Accueil > 0 - PREFACE > Lutte Ouvrière autrefois

Lutte Ouvrière autrefois

mercredi 5 septembre 2012

Voici ce que la presse écrivait encore sur Lutte Ouvrière en 1995 ;

Depuis l’hiver dernier, il y a des conflits sans LO et des conflits avec LO. Les premiers se déroulent de façon classique avec mobilisation encadrée par la CGT, la CFDT ou FO. On pose ses revendications, on fait monter la pression. Ensuite, viennent le temps des négociations et la recherche d’une porte de sortie honorable. « Il faut savoir finir une grève ! » expliquent les leaders syndicaux, même si le résultat paraît trop maigre.

Un conflit avec LO, c’est autre chose. Ça démarre, avec de préférence un comité de grève venu de la base. Ensuite, ça dure et ça semble ne jamais devoir s’arrêter. Les piquets de grève font partie de la méthode LO. Des négociations avec la direction, oui bien sûr, forcément avec méfiance. Les contacts avec les organisations syndicales ? Par force. Et quand il faut ranger les banderoles, on tente un dernier sursaut.

Et puis, on ne renonce pas à la violence si elle se présente : « Normal, quand on met les gens à la rue. La violence, elle n’est pas de notre côté », plaide un militant. A Belfort, les syndicats ont accusé ouvertement les LO d’avoir voulu saboter l’ordinateur central des usines de GEC Alsthom, durant leur occupation pendant la grève de novembre 1994. Côté LO, on plaide qu’il fallait arrêter la production. Finalement, les machines ont pu tourner.

Entre les militants LO et les organisations syndicales, les relations virent souvent à l’aigre. Les premiers, adhérents indifféremment à la CGT, la CFDT ou FO, agissent comme des électrons libres, ne respectent pas toujours les « consignes », méprisent les comités d’entreprise, considérés comme des « instruments de collaboration », toutes choses qui agacent prodigieusement les seconds. Le rapport de force est plus aigu encore avec d’autres communistes, les « staliniens », ceux de la CGT.

Ouvrier militant à Pechiney, à Saint-Gobain, puis, durant vingt ans, dans le saint des saints de la classe ouvrière, à Renault-Billancourt, André Lancteau a pris une part active dans la grève soutenue pendant deux mois à Rueil par les blouses blanches du centre des études. « Dès que j’ai vu que ça bougeait à Flins (l’usine où sont assemblées les Clio et les Twingo, ndlr), ça a fait tilt. Je ne suis pas délégué, mais j’ai pris la parole. Les 30 personnes qui m’ont écouté sont devenues à leur tour des militants de la grève. Comme ça, j’ai pu toucher un bon millier de travailleurs. » « Au cours de cette réunion, un type a demandé, c’est qui lui ? Son voisin a répondu très banalement : un LO. Avant, il y aurait eu une réaction plus apeurée », se souvient-il.

A la faveur du climat social délétère qui règne aujourd’hui dans bon nombre d’entreprises, leur influence grandit, particulièrement auprès des jeunes. Un autre LO, Norbert, un ancien du Crédit Lyonnais aujourd’hui salarié à l’usine d’Evry de Belin (quatre semaines de grève en avril) le confirme : « Lutte ouvrière, les jeunes connaissent pas. La lutte des classes, c’est peut-être pas leur langage, mais la guerre contre les patrons, ça, ils pigent bien. » Pour le plus grand plaisir de Norbert, le conflit de Belin a été arbitré de bout en bout, non par les syndicats traditionnels, mais par un comité de grève constitué de salariés, syndiqués ou non. Les comités, les coordinations, comme il y en a eu chez les cheminots ou les infirmières, font partie de la méthode LO. Tout doit être décidé par la « base ». « Comme ça, il n’y a pas d’intérêt de boutique. Aucun syndicat ne peut décider de mettre fin à une grève, comme cela a été le cas pour GEC Alsthom à Belfort. »

Populariser les conflits, se faire l’écho de la peur d’une explosion sociale des patrons, diffuser tous les chiffres sur les résultats de l’entreprise, recruter des sympathisants, bref « chauffer » les mécontents, tel est le quotidien du militant. Mais son rôle va aussi jusqu’à conseiller de saines lectures, le genre histoire vécue, celle de Solidarité, par exemple, ou des pièces de théâtre. « Avec les jeunes, c’est plus facile, vu qu’ils ont au moins le niveau bac », explique Norbert, qui a lui-même étudié de près les grèves insurrectionnelles américaines des années 30.

Libération - 3 juin 1995

On pouvait par exemple lire ceci

Article de LO

Un article

Un deuxième article

Ou encore

Lire ici

Ou ici

Ou là encore....

D’autres

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.