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Grève générale en Argentine

mercredi 21 novembre 2012

Une grève a bloqué mardi les principaux accès de la capitale argentine et perturbé les vols régionaux, à l’appel de syndicats opposés à la présidente Cristina Kirchner, ont constaté des journalistes de l’AFP.

"C’est un succès à travers le pays", a déclaré le responsable du courant dissident de la Centrale des travailleurs argentins (CTA), Pablo Micheli, devant quelque 200 manifestants qui bloquaient l’un des accès à Buenos Aires.

Le centre-ville était désert, les cafés et magasins étaient fermés. Des barrages ont bloqué les accès nord, sud et sud-ouest de la capitale —y compris la route de l’aéroport international Ezeiza— avant d’être levés à la mi-journée.

Tous les vols intérieurs ont été annulés à l’aéroport Aéroparque, situé en plein Buenos Aires. La compagnie aérienne chilienne LAN a annoncé qu’elle "annulait tous les vols en Argentine dont le décollage est prévu avant 16H00" locales, ainsi que "sept vols régionaux vers et en provenance de Sao Paulo (Brésil), Lima (Pérou) et Santiago du Chili".

Des embouteillages se sont multipliés autour de la ville à cause des barrages, tandis que plusieurs trains de banlieue et une ligne de métro n’ont pas fonctionné, selon des journalistes de l’AFP.

"J’appelle mes compagnons, les travailleurs, à faire preuve de responsabilité pour défendre, non pas le gouvernement, mais un projet politique qui a permis de créer 5 millions et demi de postes de travail", a écrit la présidente Cristina Kirchner sur le réseau social Facebook.

Le chef du gouvernement, Juan Manuel Abal Medina, a dénoncé de son côté menaces et agressions. "Ceux qui souhaitent aller travailler sont accueillis à coup de pierres, comme on le voit dans le centre de Buenos Aires", a-t-il dit.

Certains cafés ont fermé leurs portes après avoir reçu des menaces, selon des témoins. "Si nous ouvrons, ils cassent tout", a déclaré à l’AFP une employée d’un restaurant McDonald’s au centre-ville.

Les télévisions montraient la vitrine d’une autre chaîne, Starbucks, brisée par des éléments non identifiés.

"Des commerçants ont été contraints par la violence de fermer leurs cafés et leurs restaurants", a dit à la presse le vice-ministre de la Sécurité, Sergio Berni, qui a parcouru les rues de la "City" entouré de policiers.

La grève a été organisée par un courant dissident de la CTA et par la CGT de Hugo Moyano, le puissant dirigeant des camionneurs, allié de la présidente Kirchner jusqu’en 2011. Ils demandent une baisse de l’impôt sur le revenu qui pèse de plus en plus sur les salariés.

Une partie de la CTA et de la CGT demeure toutefois fidèle au pouvoir.

Cette grève intervient 13 jours après des manifestations massives à travers tout le pays, un signe que le pouvoir a perdu le soutien d’une partie des classes moyennes.

La croissance de l’économie argentine est passée de 9% en 2011 —année de la réélection de Mme Kirchner avec 54% des voix— à 2,2% cette année, selon les prévisions de la Banque mondiale.

La popularité de Mme Kirchner est en chute libre. Seules 34% des personnes interrogées ont une image positive de leur présidente, contre 60% la semaine de sa réélection, selon l’institut de sondage Giaccobe et Associés.

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