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Valence : le peuple se révolte

lundi 4 novembre 2024, par Robert Paris

« Assassins », ont-ils crié aux classes dirigeantes en les couvrant de boue…

Le peuple de Valence s’est révolté et il ne l’a pas fait seulement contre les pluies diluviennes, ni contre le climat, ni contre les inondations qui ont provoqué une catastrophe mortelle pour des centaines de gens, mais contre le roi, la reine, le premier ministre (de gauche) et le président de la province (de droite) qui prétendaient se promener dans des lieux où les morts n’étaient même pas encore sortis de la boue tant les secours n’étaient pas arrivés sur place et qu’ils ont couvert d’insultes, de honte, de boue, de pierres ainsi que d’objets divers.

« Felipe, ne sois pas fier d’être un Bourbon, sois fier de la manière dont tous les gens ont été solidaires, dont tout le peuple a réagi, sauf toi, sauf ton gouvernement, sauf les dirigeants », voilà ce qu’ont clamé les gens au roi et aux classes dirigeantes, tout en lui jetant des pierres, tout en le couvrant d’injures et de coups.

Car le peuple de Valence le sait, il a subi non seulement une crue mortelle mais aussi la passivité meurtrière de ses classes dirigeantes qui les ont complètement abandonnés, au point que le gouvernement n’envisage de se réunir seulement mardi pour se poser la question s’il compte prendre la décision de reconnaitre l’état de « catastrophe naturelle » pour la région de Valence. La direction de la région qui appartient à la droite espagnole n’a pas levé le petit doigt pour agir, comptant ainsi accuser la gauche au pouvoir d’inaction et cette dernière a fait de même, laissant les habitants dans une situation catastrophique, dans l’eau et la boue, les cadacres autour d’eux, la menace montant des maladies, sans chercher à leur apporter des secours. Pourtant, l’Espagne est un pays développé, la région est riche et importante pour le pays. Il ne s’agit pas d’une région pauvre d’un pays sous-développé ! Des moyens, l’armée, la police, les fonctionnaires, le pouvoir en a quand il s’agit de réprimer les mouvements populaires mais là il n’y a rien eu pour les aider. L’eau n’est pas la seule à avoir forcé le barrage, la colère du peuple elle aussi l’a fait ! Les secours ont tellement été inexistants que personne ne sait combien il y a de morts, personne n’a pu aller voir ce qui se passe en bas des immeubles, dans les caves, dans les garages ! On ne sait même pas qui est mort et qui est vivant et les autorités croyaient pouvoir parader tranquillement devant les victimes et les caméras et faire comme s’ils compatissaient !

Bel exemple d’aveuglemement de classe des possédants et de leurs classes dirigeantes ! Bel exemple de mépris aussi ! Et, en réponse, belle démonstration non seulement de colère mais aussi de solidarité du peuple de Valence à l’égard des victimes, toute la population s’aidant elle-même pour se sortir de ce drame horrible…

Parce que, bien longtemps après le début des crues catastrophiques, hommes, femmes et enfants sont toujours dans le dénuement le plus total, sans moyens de se loger, de se nourrir, de se réchauffer, de se sécher, de se changer, de chercher les morts, de soigner les blessés, de réparer ce qui peut l’être, de recommencer à vivre, de cesser d’avoir peur. Et cet abandon de l’Etat capitaliste à l’égard du peuple a des causes profondes, bien au-delà des oppositions politiciennes entre la gauche et la droite, qui voulaient se rejeter la responsabilité de l’échec des secours, bien au-delà de l’arrogance royale. C’est la classe possédante tout entière qui se moque de l’intérêt du peuple depuis des décennies et qui n’imagine pas devoir mobiliser de grands moyens humains et financiers pour se porter au secours de ce peuple qu’elle méprise profondément et croit incapable de se défendre, de s’organiser, de se battre par lui-même et pour lui-même. C’est là aussi que le peuple de Valence vient de donner une véritable giffle aux bandits qui gouvernent l’Espagne et, au-delà même, à l’ensemble des classes possédantes du monde.

Le peuple a raison, il ne peut pas accepter d’être seul à subir les coups, les dommages, les souffrances, les affronts, les blessés, les morts : il faut que la boue, les pierres frappent aussi les classes qui gouvernent et qui profitent, qui sont insensibles aux malheurs du peuple et ne font que l’aggraver, qui n’ont des forces de l’ordre que pour défendre l’ordre des possédants contre le peuple.

Oui, les classes possédantes du monde entier ont appris cette leçon en regardant la réaction du peuple de Valence. Elles savent ce qui les attend à l’avenir, quand elles vont frapper tous les peuples par la crise économique, par la guerre, par la réaction politique, par la répression. Elles savent que le peuple travailleur du monde ne restera pas silencieux, passif, fataliste et inactif et qu’il va se rebeller, s’organiser et se battre et qu’il ne craindra pas de frapper ses ennemis de classe !

Ce n’est pas seulement Valence, ce n’est pas seulement l’Espagne, ce sont tous les peuples, c’est dans le monde entier que le peuple travailleur doit au classes dirigeantes de les trainer dans les insultes, dans les pierres et dans la boue !

Face aux calamités naturelles et sociales, la seule solution viendra de l’auto-organisation du peuple travailleur lui-même, voilà le message du peuple de Valence aux peuples du monde...

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