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Grève en Algérie

mercredi 2 mai 2012

Les mouvements de protestation font tâche d’huile et se propagent comme une épidémie, reflétant un malaise social auxquelles les solutions d’urgence n’arrivent pas à y remédier. Tous les secteurs sont touchés par ce vent de protestation avec un dénominateur commun : l’amélioration des conditions socio-professionnelles.

Du côté des syndicats, les revendications ont toujours porté sur des problèmes essentiellement d’ordre matériel et statutaire. La liste est longue. A commencer par les greffiers qui, déterminés à aller de l’avant dans leurs revendications, ont décidé de braver les menaces de la tutelle et de poursuivre leur mouvement de grève.

La décision de poursuivre ce mouvement entamé pour rappel, le 10 avril dernier, a été prise tard dans la soirée de jeudi à l’issue de la réunion du Conseil national de la Fédération nationale du secteur de la justice (FNSJ), un syndicat affilié au Syndicat national des personnels de l’administration publique (SNAPAP). Même scénario du côté des praticiens de la santé publique. Suite à ce qui a été qualifié « de fuite en avant du ministre de la Santé quant à la prise en charge concrète de leurs revendication », le syndicat National des praticiens de la santé publique a informé dans un communiqué rendu public, l’ensemble de ses adhérents de sa décision d’observer, en signe de protestation, une (01) journée de grève nationale demain.

Lequel mouvement qui sera reconduit pour les trois journées du 07, 08 et 09 mai prochain. Ce n’est pas encore fini. Les écoles et les CEM de leur côté entament leur deuxième débrayage aujourd’hui après la grève de deux jours . L’UNPEF, a dans ce sens, fait appel à ses troupes « afin de faire réussir » le débrayage et ainsi faire valoir leur principale revendication : le gel de la dernière mouture du statut particulier des travailleurs de l’éducation. Pour leur part, les exploitants libres des stations-service menacent d’un gel national de l’activité des stations-service. Ils exigent une « réévaluation de la marge bénéficiaire qui est restée inchangée depuis 2005 ».

Le secteur des transports n’est pas en reste. Si la crise qui prévaut à la direction régionale SNTF-Ouest est loin de connaître son épilogue, les syndicalistes UGTA de l’Entreprise des transports urbains et suburbain d’Alger (ETUSA) brandissent eux aussi le menace de paralyser toute la capitale et ce à partir de mercredi, quoi que les avis concernant ce débrayage divergent. Même constat pour les travailleurs d’Algérie poste. Ils préfèrent « attendre un peu plus » avant de prendre une décision finale.

Cetival

La grève de la faim des 17 employés de Cevital à Béjaïa continue. La solidarité aussi. L’attention accordée par Belkhadem, secrétaire général du parti majoritaire, en l’occurrence le FLN, et non moins représentant personnel du président de la République, donne, on ne peut mieux, un sens politique à la cause des grévistes de la faim du groupe Cevital. Une cause en somme partagée par toute une flotte de cadres politiques, syndicaux et autres composantes de la société civile. En effet, jamais une action de grève n’a eu un tel élan de solidarité comme celui gagné par l’action de la grève de la faim des 16 travailleurs de Cevital licenciés à la veille de la célébration de la Journée internationale du travail. En outre, même si la célébration du 1er Mai s’est déroulée sur fond de campagne électorale, il n’en demeure pas moins que la grève de la faim des licenciés de Cevital aura tout simplement volé la vedette. Toutes les manifestations, politiques, syndicales, sociales et même culturelles, ont abordé le cas des grévistes. Partis politiques, le PST en tête de file, différentes organisations syndicales, les organisations de la société civiles dont l’Association des femmes cadres (Afac) et les deux fractions de la Ligue des droits de l’homme ont été au rendez-vous de la solidarité avec les grévistes. Ils ont tous crié à l’unisson : « Basta ! halte à la hogra ». Le PST, Parti socialiste des travailleurs, un fidèle attaché aux valeurs du 1er Mai, a tout simplement prolongé la trajectoire de sa coutumière marche pour gagner le complexe agroalimentaire du groupe Cevital où une prise de parole a été improvisée pour dénoncer « l’arbitraire » mais aussi pour appeler le reste des travailleurs à soutenir leur camarade dans leur combat afin de réintégrer leur poste de travail. « On ne baissera pas les bras et on se taira pas jusqu’à la réintégration de nos camarades grévistes dans leur poste de travail. Il n’est pas question de taire ces agissements d’une ère révolue », dira en substance Akrour Mohand Sadek dans sa prise de parole. Idem pour les autres organisations présentes sur les lieux, devenus la Mecque de la solidarité, lesquelles semblaient toutes, une fois n’est pas coutume, sur la même longueur d’onde. Des organisations et autres associations de la société civile qui n’écartent pas d’ailleurs l’idée de revenir plus organisées avec des actions d’envergure. Le 1er Mai de cette année, cette date symbole, restera sans aucun doute gravé non seulement dans la tête des travailleurs grévistes de la faim mais aussi dans celle des travailleurs d’autres secteurs, de leurs proches surtout leurs familles qui se font un sang d’encre à propos de leurs fils, maris et pères... Le 1er Mai 2012 aura été donc un véritable élan de solidarité avec les grévistes de Cevital qui ont pu faire déplacer les lignes et le centre de gravité des traditionnelles manifestations de la Fête du travail. Un élan de solidarité sans précédent qui laisse le patron de Cevital bien embarrassé. Jusqu’où ira-t-il dans sa logique de silence face à des travailleurs qui se meurent... de faim. Jusqu’à quand le patron du groupe Cevital, Isaad Rebrab, se complaira-t-il dans son silence ? A-t-il réellement mesuré la tension qui règne dans son entreprise et qui risque de se développer en un véritable printemps social, ou plutôt serait-il tout simplement mal informé de la situation ? Ce sont en somme quelques questionnements que se sont posés hier les solidaires de la cause des grévistes sur les lieux du rassemblement. Depuis janvier dernier, le plus grand groupe de l’agroalimentaire est ébranlé par un mouvement de grève générale sans précédent. M.Rebrab a tenté d’apaiser la situation en promettant de prendre en charge les revendications des travailleurs. Une fois la bourrasque passée, il est revenu à la charge en identifiant les meneurs de grève pour les isoler et les renvoyer. Tout a commencé au début du mois en cours lorsque des centaines de travailleurs se sont mis en grève pour réitérer leur revendication et rappeler par là-même au patron du groupe ses promesses avancées au lendemain de la grève du 18 janvier dernier. Les grévistes réclamaient notamment « l’installation, dans les plus brefs délais, d’un conseil syndical autonome », ainsi qu’une « augmentation conséquente des salaires » et « l’amélioration des conditions de travail, jugées lamentables et loin des normes internationales ».

Messages

  • M’sila : Des émeutes à la veille du 5 juillet

    La fiesta qui devait annoncer le début des festivités du 50 eme anniversaire de l’indépendance, à travers le jeu des feux d’artifice qu’avait organisé une société chinoise au champ des courses "Attia Ghellab’’, a vite tourné au cauchemar, engendrant une dizaine de blessés parmi les policiers et une cinquantaine parmi des émeutiers. Près dune quinzaine de jeunes a été interpellée par la police.

    Les jeunes, empêchés d’accéder au champ de course du chahid 2Attia Ghellab, pour des considérations inconnues, ont pris d’assaut les lieux, ciblant les policiers, qui, à leur tour ,ont riposté pour endiguer les centaines d’émeutiers qui accouraient par dizaines des quartiers périphériques de M’sila,à l’image de ceux de Mouilha, Concasseur, Chebilia, les cites du 5 juillet, en saccageant les locaux de la société des courses qui s’y trouvaient, et ont défoncé le mur de clôture à l’aide d’un camion subtilisé à l’APC, avant de mettre le feu à l’engin.

    D’aucuns pensent,que cette réaction des jeunes est l’expression du rejet de l’opulence afficher, à travers ce jeu des feux d’artifice, au moment où des populations entières, poussées par la pauvreté avaient envahi ces quartiers périphériques vivant seules, l’acuité de leur précarité séculaire.

  • À l’appel du conseil de wilaya du SNTE, les travailleurs du secteur de l’éducation de la wilaya de Aïn Témouchent entreront en grève lundi, au lendemain de la rentrée des classes. Ainsi, les élèves et leurs parents auront juste le temps de savourer la joie de cette rentrée scolaire pour ne revenir que jeudi. C’est du moins ce que ces derniers craignent si cette menace est mise à exécution.
    Selon le communiqué, dont Liberté détient une copie, les syndicalistes ont évité sciemment la journée de dimanche, pour ne pas gâcher la joie des élèves. En effet, parallèlement à cette grève de trois jours, un sit-in de protestation sera observé mercredi devant la direction de l’éducation, auquel participeront toutes les structures syndicales relevant du SNTE. D’après le communiqué en question, “le conseil de wilaya du SNTE exige la présence d’une commission d’enquête ministérielle, principale revendication, pour faire toute la lumière sur certaines décisions prises par le directeur de l’éducation”. Ce dernier, rappelons-le, vient de mettre fin aux fonctions de deux responsables, respectivement chef de service du personnel et chef du bureau du budget auprès de l’académie, qui ont rejoint leurs postes d’origine d’enseignant.
    “Le syndicat refuse la politique adoptée par le directeur de l’éducation dans la gestion des affaires du secteur de l’éducation au niveau de la wilaya, en dehors du cadre réglementaire et des directives ministérielles.” Le document fait état de “manœuvres tendant à liquider les travailleurs appartenant à des organisations syndicales, qui se sont dressés contre ses décisions douteuses au service des personnes influentes”.
    Le conseil de wilaya du SNTE dénonce le refus des promotions à ceux qui répondent aux critères sans aucune justification objective, sinon par le fait qu’ils sont syndicalistes.
    Ainsi, face au silence observé par les parties concernées sur ce contentieux qui date du 15 juillet dernier, le conseil syndical a décidé de passer à l’action.

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