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Manifestations sociales au Maroc

jeudi 24 mai 2012

On peut lire dans la presse :

Depuis plusieurs mois, le collectif "Stop TGV" demande l’arrêt immédiat du chantier de train à grande vitesse reliant Tanger à Casablanca, estimant qu’il n’est pas prioritaire "dans un pays pauvre comme le Maroc". Dimanche 20 mai, les opposants au projet ont battu le pavé pour crier leur colère dans une vingtaine de villes du royaume. L’un d’entre eux témoigne…

D’ici à la fin 2015, un TGV devrait relier Casablanca et Tanger, les deux grands pôles économiques du Maroc, en 2h10 au lieu de 4h45 actuellement. Mais le projet, lancé en septembre 2011, est fortement critiqué par plusieurs associations marocaines réunies sous la bannière "Stop TGV ". Le collectif dénonce notamment le coût de l’opération, qui s’élève à 25 milliards de dirhams, soit environ 2,5 milliards d’euros. Une somme astronomique aux yeux des militants, dans un pays classé 130e selon l’indice mondial du développement humain et où de très nombreuses régions ne sont pas encore desservies par le rail classique.

Les détracteurs du projet regrettent par ailleurs que ce dernier ait été adopté sans consultation préalable de la population et sans appel d’offres. C’est la société française Alstom qui, de fait, a obtenu la construction des 14 rames du TGV. Le projet sera financé sous forme de prêts à hauteur de 60 % par la France et plusieurs pays du Golfe.

L’office national des chemins de fer (ONCF), pour qui la ligne existante entre les deux villes est arrivée à saturation, table sur une clientèle de six millions de personnes par an, contre 3,5 millions à l’heure actuelle et de fortes retombées économiques notamment à travers la création d’emplois.

Ce projet de TGV est indécent et une gabegie considérable. Dans les zones rurales, mais aussi dans certaines zones urbaines, les enfants ne vont pas à l’école notamment en raison de l’absence de transports. Les comptables du collectif ont calculé qu’avec 2,5 milliards d’euros, on pouvait construire16 000 kilomètres de routes rurales, 25 000 écoles, 16 000 bibliothèques et 25 centres universitaires hospitaliers – une grande ville comme Agadir n’en compte pas un seul. Ces dépenses excessives vont hypothéquer l’avenir financier du pays pour des années. On peut toujours se féliciter de l’impact économique d’un tel projet mais les sommes folles injectées sont intolérables.

Education, santé, habitat salubre, justice, accès à l’emploi, lutte contre la corruption, infrastructures rurales, PME, TPE, Internet ! Des centaines de projets ont besoin d’argent et ce sont 2,2 milliards d’euros de manque à gagner.

Messages

  • Dimanche prochain, le gouvernement Benkirane connaîtra sa première confrontation avec les syndicats. La CDT (Confédération démocratique du travail) et la FDT (Fédération démocratique du travail) organiseront, le 27 mai à Casablanca, une marche de protestation populaire. Les deux centrales ont décidé de faire cavalier seul, sans la moindre concertation avec les autres enseignes. L’UNTM (Union national du travail au Maroc), très proche du PJD, de Mohamed Yatim s’est dit surpris que la FDT et la CDT ne l’ait pas avisé de leur initiative.

    Le torchon brûle entre le nouveau gouvernement et une partie de la classe ouvrière. En effet, les syndicalistes de la Confédération démocratique du travail (CDT) de Noubir Amaoui ainsi que la Fédération démocratique du travail (FDT) d’Abdarrahmane Azouzi ont décidé d’accorder leurs violons pour organiser, ensemble, une marche nationale de contestation à l’adresse du gouvernement. Manifestation qui est programmée pour le dimanche prochain à Casablanca.

    Elle est décidée en guise de protestation contre « la détérioration de la situation de la classe ouvrière marocaine et le manque de réactivité de la part du gouvernement face aux cahiers revendicatifs des syndicats », lit-on dans le communiqué commun de la CDT et de la FDT. Or, lors d’un point de presse organisé pour annoncer cette manifestation, les deux secrétaires généraux ont haussé le ton. Ils ont laissé dire que cette marche serait une première étape dans un plan d’action. La prochaine étape sera une grève générale, ont-ils dit.

  • Selon le magazine allemand GTI, la société suisse Injaz Invest serait sur le point d’investir 40 milliards de dollars dans le développement d’un projet touristique pharaonique en plein cœur du désert marocain. Située à proximité de la ville de Dakhla, Alzaman, le nom de cette cité bâtie ex-nihilo, devrait s’étendre sur quelques 70 km² et comporter pas moins de 16 zones avec des bâtiments aux architectures plus abracadabrantes les unes que les autres (dont un en forme d’aigle, un autre en forme de sablier géant). Incluant maisons, hôtels, centres commerciaux, médicaux et universitaires, la cité touristique pourrait accueillir jusqu’à 400 000 personnes à partir de 2024, date prévue de la finalisation du projet. Havre de paix aux allures de jardins d’Eden, la cité du Cheikh Haytham Taha Saleh al Nuaimi serait investie d’une vocation babylonienne : celle de devenir l’un des haut-lieux du brassage culturel et de l’échange inter-civilisationnel mondial.

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