Accueil > 0 - PREFACE > Mineurs en grève

Mineurs en grève

mardi 26 juillet 2011

Mineurs en grève au Chili, au Nigéria, en Indonésie et au Canada : aux quatre coins du monde, une même classe ouvrière

Les mineurs de la plus grande mine mondiale, située en Papouasie indonésienne se sont mis en grève pour protester contre le bas niveau de leurs salaires par rapport aux autres mineurs ailleurs dans le monde. Selon le syndicat, les mineurs gagnent environ 1,50 dollar l’heure à Grasberg, contre 30 dollars l’heure dans les autres mines exploitées par la compagnie."

"Du Queensland à l’Afrique du Sud, en passant par le Chili, les exigences salariales des mineurs (particulièrement dans les pays en développement) se font plus fortes, compte tenu des tensions inflationnistes et de la hausse des profits des compagnies minières" Pour la première fois depuis 18 ans, au Chili, les salariés du géant public du cuivre, Codelco, observent une grève nationale de 24 heures. Ils craignent une privatisation progressive de leur entreprise. Depuis l’avènement de Sebastian Piñera à la tête de l’Etat, Codelco a été confié à l’ancien responsable des métaux chez BHP Billiton, le groupe anglo-australien. Diego Hernandez a déjà dévoilé son projet de supprimer des centaines d’emploi à Chuquicamata, la plus grande mine à ciel ouvert au monde. Codelco produit 9% du cuivre mondial, et une journée de grève signifie 5 000 tonnes de cuivre non extraites, soit 40 millions de dollars de pertes, tout de même, pour le groupe public chilien.

Au même moment, à l’autre bout de la planète, les mineurs du gisement géant de Grasberg en Papouasie indonésienne, entrent dans leur deuxième semaine de grève : ils réclament à leur employeur, le groupe américain Freeport McMoran, le doublement de leur salaire actuel : 1 dollar 50 de l’heure ! Par contagion, le port est lui aussi immobilisé et les cargos attendent leur chargement pour Java, la Chine et l’Espagne. Tous ces éléments peuvent laisser présager une tension plus grande entre l’offre et la demande de cuivre, d’autant que les importations chinoises ont été vigoureuses au mois de juin, après deux mois très calmes. C’est pourquoi les cours du métal rouge se sont envolés vendredi dernier ; au plus haut depuis trois mois, ils ont frôlé les 9 800 dollars la tonne.

Les mineurs des houillères sud-africaines sont sur le point d’entamer dimanche une grève qui pourrait durement affecter l’économie du pays en raison d’un désaccord salarial persistant. Les quelque 150.000 mineurs réclament une hausse de salaire de 14%, environ trois fois le taux d’inflation (5%). La Chambre des mines, qui négocie au nom de plusieurs employeurs, leur propose pour l’instant entre 7 et 8,5%, selon Lesiba Seshoka, porte-parole de l’Union nationale des mineurs, un puissant syndicat.

Aucune discussion n’est en cours pour empêcher ce qui pourrait être le plus grand mouvement social de la "saison des grèves", la période traditionnellement consacrée aux négociations salariales en Afrique du Sud. La grève fait peser une menace sérieuse sur les exportations de charbon, mais surtout sur la production d’électricité du pays, qui dépend en grande partie du charbon. Les centrales électriques ne disposeraient que de cinq à six semaines de réserves.

La situation se détériore à la mine Lamaque appartenant à Century Mining au Canada. Les syndiqués votent à 96 pour cent en faveur d’un mandat de grève. Quelques jours à peine après que Century Mining ait annoncé une importante réduction des réserves et des ressources minérales à la mine Lamaque de Val-d’Or, le syndicat des employés, sans contrat de travail depuis le 1er avril dernier, a voté dans une écrasante proportion de 96 pour cent en faveur de moyens de pression, incluant la grève. « Ça fait trois fois de suite que nous recevons notre paie en retard. De plus, la compagnie nous doit encore les vacances et les congés mobiles de 2010. On profite aussi d’une mesure d’épargne qui permet à chaque employé de mettre une partie de son salaire de côté afin d’avoir une plus grosse paie à Noël. C’est prélevé sur la paie par la compagnie, qui le remet au syndicat. Mais là, on ne reçoit plus rien. Pourquoi ? Qu’est-ce que la compagnie paie avec le salaire de ses travailleurs ? », a-t-il énuméré. Comme si ce n’était pas suffisant, les employés syndiqués éprouveraient aussi des difficultés de taille avec leur assurance-médicaments. « On a su que l’employeur ne paie plus sa part des primes. Alors, l’assureur ne veut plus rembourser. Quand tu envoies une réclamation de 1200 $, par exemple, et que rien ne te revient, ça paraît sur ton budget », a mentionné M. Marcoux.

Mexique - Les mineurs de Cananea, Taxco et Sombrerete en grève depuis quatre ans

Le syndicat des mineurs organise des manifestations et des réunions pour réaffirmer son soutien aux grèves, déterminer la manière de les renforcer et lancer un appel aux communautés locales pour qu’elles continuent de soutenir les mineurs.

MEXIQUE : Les mineurs de Cananea, Sonora, Taxco, Guerrero et Sombrerete, Zacatecas, ont maintenant accompli quatre ans d’une grève héroïque pour défendre les droits du travail et les droits syndicaux. Le 30 juillet et les jours suivants, les mineurs organiseront des manifestations pour réaffirmer la poursuite de leur soutien à la grève et à la lutte du syndicat mexicain des mineurs.

Le syndicat national des mineurs et des métallurgistes du Mexique (SNTMMSRM), affilié à l’ICEM et à la FIOM, se déclare prêt « à négocier les dispositions juridiques nécessaires pour mettre fin aux grèves, dans le cas où une solution pourrait être trouvée qui respecte les travailleurs et travailleuses, reconnaît leurs conventions collectives, établit définitivement des conditions de santé et de sécurité satisfaisantes, et tient en haute estime le syndicat des mineurs sous la direction de Napoleón Gómez Urrutia ».

Outre les manifestations qui auront lieu le 30 juillet pour commémorer les quatre années de grève, le syndicat organisera des réunions pour examiner la manière de renforcer les grèves, et lancera un appel aux communautés locales pour qu’elles continuent de soutenir les mineurs.

Les mineurs et les communautés locales sont particulièrement concernés par le fait que ni le gouvernement ni Grupo Mexico n’ont fait le moindre pas en avant pour résoudre les différends, reconnaître les conventions collectives et tenir en haute estime le syndical national des mineurs.

Messages

  • Le mouvement de grèves en Afrique du Sud s’étend aux mines d’or

    Le mouvement de revendication en faveur de hausses de salaires s’étend en Afrique du Sud et les travaileurs des mines d’or se joindront cette semaine à la grève entamée lundi par des dizaines de milliers de mineurs des houillères.
    Ce mouvement survient au moment où le métal jaune atteint de nouveaux records.
    Des centaines de milliers de salariés ont débrayé au cours des dernières semaines pour obtenir des revalorisations salariales deux à trois fois plus importantes que les 5% d’inflation dans le cadre des négociations salariales de mi-année aussi connues sous le nom de "saison des grèves".
    Les mineurs des houillères ont cessé le travail dimanche en fin de journée ou lundi et les mines de charbon sud-africaines d’Anglo American sont à l’arrêt. Le mouvement de grèves affectera les exportations dans un délai de deux semaines à un mois, selon des sources industrielles.
    Le mouvement de protestation touche l’économie dans son ensemble : les travailleurs du secteur pétrolier entament leur troisième semaine de grève après les conflits dans ceux de l’ingénierie et de la sidérurgie.
    La puissante Union syndicale des mineurs (NUM) réclame une hausse de 14% des salaires aux exploitants de mines d’or, dont AngloGold Ashanti et Harmony qui ont proposé entre 7% et 9%.
    Le porte-parole de l’organisation syndicale a prévenu mardi qu’elle avait lancé un préavis de grève sous 48 heures dans les mines d’or.

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.