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Que se passe-t-il en Tunisie ?

samedi 11 août 2012

Que se passe-t-il en Tunisie ?

Des émeutes un peu partout !

Et si la Tunisie n’en avait pas fini avec sa révolution ? C’est peut-être ce qu’indiquent les protestations qui enflent dans la ville de Sidi Bouzid (centre), berceau du soulèvement de 2011. Dans la nuit de jeudi à vendredi, une manifestation contre le gouvernement s’est soldée par des affrontements avec la police. Répondant à des jets de pierre, les forces de l’ordre ont dû effectuer des tirs tendus de balles en caoutchouc sur 800 manifestants, à grand renfort de gaz lacrymogène.

Un groupe de personnes, composé de nombreux employés des chantiers de travail, a provoqué de nombreux troubles, en envahissant, jeudi 26 juillet, le siège du gouvernorat de Sidi Bouzid, obligeant les fonctionnaires à quitter leurs bureaux et en mettant à sac le local d’Ennahdha.

Depuis lundi, la situation est particulièrement tendue à Sidi Bouzid où plusieurs ouvriers de chantiers ont observé un sit-in et bloqué les routes menant au siège du gouvernorat en signe de protestation contre le retard de versement de leurs salaires.

Le lendemain, le mouvement s’était durci, et une marche protestataire avait été organisée afin de revendiquer le versement de leurs salaires de deux mois. Des pneus avaient alors été incendiés devant le siège du gouvernorat.

Aujourd’hui, les protestataires ont carrément radicalisé leur mouvement en incendiant des pneus, et en lançant des pierres sur le siège du gouvernorat en réaction au non-versement de leurs salaires malgré une promesse faite mercredi 25 juillet par le gouverneur de la région, Mohamed Nejib Mansouri.

Les protestations ont, peu à peu, évolué vers des affrontements avec les agents des forces de l’ordre, qui ont eu recours au gaz lacrymogène pour disperser le groupe d’employés des chantiers de travail.

Des affrontements ont eu lieu, mercredi 18 juillet 2012, entre les forces de l’ordre et des agents de la santé de l’hôpital Hédi Chaker à Sfax, qui observaient un sit-in dans le centre hospitalo-universitaire depuis le 16 février 2012, faisant des blessés dans les deux camps.
L’intervention des forces de l’ordre a échoué dans sa tentative de disperser le sit-in et de rétablir dans ses fonctions le directeur général de l’hôpital, Jamel Hakim, dans le cadre de l’exécution d’une décision de justice prononcée le 2 juin 2012. Un des agents de la santé participant au sit-in a indiqué à l’agence TAP que « les agents de l’ordre ont été les premiers à utiliser la force », ajoutant qu’ils étaient accompagnés d’individus qui ne portaient pas d’uniformes.

Les sit-inneurs ont riposté par des jets de pierres, a-t-il ajouté. La agents de sécurité blessés ont refusé de faire des déclarations. De son côté, le secrétaire général du syndicat des agents de la santé de l’hôpital Hédi Chaker, Hamadi Mesrati, a indiqué que « la justice n’est pas concernée par les questions professionnelles ».

Des affrontements ont éclaté, dimanche 5 août dans la soirée, à l’avenue Habib Bourguiba entre les forces de l’ordre et des manifestants.

Selon la radio Shems FM ayant recueilli des témoignages, des manifestants auraient exprimé une certaine hostilité au parti Ennahdha par le biais de slogans contre le mouvement.

Les forces de sécurité intérieure auraient sommé les manifestants de quitter l’avenue Habib Bourguiba étant donné que cette manifestation n’était pas légale et n’obéissait à aucune autorisation.

Devant le refus des manifestants de quitter l’avenue, les forces de l’ordre sont intervenues pour disperser les présents et auraient violenté certains activistes et blogueurs sur place dont Lina Ben Mhenni, qui a été admise dans un hôpital pour y recevoir des soins, selon des témoignages recueillis parmi les manifestants.

Rappelons que le ministère de l’Intérieur avait interdit toute manifestation à l’avenue Habib Bourguiba après les appels à manifester le 5 août 2012 lancés sur facebook.

L’île de Kerkennah, habituellement calme, a été le théâtre de violences, lundi 6 août 2012. Ainsi, un poste de la Garde des côtes à Sidi Youssef a été attaqué alors que le siège de la Délégation de Ramla a été saccagé, ses équipements détériorés et un véhicule de la Garde nationale, garé sur les lieux, incendié, selon une déclaration du porte-parole du ministère de l’Intérieur à Shems Fm, ce mardi 7 août 2012.

Plus tôt dans la journée, 6 barques de pêche de la région de Gabès, avec à leur bord 15 marins, ont été interceptées par des marins de Mellita et emmenées de force au port de Sidi Youssef, où ils ont été séquestrés, précise t-il.

Ces actes de violences sont en riposte a la saisie d’un bateau de pêche « contrevenant » lors d’une campagne sécuritaire maritime. Un procès-verbal a été dressé contre les marins qui ont été interpellés.
Des émeutes ont également éclaté, dans la soirée du jeudi 9 août 2012, dans la délégation de Thyna (ville de Sfax) et plus précisément dans la Cité Moez, quand des habitants se sont révoltés contre les coupures d’eau répétitives dans la région. Les manifestants ont bloqué la Nationale 1 reliant Sfax à Gabès en brûlant des pneus et en amassant des ordures sur la route. Les forces de l’ordre sont intervenues lorsque les manifestants ont essayé de s’introduire dans le district de la Garde nationale, en protestant par des jets de gaz lacrymogène.

Contacté par Business News, un témoin oculaire affirme que des poursuites ont eu lieu entre manifestants et forces de l’ordre et que des bombes lacrymogènes ont été lancées jusque dans certains cafés et maisons, proches des lieux de la manifestation. Poursuites qui se sont prolongées jusque très tard dans la soirée.

Selon Jawhara Fm, certains manifestants se sont attaqués au local du parti Ennahdha dans le quartier.

Les affrontements qui se sont déclenchés hier ont repris, mardi 19 juin 2012, à la Hamma du Jérid dans le gouvernorat de Tozeur, entre des protestataires et des forces de sécurité, selon des informations confirmées par des témoins oculaires.

Les habitants ont organisé, mardi matin, un mouvement de protestation pacifique, devant le poste de la garde nationale de la Hamma du Jérid, pour demander la libération des personnes arrêtées, lundi, après les affrontements, selon les protestataires.

Les témoins ont ajouté que les forces de sécurité ont voulu disperser le rassemblement, en faisant usage de différents moyens, notamment les bombes de gaz lacrymogène, ce qui a conduit les protestataires à réagir en lançant des pierres contre le poste, avant d’être poursuivis dans les rues de la ville.

Larbi Ben Belgacem, le chef de poste de la garde nationale de la Hamma du Jérid a démenti que le mouvement de protestation des citoyens était pacifique.

Il a affirmé que des protestataires avaient tenté de s’introduire dans le poste en utilisant des bouteilles incendiaires, ce qui a poussé les agents de l’ordre à utiliser des bombes de gaz lacrymogène pour les disperser.

Le responsable de la garde nationale a souligné qu’aucune arrestation n’a été opérée, mardi, dans les rangs des manifestants, à l’exception des 16 individus arrêtés, lundi18 juin 2012.

Messages

  • Des dizaines de personnes se sont rassemblées samedi devant le tribunal de première instance de Sidi Bouzid, au centre ouest de la Tunisie, pour réclamer la libération des manifestants interpellés lors des violences qui ont eu lieu jeudi dans cette ville, a constaté un correspondant de l’AFP.

    "Nous exigeons la libération des détenus", "ministère de l’Intérieur, ministère de la terreur" ont notamment crié les manifestants.

    Des syndicalistes, des membres de groupuscules politiques, ainsi que des représentants de l’organisation mondiale Amnesty international (section Tunisie) ont participé à ce rassemblement.

    Le porte-parole du ministère de l’Intérieur Khaled Tarouch a affirmé à l’AFP que huit personnes se trouvaient samedi en détention préventive après avoir cherché à entrer de force au siège du gouvernorat (préfecture) de Sidi Bouzid, lors d’une manifestation de l’opposition jeudi.

    Le Parti des travailleurs (communistes) avait fait état de cinq personnes arrêtées parmi ses militants ayant participé aux manifestations de jeudi à Sidi Bouzid.

    Vendredi, le calme était revenu dans cette ville après que la police a dispersé jeudi matin puis dans la nuit deux manifestations de l’opposition à l’aide de balles en caoutchouc et de gaz lacrymogène. Au moins cinq personnes avaient été légèrement blessées.

    Sidi Bouzid, ville très pauvre, est le berceau de la révolte qui a abouti le 14 janvier 2011 à la fuite du président Zine El Abidine Ben Ali en Arabie saoudite après un soulèvement populaire sans précédent.

  • L’UGTT régionale de Sidi Bouzid décide une grève générale le 14 août.

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