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Révolte sociale à la Réunion

jeudi 23 février 2012

Après Mayotte, c’est au tour de la Réunion de se révolter contre la vie chère, le chomage, la misère, le colonialisme.

Des affrontements ont éclaté dans la nuit de mardi à mercredi à la Réunion dans les rues du Port et dans le quartier populaire du Chaudron, à Saint-Denis, en marge d’une manifestation des routiers contre le prix du carburant et la vie chère.

En dehors de Saint-Denis, les violences ont gagné la ville de Saint-Benoît où environ 200 jeunes ont dressé des barrages sur les routes et cassé deux commerces raflant alcools et cigarettes, après des affrontements avec les forces de l’ordre, à coups de pierre.

Carcasses de voitures incendiées, odeur acre des gaz lacrymogènes, commerces éventrés, poubelles incendiées, barrages de ferrailles en travers de la chaussée : mercredi matin, les traces laissées par une nuit d’affrontements et de violences étaient visibles un peu partout dans le quartier du Chaudron, à la périphérie est deSaint-Denis de la Réunion. De 20 heures à environ 2h30 du matin, environ 200 jeunes, pour la plupart cagoulés, ont affronté avec des pierres les policiers de la Compagnie départementale d’intervention et du GIPN (Groupement d’intervention de la police nationale) qui ont répliqué à coups de grenades lacrymogènes et assourdissantes, selon la préfecture. Les casseurs ont concentré leurs attaques sur une grande surface située en plein coeur du quartier, “ardemment défendue” par les gendarmes qui ont “réussi à la préserver”, selon Benoît Huber, directeur de cabinet du préfet. Mais après cette nuit d’affrontements, le bilan est lourd : “Dix commerces ont été saccagés ou pillés à des degrés divers, dont une pharmacie, une bijouterie, une agence bancaire, un restaurant Quick”, a-t-il détaillé.

Le facteur déclencheur de cette bouffée de violence : la hausse des prix des carburants, qui atteint de nouveaux records, et qui est particulièrement mal vécue à la Réunion, où les manifestations de mécontentement se succèdent. En pointe de la contestation : les chauffeurs de poids lourds, responsables notamment de blocages lancés à l’appel de la FNTR (Fédération nationale du transport routier). Les affrontements de la nuit de mardi à mercredi ont éclaté en marge de leur mouvement. Ils ont été particulièrement violents dans le quartier populaire du Chaudron, à Saint-Denis, mais aussi dans les rues du Port, dans l’Ouest de l’île, et ont donné lieu à des heurts qualifiés par la préfecture “d’incidents sporadiques” à Saint-André et à Saint-Pierre.

Il y a énormément de problèmes sociaux à la Réunion. Dans certains quartiers le taux de chômage atteint 70%, et même 90% pour les moins de 25 ans. Énormément de handicaps sociaux sont rassemblés au même endroit : violences, illettrisme, chômage… Les jeunes sont inoccupés, ils sont dans des situations de détresse extrême et d’exclusion. Ils ne trouvent pas leur place dans la société.

Il faut remonter aux révoltes contre la vie chère qui ont commencé en Guadeloupe en 2009. Il y a eu une contagion aux autres départements d’outre-mer pour réclamer une baisse des produits de première nécessité. Un collectif s’est monté à la Réunion qui a mis en place un observatoire des prix. La vie chère est une préoccupation constante. Il y a deux semaines, les transporteurs ont réclamé une baisse du prix de l’essence pour les professionnels de 25 centimes par litre. Ils ne l’ont pas obtenue. Ils sont allés au port, devant l’entreprise chargée de la distribution du carburant pour toute l’île et ont mis en place des barrages. Ils ont aussi appelé la population à les soutenir. Mardi, plusieurs centaines de personnes y sont allés, pour réclamer une baisse du prix aussi pour les particuliers. Les mécontents se sont ensuite rassemblés au Chaudron, à Saint-Denis, un quartier symbole de la contestation depuis les années 70, où les violences ont éclaté. Mais le prix de l’essence est juste une étincelle de la révolte, elle aurait pu avoir lieu à partir de n’importe quoi d’autres.

Et il reste un problème d’identité réunionnaise et d’intégration dans la société. Le problème de la pauvreté -52% des Réunionnais vivent sous le seuil de pauvreté- et de la classe sociale restent les plus importants.

Messages

  • Des troubles ont été signalés dans plusieurs villes de La Réunion, dans la nuit de jeudi à vendredi, notamment à Saint-André, Saint-Louis, Saint-Pierre et Etang-Salé où des affrontements sporadiques ont opposé des groupes de jeunes aux forces de l’ordre.

    Les heurts ont été moins violents, mais se sont étendus à toute l’île. Après une troisième nuit de violences entre des groupes de jeunes et les forces de l’ordre, une table ronde sur la vie chère doit ce tenir ce vendredi.

    Les troubles qui secouent la Réunion depuis trois jours ont gagné toutes les régions de l’île dans la nuit de jeudi à vendredi sans provoquer d’importants dégâts, selon la préfecture, alors que doit se tenir vendredi une réunion cruciale sur la vie chère.

    Cantonnées au quartier du Chaudron et à la ville du Port mardi, avant de s’étendre à la commune de Saint-Benoît mercredi, les violences se sont propagées dans une dizaine de villes dans la nuit de jeudi à vendredi où elles se sont toutefois limitées à des heurts sporadiques avec les forces de l’ordre et des barrages routiers constitués de poubelles enflammées mais sans causer de dégradations majeures, selon la préfecture.

    180 sorties de pompiers ont été comptabilisées par le Service départemental d’incendie et de secours dans la nuit. Le fait le plus marquant a été l’incendie au Port (ouest de l’île) d’un salon de beauté situé au pied d’un immeuble de trois étages.

    Jets de pierres et incendies

    Deux enfants incommodés par les fumées ont dû être hospitalisés. A Saint-Benoît (est de l’île), un gendarme a été "sérieusement blessé" par un cocktail molotov qu’il a reçu au visage, a indiqué Benoît Huber, directeur de cabinet du préfet.

    Partout le même scénario s’est produit durant la nuit : des groupes de 50 à 100 jeunes investissent le centre-ville, dégradent du mobilier urbain, enflamment des poubelles, provoquant l’intervention des forces de l’ordre qu’ils affrontent par des jets de pierres avant d’être dispersés par les grenades lacrymogènes.

    Pour la seule commune de Saint-Louis (sud de l’île), 26 jeunes ont été interpellés dans la nuit, la grande majorité d’entre eux ayant à peine 16 ans, selon la préfecture.

    Dans le quartier du Chaudron à Saint-Denis, investi en force par les policiers du GIPN et de la Compagnie départementale d’intervention - plus de 150 hommes engagés, selon un officier - les violences se sont poursuivies pour la troisième nuit consécutive. Les policiers ont essuyé une pluie de cocktails molotov de la part d’une centaine de jeunes mais pour la première fois depuis mardi, aucun commerce ou bâtiment public n’a fait l’objet de pillages ou de dégradations importantes, a relevé Benoît Huber.

    Selon ce dernier, la fermeté des condamnations prononcées jeudi après-midi par la justice pourraient l’expliquer. Quatre jeunes, arrêtés lors des pillages, ont écopé des peines allant de six mois à deux ans de prison ferme, assortis d’un mandat de dépôt à l’audience. Deux autres ont été maintenus en détention provisoire en attendant leur comparution.

  • Déjà une baisse de carburant de 8 centimes, alors que les revendications sont de 25 centimes de baisse.

    Le préfet lui, demande raison garder.

    La seule raison c’est, au minimum, de continuer à réclamer des baisses, puisque ça marche.

    En fait, le problème de fond, c’est l’indépendance de la réunion.

    Les produits de survie sont hors de prix : qui en profite ?

    France impérialiste qui vit sur le dos d’une population qui crie famine dégage !

  • Depuis mercredi matin, un mouvement de grève illimitée paralyse le secteur du BTP à La Réunion.

    Au Port, 200 à 300 grévistes se sont rassemblés hier matin devant le siège de Holcim au Port. Le point de départ d’une tournée des grosses entreprises de l’ouest, telles que GTOI, SBTPC, ou encore SCPR, afin d’inciter celles-ci à la solidarité. Comment ? En leur demandant de cesser leur activité pour la journée.

    En attendant, les gros chantiers tels que celui de la Nouvelle Route du Littoral étaient complètement à l’arrêt ce mercredi. Idem pour les activités annexes, telles que l’usine du Voussoirs au Port. Toujours dans l’ouest, le chantier du nouveau Pôle sanitaire ouest a également affiché une absence d’activité.

  • La grève des planteurs va-t-elle s’étendre aux transporteurs ? Mardi en fin de journée, les planteurs en grève ont demandé à la FTT de se joindre au mouvement. Une nouvelle réunion de négociation est prévue en fin de journée. De ces discussions dépend la suite…

    Pour casser le mouvement des planteurs, un acte violent a été commis... Des champs de canne incendiés en guise de représailles des barrages et des opérations escargot ? Ce serait une première à La Réunion où très souvent le mécontentement s’exprime par des blocages de routes. Certes des anonymes ont proféré de telles menaces sur radio Freedom, mais faut-il donner du crédit à ces incantations radiophoniques.

    45 hectares de ses cannes sont partis en fumée à l’Etang-Salé. Une véritable catastrophe. La campagne sucrière n’a pas pu commencer, les usines sont bloquées. De plus quand un champ de cannes brûle, la seule solution pour le planteur, normalement et de couper ses cannes très rapidement pour les livrer. Unique solution pour ne pas tout perdre…

  • au début des années 1960, près de 2150 d’enfants réunionnais ont été envoyés en métropole pour y être adoptés. Mais une partie de ces "enfants volés" contestent leurs conditions d’adoption et recherchent leurs parents biologiques. 20 nov 2016 19:45

    Sylvie et Jean-Bernard sont retournés sur les traces de leur passé : sur l’Île de la Réunion qu’ils ont quitté alors qu’ils étaient enfants. Tout commence fin des années 1960. Âgés de 4 et 5 ans, ce frère et sa soeur sont confiés par leurs parents au foyer de Guéret. Un an plus tard, le tribunal les déclare "abandonnés", car leur mère n’est jamais venue leur rendre visite. Les deux enfants sont adoptés par une famille bretonne en métropole. Aujourd’hui âgés de 49 et 50 ans, ils sont à la recherche de leur parent biologique pour tenter de comprendre. Car pour Sylvie, c’est un mensonge : ils n’ont pas été abandonnés.

    Comme eux, près de 2.150 enfants réunionnais ont été envoyés dans des familles en métropole entre 1963 et 1982. La raison ? Pour faire face à l’extrême pauvreté qui frappe l’Île de la Réunion dans les années 1960 et repeupler des départements en métropole en proie à l’exode rural, le député Michel Debré lance un large plan d’adoption. Un tiers des enfants déclarés "abandonnés" sont envoyés dans la Creuse. Mais des doutes persistent : les services sociaux auraient forcés la main aux familles les plus vulnérables. Une reconnaissance de l’État en 2014

    C’est le combat d’Angela, 80 ans et mère de six enfants, qui accuse les services sociaux de l’époque. Trois de ses enfants ont été adoptés après avoir été déclarés "abandonnés". "On m’a mis une feuille sous le nez, vous mettez votre nom et vous signez", se souvient-elle. Personne ne lui avait expliqué qu’en signant ce formulaire, ses enfants seraient adoptés par une autre famille.

    Le 18 février 2014, une résolution est adoptée à l’Assemblée nationale reconnaissant "la responsabilité morale" de la France dans l’histoire des enfants volés.

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