Accueil > 0 - PREFACE > Pâté d’alouette et de cheval !

Pâté d’alouette et de cheval !

samedi 16 février 2013

Pâté d’alouette et de cheval !

En prétendant dénoncer un « scandale de la viande de cheval », le gouvernement nous livre son pâté d’alouette…

A en croire le gouvernement, tout irait bien dans le meilleur des mondes agro-alimentaires possibles sauf un canard boiteux qui s’appellerait la société Spanghero. Tout le mal concernant la circulation de viande en Europe se résumerait en un point : cette société aurait fait passer de la viande de cheval pour du bœuf ! Non seulement cela blanchit tous les autres acteurs de la filière qui sont tout sauf blancs mais cela blanchit l’Etat qui a fermé les yeux et continue de fermer les yeux sur des actes qui sont tout sauf un scandale, puisqu’il s’agit du fonctionnement permanent et régulier de la société capitaliste dédiée à la nourriture en même temps qu’à un profit exagéré exigé aujourd’hui par le marché des capitaux, c’est-à-dire au moins 8% de profits.

Il est certain que le gouvernement serait prêt à faire tout ce qui est dans ses moyens pour défendre une nourriture saine, … du moment que cela ne nécessite pas de s’en prendre un tant soi peu au profit capitaliste et même à celui excessif qu’exige le capital financier…

Donc, si vous suivez le raisonnement, le gouvernement ne fera rien… d’autre que dresser un rideau de fumée pour cacher ce qui se passe dans le circuit du profit capitaliste dédié à l’agro-alimentaire…

Rajoutez que l’Etat réduit tous ses moyens, il réduit aussi les personnes chargées du contrôle des entreprises agro-alimentaires : moins 20% d’effectifs en cinq ans !

On est très loin d’avoir un seul scandale des circuits de la viande puisque rien n’est imposé pour indiquer la provenance de la viande, puisque certains pays comme la Roumanie d’où provenait en l’occurrence de la viande voit ses circuits commerciaux aux mains de la mafia du pouvoir, avec le silence complice de tous les gouvernants d’Europe, puisque la concentration des circuits de l’agro-alimentaire a mis ce secteur pour l’essentiel entre les mains de trusts considérables, qui ont plus de moyen d’arnaquer que les Etats d’enquêter.

Ainsi, on a pu voir que la viande était censée aller d’un pays à un autre, à un troisième, à un quatrième, avant d’atterrir en France ou en Angleterre. Tout ce qui comptait, c’est d’avoir, à tout prix, des profits défiant toute concurrence et, en même temps, des profits suffisants…. Si le gouvernement reproche à la société Spanghero de ne pas avoir été soucieuse de comprendre comment la viande de Roumanie était si bon marché, de ne pas savoir lire les codes de viande de cheval, il tenait à ne pas savoir que le commerce de viande de Roumanie était aux mains de la même mafia que le pouvoir politique, mafia qui ne risquait pas de voir valser les étiquettes… Bien sûr, tout cela ne se ramène pas à la mafia roumaine seulement comme certains voudraient aussi le faire croire : tous les pays d’Europe ont trouvé chez eux des prétendues « brebis galeuses » du commerce de viande qui trafiquaient pour faire baisser les prix et hausser les profits. Mais cela n’a rien à voir avec quelques arnaqueurs : c’est tout le système capitaliste mondial qui est devenu une vaste arnaque et celle-ci n’est vraiment que la moindre d’entre elles. Même dans le domaine des scandales de la viande, celui-ci est tout petit car la viande n’est même pas (pourrait-on dire) dangereuse pour la santé. Mais tous ceux qui travaillent pour le grand commerce de la viande savent qu’on recycle des « viandes » avariées bourrées de médicaments et bien d’autres choses peu ragoûtantes.
Et seuls les hypocrites peuvent prétendre qu’il existerait un seul domaine de l’agro-alimentaire, entièrement aux mains des trusts financiers, qui ne joue pas ainsi aux super-profits, sans cesse à la limite de la catastrophe sanitaire…

C’est une belle image de l’état général du système capitaliste. Accuser les seuls chevaux, ce serait vraiment faire les ânes !

C’est les classes dirigeantes qui sont les premiers responsables et les Etats ne sont pas d’innocents complices. Tous ces Etats sont très méchants, après coup, contre les vendeurs de viande chevaline étiquetée bœuf, mais quels hypocrites, eux qui ont diminué de 20% en cinq ans les emplois de contrôleurs des circuits de l’agro-alimentaire et qui se garderaient bien de vraiment faire du mal à de gros capitalistes…

Messages

  • Viande de cheval : les salariés de Spanghero contre-attaquent

    VIDEO — Les salariés de Spanghero sont allés hier chez le préfet de l’Aude demander au plus vite qu’on laisse l’usine redémarrer. Il faudra pour cela au moins attendre une semaine et la fin de l’enquête. Des salariés convaincus que la faute ne vient pas de leur entreprise.

    Les victimes collatérales du scandale de la viande de cheval dans les lasagnes sont les employés de l’entreprise Spanghero. Jeudi, l’agrément de la marque a été suspendu, ce qui veut dire que toute activité a été gelée sur le site de Castelnaudary. Or, dans cette branche de l’agroalimentaire, un arrêt prolongé de l’activité peut signer tout simplement l’arrêt de mort de l’entreprise.

    Après avoir encaissé le choc des déclarations du ministre qui accusait leur entreprise de tricherie, les employés de Spanghero se sont révoltés, hier matin. Ils ont emboîté le pas aux responsables de la hiérarchie de l’usine et aux syndicats, pour aller, tous ensemble, jusque chez le préfet de l’Aude, demander que l’agrément soit rétabli au plus vite. Le préfet, Éric Freysselinard leur a demandé de garder « confiance ». « Je leur ai rappelé que, à partir du moment où il y avait des doutes aussi graves sur la traçabilité, avec de la viande de cheval transitant par cette entreprise vendue comme de la viande de bœuf, il y avait clairement un risque considérable de perte de confiance du consommateur ». Cette mesure « conservatoire » devrait durer une huitaine de jours dans l’attente des investigations de la brigade nationale vétérinaire. Par ailleurs le parquet de Paris, (pôle de santé publique), s’est saisi de l’ensemble des faits, y compris le volet audois.

    Le patron de la société Barthélemy Aguerre répète quant à lui qu’il a été « grugé » par le trader qui lui a vendu de la viande congelée. « Le problème vient du trader qui a mis sur la facture un code qu’il considère être un code douanier qui correspond à du cheval ». Il explique que dans sa société, on ne connaissait pas le code incriminé. Pourtant, hier matin, Guillaume Garot, ministre délégué chargé de l’Agroalimentaire, a réaffirmé que l’entreprise Spanghero est bel et bien responsable du scandale actuel autour de la viande de cheval. « Tout indique qu’il y a des pratiques frauduleuses dans cette entreprise qui méritent des sanctions très sévères. Les éléments dont nous disposons sont transmis à la justice ».

    L’œil du cyclone est donc toujours au-dessus de Castelnaudary, première ville agroalimentaire de l’Aude, capitale du cassoulet, qui a déjà perdu 90 emplois récemment avec la fermeture de l’abattoir, et qui risque fort de voir se fermer son commissariat. Patrick Maugard, son maire, demande qu’on rétablisse au plus vite l’agrément : « C’est un électrochoc pour l’ensemble de la ville et de son son bassin de vie, c’est aussi un électrochoc pour les salariés de l’entreprise », a constaté l’élu socialiste, « 300 personnes au chômage tout à coup, c’est assez choquant et assez traumatisant ».

    Une grande peur qui se traduit chez les salariés par cette petite phrase qui circulait hier devant la préfecture : « C’est déjà trop tard » !

  • J’ai travaillé dans une usine de « transformation de viande », et je suis dégoûté définitivement de toutes les viandes hachées surgelées et des plats préparés.

    Dans ces usines, on transforme effectivement des bas morceaux tout à fait corrects en merde. La recette était simple : on recevait des palettes de bas morceaux de marques de boucheries industrielles connues comme Bigard, qu’on décongelait dans des barattes (des sortes de monstrueuses bétonnières de deux mètres de diamètre dans lesquelles on envoie de l’eau bouillante sous pression pour décongeler tout ça en vitesse), et on y ajoutait au cours de trois malaxages successifs entre 30 et 40% du poids en graisse, plèvre, cartilages et autres collagènes.

    On obtenait des quantités phénoménales de purée de viande qu’on mettait dans des bacs de 10 kg et qu’on tassait à coups de poings, puis qu’on renvoyait au surgélateur par palettes de 70 caisses. Oui, car on l’ignore souvent, mais on peut surgeler de la viande plusieurs fois de suite, au contraire de la congélation classique.
    Azote liquide pour agglomérer la viande

    Il y avait aussi la ligne des « cubes de viande ». Vous êtes vous déjà demandé comment ils font pour vous servir des cubes de viande si magnifiquement cubiques ?

    Voilà la recette : en sortie de baratte, les ouvriers au nombre de deux ou trois piochent à la main d’énormes brassées de viande sanguinolente, qui sont transférées dans une sorte d’énorme presse avec de nombreuses « étagères ».

    On fait descendre les mâchoires qui compressent cette viande, et pour mieux l’agglomérer, on fait circuler entre les plaques (mais, je suppose, pas en contact direct avec la viande, enfin je l’espère) de l’azote liquide.

    Quand cette machine était en route ça puait tellement la chimie qu’on avait l’impression d’être près des raffineries de l’Etang de Berre... L’azote étant un des composés de l’air, je suppose qu’il s’évaporait au sortir de la presse s’il y avait eu contact avec la viande. Mais quand même...

    Après ce traitement, qui je suppose servait à « saisir » la viande pour l’agglomérer, les plaques allaient au congélateur. Le lendemain, ces plaques étaient sorties et on les passait dans un énorme emporte-pièce hydraulique qui découpait les plaques congelées en cubes de 3 cm de côté.

    Ces cubes se déversaient alors sur un tapis roulant, et 2 ou 3 ouvriers dont je faisais partie éliminaient tous les ratés, les formes bizarres, les morceaux trop petits ou trop gros. Ça demandait une grosse concentration, et la cadence était très soutenue. Les cubes passaient dans un autre surgélateur à l’azote, avant de se déverser dans des sacs d’environ 20 kg.

    Les « non conformes » étaient conservés, passaient dans la baratte suivante, puis sur les plaques suivantes, etc. Virtuellement, il est tout à fait possible que des petites quantités de viande faisaient la boucle baratte - plaque - surgélation - cubes - non conforme - baratte - plaque, etc. depuis des mois...

    Vous pouvez vous en douter, les cadences étaient très dures à suivre, les heures supplémentaires fréquentes et le travail éreintant. Les conditions « humaines » me semblaient particulièrement inhumaines, justement.
    Cette viande a été mélangée à de la viande saine

    Les conditions d’hygiène n’étaient guère meilleures. Je passe sur l’odeur de viande écœurante. Le matin quand on arrivait, c’était propre ; mais très rapidement, vu nos activités, on pataugeait dans une boue grasse et sanglante qui recouvrait le sol.

    Celle-ci était particulièrement glissante, donc très dangereuse. Pour ne pas avoir à la nettoyer, et donc ralentir la cadence, on aspergeait régulièrement le sol de sel, ce qui augmentait la quantité de boue au fil des heures. Malgré ce sel, je suis tombé plusieurs fois.

    Lorsqu’on mettait la viande destinée aux cubes de viande sur les plaques, on avait très rapidement du sang sur tout le haut du corps et jusqu’aux épaules, malgré nos gants qui remontaient jusqu’aux coudes. Ambiance, ambiance...

    Enfin, il y a eu cette fois, lors un arrivage manifestement avarié (la viande était violette, verte, jaune, et puait, bien que surgelée), où le patron nous a imposé de trier et d’en garder impérativement 40%. Qu’on se débrouille ! Cette viande a été mélangée à de la viande saine. Et hop ! Ni vu, ni connu, je t’embrouille.

  • « Ils ont insulté les vaches
    ils ont insulté les gorilles
    les poulets
    Ils ont insulté les veaux
    Ils ont insulté les oies les serins les cochons les maquereaux les chameaux
    Ils ont insulté les chiens

    Les chats
    Ils n’ont pas osé. »

    Cataire - Extrait de Choses et autres de Prévert

  • Click !
    De la viande de mouton interdite retrouvée chez Spanghero
    Par Les Echos | 19/03 | 08:22 | mis à jour à 09:24
    Cinquante-sept tonnes de viande de mouton britannique, dont l’importation est interdite, ont été découverts dans les entrepôts de Spanghero à Castelnaudary. La direction de l’entreprise met en cause son fournisseur.
    REA
    REA

    Nouveau rebondissement dans l’affaire Spanghero : après le cheval, le mouton. Selon les informations de RTL le parquet de Carcassonne a reçu un signalement de la Brigade nationale d’enquêtes vétérinaires qui affirme avoir découvert dans les entrepôts de Spanghero deux lots de viande normalement interdite à l’importation. Il s’agit de cinquante-sept tonnes de viande de mouton britannique découpée selon la méthode de la viande séparée « mécaniquement » (lors de laquelle des bouts d’os et de moelle peuvent être mélangés à la viande). Une technique interdite sur les ovins, bovins et caprins en Europe en raison du risque de présence de « prion » qui cause la maladie de la vache folle et tremblante du mouton( voir notamment la décision de la Commission européenne du 29 juin 2000 ).

    « Les résultats des analyses pratiquées à partir d’échantillons prélevés le 19 février, sont connus depuis une quinzaine de jours. Cette semaine, c’est le Pôle de santé public de Paris, déjà en charge des investigations sur la viande de cheval vendue pour du boeuf, qui va se saisir de ce nouveau pan du dossier fraude à la viande », selon RTL. L’enquête devrait, dans un premier temps, viser des faits d’importation de produit interdit sur le sol français. Il n’est pas question de mise en danger de la vie d’autrui.
    Fabrication de merguez

    Beaucoup de questions sont encore en suspens. Comme dans le cas de la viande de cheval, l’importation de cette viande de mouton est passée par des circuits commerciaux internationaux complexes : Grande-Bretagne et Hollande, notamment. On ignore encore si une partie du stock de viande, destiné notamment à la fabrication de merguez, a été ou non mise sur le marché en France ou à l’étranger. Et, le cas échéant, par qui.

    Le degré de responsabilité de Spanghero dans cette nouvelle affaire reste aussi à déterminer. Barthélémy Aguerre, le patron de Spanghero, a confirmé cette découverte à RTL. Selon lui, l’entreprise a été « une nouvelle fois trompé par son fournisseur ». Dans l’affaire de la viande de cheval, la Direction de la répression des fraudes a estimé que le trafic de viande de cheval, revendue comme du boeuf aux industriels, avait concerné 750 tonnes livrées à Spanghero en six mois au moins. Dans ce dossier, Spanghero a déposé plainte contre X fin février auprès du procureur de la République de Paris pour tromperie et escroquerie.

    Pour aller plus loin...

    DIAPORAMA Retour sur les grands scandales alimentaires
    LES ECHOS
    De la viande de mouton interdite retrouvée chez Spanghero
    inShare
    A lire aussi

    Viande de cheval : cinq filières ont été identifiées SPANGHERO SAS siret : 72195004600012
    Pourquoi nous devons racheter le Printemps
    E. Falguières (Guinot-Mary Cohr) : « L’objectif est de doubler le réseau »
    le cuivre au plus bas depuis novembre 2013
    A Dijon, une décote de 25 % avant l’heure

    Tous droits réservés - Les Echos 2013

  • L’article des échos prend tout de même parti pour Spangherro : il précise que Spangherro se dédouane et se déresponsabilise sur son fournisseur, alors que c’est dans les entrepôts de Spangherro que les 57 tonnes de viande ont été trouvées ! pas dans les camions de l’importateur.

    il précise aussi l’origine nationale de la viande, pour ne surtout pas dire qui pratique les techniques interdites depuis la loi de 2000 !!! ça permet de dire que le problème vient de l’étranger, alors que la viande a probablement été désossée en france !!!!

    car pourquoi ne pas parler du circuit d’importation ? pourquoi ne pas parler du travail des douanes, service de l’état.

    l’état est défaillant ? il faut l’abattre !

    Le contrôle ouvrier sur toute l’économie, par ces conseils ouvriers d’entreprises, reste plus que jamais d’actualité.

    Surtout, ne parlant pas de la filière d’importantion, l’article affirme que c’est la faute à létranger, alors que trsè probablement les bêts ont été désossées dans les locaux de spanghero.
    Spangherro et toute la filière des capitalistes se moquent de la loi, et filent certainement des dessous de table aux services de l’état qui ne sont pas là pour protéger la population mais les intérêts capitalistes et les profits. A bas l’état, controle ouvrier sur toute la production et toutes les filières !

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.