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Qui était Maria Reese
dimanche 28 juillet 2024, par
Qui était Maria Reese
Léon Trotsky
Maria Reese et le Comintern
10 novembre 1933
Dans sa “ Lettre ouverte ” publiée par le journal Unser Wort, Maria Reese a dit la dure et amère vérité sur le parti auquel elle appartenait encore récemment. L’agence allemande de la bureaucratie du Comintern n’a rien compris, n’a rien prévu, n’a rien préparé. Elle a remplacé le travail révolutionnaire par des phrases creuses et des rodomontades. Elle a trompé les ouvriers et le parti année après année. Le comité central a trompé même son propre appareil. Des gens qui occupaient dans le parti des postes responsables, comme Torgler [1], le chef de la fraction parlementaire, ou Maria Reese elle‑même, députée au Reichstag, ont cru honnêtement jusqu’au dernier moment que le comité central avait ses plans, qu’il avait préparé les forces nécessaires pour se battre, que le Comintern savait où il conduisait les travailleurs allemands. Avec la prise du pouvoir par Hitler et particulièrement avec l’incendie du Reichstag par les agents de Göring, les illusions révolutionnaires des meilleurs éléments du parti ont été réduites en poussière. Le comité central a laissé le parti à la dérive, sans direction, sans mots d’ordre, sans même explications ; il n’y a pas de précédent d’une trahison semblable des dirigeants dans l’histoire de la lutte révolutionnaire. Il n’est pas difficile d’imaginer le sombre désespoir des masses ainsi trahies ni l’effroyable désarroi de l’appareil du parti.
L’activité dans l’émigration des Münzenberg, Heckert [2] et Cie, les rapports faux, les correspondances mensongères, les congrès creux et factices destinés à jeter de la poudre aux yeux, ne pouvaient pas ne pas apparaître à Maria Reese en insupportable contraste avec ce qui se passait en Allemagne à l’intérieur. Maria Reese a exigé une discussion sur ce qui s’était passé. Elle a essayé d’obtenir qu’on remplace la politique des mascarades par celle de la mobilisation révolutionnaire du prolétariat mondial contre le fascisme. A chaque tentative, elle s’est heurtée à un mur. Elle en a alors tiré les conclusions pour son propre compte ; elle a rompu avec le Comintern et s’est placée sous le drapeau de la IV° Internationale [3].
Après ça, la bureaucratie stalinienne, qui n’avait plus rien à perdre politiquement, l’a “ exclue ” du Comintern. Mais y compris dans cette décision, les faillis ont mis tous les traits de l’impuissance rancunière et mensongère qui les caractérise. La principale accusation contre la camarade Reese consiste à dire qu’elle a rallié le camp du “ trotskysme contre‑révolutionnaire ”. Cette appréciation n’est pas nouvelle ! Le travail “ révolutionnaire ” des staliniens consiste à aider systématiquement les Chang Kaï‑chek, Pilsudski, Citrine, Wels, Hitler [4]. Conformément à cette logique, la critique marxiste de ces crimes est un travail “ contre‑révolutionnaire ”. Mais ce n’est pas tout. La résolution adoptée au nom du parti communiste allemand, c’est‑à‑dire par quelques bureaucrates qui se terrent en émigration, accuse Maria Reese d’“ aider le gouvernement de Hitler et de lui livrer ainsi des membres du parti et des sympathisants ”. Le prolétariat allemand réveillé gravera cette vile accusation sur le front des accusateurs !
Maria Reese est “ exclue ” à cause de sa courageuse lettre ouverte, et seulement après la publication de cette dernière, c’est‑à‑dire après qu’elle ait elle‑même rompu avec le Comintern. Appeler les faillis publiquement par leur véritable nom de faillis est le devoir immédiat d’un révolutionnaire authentique et sincère. Si la lettre de Reese peut avoir quelque influence sur le sort des communistes persécutés par Hitler, et particulièrement sur le cours du procès du Reichstag, c’est seulement en tant que précieux témoignage en faveur des accusés ! Il est clair d’après cette lettre, même pour des aveugles, que la direction du parti officiel était bien loin de penser à l’insurrection, à des préparatifs pour une insurrection, et par conséquent à des “ signaux ” pour l’insurrection du genre de l’incendie du Reichstag ! [5]
La bureaucratie stalinienne prend sa revanche du fait qu’une camarade responsable, qui était encore tout récemment dans ses rangs, a dit ouvertement et honnêtement la vérité sur la direction, le régime et les mœurs du Comintern. La bureaucratie pardonne la couardise, le mensonge, la trahison à une seule condition : que cela ne sorte pas de la maison [6]. Pour ces gens là, il y a longtemps que les lois de la responsabilité mutuelle ont remplacé celles de la révolution et du marxisme. La lutte pour un prestige personnel enflé, pour des postes et pour un niveau de vie assuré, a relégué au second plan la lutte pour la dictature prolétarienne. Maria Reese s’en est convaincue à travers la tragique expérience du prolétariat allemand. Avec elle, des milliers et des dizaines de milliers de révolutionnaires trahis ont vécu la même expérience. Dans les prisons et les camps de concentration, ils dressent le bilan de la catastrophe qu’ils ont vécue. La lettre de Maria Reese les appelle à de courageuses conclusions révolutionnaires. C’est le devoir de tout révolutionnaire, dans le monde entier, de publier, de reproduire et de diffuser la lettre de Maria Reese dans toutes les langues que parlent les exploités et les révolutionnaires.
Notes
[1] Ernst Torgler (1893‑1963), employé de commerce, militant social‑démocrate en 1910, avait rejoint l’U.S.P.D., puis le K.P.D. en 1920. Député au Reichstag, il était depuis plusieurs années le chef de la fraction parlementaire du K.P.D. Homme obscur, il n’était pourtant pas un dirigeant. Maria Reese mentionnait dans sa lettre les discussions qu’elle avait eues avec lui en janvier et février 1933. On sait que Torgler était l’un des accusés dans le procès de l’incendie du Reichstag qui avait commencé, à Leipzig, le 21 septembre.
[2] ! Willy Münzenberg (1889‑1940), ancien responsable de l’Internationale des jeunes, puis de l’Internationale communiste des jeunes, avait dirigé le Secours rouge, puis l’ensemble des entreprises de presse du K.P.D. (le “ trust ” Münzenberg). Il avait notamment publié le fameux Livre brun sur l’incendie du Reichstag, et organisé les congrès contre le fascisme et la guerre. Fritz Heckert (1884‑1936), ouvrier du bâtiment, vieux spartakiste, était membre de la direction du K.P.D. et du présidium de l’I.C. et en avait intégralement justifié la politique allemande après la catastrophe.
[3] Maria Reese venait de prendre position pour la construction de la IV° Internationale, après ses discussions avec E. Bauer, le secrétaire de Trotsky.
[4] Les hommes politiques mentionnés ci‑dessus sont de type divers, mais incarnent tous aux yeux de Trotsky réaction et contre‑révolution. Chang Kai-Chek (1885‑1976), dirigeant du parti nationaliste Kuomintang et membre d’honneur de l’exécutif de l’I.C., avait dirigé en 1927 une sanglante répression contre les communistes chinois qui l’avaient jusqu’alors soutenu conformément aux directives de l’I.C. Jozef Pilsudski (1867‑1935), ancien dirigeant du parti socialiste polonais, héros de l’indépendance polonaise qu’il avait cherchée à obtenir des deux camps belligérants pendant la guerre, avait repris le pouvoir en 1926 par un coup d’Etat militaire et persécuté le mouvement ouvrier. Otto Wels (1873‑1939) avait réprimé en 1918‑19 les troubles révolutionnaires à Berlin en tant que préfet de police désigné par le gouvernement social‑démocrate. “ Homme fort ” de la social‑ démocratie, il était son principal dirigeant en exil. Walter McLellan Citrine (né en 1887), électricien, dirigeant de leur syndicat, puis secrétaire général du conseil général des Trade‑unions britanniques en 1925, était aux yeux de Trotsky l’un des principaux responsables de la défaite de la grève générale britannique de 1926. Adolf Hitler (1889‑1945), chef du parti national‑socialiste allemand, était depuis la fin de janvier le chancelier du Reich avec les pleins pouvoirs. Notons que le texte russe ne mentionne pas Pilsudski qui l’est en revanche dans les autres traductions.
[5] La thèse – imbécile – de l’accusation au procès de Leipzig était que l’incendie du Reichstag devait servir de “ signal ” pour le déclenchement d’une insurrection communiste.
[6] Littéralement : “ ne pas sortir les balayures de l’isba ”, laver son linge sale en famille (NDT).
25 novembre 1933
Maria Reese accuse !
Une mise en accusation des staliniens par un dirigeant du PC allemand
(octobre 1933)
La camarade Maria Reese était l’une des oratrices de masse les plus connues et les plus appréciées du Parti communiste allemand. Toutes ses réunions étaient surchargées. Elle s’est distinguée des autres intervenants du CPG, en laissant de côté toutes les phrases creuses et les gestes insignifiants et en polémiquant, au lieu de cela, sérieusement et objectivement contre la politiquede la social-démocratie. En 1929, le camarade Reese, alors membre du Reichstag, est venu au CPG du SPG, après s’être rendu compte que la politique du SPG ne pouvait pas conduire au socialisme mais plutôt aider le fascisme. Son action a suscité beaucoup d’attention parmi la classe ouvrière à cette époque et a été utilisée par le CPG dans une grande campagne contre la social-démocratie. Après la catastrophe allemande, lorsqu’elle a vu que le CPG s’était effondré en Allemagne et que l’aide au prolétariat allemand ne pouvait être attendue que par la solidarité internationale, la camarade Reese est allée à l’étranger travailler pour la classe ouvrière allemande vaincue et contre la dictature fasciste, la camarade Reese a été persécutée pour son activité par la police au Danemark et expulsée de Suède.
Le fait qu’une camarade comme Maria Reese, qui en raison de son sens des responsabilités devant la classe ouvrière est passée du SPG au CPG, rompe aujourd’hui avec la bureaucratie stalinienne - cela constitue un coup dur pour le stalinisme et un signal pour du prolétariat allemand, nous sommes fermement convaincus que les sections les plus décisives des membres du CPG suivront le même chemin que le camarade Reese. Tous les cris effrénés, tous les mensonges et calomnies de la bureaucratie en faillite du CPG et du Komintern ne peuvent empêcher ce développement. – Millepertuis
* * * *
Pour la bouche, j’ai fait des tentatives répétées pour clarifier mes divergences politiques avec le parti et la direction de l’Aide rouge (ILD) au moyen de discussions orales et écrites. Ces tentatives n’ont servi à rien. Mes lettres à Moscou ont été pour la plupart dissimulées, confisquées ou simplement non transmises. Ma discipline, qui m’obligeait à garder le silence devant les étrangers sur les différences internes, a été utilisée pour me calomnier et m’isoler.
Notre dernière discussion, dans laquelle mes accusations politiques n’ont pas été reprises, m’a convaincu que je ne peux pas retirer mes accusations écrites du 25 septembre. Au contraire, pour la clarification de la question, je dois y ajouter et souligner le fait que il s’agit de questions politiques fondamentales qui se posent aujourd’hui dans votre Comité Politique , qui n’est rien d’autre qu’un prolongement conséquent de votre politique catastrophique d’avant la prise du pouvoir par Hitler. Il s’y exprime un manque de confiance typiquement petit-bourgeois dans le pouvoir et la lutte de masse du prolétariat, qui est même accru par vous à l’étranger au point de mépriser le mouvement de masse, lié qu’il est à des phrases et à une surestimation philistine de la bourgeoisie libérale qui, selon vous, doit se substituer à la rareté des luttes de classe et au parti communiste vaincu.
Comment avez-vous lutté contre une politique marxiste ?
Après votre défaite honteuse en Allemagne (avant laquelle vous aviez disparu dans l’illégalité, afin de préserver votre précieuse direction de la classe ouvrière pour le temps après la défaite, nous laissant, nous, l’armée de soldats de base, sans commandement), votre Politique du comitévous a maintenant complètement séparé du mouvement de masse avec lequel vous, en tant que représentants de la machine bureaucratique du parti, avez depuis longtemps perdu tout contact. Par votre politique sectaire de ces dernières années, vous n’avez pas réussi à provoquer un mouvement de masse en Allemagne ou à l’étranger. Au contraire, malgré la révolutionnalisation des masses, vous vous êtes affaiblis. En désespoir de cause, vous cherchez maintenant du secours dans les bras des seigneurs et des comtesses, tout comme l’ont fait les sociaux-démocrates - avec Bruening et Hindenburg...
Votre opportunisme est si incurable que vous ne pouvez plus, concevoir que je me bats contre le Comité Politique, en principe . C’est pourquoi vous avez dit à vos "compagnons d’armes" bourgeois que je les insulte, parce que je me suis opposé à ce que vous les présentiez comme les porte-drapeaux de l’antifascisme, par lequel vous trompez la classe ouvrière. Dans un « front commun » avec eux, vous avez saboté mon travail pour l’Aide rouge et pour la classe ouvrière allemande vaincue. Lorsque le fascisme progresse dans ces pays, il ne rencontre aucune résistance de la part de vos « compagnons d’armes » bourgeois. Mais c’est votre politique qui a empêché la création d’un mouvement prolétarien de masse, ce mouvement qui seul peut offrir la résistance nécessaire, comme je l’ai si souvent et si souvent souligné par des protestations verbales et écrites...
Je n’ai pas l’intention de retourner en Union soviétique pour sacrifier mon travail révolutionnaire à une vie libérée des soucis matériels. Moscou – c’est-à-dire le Komintern, pas les ouvriers – est officiellement convaincue de la justesse de votre politique en raison de considérations de politique étrangère auxquelles elle sacrifie le prolétariat mondial, bien qu’elle vous reconnaisse et vous méprise comme les abominables faillis que vous êtes ; et Moscou est d’accord pour que vous continuiez votre « leadership » sur le mouvement ouvrier révolutionnaire d’Allemagne depuis les tables des cafés de Paris, pendant que vous dites à la classe ouvrière allemande abandonnée que vous êtes au front. Ainsi vous vous permettez très facilement de donner des ordres « courageux » et provocateurs, auxquels plus tard l’élite du prolétariat est sacrifiée. Ainsi, avec le comité incontrôlable de Muenzenberg derrière vous,
La dictée du Komintern a rendu le CPG sans défense, parce qu’il a produit des esclaves mentaux, parce qu’il a éliminé l’influence démocratique des ouvriers en matière de politique et de direction du parti et parce qu’il a ainsi empêché une direction sélective. Quiconque pense de manière indépendante est victime de campagnes de diffamation. Mais lorsqu’une situation est survenue, dans laquelle Moscou vous a laissé sans commandement, vous, les « grands » dirigeants, êtes restés sans tête et impuissants. Cette démocratie ouvrière qui aurait pu vous tenir au courant de leur force et de leur humeur des luttes ; ce qui aurait permis même à vous, perroquets de Moscou, de conduire à une heure aussi fatale - vous l’avez vous-mêmes rejetée avec dédain. Vous n’avez même pas commencé à imaginer que vous pourriez apprendre du simple travailleur, que l’ouvrier lui-même a accumulé tant d’expériences nouvelles au cours de la lutte des classes de plus en plus acharnée dont non seulement vous auriez pu mais auriez dû apprendre afin de les évaluer aux fins de la lutte organisée. Pendant plus d’un an et demi, il n’y a pas eu une seule réunion de la commission pour le travail de masse à laquelle j’appartenais, bien que j’aie protesté au moins cinquante fois par écrit et oralement, parce que je souhaitais la construction organisationnelle du front unique et pas seulement de beaux congrès, dont les ouvriers étaient refoulés les mains vides, parce qu’il manquait un moyen sensé de construire le front unique. Les expériences des travailleurs n’ont pas été utilisées à des fins pratiques. Quand ils ont brisé les liens de l’accolade bureaucratique dans laquelle ils étaient détenus par SPG et CPG, spontanément comme ce fut le cas à Brunswick, où ils s’unirent, puis ils furent à nouveau rapidement dispersés faute de support organisationnel. Seule la presse se vantait encore, longtemps après l’événement, du grand succès du front unique que s’attribuait l’appareil. Il fallait montrer à Moscou à quel point le travail était bien fait.
Dans toutes ces questions, j’ai renseigné le CEC, mais les grands stratèges du CPG avaient appris à mémoriser quelques thèses non digérées, qu’ils s’affairaient à faire passer - ou bien toute leur énergie était consommée dans l’organisation de la lutte fractionnelle qu’ils menaient pour petits travaux. Tu savais tout cela mieux que moi, et tu le sais maintenant. Mais vous ne saviez rien du tout au moment décisif. C’est la preuve la plus solide que vous n’avez jamais rien su et que vous ne le saurez jamais.
Le Comité Opportuniste-Politique
J’ai lutté contre votre Comité-Politique, parce que c’est un crime contre la classe ouvrière et qu’il n’a rien à voir avec la lutte de classe révolutionnaire. C’est la politique des désespérés, des vaincus, de ceux qui ont perdu toute croyance dans le pouvoir de la classe ouvrière. Ce n’est qu’un prolongement des comédies-congrès muenzenbergiennes, où les télégrammes de félicitation de Heinrich Mann ou d’Einstein sont censés tenir lieu de front unique jamais réalisé.
Dahlem, dans son enthousiasme enfantin pour les "luttes" des bons bourgeois des pays démocratiques contre les fascismes étrangers, ne fait que rechercher toutes sortes de sensations - et c’est en fait ce que font tous les Comités-Communistes. Ils ont complètement oublié que toutes ces choses ne sont que des bûchers qui ne laisseront derrière eux qu’un sale tas de cendres que le mouvement révolutionnaire des masses - celui que vous entravez dans son développement par votre Comité-Politique - n’aura qu’à balayer.
Vous avez toujours pris la route de moindre résistance et particulièrement en ce moment, où elle vous rapporte un revenu grâce à Muenzenberg. C’est une source que l’impérialisme arrêtera, quand il ne vous servira plus. Mais à ce moment-là, l’Aide Rouge n’aura pas été édifiée, par votre fausse politique, car elle est déjà aujourd’hui laissée presque sans aucun moyen par votre politique.
Vous ne voulez pas du tout discuter politiquement des questions de Comité-Politique et de la catastrophe allemande. Comité-Politique vous permet de vivre plus confortablement. En outre, la ligne a été tracée à Moscou et est donc correcte. Ainsi, sans aucune discussion, nous sommes tombés en Allemagne dans le fascisme. Mais aujourd’hui, les travailleurs qui ont cru en votre leadership doivent payer pour votre irresponsabilité. J’ai failli m’effondrer sous cette pression depuis le 28 février. Je ne peux pas me taire jusqu’à ce que l’expérience prouve une fois de plus que votre politique est fausse. Il y a une certaine « discipline » qui est un crime contre la classe ouvrière. Garder le silence sur votre Comité-Politique est un tel crime. Vous ne croyez plus au pouvoir et aux qualités combatives de la classe ouvrière.
Ce n’est pas vous qui utilisez ces gens, comme s’est exprimé naïvement un autre camarade du Comité politique. L’ impérialisme vous utilise pour, avec votre aide active, empêcher la lutte des masses et l’avancée révolutionnaire dans ses propres pays. Vous faites ainsi avancer, indirectement, le développement fasciste dans ces pays et vous frappez ainsi le prolétariat mondial dans le dos - en particulier l’Allemand et le Russe. C’est contre cela que je me suis battu. Seule la solidarité du prolétariat mondial peut aider les ouvriers allemands et défendre l’Union soviétique, qui n’est menacée par rien d’autre que par la politique actuelle du Komintern.
Sabotage contre l’aide rouge
Vous avez saboté mon travail pour le Secours rouge depuis le début, car le Comité-trésorerie mueuzenbergien – qui n’est contrôlé par aucune organisation ouvrière mais ne se subordonne qu’à quelques-uns de ses confidents – est beaucoup plus agréable. Ainsi, Mueuzenberg et vous-mêmes avez toujours pu vous cacher derrière l’excuse que Lord Ceci ou Lord Cela ne voulait pas ceci ou cela qui est dans l’intérêt de la classe ouvrière et surtout - que ce n’était pas dans l’intérêt du grand homme d’affaires Münzenberg.
Ainsi, d’après les camarades, quelque lord ne tolérerait pas que je parle à une réunion convoquée par le Comité à Londres début juillet, car je voulais, en une petite phrase , mentionner le fait qu’il existe une organisation auxiliaire en Allemagne. dont les membres risquent leur sang et leur vie, pour venir en aide aux victimes du fascisme, à savoir, le Red Aid. J’ai alors refusé de parler, afin de pouvoir protester contre cette ligne opportuniste. Des copies de la protestation vous ont été envoyées ainsi qu’à Moscou. En réalité, le seigneur n’en savait peut-être rien du tout. Katz a dicté pour Muenzenberg et la ligne est la suivante : toute avancée de l’Aide rouge doit être subordonnée aux intérêts du Comité-trésorerie sur laquelle les ouvriers n’ont aucun contrôle.
La trésorerie de Red Aid est au moins contrôlée par l’appareil d’une organisation ouvrière. L’argent fait du bien aux victimes du fascisme en Allemagne. Les deniers du Comité ne leur parviennent jamais, des personnes de confiance qui ne doivent rien à personne en ont la charge. L’aide rouge est presque sans aucun moyen pour ses tâches énormes. Particulièrement maintenant, il aurait été facile de le construire et de créer les moyens de le soutenir véritablement. Vous avez consciemment fait obstacle à cela et les partis du Komintern d’Europe occidentale vous ont suivi.
Je suis venu de Moscou pour amener le Secours rouge au front. Dans l’intérêt du Comité-trésorerie, vous avez veillé à ce qu’aucune réunion ne soit organisée à cet effet pour moi. Aucune méthode n’était trop sale pour vous de me diffamer parmi votre clique. Vous avez réussi à retourner l’appareil du Komintern contre moi en un rien de temps. L’agent de Muenzenberg, Katz, me suivit avec l’argent collecté pour les antifascistes allemands, afin de saboter mon travail et de le rendre impossible.
Vous avez finalement répondu à mes protestations en m’interdisant de travailler, parce que j’avais dit quelque chose contre Muenzenberg et vous avez réussi à obtenir que Moscou me rappelle. Et vous, infâmes faillis, vous imaginiez bien qu’un tel ordre pouvait me sceller les lèvres. Avant votre dernière auto-exposition, avant votre effondrement catastrophique en Allemagne, j’aurais pris un ordre de fête de votre part et je l’aurais exécuté. Mais pas après.
La capitulation sans gloire avant Hitler
Comment pouvez-vous oser m’affronter en tant que dirigeants, alors que j’ai appris à connaître votre vraie valeur dans toute votre misère, suite à la prise du pouvoir par Hitler ? J’ai dû poser des perspectives politiques devant les travailleurs lors de la réunion de masse, mais vous êtes resté sourd et muet à l’arrivée au pouvoir d’Hitler et nous ne savions pas le moins du monde aucun de vos plans. Je n’aurais jamais pu te croire si irresponsable que tu abandonnes la classe ouvrière sans aucun plan défensif, après t’être posé pendant des années comme ses dirigeants et après tes multiples promesses de la mener dans la lutte.
Même si les conditions préalables à une révolution n’étaient pas réunies, parce que les dirigeants sociaux-démocrates rejetaient la lutte par principe et parce que notre parti n’avait pas réussi à gagner la majorité de la classe ouvrière par son attitude sectaire sur la question du front unique, vous auriez pas le droit de laisser l’armée révolutionnaire dans le fossé sans plan défensif. J’étais inquiet, comme tous les ouvriers révolutionnaires que j’ai rencontrés. « Le parti ne nous fait pas suffisamment confiance », « il faut au moins savoir où on en est », « on ne peut pas simplement se laisser massacrer », « il faut qu’un ordre vienne pour tout le Reich », etc. ., ont déclaré les travailleurs. Ce n’était pas à la révolution, mais à la défense que les ouvriers pensaient et ils croyaient qu’en cela les ouvriers sociaux-démocrates pourraientêtre entraînés et ainsi rendre possible une révolution.
La certitude que la lutte était inévitable les poussa à sacrifier leurs derniers sous pour la préparation de la résistance. Vous ne les avez pas empêchés, bien que vous n’ayez jamais pensé à la lutte, aussi peu peut-être que Braun et Severing. Maintenant, les travailleurs doivent se laisser arrêter, réprimer, torturer et jeter dans les camps de concentration, dépérir un par un, à cause de votre abrutissement et de votre impuissance.
Je croyais – et beaucoup de fonctionnaires avec moi – que vous disposiez d’un appareil de défense particulier, illégal, dont nous étions dans l’ignorance, un appareil qui nous informerait sur ce qu’il faudrait faire lorsque les fascistes reculeraient pour le coup final. Vous étiez toujours si vantard, mais ce n’était que pour le spectacle lors des réunions de masse, dans les journaux, lors des défilés de convention et même dans les sessions du parlement. Là, vous vous êtes réjouis de la peur que vos discours sauvages, mais jamais sérieux, ont suscités chez les Philistins.
Et parce que vous ne vous êtes pas pris au sérieux, pauvres bonhommes de l’histoire, donc vous n’avez pas non plus pris le fascisme au sérieux. Mais les ouvriers savaient que le fascisme devait être pris au sérieux. Si le parti avait exercé un contrôle démocratique sur l’appareil, et si celui-ci n’avait pas été tout-puissant à l’égard des masses laborieuses et servile à l’égard de l’IC, alors des frimeurs aussi vains que vous n’auraient pas été dans les directions de la fête.
J’ai essayé en vain, après l’entrée d’Hitler au gouvernement, de trouver un camarade dirigeant et de découvrir quelle sorte de perspective avaient réellement ces dirigeants soudainement réduits au silence. Car je devais comparaître devant la classe ouvrière. Mais pas un seul d’entre vous n’a pu être joint.
Nous avons été livrés comme ça, les ouvriers et nous tous qui n’étions pas dans l’appareil. Toute votre préparation à l’illégalité consistait à assurer la continuité du paiement des salaires aux gens de l’appareil, la sécurité de l’entretien des machines, etc. le Reichstag, sans avoir à mobiliser toute son armée.
Une victoire et une défaite sans combat. Un seul mensonge, que c’était nous qui avions mis le feu à la vieille décharge, a suffi à démasquer toutes vos vantardises et qualités de leadership et à rendre la classe ouvrière allemande sans défense, à la laisser comme une masse sans direction.
Les dirigeants sociaux-démocrates... bien sûr ! Si vous aviez pris vos propres mots au sérieux, vous auriez su qu’ils ne pouvaient pas se battre. Mais vous placez tous vos espoirs « opportunistes » sur eux, n’est-ce pas ? Alors pourquoi n’avez-vous jamais dit : "Nous ne pouvons nous battre que si les sociaux-démocrates commencent ?" Selon l’apologétique de Heckert, ce serait la conclusion naturelle. Mais je me plains surtout que vous n’ayez même pas préparé la défensive et qu’à l’heure du danger vous vous soyez réfugié dans les buissons sans même dire un mot, que vous ayez rendu les ouvriers qui attendaient défensivement votre commandement.
Après plusieurs d’entre nous, étonnés qu’il ne se soit rien passé ; que rien n’avait été fait pour la défensive – bien que vous connaissiez les plans des fascistes ; qu’à 10 heures du matin après la nuit de l’incendie aucun tract n’avait paru en réponse à l’accusation ; qu’aucune action de résistance n’avait été entreprise - après que nous ayons alors, sans orientation et face à une destruction sans résistance du parti, entrepris quelque chose de notre propre initiative pour venir en aide au prolétariat déserté, que faites-vous ? Vous ne pouvez que nous insulter et de vos cachettes sûres, vous nous appelez indisciplinés et sans tête, si vous aviez eu la tête sur les épaules auparavant, alors ceux qui sont restés face à la responsabilité de la classe ouvrière et partageant son sort, auraient pas eu à devenir « sans tête ».
Mais nous, qui ne supportions pas auparavant ce sang-froid ostentatoire et bureaucratique, derrière lequel se cache le plus souvent un grand égoïsme ; nous qui savons que les ouvriers veulent se battre mais pas se sacrifier inutilement ; nous qui voyions toute la pitié des masses déçues et ne pouvions pas, n’attendrions plus vos ordres car d’ici là nous ne pouvions pas imaginer dans nos rêves que vous pauvres faillis daigneriez encore jouer à nouveau le rôle de meneurs - nous avons agi. Ce n’est pas en acéphale ou en fuite que je suis parti pour le Danemark. J’aurais pu aussi me cacher comme vous et j’aurais pu regarder, comme vous, en silence, pendant que la classe ouvrière saignait sans défense.
L’incendie du Reichstag et la situation de Com. Torgler
J’ai vu que vous n’aviez rien préparé et que pour le moment la seule aide qui pouvait être fournie était la mobilisation du prolétariat international, et la clarification des raisons pour lesquelles nous n’avons pas mis le feu au Reichstag. J’étais au Reichstag le 27 février et je peux expliquer pourquoi le camarade Torgier est innocent. Du fait de votre abrutissement et de votre impuissance après l’entrée d’Hitler au gouvernement en raison de votre échec catastrophique, du désespoir pour le sort de la classe ouvrière et conscient de son innocence, il a voulu franchir le pas vers une action individuelle utile pour comme pour éviter le pire. Vous, encore moins, [n’avez] aucun droit de déposer une plainte politique contre lui. C’est à cause de votre irresponsabilité qu’il a été enchaîné et malgré votre coalition de seigneurs et comtesses il sera condamné bien qu’innocent,
Et vous vous asseyez dans vos cafés parisiens et critiquez. Vous jouez des rôles et ne semblez même pas réaliser dans quelle situation le camarade Torgler comparaît devant le tribunal. Vous le persécutez simplement avec vos sales commérages, obtenant des résultats si brillants que Romain Rolland et Barbusse écrivent dans le Gegen-Angriff de Muenzenberg après la première comparution des accusés, félicitant Dimitroff et les Bulgares pour leur bravoure et ne mentionnant même pas Torgler. Par honte ! Même si Muenzenberg leur avait confié la mission, ces hommes devaient savoir quelle insulte pour Torgler leur attitude signifiait. Mais cela ne fait que coïncider avec la décision de la CEC allemande, qui a adopté une résolution à Paris au même moment et l’a publiée dans l’Humanité, félicitant également le seul camarade Dimitroff pour sa bravoure. Et vous voulez me dire que vous ne pratiquez pas la vengeance factionnelle ? Tu fais pire que ça. Vous savez bien que les fascistes communiquent avec précision au camarade Torgler tous les flots d’intrigues politiques qui sortent de vous et qu’ils le détruisent plus avec ce moyen qu’avec aucun de leurs autres supplices.
C’est précisément la CEC allemande et en particulier sa direction politique qui a tout lieu de féliciter le camarade Torgler, car jamais un accusé politique ne s’est trouvé dans une situation plus douloureuse - non pas à cause du crime présumé, dont chacun sait qu’il est innocent - mais à cause de la direction du parti. Cette direction avait déserté son armée et s’était enfuie dans les buissons sans émettre un seul mot d’ordre ni un seul mot d’explication à son armée, alors que l’ennemi était sur le point de porter le coup de grâce.
Comment le camarade Torgler peut-il vous défendre devant les ouvriers ? Il n’était pas dans la direction allemande comme vous. Il n’était qu’un parlementaire et n’était initié à aucun des plans, pas même à aucun plan défensif, et croyait comme moi qu’il était impossible d’abandonner le prolétariat à son heure la plus fatidique. La situation devenait de plus en plus aiguë, votre impuissance se cachait dans un silence mystérieux et dans l’absence de toute indication sur la façon dont vous évaluiez la situation et sur ce qu’il fallait faire.
Vos dernières perles de sagesse
Comme le reste d’entre nous, le camarade Torgler était très préoccupé par cela et a tenté d’atteindre des camarades dirigeants. Lorsqu’il trouva enfin quelqu’un des cercles les plus intimes de Thaelmann, membre du CEC, et lui demanda conseil, le brave répondit :
"Eh bien... si les ouvriers ne se battent pas, toutes les organisations ouvrières vont être écrasées, une terreur sanglante va faire rage, le meurtre et la destruction du prolétariat seront à l’ordre du jour, la faim, la misère, conditions balkanisées, camps de concentration, guerre contre l’Union soviétique et peut-être, à la fin, le déclin de toute culture. Et vous en particulier - ces homosexuels sadiques vous pendront avec joie sur la place du marché et vous tourmenteront à mort dans l’indulgence de tous leurs plaisirs sadiques.
Je n’oublierai jamais avec quel dédain et dégoût le camarade Torgler me l’a dit et a ajouté en commentaire : « Et ceux-là sont censés être des révolutionnaires ! A cette fin, ils s’en sont toujours vantés, afin d’avoir une telle perspective sans aucun plan pour l’empêcher. Et dire ça de moi, pfui… » Et puis il a conclu : « On croirait qu’il sait quelque chose ». Et maintenant, le camarade Torgler est en train de traverser tout cela. Pensez-vous que votre reddition sans défense de la classe ouvrière n’a eu aucun effet sur le camarade Torgler, n’a laissé aucune trace sur lui ? Pourquoi vous, les héros, n’avez-vous pas dit cela aux ouvriers à l’avance ? Pourquoi avez-vous dit que la dictature de Brüning était un fascisme ouvert ? Pourquoi avez-vous, en disant cela, empêcher les ouvriers de lutter ? Pourquoi Heckert ne parle-t-il pas et pourquoi ne parlez-vous pas de ces péchés et d’autres ? Croyez-vous que les ouvriers allemands l’ont oublié ?
Et quand j’ai rencontré une camarade du CEC le jour de l’incendie et que je lui ai demandé le point de vue du parti, elle a dit la même chose. Vous saviez donc ce qui se passait, et pourtant vous n’avez pas préparé de défensive – seulement des quartiers défensifs pour vous-mêmes !
Pas plus tard que le 27 février, Florin m’a dit, impuissant, lorsque je l’ai rencontré au Reichstag, où il était venu demander conseil au camarade Torgler au sujet de l’ajournement d’un procès : « Si les ouvriers ne se battent pas... etc. C’était toujours le
répondre. Mais depuis quand les chefs attendent-ils les ordres de leurs soldats ? En même temps, il m’a aussi dit de conserver mon logement, peut-être resterions-nous députés comme en 1923. Vous étiez si impuissant et sans tête que vous êtes resté sans perspective lorsque le câble de Moscou n’est pas arrivé. Mais l’attitude de Moscou dans cette situation décisive montre quelle catastrophe peut atteindre la classe ouvrière, lorsque le mouvement révolutionnaire d’un pays manque de direction indépendante.
Plein de colère, de dégoût et de désespoir face à tant d’irresponsabilité et à l’évasion tranquille de la direction, le camarade Torgler a erré, conscient de son innocence, dans la prison fasciste, poussé par un sens des responsabilités envers la classe ouvrière, qu’il voulait aider par son action individuelle, le camarade Torgler peut défendre le parti communiste contre l’accusation stupide et provocatrice d’incendier le Reichstag, mais il ne peut pas défendre la direction du parti communiste devant la classe ouvrière. Et c’est la raison pour laquelle vous lâchez sur lui une discussion de l’arrière-pays qui est tout à fait digne de votre attitude devant l’incendie - vous qui êtes vaniteux dans l’arrière-pays et rendez impossible le travail des autres camarades, enfin interdisez-le tout à fait en tant que "grands chefs". , car ...
Ce qui est nécessaire
Après la défaite allemande, j’ai eu l’occasion de faire connaissance avec presque toutes les sections européennes du Komintern. J’ai trouvé partout la même incapacité d’évaluer et d’utiliser la situation politique et ses possibilités pour le mouvement révolutionnaire. Mais tout cela est compensé par tant de plus grandes intrigues. Aussi en ce qui concerne Moscou, que personne n’ose opposer avec des arguments politiques, tout le monde travaille par des intrigues, des mensonges, la confiscation de lettres, la diffamation de camarades actifs, etc., etc.
La soi-disant ligne politique est un méli-mélo coloré d’aventurisme ultra-gauche et d’opportunisme. Vous est-il déjà venu à l’esprit qu’à cause de votre échec catastrophique, les partis communistes du monde entier ont subi une perte de confiance parmi les masses ? Ne suivez-vous aucun résultat électoral ? Si de tels faillis politiques absurdes ne quittent pas de leur plein gré l’arène de l’histoire, alors il est temps que la colère des travailleurs les balaye. Ils ne doivent plus y prêter attention, mais procéder à la création de forces du Parti indépendantes du Komintern de Moscou et à l’édification d’un nouveau parti communiste et d’une Internationale qui ne toléreront aucun appareil omnipotent assis sur un trône, détaché de l’Internationale communiste. la classe ouvrière,
Ce n’est qu’ainsi que la classe ouvrière pourra mener à bien sa mission historique de libératrice de l’humanité. Ce sera difficile, mais c’est la seule voie, car l’espoir de rénover les partis du Komintern n’existe plus, puisque - après l’effroyable défaite en Allemagne, qui fut une défaite pour tout le prolétariat mondial - la direction en faillite avec sa politique désastreuse ne sont pas contraints d’abdiquer. Avec une telle direction, le mouvement révolutionnaire ne sera emporté dans sa tombe qu’au profit d’un appareil salarié qui n’a rien de commun avec la lutte bolchevique vivante.
Je boude les pots à chair de Moscou et l’entretien matériel par votre appareil, tant que je peux faire quelque chose d’utile pour la libération du prolétariat. Si vous aviez été si grand dans l’organisation de la révolution que vous l’êtes dans l’intrigue et dans l’impuissance politique, l’Allemagne n’aurait jamais connu le fascisme.
Amsterdam, 26 octobre 1933
Le Militant