiction de manifester, de se rassembler, de critiquer médiatiquement, suppressions d’internet, interventions policières et militaires violentes, suspension des libertés, provocations de guerre, fermetures de frontières ou quatorzaines, démissions de gouvernants pour calmer les explosions trop violentes. Aux États-Unis, après la révolte de juin dernier qui a éclaté, suite à l’assassinat de Floyd à Minneapolis par des policiers, contre le racisme policier anti-noirs mais aussi contre l’injustice sociale, les démocrates ont trouvé une nouvelle astuce pour calmer ceux dont la vie est menacée au quotidien. Ces fameux démocrates, qui avaient porté en 2008 un noir à la présidence… sous la présidence duquel les noirs se faisaient tuer par la police d’Etat, prétendent réitérer mais seulement avec une vice-présidence noire. Cela suffira-t-il à détourner la population d’une révolte que la répression violente des forces fédérales enclenchée par Trump n’a pas réussi à écraser ?

Malgré la pandémie et son exploitation par les pouvoirs en place, la révolution sociale menace encore partout dans le monde. Elle explose en Biélorussie, où femmes, ouvriers et jeunes sont en tête des manifestations et où la grève ouvrière se généralise, le pouvoir s’isolant sans cesse davantage. Elle se poursuit au Mali où la dictature peine à changer d’image et ne convainc en rien les révoltés même si elle a calmé quelques politiciens, imams ou pas, qui se prétendaient des ferments de révolte. Au Liban, l’explosion du port de Beyrouth qui a fait un nombre considérable de victimes et de destructions a achevé de démolir la crédibilité du système politique et social en place, déjà en but à une montée révolutionnaire. En Haïti, le régime est plus détesté et faible que jamais face à une population pauvre déterminée à en finir avec la dictature ! En Côte d’Ivoire, les manifestations de révolte contre le pouvoir viennent de démarrer et ont été immédiatement réprimées dans le sang ! Même en prenant prétexte de covid pour réprimer, le pouvoir algérien n’a pas éteint la grande vague révolutionnaire du Hirak ! La révolte gronde toujours au Chili, où le pouvoir a aussi pris prétexte de covid pour réprimer violemment la colère sociale et politique. Les petites et grandes manœuvres des gouvernants, allant jusqu’à leur démission, n’ont pas éteint la flamme. De l’Équateur à la Colombie et à la Bolivie, la révolution qui y est née n’a pas été tuée par covid, tout juste retardée et les possédants le savent bien… Dans d’autres pays, comme la Thaïlande, la révolution vient juste de commencer. Covid n’a pas sauvé les classes possédantes d’une révolution sociale mondiale en marche !

Ils le savent d’autant plus qu’ils n’ignorent pas que le système capitaliste ne fait que se survivre à lui-même à coups de palliatifs acrobatiques autant que coûteux ! Et, quand le capitalisme s’effondrera, les bourses chutant, les banques fermant la grille, les entreprises faisant faillite en masse, il n’offrira plus ni emplois, ni logement, ni santé, ni sécurité, les classes possédantes ne s’imaginent pas que les plus démunis les laisseront tranquillement assis sur leurs coffres remplis à ras-bord !!!

Un effondrement du capitalisme ?! Par pans entiers, l’ancien monde s’effondre et covid n’en est pas responsable… La chute n’a pas commencé en 2019-2020, ni à cause de la pandémie, ni du fait du confinement. Elle date de 2007 et est causée par l’incapacité des classes possédantes à augmenter leurs investissements productifs, au point que plus d’argent du grand capital mise aujourd’hui sur la chute économique que sur la remontée. Le Royaume-Uni a vu son économie subir une contraction « record » de 20 % au deuxième trimestre. Les USA connaissent la chute des emplois la plus importante de son histoire. Les bourses viennent d’engloutir en pure perte plus d’argent public que jamais et elles recommencent à chuter ! Le nombre de trusts en faillite dans le monde est le plus important de toute l’histoire du capitalisme ! Les plans des Etats et banques centrales, à coups de milliers de milliards pour soutenir les trusts sont engloutis en pure perte !

Eh oui, même un système qui a survécu à de nombreuses crises et guerres mondiales, sans parler des pandémies, a une fin ! Tous les systèmes sociaux du passé ont eu une limite et ont chuté lorsqu’ils l’avaient atteinte.

Le commentaire suivant semble tiré de l’actualité récente : « Tout ce qui avait solidité et permanence s’en va en fumée, tout ce qui était sacré est profané, et les hommes sont forcés enfin d’envisager leurs conditions d’existence et leurs rapports réciproques avec des yeux désabusés. » Et pourtant, c’est un extrait du « Manifeste communiste » de 1848 de Marx et Engels !

Si le vieux monde est content d’avoir pu, par d’autres acrobaties financières, reporter l’échéance de l’effondrement économique de quelques années, 2008 à 2019, et l’échéance révolutionnaire de quelques mois, rien n’empêchera que le vieux monde capitaliste explose ! Car les raisons de disparaître d’un système complètement pourri et vermoulu sont profondes : l’accumulation du capital par l’exploitation du travail a atteint ses limites historiques et, dans ces conditions, les capitaux, de force de développement se transforment en force de destruction. Ces raisons tiennent aux racines mêmes de ce mode de production et d’exploitation, et ne sont pas résorbables par des mesurettes, ni même par de vraies mesures. Elles ne mènent à aucune autre issue que la chute de l’ancienne société. La seule alternative consiste à savoir si cette fin du vieux monde sera orchestrée par le grand capital ou par le prolétariat ! C’est une question dont les classes possédantes craignent tellement la réponse qu’ils font des pieds et des mains pour qu’elle ne soit pas posée publiquement, tout simplement ! Ainsi, ils amènent les peuples à se poser bien d’autres alternatives bidon comme, aux USA, êtes-vous pour ou contre les noirs, pour ou contre les femmes, pour ou contre les migrants, pour ou contre la Chine, ou encore, en Russie, êtes-vous pour ou contre Poutine, pour ou contre les Caucasiens, ou encore ailleurs, êtes-vous pour ou contre l’Europe, êtes vous pour le confinement ou le déconfinement, êtes-vous pour les masques ou contre, pour les migrants ou contre, pour les jeunes ou pour les vieux, pour les hommes ou pour les femmes, pour les banlieues ou contre, pour les Indiens d’Amérique ou contre, pour Trump ou contre, pour la Turquie ou pour la Grèce, pour l’Iran ou contre, etc.

Plus que jamais, il faut affirmer clairement que nous n’avons rien de bon à attendre ni des classes possédantes, ni de leurs institutions sociales et politiques, ni des gouvernants, y compris de leurs opposants et candidats au pouvoir « de gauche », rien de bon à attendre de leurs prétendues « solutions » face à la crise, rien à leur demander, rien à exiger d’eux, et tout à attendre de… nous-mêmes, de nos propres forces, de notre propre conscience sociale collective qui a une valeur infiniment supérieure aux inepties de ces pantins, comme les dernières révolutions dans le monde l’ont bien montré, et notamment celle des Gilets jaunes en France, du Hirak en Algérie, de la révolution libanaise ou encore de la révolution chilienne, haïtienne, soudanaise, malienne, etc.

Une autre alternative fausse doit absolument être soulignée : êtes-vous pour les réformistes ou les conservateurs. Partout dans le monde, les dirigeants réformistes, politiques, syndicaux et associatifs, sont fondamentalement du même bord de classe que les conservateurs, les Démocrates américains que les Républicains, la gauche que la droite, les syndicats de gauche que les syndicats de droite, et tous participent de la même tromperie consistant à priver le peuple travailleur du droit principal, celui de s’organiser par lui-même et pour lui-même, de décider de ses propres intérêts, de ses choix, de ses modes d’action comme de ses buts, de son avenir. Et tout cela sans rien attendre des institutions, électorales comme administratives et politiques, des classes possédantes et de leurs États !

Nous n’avons rien à attendre de leur justice, de leur police, de leurs armées, de leur gendarmerie, de leurs ministres, du président, du gouvernement ni des parlements nationaux, sénat, assemblées nationale, départementales, régionales. Toutes ces institutions sont à démanteler, à supprimer. Il s’agit de les remplacer par des assemblées de travailleurs aux élus révocables. Il s’agit de créer des conseils de travailleurs comme les gilets jaunes ont su les mettre en place. C’est pour cela que tout a été fait pour supprimer les gilets jaunes de l’actualité et tout ce que le gouvernement a tenté contre les gilets jaunes n’a finalement réussi que lors du confinement.

Mais la révolte sociale est bien là et le calendrier de la révolution prolétaire reste le seul rendez-vous pour sortir l’humanité de la barbarie.

Alors oui, reprenons les assemblées prolétaires, comme celles du Hirak ou des Gilets jaunes, et généralisons-les, fédérons-les, donnons leur pouvoir de décision et d’exécution.

Le sens même de ce programme, c’est la nécessité de supprimer la propriété privée des moyens de production par les grands propriétaires de capitaux. C’est une économie collectivisée et planifiée qui permettra de sortir de la barbarie en mettant les grands moyens techniques et organisationnels au service de toute la population et plus au service du profit de un pourcent de propriétaires de capitaux !

Pour réaliser ce programme, il faudra que le peuple travailleur se donne le droit de gouverner, de décider, de mener la société et aussi s’en donne les moyens, y compris celui de porter les armes. Il faudra qu’il organise, à l’aide de ses comités révolutionnaires, des milices armées qui démantèleront la police, l’armée, la gendarmerie. Il faudra encore dissoudre gouvernement et assemblées nationales, départementales, régionales. C’est un autre système de justice qui devra être établi : un système prolétaire qui devra remplacer la prétendue justice actuelle qui défend les dirigeants économiques et politiques actuels du vieux monde. C’est d’un système de justice par la population et la société civile qui devra être établi, et ce nouveau système de justice ne pourra s’opérer que par un changement profond de l’économie, la suppression de la propriété privée des moyens de production, la suppression des forces armées de répression et de maintien de l’économie du vieux monde.

Alors, oui, travailleurs du monde entier, préparons-nous à ce grand rendez-vous de la révolution mondiale qui vient. Les dirigeants le savent et s’y préparent. A nous de prendre date et de l’organiser avant qu’une nouvelle guerre mondiale et que des nouveaux fascismes et camps de la mort ne nous en empêchent.

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