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Le gouvernement kényan licencie 25.000 infirmières en grève

vendredi 9 mars 2012

Le gouvernement kényan a annoncé jeudi le licenciement de 25.000 infirmières du secteur public, en grève depuis une semaine pour exiger une revalorisation de leurs conditions salariales.

"La décision de licencier les 25.000 infirmières a été prise car le gouvernement ne pouvait pas rester plus longtemps les bras croisés à voir les Kényans souffrir dans les hôpitaux sans recevoir d’aide médicale, parce que les infirmières et d’autres catégories du personnel sont en grève", a justifié devant la presse le porte-parole du gouvernement Alfred Mutua.

"A l’heure où nous parlons, le nom des 25.000 infirmières en grève a été retiré de la liste des fonctionnaires. Elles ne sont plus employées par le gouvernement", a-t-il ajouté.

Le gouvernement kényan a appelé "tous les praticiens qualifiés à postuler immédiatement pour ces emplois afin de combler les vides", a-t-il ajouté, précisant que "le processus de recrutement sera accéléré".

Jeudi soir, le ministre des Services médicaux, Peter Anyang Nyong’o, a de son côté précisé que les lettres de licenciement avaient été envoyées. Il a indiqué que les infirmières désirant retrouver leur poste devraient poser à nouveau leur candidature.

Aucun responsable syndical n’a pu être joint dans l’immédiat.

Les infirmières observaient une grève depuis le 1er mars, accusant le gouvernement de n’avoir pas appliqué des revalorisations salariales promises plus tôt. Le gouvernement kényan avait menacé de licencier celles qui n’auraient pas repris le travail mardi à 14H00.

La grève a eu des conséquences très lourdes sur le fonctionnement des hôpitaux du secteur public, parfois obligés de renvoyer des patients chez eux. Les Kényans qui en ont les moyens se rendent quant à eux dans des cliniques privées, au niveau généralement bien supérieur à celui des établissements publics.

Selon M. Nyong’o, quelque 2.700 dispensaires et 700 centres de santé étaient de nouveau totalement opérationnels jeudi à travers le pays, de nombreux travailleurs du secteur ayant regagné leur poste, mais il a admis que la situation était plus compliquée dans les établissements médicaux plus importants.

"Nous avons reçu des rapports de tous les établissements et nous savons qui est présent et qui est absent. La loi et l’ordre doivent régner chez les fonctionnaires", a prévenu le ministre.

"Nous allons négocier, il ne faut pas avoir peur de négocier mais nous ne négocierons pas dans la peur", a-t-il poursuivi, accusant les grévistes d’avoir causé plusieurs décès.

"Cette même Constitution qui leur donne le droit de grève, donne aussi à chaque Kényan, né ou à naître, le droit à la vie", a-t-il souligné.

Le quotidien Daily Nation a rapporté le décès, des suites d’une hémorragie, d’une femme sur le point d’accoucher et de son bébé, après s’être vu refuser l’accès à un dispensaire. The Standard a, lui, fait état de cinq morts en une semaine à l’hôpital de Machakos, à une cinquantaine de km au sud-est de Nairobi.

Les grévistes réclament notamment l’harmonisation des primes pour l’ensemble des fonctionnaires de santé, le versement d’une paie aux internes et une revalorisation pour ceux qui ont acquis de nouveaux diplômes.

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