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Sortir de l’Euro, sortir de l’Europe ?

lundi 8 août 2011

Sortir de l’Euro, sortir de l’Europe ?

La « crise » économique actuelle, c’est-à-dire l’attaque massive des capitalistes contre les salariés, les droits ses salariés et sur l’emploi, favorise le retour de vieilles rengaines souverainistes et protectionnistes. On entend de plus en plus des revendications comme « sortir de l’Euro », voir « sortir de l’Europe ». L’Euro a mauvaise presse pour les salariés, parce que les prix n’ont cessé de monter en flèche depuis qu’on s’en sert. En réalité, le changement de monnaie n’y est pas pour grand-chose, ce sont les prix des marchés capitalistes qui ont monté, les marges de profit –notamment dans les supermarchés et la grande distribution. Mais c’est un terrain facile pour les nationalistes, de gauche ou de droite, pour mettre en avant leur désir de « retour à l’Etat-nation » et leur politique protectionniste, c’est-à-dire d’un capitalisme protégé par l’Etat.

La « crise » grecque risque, selon les économistes bourgeois, d’emporter les autres pays de la zone Euro. Mais cette crise est d’abord celle de la dette publique, du « capital fictif » selon l’expression de Marx, c’est-à-dire celle d’un système qui vit en permanence sur de l’argent qui ne correspond à aucune réalité concrète, sur des productions qui n’existent pas encore et qui n’existeront probablement jamais. C’est un système qui ne peut pas fonctionner, puisqu’il escompte des profits toujours plus éloignés dans l’avenir et toujours plus hypothétiques, mais les dépenses comme s’ils existaient déjà. Aujourd’hui, le système de la dette publique est à bout de souffle, les agences de notation financière internationale sont devenues les régulateurs du système et ce sont nous, les salariés, qui subissons les conséquences au quotidien. Changer de monnaie, revenir au franc ne changerait rien à cela, malgré les rêves des souverainistes. A cette revendication, nous préférons celle du refus de payer la dette publique – une revendication qui émerge clairement dans le mouvement social en Grèce par exemple – car elle une réponse plus concrète à la « casse du service public ».

Sortir de l’Europe est une autre obsession des nationalistes. La droite et l’extrême-droite savent l’employer habilement pour percer en milieu ouvrier, sur un terrain préparé par des années de propagande anti-européenne du nationalisme de gauche. Il est vrai que la bourgeoisie se sert de « l’harmonisation européenne » pour aligner par le bas la législation sociale. Le mouvement ouvrier, international dès ses origines au XIXe siècle (« Un spectre hante l’Europe : le spectre du communisme », disait Marx en première phrase du Manifeste communiste) est aujourd’hui divisé sur une base nationale, désuni face à un patronat qui su s’organiser à l’échelle européenne et promouvoir une union européenne fondée sur ses seuls intérêts.

Pourtant, là aussi, on voit se multiplier les grèves européennes dans certains secteurs ou certaines entreprises, les salariés s’aperçoivent que cette échelle les concerne dans leurs lutte et qu’i faut faire front à la même échelle que leurs patrons s’ils veulent gagner. « Sortir de l’Europe » est une solution purement nationaliste, qui favoriserait sans doute les petits patrons, les entreprises trop faibles pour résister à la concurrence européenne. « Sortir de l’Europe », c’est le programme d’une autre classe, tout simplement. Mais pour la classe ouvrière, il faut aller de l’avant, combattre non pour isoler les travailleurs dans des frontières « nationales » mais pour unifier nos forces à la plus grande échelle possible. A cette revendication nationaliste, les communistes opposent l’unité et la coordination des luttes sociales, des revendications communes dans toute l’Europe, afin que tous les travailleurs
bénéficient du meilleur de ce qui existe dans chaque pays, pour « harmoniser » par le haut, pour la république socialiste d’Europe.

Nicolas Dessaux

Messages

  • Sortir du nationalisme et embrasser l’internationalisme, voilà la seule perspective valide pour le prolétariat !

    Ceux qui s’abritent derrière la sortie de l’euro sont les pires énemis du prolétariat. Le nationalisme est le bouclier politique de la bourgeoisie. Se débattant dans une crise à laquelle ils n’ont pas de solution, ils agitent le chiffon du nationalisme car c’est le seul moyen qui leur reste pour sauvegarder leur pouvoir. Diviser les peuples, les travailleurs c’est leur dernier rempart.

    C’est une façon de voiler la véritable nature de cette crise. Au début, on nous disait que c’était la crise des subprimes,après financière mais elle ne concernerait que les USA ; après, c’est une crise de la dette ; enfin, maintenant c’est de la faute à l’euro. Que des mensonges pour nous désarmer nous les travailleurs !

    La sortie de l’euro signifierait surtout l’aggravation de la concurrence entre capitalistes, la fermeture des frontières. Au contraire, cette perspective ne fera qu’accélerer la chute de l’économie mondiale. Aujourd’hui, à l’heure du marché mondial, aucune économie ne peut fonctionner sans les autres. L’économie est mondiale. C’est une utopie réactionnaire que de se replier sur la nation, le marché national.

    En fait ceux qui défendent cette perspective savent que c’est une tromperie, c’est une façon pour eux de dédouaner le fonctionnement du système capitaliste et de masquer les véritables causes de cette crise. C’est une fuite en avant afin d’enchaîner tous les opprimés à leur bourgeoisie.

    La seule solution c’est de sortir du capitalisme. Vive la révolution mondiale !

    • Sortir du nationalisme et embrasser l’internationalisme, voilà la seule perspective valide pour le prolétariat !

      Ceux qui s’abritent derrière la sortie de l’euro sont les pires ennemis du prolétariat. Le nationalisme est le bouclier politique de la bourgeoisie. Se débattant dans une crise à laquelle ils n’ont pas de solution, ils agitent le chiffon du nationalisme car c’est le seul moyen qui leur reste pour sauvegarder leur pouvoir. Diviser les peuples, les travailleurs c’est leur dernier rempart.

  • Faut il sortir de l’Euro ? titre de l’émission sur France 2 lundi 19 sept2011

    participants : Christian ESTROSI, député-maire UMP de Nice, ancien ministre de l’ Industrie

     Jérôme CAHUZAC, député PS du Lot-et-Garonne, président de la commission des finances à l’Assemblée Nationale

     Marine LE PEN, présidente du Front National (depuis janvier 2011)

     Jacques SAPIR, économiste

     Philippe DESSERTINE, directeur de l’institut de Haute Finance

    Quelques "bonnes phrases" :

    "les banques françaises sont des banques à caractères systèmiques et donc elles ne peuvent pas être lachées" réponse de Dessertine à la question de l’animateur qui demande s’il existe des craintes pour les déposants (les gens qui ont des comptes en banques, donc tout le monde !) en France.

    "Les banques françaises ont subit des stress test ou test de resistance pour évaluer les risques de faillite, mais dans les conditions de ces tests, on n’a pas pris en compte le risque de faillite d’un etat de la zone euro, donc il existe une zone de flou sur la capacité des banques française à faire face à la crise" J.Sapir prof d’economie à l’université Paris 10.

    "on ne peut pas exclure les risques de conflits entre nations, la Pologne est sensible à ce risque au regard de son histoire récente et a raison de poser le problème....l’Allemagne et la France ne doivent pas oublier non plus leur passé et ce ne sont pas des bonnes relations commerciales qui vont sauver quoi que se soit" J.Cahuzac

    "les banques de dépot doivent être séparées des banques qui spéculent et jouent en bourse....ces dernières doivent être nationalisées et leurs dirigeants trainées en justice....je suis prête à parier vos salaires et indemnités d’économistes que les centaines de milliards prêtés à la Grèce seront partis en fumées avant 5mois et qu’ils n’auront servi à rien" M.Lepen

    " c’est la politique de dévaluation des monaies qui a précipité l’arrivée d’Hitler au pouvoir...si l’euro est laché, c’est la fin de l’Europe et la guerre économique entre les nations n’en sera que renforcé....Airbus et la région de Toulouse ont besoin de cette coopération économique Franco Allemande et donc de l’Euro" C.Estrosi

    "La fin d’un monde " titre l’Express
    Le personnel technique et politique de la bourgeoisie préparent les consciences à cela.

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