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A bas l’intervention impérialiste ! A bas Kadhafi ! Vive la révolution arabe !

samedi 9 avril 2011

A bas l’intervention impérialiste !

A bas Kadhafi !

Vive la révolution arabe !

Le Conseil de sécurité des Nations Unies a voté une zone d’exclusion aérienne pour la Libye. Cette mesure fait partie d’une réponse récente de l’impérialisme contre le processus révolutionnaire en Afrique du Nord et dans l’ensemble du Moyen-Orient. Pour l’impérialisme, l’avancée de la révolution arabe est une menace très sérieuse, car elle met en cause un des piliers essentiels de l’ordre mondial, le site où se trouvent les ressources de pétrole et de gaz les plus importantes du monde, et elles menacent, d’autre part, l’existence de l’Etat d’Israël, le gendarme militaire de l’impérialisme au Moyen-Orient.

Face au fait que les révolutions ne s’arrêtent pas et menacent même de s’étendre à l’Arabie saoudite, l’impérialisme a décidé d’intervenir militairement et de contenir le processus à n’importe quel prix, avant de perdre complètement le contrôle. C’est pourquoi, après une discussion mouvementée et quelque indécision, l’impérialisme a voté l’intervention militaire en Libye. Celle-ci fait partie d’une contre-attaque militaire coordonnée sur plusieurs fronts, sous différentes formes, mais avec le même objectif.

A Bahreïn, qui abrite la Cinquième Flotte des Etats-Unis, l’impérialisme a décidé d’intervenir par le biais des troupes de la monarchie saoudienne et des Emirats arabes unis, deux de ses agents inconditionnels, contre l’occupation de la place principale de la capitale par les masses qui menaçaient de renverser la monarchie, étant donnée la crise de l’armée de l’émirat, incapable de mener la répression à fond. Au Yémen, il soutient une répression féroce du dictateur Saleh, qui a déjà causé plus de 40 morts, rien que dans cette semaine.

En Libye, l’impérialisme a pris la décision d’intervenir militairement avec ses propres forces et sous l’égide de l’ONU, en déclarant une zone d’exclusion aérienne qui devient une licence pour une intervention militaire. Cela signifie que les forces armées de l’impérialisme, à travers l’OTAN, sont autorisées à attaquer toute installation militaire en Libye.

Dans ce cas toutefois, inquiet de l’usure profonde créée par son intervention en Irak et l’occupation en cours en Afghanistan, l’impérialisme étasunien a essayé de trouver un large front en faveur d’une intervention militaire, avec les autres puissances impérialistes, avec la Russie et la Chine, par le biais du Conseil de sécurité de l’ONU, y compris avec la Ligue arabe elle-même. A cet effet, il a utilisé comme excuse le génocide déclenché par Kadhafi, les massacres commis par le dictateur étant vus sur les écrans de télévision à travers le monde. Mais si s’était cela la vraie raison, comment expliquer alors que l’impérialisme soutient les monarchies de l’Arabie saoudite et de Bahreïn et le dictateur du Yémen, qui sont en train de réprimer et de massacrer les manifestants dans ces deux derniers pays.

Soyons clairs. Les massacres de civils par Kadhafi en Libye sont le prétexte de cette intervention militaire sous l’égide de l’ONU, mais la véritable raison est d’intervenir de nouveau militairement et de façon directe dans une région où la révolution arabe bat son plein, en profitant de la vague d’indignation contre Kadhafi, et de s’assurer ainsi le contrôle de la région dans un point critique, la Libye.

Tel est le degré de radicalisation de l’affrontement du peuple libyen contre Kadhafi, que l’impérialisme intervient pour éviter que la guerre civile ne se propage et pour empêcher que la révolution arabe ne se radicalise encore davantage, que ce soit dans le cas d’une victoire militaire immédiate de Kadhafi - ce qui ouvrirait la possibilité d’une guerre de guérilla - ou dans le cas d’une guerre civile prolongée dans un pays au cœur de l’approvisionnement en pétrole - ce qui pourrait générer un mouvement de soutient et embraser toute la région.
Maintenant que la population a pris les armes contre le dictateur, les puissances impérialistes ont changé de tactique, avec le même cynisme avec lequel ils l’ont soutenu pendant des années et l’ont reçu dans les capitales européennes en lui déroulant le tapis rouge. Ils lui retirent leur soutien afin d’imposer une issue pour stabiliser la situation, et d’imposer leurs intérêts comme ils l’ont fait avec Kadhafi, mais en contrôlant la situation. Ce n’est pas le fait que Kadhafi se soit mis à massacrer des civils qui a changé la donne pour l’impérialisme, mais le déclenchement d’une révolution et une insurrection armée contre le dictateur, soutenues par la majorité de la population. L’impérialisme a besoin de stabiliser la situation.

Le gouvernement d’Obama a toutefois des soucis avec la situation politique et l’usure des Etats-Unis avec l’occupation de l’Irak et l’Afghanistan dans la région, ce qui affecte fortement les Etats-Unis. Il a donc essayé non seulement d’élargir le front impérialiste, mais il a aussi cherché pour cette intervention le soutien des peuples arabes, et du peuple libyen en particulier. D’où aussi l’importance d’obtenir l’appui de la Ligue arabe pour la décision de décréter la zone d’exclusion aérienne.

Au début de l’insurrection, les rebelles se sont emparés d’un hélicoptère avec des officiers britanniques qui ont voulu négocier avec eux, mais ils les ont expulsés immédiatement. Il y avait une franche hostilité à l’implication de l’impérialisme dans la lutte du peuple libyen. L’impérialisme a compté avec un changement dans cette situation, en profitant d’un affaiblissement du moral du peuple libyen à cause des massacres et des défaites militaires, résultat d’une écrasante supériorité en armes et en matériel pour Kadhafi. Face aux Comités populaires, avec des travailleurs sans expérience dans le maniement des armes prises à l’armée régulière, il y avait les Brigades Khamis, des divisions bien armées et bien formées qui combattaient pour Kadhafi.

L’impérialisme a profité d’un moment dans la guerre civile où il y avait une offensive des troupes de Kadhafi contre les villes libérées par les rebelles, quand ces derniers avaient perdu une grande partie de leurs conquêtes et se sentaient encerclés. Cela a créé une attitude d’ouverture à l’aide étrangère, de la part du peuple libyen menacé par les massacres de Kadhafi. Alors que dans un premier moment les comités populaires rejetaient l’intervention impérialiste dans leurs bannières et leurs déclarations, maintenant il y avait des manifestations de soutien populaire en faveur de l’intervention de l’ONU et de la zone d’exclusion aérienne, y compris avec des banderoles à Benghazi.

Il faut condamner les dirigeants libyens bourgeois de l’opposition qui appellent à soutenir les décisions de l’ONU. Ces dirigeants proviennent en grande partie du gouvernement Kadhafi et ils appellent même ouvertement à l’intervention militaire impérialiste avec des troupes au sol. Cela montre à quel point ils sont disposés à servir d’agents de l’impérialisme et à trahir la révolution libyenne.

Nous, la LIT, nous sommes du côté de la révolution libyenne contre Kadhafi, en dépit de la position pro-impérialiste de plusieurs dirigeants de l’opposition. Et c’est à partir de là que nous voulons mettre en garde les manifestants de Benghazi : ces troupes impérialistes, une fois entrées en Libye, seront les nouveaux occupants du pays, et la première mesure qu’elles prendront sera de désarmer les comités populaires pour assurer que le gouvernement qui s’établit en Libye serve leurs intérêts. Même si les casques bleus de l’ONU y entrent, ils auront cette tâche. Et quiconque s’y oppose sera puni par ces troupes.

La présence de troupes étrangères permettra de donner à l’impérialisme un contrôle sur la Libye comme celui imposé en Irak ou en Afghanistan. Comme preuve, nous avons son soutien à la répression sanglante à Bahreïn et au Yémen, qui a la même raison fondamentale d’imposer une stabilisation en fonction de ses intérêts. Voilà pourquoi nous sommes totalement contre cette intervention et nous appelons les insurgés à la rejeter et à lutter contre sa présence. La réalité soulève deux ennemis à combattre : Kadhafi et l’impérialisme qui vient pour contrôler le pays avec un discours d’aide humanitaire et de « paix ». En outre, cette intervention sert d’excuse pour Kadhafi qui se présente comme victime et comme « défenseur de la souveraineté nationale ».

A ce moment, il y a deux types de positions dans la gauche, à combattre sans ménagement. Autour de Fidel Castro, Daniel Ortega et Chavez, les « amis de Kadhafi », une position a pris forme qui dit qu’il faut soutenir Kadhafi parce que l’impérialisme est contre lui et que lui, il est anti-impérialiste. Mais cela est totalement faux. L’impérialisme a soutenu Kadhafi, l’a armé et l’a encouragé ces dernières années. En outre, Kadhafi a dit aux gouvernements impérialistes, et l’a répété lors des affrontements, que c’est lui qui pourrait continuer à assurer les intérêts de l’impérialisme concernant le pétrole, continuer à lutter contre le terrorisme d’Al-Qaïda en collaboration avec les puissances impérialistes et continuer à travailler comme une police avancée de l’UE pour empêcher les immigrés illégaux africains d’arriver en Europe.
Kadhafi qui, tout comme les dirigeants cubains et les sandinistes, a eu dans le passé de graves affrontements avec l’impérialisme (dont il est désormais le partenaire), est en train de mater dans le sang ces manifestations, au point qu’il a provoqué une guerre civile.

Mais dans cette guerre, Fidel Castro, Hugo Chavez et Daniel Ortega sont du côté du génocidaire Kadhafi. Ces dirigeants, qui disent représenter la gauche, continuent à défendre un boucher qui était un ami de l’impérialisme. Ils en arrivent à nier - ou avoir des doutes (ils parlent d’une guerre des médias) - qu’il y a eu des attaques contre les civils et des massacres, observés dans tous les médias de par le monde, sur Internet, dans des photos diffusées, etc. Kadhafi l’a d’ailleurs confirmé avec son commentaire cynique qu’il ferait « la même chose qu’Israël a fait à Gaza », c’est à dire, des massacres de génocide contre la population civile. Le fait est que c’est Kadhafi et sa pratique génocidaire qui ont donné à l’impérialisme des arguments pour intervenir militairement.

Certains défenseurs de cette position viennent à dire que la décision du Conseil de sécurité confirme leur analyse, mais il faut regarder au-delà des apparences. Si maintenant tous les impérialismes sont décidés à intervenir, avec l’approbation de la Russie et de la Chine, c’est précisément pour garantir les accords qu’ils avaient avec Kadhafi et que celui-ci n’est plus à même de garantir, en dépit de sa volonté.

L’autre position dans la gauche est une capitulation grave à l’impérialisme. Nous nous référons à ceux qui se réjouissent de l’intervention de l’impérialisme comme étant « en défense des civils » ou « pour arrêter le massacre ». Certains se limitent à soutenir la zone d’exclusion aérienne déjà approuvée, d’autres soutiennent même que l’impérialisme intervienne avec des troupes de la paix, convaincus que les troupes de l’ONU font la paix. L’argument général est que, pour arrêter le massacre, il faut faire appel aux institutions internationales. Ceux qui proposent comme issue une intervention impérialiste oublient le rôle de l’ONU en Afghanistan, en Palestine, en Irak et dans toutes les occupations dites « humanitaires ». Ce sont ceux qui voient dans Obama un visage plus humain, même si ce dernier continue à occuper l’Irak et l’Afghanistan et à bombarder le Pakistan.

Cette position est si désastreuse qu’elle mène à ce que les travailleurs soutiennent une intervention impérialiste en Libye, une intervention qui sera la base de l’occupation et l’oppression du peuple libyen et un avant-poste pour attaquer l’ensemble de la révolution arabe. Il faut, bien au contraire, que dans les pays impérialistes se développe une vigoureuse campagne contre l’envoi de troupes, que soit dénoncée la campagne mise en oeuvre pour justifier l’intervention militaire. Il faut se mobiliser contre les gouvernements qui participent aux plans d’occupation.

L’intervention militaire impérialiste est destinée à enterrer la révolution. Le camp de la révolution doit faire face à cette intervention. Pour sa part, le nouvel occupant va réprimer tous ceux qui s’y opposent.

Aux masses libyennes, il faut rappeler que leur révolution fait partie de la révolution arabe et que, de ce fait, elle a un grand soutien en Afrique du Nord, au Moyen-Orient et de la part des travailleurs dans le monde entier, en particulier en Europe, où la relation est très étroite par la présence d’une forte communauté d’immigrants arabes et de l’Afrique du Nord. C’est là, parmi les travailleurs et les peuples, que se trouvent les sources de soutien qu’il faut chercher. Mais il faut transformer cette solidarité avec la révolution libyenne dans le monde arabe en force de combat pour vaincre Kadhafi, par l’action de masses dans toute la région, la plus large possible. Il faut appeler à la solidarité la plus large avec la révolution. Dans les pays arabes, il y a une première tâche qui consiste à exiger que leurs gouvernements retirent leur soutien à l’intervention impérialiste adoptée par la Ligue arabe. Il faut appeler à la solidarité active des masses arabes par l’envoi d’armes et de volontaires pour lutter contre cette dictature assassine.
En particulier, dans les pays où la révolution a eu un fort développement et qui sont des voisins de la Libye, l’Egypte et la Tunisie, il faut dénoncer ces gouvernements pour leur position actuelle et exiger de retirer leur soutien à l’intervention voté par la Ligue arabe. Il faut exiger qu’ils rompent avec le dictateur Kadhafi et facilitent l’envoi de nourriture, de médicaments et d’armes aux insurgés.

L’exemple de la guerre civile espagnole et celui de la nicaraguayenne pour renverser Somoza ont montré que lorsqu’il s’agit d’une guerre civile entre deux côtés, dont il y a d’une part une dictature assassine et de l’autre le peuple en armes, il est possible que des militants dans le monde entier s’y unissent pour combattre aux côtés de la révolution, comme des brigades internationalistes de soutien. Surtout dans le monde arabe, où une révolution est en marche, il y a moyen d’organiser des milliers de travailleurs et de jeunes pour aller combattre cette dictature assassine. Une telle organisation va à l’encontre de toute intervention impérialiste qui tente de dominer le pays et d’écraser l’insurrection, et est prêt à la combattre.

Il est également urgent de soutenir la révolution à Bahreïn et au Yémen. La révolution arabe est un processus unique, et le résultat de chaque instance influencera l’aboutissement de l’ensemble. L’avenir de la révolution égyptienne et de la tunisienne est également en jeu là-bas.

Non à l’intervention impérialiste !

Non à la zone d’exclusion sous les auspices de l’ONU !

Non à l’envoi de troupes impérialistes en Libye, que ce soit de l’ONU, de l’OTAN ou des pays !

Les troupes de l’Arabie saoudite et des Emirats arabes hors de Bahreïn !

A bas Kadhafi ! Tout le soutien à l’insurrection libyenne !

A bas la monarchie de Bahreïn, la dictature du Yémen et toutes les dictatures arabes !

Tout le soutien à la révolution au Yémen et à Bahreïn !

Vive la révolution arabe !

Le 20 mars 2011- Ligue internationale des travailleurs

Messages

  • Hollande prépare la guerre en Syrie : hier dans son interview commune avec Poutine ( ancien chef du KGB) il a réclamé la destitution du dictateur syrien : "Pas de solution possible" sans le départ de Bachar el Assad.

    A une question d’un journaliste, et à propos de la réponse de Poutine qui se veut le défenseur des choix du peuple syrien, seul à pouvoir décider du sort de son président (sachant que l’armée et les fascistes massacrent sans émouvoir plus que ça cet invité respectable de la France),
    Hollande a rappelé qu’il n’était pas responsable des choix de la France passés, des relations avec le régime syrien, des interventions militaires communes, des formations des politiques et militaires syriens en France etc.....
    Hollande tirent donc un trait sur les responsabilités de l’impérialisme français et prétend donc qu’il n’existe plus !
    C’est pour cela qu’il veut imposer des choix à l’Iran sur son nucléaire, alors que Poutine a revélé en exclusivité qu’Hollande maintenait la politique commerciale de la France dans le secteur nucléaire entre Areva et la Russie.

    Mais comme tout le monde le sait, la Russie et la France n’utilisent pas le plutonium produit par les centrales nucléaires pour fabriquer les bombes atomiques et autres engins destructeurs à base de produits radioactifs.

    Ces 2 pays sont 2 vendeurs d’armes principaux dans le monde et ils viennent parler à la face du monde de "stabilisation menacée de la région autour de l’Iran et de la Syrie" !

    A bas ces nations qui prêchent la guerre, a bas ces présidents dictateurs, vive la révolution des peuples, vive l’internationalisme ouvrier contre le poison nationaliste.

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