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Le point de vue « autonome » de Tridni-valka
mercredi 31 juillet 2024, par
Le point de vue « autonome » de Tridni-valka
France : Laissons-leur les urnes, prenons la rue !
Source : https://www.autistici.org/tridnivalka/france-laissons-leur-les-urnes-prenons-la-rue/
Refusons cette mascarade démocratique qui cherche à nous faire croire que l’Etat est la solution à nos problèmes alors qu’il est le problème à détruire !
Refusons le nationalisme de l’extrême droite et le nationalisme de la gauche.
Refusons ces élections. Attaquons-les.
Ce lundi 10 juin nous avons été des milliers à prendre les rues de Toulouse avec fougue, à crier notre haine « de l’état, des flics et des fachos » ; à se tenir dans les gaz et face à la police, et pour certain à s’attaquer à des symboles du pouvoir.
Pendant ce temps, d’autres nous font croire que voter c’est lutter, et nous servent depuis plus de 20 ans la même rengaine : votez pour le bloc du centre (gauche ou droite) sinon c’est l’extrême droite au pouvoir. Comme ses prédécesseurs, Macron use aussi de cette stratégie de façon outrancière.
Une fois au pouvoir, ces blocs n’ont cessé de reprendre les mesures et idées de l’extrême droite. Tellement que sur beaucoup de sujet, Macron a clairement fait du Le Pen. Il y a bien sûr là une stratégie électorale avec une idée délirante : C’est en appliquant le programme de l’extrême droite que nous séduirons leurs électeurs. Bien sûr, c’est l’effet inverse qui se produit : appliquer le programme de l’extrême droite légitime leurs propositions, banalisent leurs discours et préparent leur arrivée au pouvoir.
Mais rappelons que cette situation n’est pas nationale, elle est mondiale.
C’est donc sur l’ensemble du globe que la situation se durcit : les pouvoirs se bunkerisent derrière des politiques autoritaires qui augmentent drastiquement le niveau d’exploitation (baisses de salaires, du chômage, de la retraite, des aides de santés, hausse des prix, etc.), ils foutent la planète à feu et à sang, tout en élevant le niveau de répression des mouvements sociaux et des luttes locales. Le tout en renégociant les conditions de leur concurrence mondiale à travers les guerres.
Dans ce cadre, le nationalisme, le patriotisme, la mise au pas des luttes sociales et des critiques radicales sont une nécessité pour les états, et la montée de l’extrême droite en est une conséquence évidente. Elle est menée et encouragée par de plus en plus de bourgeoisies nationales à travers le monde (États-Unis, Brésil, Inde, Italie, Hongrie…).
Mais la proposition du front populaire est aussi une proposition nationaliste. Les solutions portées par la gauche sont toujours des solutions qui en passent par l’État, c’est-à-dire par la Nation. C’est pourquoi elle nous ramène toujours à rester enfermé dans nos frontières, tout comme l’ensemble des boutiques politiques. Raison pour laquelle le PS est clairement va-t’en guerre, pendant que LFI se glorifie de la position d’exception de la France sur la scène internationale du fait qu’elle soit une puissance nucléaire. Sans compter que ces différentes tendances participent, partout dans le monde, à chaque fois qu’elles sont au pouvoir, à mener la politique qu’exige le capital. Les grecs en ont fait les frais avec Syriza. Mais nous aussi, rappelons-nous que la loi travail, la création des prisons pour étrangers (CRA) c’est le PS qui l’a portée. Et leurs appels au calme dans les manifs, c’est nous qui les subissons.
Cette même gauche qui tente aujourd’hui de nous vendre un avenir meilleur et antifasciste est la même qui imposera demain l’austérité nécessaire à l’effort de guerre et défendra les intérêts de l’Etat français – qu’elle représentera.
En revanche, il existe une autre perspective : celle de l’autonomie et de la révolution ! Car c’est en s’attaquant à l’Etat et ses structures ; et aux conditions de merde que nous réserve le capitalisme que nous pourrons nous y opposer concrètement, tout en faisant exploser les frontières et le nationalisme qui va avec !
Alors ensemble refusons cette mascarade démocratique qui cherche à nous faire croire que l’Etat est la solution à nos problèmes alors qu’il est le problème à détruire ! Refusons cette foire politique qui est une mascarade face à la situation. Refusons cette injonction à la culpabilité de ne pas voter. Dès maintenant : refusons le nationalisme de l’extrême droite et le nationalisme de la gauche. Refusons ces élections. Attaquons-les. Organisons-nous contre l’Etat, sous toutes ses formes et quelques soient ses figures.
Contre les élections et les nations : révolution !
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Notre point de vue
La mascarade démocratique qui vise à nous faire croire que l’Etat est la solution du problème alors qu’il est le problème, parfaitement d’accord dès qu’il s’agit de l’Etat capitaliste des pays riches oppresseurs, mais s’il s’agit d’un Etat mis en place par le prolétariat, nous ne sommes plus du tout d’accord. C’est là que nous rompons avec les anarchistes.
Le défaut des révolutions prolétariennes, à part la révolution russe, est justement de ne pas mettre en place d’Etat ouvrier, de dictature des soviets du peuple travailleur, dictature contre la bourgeoisie capitaliste bien entendu et s’appuyant sur le prolétariat dans ses comités (soviets) mais aussi sur la petite bourgeoisie et sur les nationalités opprimées (pour elles aussi l’Etat qu’elles veulent bâtir n’est « l’ennemi »).
Voilà en quoi nous divergeons de Tridni Valka.
Sans l’appui des paysans et des nationalités opprimées, la révolution d’Octobre 1917 n’aurait jamais battue l’ensemble des bourgeoisies coalisées contre elle. Et sans l’Etat ouvrier, sans les soviets comme base de l’Etat et sans l’armée rouge comme développement de la milice ouvrière (qui est un embryon de l’Etat ouvrier), la révolution d’Octobre n’aurait jamais été réalisée et n’aurait pas tenu bon.
L’autonomie prolétarienne, la vraie, ne s’oppose pas à la mise en place d’un Etat dirigé par les opprimés et pour les opprimés.