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Luttes de classe au Mali

vendredi 27 août 2010

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Grève des transports

travailleuses de la riziculture

Messages

  • Partout au Mali, aujourd’hui, les citoyens recourent aux formes de protestations les plus variées. En effet, on observe la récurrence inquiétante des conflits sociaux. Des grèves, marches et sit-in sont, ainsi, régulièrement organisés, à l’intérieur et à l’extérieur du pays, par des Maliens pour dénoncer leur mal-de-vivre (démolition d’habitats, injustice, impunité, inaccessibilité des documents de voyage, détérioration du cadre de travail…) et se faire entendre. Le syndicat des travailleurs des impôts, déjà parti en grève de 72 heures au mois de juillet, ne décolère toujours pas. Et prévoit une autre grève, illimitée cette fois-ci, sur toute l’étendue du territoire national à partir du début du mois prochain.

  • Mali : la police tire sur des manifestants dénonçant l’injustice à Gao, dans le nord du Mali, 3 morts !!! Les protestataires, au nombre de plusieurs milliers, se sont rassemblés dans les rues de la ville avant de marcher sur le commissariat central et de l’encercler. Beaucoup d’entre eux, les plus jeunes, étaient munis de couteaux. Certains manifestants ont incendié des pneus, d’autres jeté des pierres sur la police. Les forces de l’ordre s’employaient à disperser la foule à l’aide de gaz lacrymogène quand l’armée a ouvert le feu.

  • Au Mali, les travailleurs de la santé ont entamé lundi une grève de cinq jours.

    Seul un "service minimum" est assuré aux patients, à l’Hôpital du Mali, au CHU du Point G et à l’hôpital Gabriel Touré, les trois principaux établissements hospitaliers de la capitale malienne.

    Les travailleurs s’occupent des "urgences médicales", malgré la grève.

    La grève entamée lundi est la deuxième des travailleurs de la santé du Mali en moins d’un mois.

    Les revendications ne sont pas seulement financières. D’autres sont relatives aux conditions de travail.

  • Quelques milliers de personnes ont manifesté samedi à Bamako contre le projet de révision de la Constitution, à la veille d’un sommet du G5 Sahel (Mali, Niger, Burkina Faso, Mauritanie, Tchad), en présence du président français Emmanuel Macron.

    Cette manifestation non autorisée, officiellement en raison du sommet et de l’état d’urgence, a recueilli cependant un important succès.

    Le climat social et politique n’est pas retombé au Mali !

  • Un collectif demande le retrait "pur et simple" du projet de révision constitutionnelle au Mali...

  • « La grève de 72 heures sera donc observée du mardi 18 au jeudi 20 juillet 2017 et illimitée à compter du mardi 25 juillet 2017 pour exiger : la révocation immédiate du Doyen de la Fseg, le Pr Ousmane Papa Kanté de ses fonctions pour des pratiques anti-pédagogiques ; la restitution immédiate des cours aux enseignants permanents de la Fseg ; le payement immédiat de deux mois d’heures supplémentaires effectuées par les enseignants permanents de la Fseg ; la mise en place d’une administration provisoire à la Fseg ; l’audit de la gestion du Doyen et du vice-Doyen de la Fseg », réaffirme notre interlocuteur membre du Ben Senesup.

    Et d’ajouter : « le Snesup exige également la prise immédiate d’une ordonnance pour l’application d la grille plancher 640 et plafond 1400 pour compter du 1er juin 2017 et de la grille plancher 666 et plafond 1460 pour compter du 1er janvier 2018 ; la mise en place immédiate de la commission bipartite d’examen des dossiers des 502 travailleurs contractuels pour leur teste de recrutement prévu pour le mois d’août 2017 ; la signature immédiate des arrêtés de hiérarchisation des omis du 16 juin 2015 et de la capitalisation des publications des chercheurs de l’IER recrutés en 2008 pour leur juste transposition ; l’adoption immédiate du nouveau statut « Enseignant-Chercheur » ; l’éradication de violence dans l’espace universitaire »

  • Les importateurs de poissons de mer sont en grève depuis un certain temps à cause de l’augmentation de leurs taxes par les autorités douanières. Créant ainsi une pénurie de poissons sur le marché.

  • Les importateurs de poissons de mer sont en grève depuis un certain temps à cause de l’augmentation de leurs taxes par les autorités douanières. Créant ainsi une pénurie de poissons sur le marché.

  • La Compagnie Malienne des Textiles, COMATEX SA est un complexe textile intégré qui transforme la fibre de coton malien en divers produits finis comme les fils à tisser, les tissus imprimé fancy et wax, percale, popeline, compresse, coton hydrophile, ... est en faillite, menaçant salariés et paysans !!!

  • Le Mali n’intéresse guère la presse hexagonale. Ainsi la grande manifestation de samedi contre les projets liberticides du président IBK n’a guère retenu l’attention des journalistes français, victimes de leur aveuglement depuis l’opération militaire française de 2013 vue comme un succès total, le seul du président Hollande. C’est dire qu’à leurs yeux les victimes des terroristes au Mali quand ils ne sont pas blancs de peau n’existent même pas.

    Le silence des médias français est assourdissant lorsque des raids terroristes font des victimes parmi les civils dans le Nord du Mali, chez les soldats maliens ou encore les Africains présents au titre de la Minusma. Chaque semaine ou presque, des Africains meurent, et ils sont même de plus en plus nombreux, civils ou soldats, à être assassinés par des raids terroristes, tant la situation s’empire chaque jour au Mali. Mais ces morts là pèsent peu.

    Au moins cinq personnes, dont deux civils et trois militaires, ont trouvé la mort la semaine dernière lors de plusieurs attaques attribuées aux djihadistes dans le nord et le centre du Mali, a-t-on appris de sources militaires.

    Ainsi, deux soldats ont été tués et plusieurs sont portés disparus après l’attaque samedi à l’aube du camp militaire de Bintagoungou dans la région de Tombouctou (nord-ouest) par des « assaillants non identifiés ». Cette attaque survient après la mort jeudi d’un soldat dans l’explosion d’une mine près d’Ansongo dans la région de Gao (nord).

    Le même jour, une autre attaque a été perpétrée par des assaillants non identifiés contre des postes de douane et de gendarmerie à Hombori dans la région de Mopti (centre). Deux paysans ont été tués dans leur champ par six hommes armés circulant sur trois motos, ont rapporté des élus locaux.

  • L’Etat d’urgence et les autres arguments évoqués pour restreindre le droit constitutionnel de manifester et de contester les décisions politiques hypothéquant la démocratie ne sont que des prétextes fallacieux. Le gouvernement avait programmé le référendum pour le 9 juillet 2017 sachant bien que l’Etat d’urgence était en vigueur.

    Malgré la propagande d’opportunistes qui ont trouvé l’occasion de leur vie pour entrer dans les grâces du pouvoir ou sauver leurs strapontins politiques, l’évidence s’impose chaque jour d’avantage : Le peuple malien est majoritairement opposé à cette révision. Et cela d’autant plus qu’il y a des priorités encore plus urgentes que le gouvernement ne parvient pas toujours à prendre en charge.

  • Le président malien Ibrahim Boubacar Keita voulait que son référendum constitutionnel ait lieu le 9 juillet comme il l’avait décidé, mais devant la multiplication des manifestations de rue organisées par une coalition de nombreux partis d’opposition, il a fini par battre en retraite. Comme il ne veut pas perdre la face, il a déclaré que ce référendum aura tout de même lieu mais qu’il est tout simplement « reporté pour une date ultérieure ». On verra donc si ce report n’est pas synonyme d’enterrement définitif. Ce référendum, IBK le voulait pour augmenter son pouvoir, pour caser un peu plus de ses partisans avec la création d’un sénat (entre autres) et éventuellement faciliter sa réélection. La seule chose qu’il a réussie à obtenir c’est de coaliser un grand nombre de ses opposants dont ses anciens ministres et Premiers ministres qu’il a remerciés tout récemment. Tous ces gens-là qui, hier encore mangeaient dans ses mains, sont devenus des opposants et tentent de se faire une popularité à bon compte. Ils profitent de la colère et des frustrations réelles au sein de la population contre la dégradation des conditions d’existence, contre la corruption et le pillage des caisses de l’État pour les détourner à leur profit afin d’assouvir leurs ambitions de politiciens.

  • À Bamako, le 14 juin dernier, un journaliste d’un hebdomadaire local (Le Sphinx) a été condamné en première audience à trois mois de prison avec sursis et une amende de 100.000 F CFA (environ 150 euros). Il est accusé de diffamation par Karim Keïta, fils de l’actuel chef de l’État Ibrahim Boubacar Keïta. Il est reproché à ce journaliste d’avoir écrit récemment que Karim Keïta a aidé un homme d’affaires malien à échapper à la justice, et dans un autre article qu’il avait acheté un hôtel à Bamako à plus de 6 millions d’euros et acquis un terrain à proximité pour y faire construire une station-service. Karim Keïta a porté plainte et réclamé 4 milliards de F CFA de dommages et intérêts. Le tribunal lui a donné en partie raison mais le procès n’est pas terminé. Il est de notoriété publique que Karim Keïta est un homme d’affaires connu pour ses virées dans les plus grands hôtels parisiens. Il y rencontre parfois des hommes d’affaires réputés pour leur proximité avec le blanchiment d’argent, la vente d’armes et d’engins militaires. Surnommé « Papa m’a dit », il s’est fait une réputation d’enfant gâté, aimant les frasques, les voitures de luxe, le champagne et le cigare. Grâce à son père, il a réussi à se faire élire député puis à être désigné comme président de la Commission de la Défense de l’Assemblée. Ce n’est par hasard si son père l’a installé à cet endroit précis car c’est le poste idéal pour avoir la haute main sur le budget de la Défense, de surcroit protégé par le « secret défense ». Personne n’a le droit de fouiner dans ses affaires louches sans risquer d’aller en prison ou, qui sait, pire que cela ? Cette condamnation sonne comme un avertissement à quiconque oserait écrire sur les détournements des deniers publics au Mali.

  • Le CADTM Afrique (Comité pour l’abolition des dettes illégitimes) constate et dénonce l’immixtion flagrante, illégale et antidémocratique de la Banque mondiale dans la réforme domaniale et foncière en cours au Mali.

    Grâce à la forte pression exercée sur le parlement malien par les mouvements sociaux pendant le vote du projet de loi sur le foncier agricole au Mali en mars dernier, toutes les préoccupations de la Banque mondiale, qui sont catastrophiques aux populations paysannes, n’ont pas été prises en compte. Une des victoires des mouvements sociaux a été la prise en compte de la reconnaissance du domaine des villages dans le foncier agricole protégeant ainsi les terres paysannes contre les accaparements de terre.
    Cette disposition n’a pas plu à la Banque mondiale.

    C’est pourquoi la Banque mondiale a conduit le gouvernement malien dans l’adoption d’une réforme domaniale et foncière, dans laquelle il est dit de supprimer tous les titres appelés précaires (lettre d’attribution, la notification, le bulletin, le permis d’occuper, les attestations de possession et de détention foncières) au profit du titre foncier qui est qualifié définitif et inattaquable. Sur la proposition de supprimer les titres précaires, les mouvements sociaux proposent de rendre le titre foncier gratuit pour maintenir la garantie du droit d’accès des pauvres au logement et à la terre agricole puisque le titre foncier est excessivement cher. Le gouvernement et la Banque mondiale sont très hostiles à cette proposition.

    Les grands capitalistes du Mali soutiennent l’institutionnalisation de l’accaparement de millions d’hectares de terres (les pays africains sont les plus touchés par l’accaparement des terres) au service de l’agro-business. Donc priver les communautés locales de leurs ressources fondamentales et détruire la souveraineté alimentaire des peuples.
    Si ces titres rebattus précaires étaient supprimés, cela conduirait à l’exclusion du droit d’accès des pauvres au logement et des terres agricoles puisque c’est grâce à ces titres qu’aujourd’hui, le pauvre peut acheter une parcelle de terrain à usage d’habitation et accéder aux terres agricoles.

    La Banque mondiale veut faire adopter par la force cette réforme domaniale et foncière en exigeant du gouvernement de l’adopter en Conseil des ministres, sans la soumettre au vote du Parlement. Cela parce qu’elle a peur que les mouvements sociaux n’exercent à nouveau des pressions sur le Parlement pour bloquer ou annuler la suppression des titres qu’ils appellent précaires.

    L’imposition des réformes foncières favorables aux investisseurs étrangers est inscrite dans la ligne droite du rapport « Doing Business » et « Benchmarking Business of Agriculture » qui a un impact majeur sur les décisions politiques, en particulier dans les pays dits en « développement ». Les gouvernements de ces pays se font concurrence pour améliorer le « climat des affaires » au profit du secteur privé et en particulier des transnationales, et pouvoir ainsi remonter dans ce fameux classement. Le « Benchmarking Business of Agriculture » est une initiative qui nuit aux paysans, reste fondamentalement favorable au secteur privé et entraîne d’importants dégâts environnementaux.

  • Après la grève des commerçants, des surveillants de prison, de la section syndicale de la justice, les magistrats menacent d’aller en grève pour exiger la libération de leur camarade Soungalo Koné, le juge de Niono, qui a été enlevé par des terroristes il y a de cela six mois. Les manifestations dans plusieurs localités du pays sont venues grossir les rangs des contestataires.
    Alors que la conscience collective est très impactée par l’assassinat de la fillette albinos Ramata Diarra à Fana et l’émeute qui s’en est suivie dans cette localité de la région de Koulikoro, la colère est montée hier du côté de Sadiola, région de Kayes, où des femmes, excédées par le manque d’eau, ont battu le pavé. Sous ce chaud soleil de mai, elles ont tenu à manifester leur colère et réclamer de l’eau, denrée indispensable à la vie et qui manque aujourd’hui dans plusieurs localités du Mali.Dans la même journée d’hier, à Bougouni, la capitale du Banimonitié, à l’initiative du collectif des régions non opérationnelles, une grande marche a eu lieu. Ici, le ton est formel : « Il n’y aura pas d’élection sans que Bougouni ne soit érigée en région ». Bamako, la capitale malienne, n’est pas en reste de ces manifestations. Les jeunes de Bakaribougou, un quartier de la commune II du district de Bamako, ont croisé le fer avec les forces de l’ordre dans la soirée du lundi dernier à cause des sempiternels litiges fonciers qui sont créés par les élus locaux et les bradeurs de terre.

    La fin de mandat s’annonce donc très difficile pour le président de la République du Mali Ibrahim Boubacar Kéïta qui, en plus de faire face à une grogne sociale sans précédent au Mali.

  • À l’appel de l’UNTM (Union nationale des travailleurs du Mali) une grève de 72 heures (du 18 au 20 novembre 2020) a paralysé une grande partie des services publics ainsi que les banques et les assurances du pays. Si le mot d’ordre de grève a été largement suivi dans la fonction publique malgré les manœuvres d’intimidation opérées par les nouvelles autorités du pays c’est parce que la plupart des petits salariés de l’État ne supportent plus le mépris des autorités qui refusent de prendre en compte leurs revendications.

    Parmi ces revendications il y a la revalorisation des salaires et des primes aussi bien dans le public que dans le privé. Certaines revendications remontent à 2014, elles concernent les salariés de l’État qui ont accepté de prendre leur retraite anticipée ou d’être muté dans le secteur privé en échange d’une certaine prime de départ ou d’un bonus dans le versement de la pension de retraite. Jusque là ils n’ont rien perçu. Il y a aussi, par exemple, l’application des mesures contre la cherté de la vie que l’État a promise depuis des années mais qui n’a jamais vu le jour, la remise en marche du chemin de fer abandonné depuis des années, l’ouverture de concours de recrutement de 20 000 diplômés dans la Fonction Publique, etc.

    N’ayant pas obtenu de réponse favorable de l’État malien au bout des 72 heures de grève, l’UNTM a déposé un nouveau préavis de grève de 5 jours allant du 14 au 18 décembre prochain. Un bras de fer s’est donc engagé entre la direction de la plus importante centrale syndicale du pays et les autorités politiques sous la tutelle des militaires.

    À travers ce bras de fer, un certain nombre de bureaucrates siégeant à la direction de la centrale syndicale cherchent peut-être à faire pression sur les dirigeants du CNT (Conseil National de Transition) qui tiennent les commandes de l’appareil d’État, pour obtenir des strapontins ministériels ou autres postes de sinécure. Mais il n’en demeure pas moins que les revendications avancées par cette même centrale ont un écho certain auprès des salariés du public comme du privé voire auprès d’une grande partie de la population malienne qui souffre de la cherté de la vie. Ce qui est sûr, c’est que cette grève de 72 heures a montré que sans les travailleurs rien ne peut fonctionner dans le pays. Elle a aussi montré une fois de plus qu’elle est une arme dont dispose les travailleurs pour obtenir des améliorations de leurs conditions d’existence.

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