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Grèves en Algérie

jeudi 16 août 2012

Tizi-Ouzou Les travailleurs ont observé hier un rassemblement devant la wilaya

34e jour de grève à Leader Meuble de Taboukert

Les travailleurs de Leader Meuble de Taboukert, dans la commune de Tizi Rached, ont marqué hier leur 34ème jour de grève par un sit-in de protestation qu’ils ont observé devant le siège de la wilaya.

Plus de 200 d’employés se sont agglutinés, vers 9 heures du matin, devant l’entrée principale du siège de la wilaya. Une action décidée par le collectif des travailleurs, en grève depuis le 10 juillet afin de réclamer, une fois de plus, la satisfaction des points inscrits dans leur plate-forme de revendications. La revendication principale demeure, selon les travailleurs, le départ du secrétaire général du syndicat UGTA de leur usine. « Nous avons déclenché une grève illimitée depuis 34 jours, et notre principale revendication demeure la même, à savoir le départ immédiat et sans conditions du SG de la section syndicale », déclare un membre du collectif des grévistes. Une revendication réitérée dans un procès verbal remis hier à la presse où les travailleurs exigent « l’application de la loi 90/11, notamment l’article 97 pour la destitution du président du comité de participation et du secrétaire général du syndicat UGTA, en l’occurrence M.Lemmouchi en sa qualité de directeur technique et de production ». Les grévistes réclament également la « régularisation des salaires des travailleurs de l’exécution et des agents de maîtrise à concurrence de 50% du salaire de base, comme celle octroyée pour les cadres supérieurs de l’entreprise et ce, avec effet rétroactif depuis 2009 ». Il faut dire que la grève illimitée, qui en est à son second mois, à Leader Meuble de Taboukert, est passée sous silence et ne semble en aucun cas faire réagir les pouvoirs publics. Un mutisme dénoncé par le collectif des grévistes qui campe, chaque jour depuis le début de leur mouvement devant le portail de leur unité.

C’est d’ailleurs dans le but de faire entendre leur voix que le collectif des travailleurs n’hésite pas à recourir, en parallèle, à de multiples actions de rue comme ce fut le cas le 7 août dernier, lorsque les grévistes ont improvisé une marche sur la RN12 depuis leur usine jusqu’au pont de Chaïb dans la localité de Mekla. Une action suivie le lendemain par un sit-in au niveau de la zone industrielle de Oued Aïssi. Le rassemblement d’hier devant le siège de la wilaya a été ainsi une occasion pour les travailleurs de l’unité de fabrication de meubles d’interpeller directement le wali. Une délégation composée de cinq représentants des travailleurs a d’ailleurs été reçue par le Secrétaire général de la wilaya auquel une plate forme de revendication a été remise. « Le SG auquel nous avons transmis le procès verbal ainsi que notre plate forme de revendication, nous a promis que le groupe Wood manufacture auquel est rattaché notre entreprise sera interpellé et mis en courant du conflit qui oppose depuis plus d’un mois les travailleurs de Leader Meuble avec la direction » note un membre du collectif qui précise que 310 travailleurs sur les 413 que compte l’usine sont en grève illimité depuis 34 jours.

Sonatrach : Des travailleurs sous-traitants en grève depuis 2 mois

Les 296 travailleurs sous-traitants comme chauffeurs, agents d’administration et techniciens poursuivent leur mouvement grève, et ce, depuis le 21 juin dernier. Ils revendiquent leur intégration définitive dans Sonatrach, au même titre que leurs collègues prestataires régularisés en 2011 et affectés dans d’autres associations. Ils mettent en avant les directives émanant de la direction des associations à Sonatrach SH à Alger en date du 19 mai et 24 mai 2011, en référence à la note 912-972/AST/201. Les employés concernés rejettent cependant la solution intermédiaire proposée par l’administration en charge du projet, à savoir un contrat de travail à durée déterminée d’une période de 6 mois, en attendant une solution définitive émanant de la direction de Sonatrach. Ils campent alors sur leur position jusqu’à la satisfaction de leurs revendications légitimes.

Plus de 84 employés, travaillant pour la plupart d’entre eux depuis plusieurs décennies à Naftogaz, assiègent l’entrée principale de l’unité de formation du secteur des hydrocarbures à Hassi Messaoud depuis deux semaines.

Une première en son genre. Ces travailleurs demandent l’application de la décision du PDG de Sonatrach n°294/DG, datée du 10 juillet 2012, stipulant la dissolution de l’assemblée générale extraordinaire de la société Naftogaz SPA et le transfert du personnel permanent ainsi que les activités de cette société à la direction centrale IAP-CU. Selon les grévistes, cette décision n’a pas été respectée et, au lieu d’assurer comme il a été stipulé le transfert des dossiers professionnels ainsi que l’activité qu’ils assument depuis des décennies vers l’IPA de Boumerdès, ils sont forcés à un transfert vers d’autres unités de Sonatrach, dans des activités qui sont tout autre que celles de la formation professionnelle. Selon les travailleurs, des mesures draconiennes leur sont imposées en plus du harcèlement moral auquel le liquidateur et le directeur des ressources humaines aiment à s’adonner. Ils certifient que des propos injurieux sont proférés à leur encontre depuis qu’ils opposent une résistance à l’ordre établi promettant qu’« ils vont fermer les portes de cet institut et feront remplacer les 84 brebis galeuses de grévistes par de nouvelles recrues ».

Les responsables de cet organisme de formation, à la réputation mondiale, ont également ordonné la fermeture du restaurant collectif, ce qui pénalise les travailleurs en ce mois sacré du Ramadhan.
A l’heure du f’tour, ils n’ont que du jus de fruits et des biscottes pour rompre le jeûne bien que certaines âmes charitables leur proposent de la soupe chaude après une abstinence de 16 heures sous plus de 47°C.

Les grévistes passent en effet leurs journées sous des tentes de fortune, installées devant le portail de Naftogaz, ils essaient de rester à l’ombre et s’arroser d’eau de temps en temps pour tenir le coup. L’on peut compter plus d’une quarantaine avec plus de 32 ans de bons et loyaux services consacrés au bon fonctionnement de Naftogaz dont ils ne comprennent pas les agissements et les restrictions des nouveaux responsables.

Pour eux « il s’agit d’un comportement honteux vis-à-vis d’un personnel constitué d’intellectuels qui ont formé des générations de pétroliers au bénéfice du groupe Sonatrach ». L’un d’eux affirme que « Naftogaz n’est nullement un organisme déficitaire ou en faillite, certains parmi nous sont intéressés par un transfert au Nord, mais la grande majorité ne souhaite nullement être transférée, une fermeture serait regrettable, mais le transfert en lui-même est inexplicable d’autant qu’il se fait avec des lettres d’affectation sans entête, tandis que des rumeurs de recrutement d’un nouveau personnel et de leur prise de fonction imminente circulent ».

Selon nos interlocuteurs, les salariés qui ont accepté leur affectation ne trouvent pas de répondant dans les entreprises chez lesquelles ils sont partis, personne n’est au courant de leur affectation. C’est donc l’opacité totale à laquelle est confronté le personnel de Naftogaz en proie à un manque de communication et d’éthique administrative aggravée par un mépris total de leur requête, celle de recevoir les explications qui s’imposent à propos de l’omission d’appliquer la décision du PDG de Sonatrach.-

Enseignement

L’Unpef et le Satef réagissent pour accuser leur tutelle de vouloir monter l’opinion publique contre les enseignants.

La déclaration faite lundi dernier par le ministre de l’Éducation nationale, Boubekeur Benbouzid, consistant à ne pas verser la deuxième tranche des rappels des enseignants à partir du mois de septembre, suscite la colère des syndicats.

Car, après la réaction tous azimuts des syndicats de l’éducation nationale, en l’occurrence le CLA, le Cnapest et le Snapest se disant outrés et étonnés par la déclaration de leur premier responsable, Boubekeur Benbouzid, voilà que l’Unpef et le Satef réagissent à leur tour, pour accuser leur tutelle de vouloir monter l’opinion publique contre les enseignants.

Ainsi, l’Union nationale des personnels de l’éducation et de la formation professionnelle (Unpef) menace de paralyser l’école dès la prochaine rentrée scolaire, prévue dans un mois.

« Le ministre a fait un lien entre le versement du rappel, l’inflation et l’augmentation des prix de produits de large consommation sur le marché, ce qui est à mon sens un grand mensonge », a déclaré le chargé de communication de l’Unpef, Messaoud Amraoui.

Notons que M.Benbouzid a soutenu dans sa déclaration que le versement de ces rappels coûtera 200 milliards de dinars au Trésor public, tout en rassurant que cet argent est disponible ! Et à cette déclaration, M.Amraoui a repondu que « l’inflation ne remonte pas à aujourd’hui, et que les 200 milliards auxquels il a fait allusion appartiennent aux enseignants ».

A ce propos, l’Unpef demande au ministre d’appliquer ses engagements en versant la deuxième tranche des rappels à la date convenue par les deux parties. Faute de quoi, le syndicat menace d’une « rentrée scolaire chaude ». « On donne rendez-vous au ministre en septembre », a fait savoir, dans une déclaration à la presse, le chargé de communication de l’Unpef.

Notons que les rappels devaient initialement être versés en juillet dernier, avant d’être reportés à septembre, en raison des craintes du département de Benbouzid de leur impact sur la hausse du taux d’inflation.

Dans le même sillage, le Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation professionnelle (Satef), s’est, dans une déclaration rendue publique lundi dernier, insurgé contre le non-versement de la seconde tranche des rappels dus aux travailleurs de l’éducation.

Ainsi, le Satef a déploré le fait que les travailleurs des autres secteurs aient reçu leurs rappels en une seule fois et sans retard alors que ceux de l’éducation, et à l’approche de la fête de l’Aïd et de la rentrée scolaire, attendent toujours.

« Nous sommes à la mi-août et les travailleurs de l’éducation n’ont pas encore perçu la deuxième tranche de leur rappel alors qu’il était convenu de verser la première tranche avant la mi-avril et la seconde au plus tard fin juin », a dénoncé le Satef.

Par ailleurs, celui-ci a tenu à dénoncer dans sa déclaration le refus du ministère de diligenter une commission d’enquête à la direction de l’éducation de Tizi-Ouzou comme cela a été demandé par ce syndicat.
C’est dire enfin que la rentrée scolaire s’annonce des plus chaudes, si le ministre de l’Education nationale ne prend pas des mesures adéquates en réponse aux doléances des enseignants.

Messages

  • Les travailleurs du secteur de l’enseignement supérieur ont décidé de reconduire le mouvement de grève, gelé le 5 mai dernier en raison des élections législatives. Ils se remettent ainsi en grève illimitée et ce dès dimanche 23 septembre. Cette décision prise lors d’une réunion ayant regroupé 19 représentants de bureaux de coordination à Bejaïa intervient alors que les étudiants s’apprêtent à entamer leurs examens de rattrapage. Les grévistes mettent en cause la tutelle qui n’a pas accédé à leurs revendications exprimées en mai.

    Ayant approuvé à l’unanimité le mot d’ordre de grève à l’issue de cette réunion, les « conclavistes » durcissent le ton en rendant le ministère de l’Enseignement supérieur responsable de toutes les conséquences qui pourraient découler du mouvement social et ils prennent à témoin la communauté estudiantine du marasme qui entoure l’exercice de leur profession.

    Le syndicat des travailleurs du secteur de l’enseignement supérieur (UGTA), qui accuse la tutelle de continuer à faire la sourde oreille, et maintient son attachement à la satisfaction de leurs revendications socio-professionnelles. Celle-ci s’articule notamment autour de la révision du statut des travailleurs des corps communs, de l’augmentation des salaires avec effet rétroactif à partir du 1er janvier 2008 et de la revalorisation du point indiciaire qui doit être doublé, ainsi que de la titularisation des travailleurs contractuels.

    Ce mouvement de grève qui intervient à un moment d’ébullition dans les autres secteurs d’activités risque de compromettre sérieusement la rentrée universitaire prévue pour le dimanche 23 septembre au niveau national. Après le débrayage décidé par le syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (Snapap), le nouveau gouvernement n’est pas en manque de travail face à cette grève du secteur de l’enseignement supérieur.

  • Les épisodes du projet de la pénétrante devant relier Béjaïa à l’autoroute Est-Ouest s’étirent à n’en plus finir. Les autorités se complaisent dans les annonces pompeuses.

    Quant à la population, elle bout d’impatience et a fini par ranger au placard le peu de crédit qu’elle accordait aux autorités. La dernière promesse non tenue est celle relative au lancement des travaux pour la fin du mois de mars dernier. Une énième annonce vient d’être faite concernant le « tout prochain » premier coup de pioche.

    Le lancement est vraisemblablement réservé au Premier ministre qui doit effectuer une visite samedi prochain dans la wilaya.
    Mais les citoyens ont été tellement échaudés par la succession de rendez-vous manqués qu’ils attendent des faits concrets pour croire que la région sera enfin être reliée à l’autoroute Est-Ouest et sortir de la saturation intenable de son principal axe routier, la RN26.
    Ahcène, 54 ans, est un routier qui réside à Akbou. La trémie de cette ville ne lui profite pas. Il a longtemps exercé comme chauffeur au volant de son camion pour livrer des marchandises. Aujourd’hui, il est « dégoûté de la route », elle lui fait horreur. « Non, horreur est trop noble, mal au cœur », pour reprendre Sthendal. Et la route, c’est bien sûr cette fameuse RN26 qui épuise les plus coriaces des routiers. « Je suis stressé, rien ne va. Cela fait deux mois que je n’ai pas travaillé, je ne peux plus prendre la route, pourtant c’est mon gagne-pain », s’exprime, le cœur plein, Ahcène. Quand il lui arrive de s’engager sur les RN12 ou 26 en provenance du port de Béjaïa, « c’est toujours un souci, un grand problème ».

    « Commerçants, routiers ou autres, tout le monde est stressé. Comment ne pas l’être quand on est obligé de passer des heures sur la route pour quelques kilomètres de trajet ! », explose Karim, un commerçant de 43 ans, tenant une boutique au bord de la RN26. La pénétrante ? Voilà ce qu’il en pense : « Une bonne chose, mais elle prendra beaucoup de temps pour être réalisée avec les éternelles lenteurs que l’on connaît. » « Les gens sont impatients, ils ne peuvent plus supporter plus d’une année. Le doublement la RN 26 est une priorité », propose Karim.

    « Mais pourquoi ce projet de pénétrante ne démarre-t-il pas ? », se demande le commun des habitants de la wilaya, dont ceux qui ont leur petite idée sur tous ces retards qui plombent le développement local. « Il n’est pas besoin d’être saint-cyrien pour comprendre que de tout temps, nous n’avons jamais attiré l’estime des gens d’en haut », considère Linda, une jeune fille d’El Kseur, étudiante à l’université Abderrahmane Mira, qui, sans être routière, a sa part du calvaire des encombrements.

    « Rien pour la Kabylie »

    Dans bien des esprits, le sentiment d’un traitement punitif est une certitude inébranlable. Et ce n’est pas chez Mohand Saïd, cadre à la retraite, qu’elle va vaciller : « A bien réfléchir, ce traitement est ancien, très ancien. La Kabylie est une région qui dérange. Sa différence, sa rébellion ne sont pas du goût des centres de décision. Il leur faut donc la contenir, l’émietter, la briser et empêcher son progrès. Rien pour elle et tout pour les autres. » Pour lui, « seuls l’union et le sursaut de ses forces vives pourraient sauver la région. Ils en ont l’extrême obligation. »

    Sur le Net, où la critique fait rage, on a aussi le cœur plein. « Qui se moque de qui ? La décision a été prise d’engager les premiers travaux avant la fin mars 2013. A ce jour, aucune trace de ce projet sur le terrain. Le mois de mars est achevé ! Et on dira pourquoi le citoyen ne croit plus à rien ? Parce que des responsables mentent et publiquement ! », commente un ex-député, administrateur d’une page virtuelle intitulée « Où en est la pénétrante de la wilaya de Béjaïa ? ».

    « Nos élus devraient se réveiller et appuyer la région au lieu de se soumettre et d’organiser leurs luttes intestines, interclaniques et partisanes. Il y va de l’avenir très proche de la région, qui mérite autre chose que cet abandon », charge un autre internaute.
    Jamais le ras-le-bol autour d’un projet n’a autant été poussé à l’extrême que dans le sillage de cette pénétrante, qui se fait exagérément désirer jusqu’à déclasser bien des soucis de développement local. « Toute l’attention de la classe intellectuelle de la région est captée par ce projet qui est une belle diversion, un détournement des énergies locales », estime, sur le Net, Rachid, cadre dans une administration publique. « Elargir la RN26 à quatre voies serait beaucoup plus rentable pour l’activité commerciale régionale », suggère Rachid.
    Aucun projet de doublement de la RN26, partant d’El Kseur à la jonction avec la RN12, n’est sur les tablettes officielles. Les autorités parlent à peine de la « possibilité » d’élargir les 22 km qui vont jusqu’à Sidi Aïch.

  • Soummam, Ifri, Cevital… 1000 à 1500 camions circulent dans la wilaya sur des routes étroites et saturées le long desquelles couve une colère. Y compris au cœur du chef-lieu de wilaya.
    Durant la traversée d’Akbou, les automobilistes cauchemardent. Depuis la réalisation de la trémie au quartier Guendouza, les bouchons n’ont fait que se déplacer pour imposer des arrêts de circulation qui durent des heures depuis l’entrée de la ville. Celui subi un jour de janvier dernier a duré… 5 heures. 5 heures de blocage total. « Un calvaire pour les usagers et une vraie honte pour les responsables de la wilaya », dénonce un automobiliste.

    « Béjaïa souffre. Sa population est suppliciée, noyée dans la colère, le dépit et le désespoir. Le sentiment collectif de marasme ambiant est omniprésent. Son économie, qui détermine le bien-être de sa population, étouffe de jour en jour. Les pertes quotidiennes occasionnées aux agents économiques tant publics que privés sont énormes. Quelques entreprises privées ont déjà délocalisé leur usine, d’autres pensent le faire », écrivent des représentants d’associations, de syndicats et des intellectuels dans un « Plaidoyer pour le démarrage immédiat et effectif des travaux de réalisation de la pénétrante ». « La population est à bout. Nous voulons savoir ! Nous exigeons des réponses », déclarent-ils.

    Le feuilleton de cette pénétrante autoroutière prend l’allure d’un véritable supplice de Tantale, ce mortel que, dans la mythologie grecque, les dieux ont condamné à demeurer dans les enfers, coupable de les avoir trompés. Son châtiment était de supporter une faim et une soif éternelles bien qu’il eût les pieds dans une rivière et la bouche tout près d’un arbre regorgeant de fruits et auquel il était ligoté.
    A Béjaïa, les projets sont éternels quand ils sont lancés et chimériques quand ils sont annoncés.
    Une frustration malgré les excédents budgétaires débordant des caisses de l’Etat qui tiennent lieu de ces fruits, comme dans les enfers, que les citoyens ne peuvent pas cueillir. La pénétrante, projet inscrit en 2005, attise une soif inextinguible. La population paye les conséquences de bien des retards. Elle gère sa soif. Coupable de quoi ?

  • Les cheminots algériens ont repris le travail jeudi soir après quatre jours de débrayage. Selon une déclaration à l’agence de presse APS du secrétaire général de la section syndicale de la gare de l’Agha (centre d’Alger), Abdelhak Boumansour, ils ont arraché à la direction de la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF) la promesse de satisfaire leur revendication centrale : le paiement d’un rappel de 36 mois découlant de l’augmentation du salaire de base de 12.000 à 15.000 DA en mai 2010.

    Un protocole d’accord a été signé jeudi pour la prise en charge de cette revendication, a ajouté ce syndicaliste, selon qui la direction s’est engagée à ouvrir des négociations sur les modalités du versement du rappel à compter du dimanche 30 mars 2014.

    La grève "nationale illimitée" des cheminots avait commencé dimanche à minuit. La direction avait affirmé au début qu’elle n’avait pas les moyens de verser un rappel de 36 mois à ses 12.000 travailleurs. Elle a fini par en accepter le principe, probablement sous la pression des autorités qui ne voudraient pas que des mouvements sociaux radicaux perturbent la campagne électorale des présidentielles du 17 avril prochain.

  • Tension vive, hier matin, devant le portail de l’université Abderrahmane Mira de Béjaïa. Plusieurs centaines d’enseignants, d’étudiants, d’agents et de techniciens des facultés ont tenté d’organiser une marche pour revendiquer le rétablissement du fonctionnement normal de l’institution universitaire, après plus de trois mois de paralysie induite par une grève des étudiants exclus.

    Mais sans compter sur les exclus qui ont bloqué tôt le matin le portail à l’aide de grilles métalliques arrachées d’un canal de drainage des eaux pluviales, de chaises cassées et autres planches en bois. Au nombre de 800, ces derniers exigent tout simplement leur réintégration à la fac. Rien que cela. Pour rappel, l’administration rectorale a exclu cette année près de 2000 étudiants pour « insuffisance pédagogique », parmi lesquels 1200 ont été repêchés.

    Les restants tentent vainement d’être réintégrés par le moyen d’un mouvement de protestation qui bloque l’université. Sur 1200 exclus, l’administration n’a reçu que 141 recours qui ont été déposés et qui attendent leur traitement. Réintégrer l’ensemble des étudiants exclus est une chose inconcevable pour le recteur de l’université qui a, néanmoins, repris à ce jour une vingtaine d’étudiants ayant déposé des recours et proposé en parallèle la réinscription des autres étudiants, éligibles, dans d’autres universités à travers les wilayas limitrophes. La solution ne convient pas aux exclus qui campent sur leur position.

    Hier matin, ils étaient un peu plus d’une centaine de grévistes à se dresser sur le pas du portail principal de l’université pour empêcher la marche des enseignants et des étudiants qui se sont joints à eux et qui sont sortis pour appeler à la reprise des cours. Arrivée devant le portail, la procession de marcheurs s’est fait stopper net par les exclus, le moins qu’on puisse dire, surexcités. Le face-à-face, qui a duré plus d’une heure sous une pluie battante, a été marqué par des bousculades et des heurts qui ont failli tourner au pugilat entre les organisateurs de la marche et les exclus.

    Dans un communiqué rendu public après une assemblée générale qui a regroupé des enseignants et des ATS, ceux-ci dénoncent « la violence et le blocage de l’université par les représentants d’étudiants exclus, qui portent atteinte aux droits légitimes de toutes les composantes de l’université (enseignants, travailleurs ATS et étudiants) ». Ils estiment, en outre, que ce blocage n’est plus justifié, puisque des « solutions honorables », selon eux, ont été trouvées pour les étudiants ayant déposé des recours (141 étudiants seulement ont déposé des recours, ndlr). Ils demandent, à cet effet, le maintien et le respect de la réglementation en vigueur tout en appelant à la reprise du travail et des cours.

    En milieu d’après-midi, les enseignants, les ATS et les étudiants, qui se sont joints à eux, ont réussi à se rencontrer devant le siège de la wilaya de Béjaïa, où une délégation se préparait à être reçue par le wali, avant de prévenir contre les retombées néfastes de ce blocage à court terme sur le cursus pédagogique des étudiants. A noter, qu’en même temps, un groupe d’étudiants exclus a été reçu par un représentant du ministère de l’Enseignement supérieur à Alger.

  • La tension est montée d’un cran ce mardi 25 avril à Alger entre les forces de l’ordre et des médecins résidents algériens en grève depuis cinq mois. Ils participaient à une manifestation surprise contre le nouveau projet de loi de santé, à l’appel du Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra).

    Mohamed Taileb, porte-parole du Camra, raconte la violence de la répression policière.

    « Cette marche a été fortement réprimée. Il y a eu des arrestations massives : plus de 250 médecins résidents ont été arrêtés, sans aucun motif avec une grande violence. Il y a eu même des blessés très graves durant cette manifestation. Ils ont été relâchés après plus de quatre à cinq heures de détention. Ils ont été emmenés avec force dans des fourgons, dans des bus, très loin de la capitale, isolés. D’ici le 29 avril, il y aura un arrêt total des gardes et ça pourrait même partir vers la démission collective », a-t-il expliqué.

    Le 12 février dernier, une manifestation avait déjà eu lieu dans le centre de la capitale algérienne. Malgré le dispositif policier important, ils avaient réussi à marcher jusqu’à l’Assemblée populaire nationale, où ils avaient été reçus par le président du Parlement. Ils dénonçaient l’inefficacité des négociations avec le ministère de la Santé.

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