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Révolte à La Réunion

mercredi 20 février 2013

La Réunion

Première nuit d’émeutes et d’affrontements

Colère des sans emplois, le Port s’embrase

Le Port a été le théâtre de scènes de guérilla urbaine ce lundi 18 février 2013. Jets de galets contre grenades lacrymogènes, le jeu du chat et de la souris entre les manifestants en colère face au chômage grandissant et les forces de l’ordre a duré plusieurs heures. Retour en images sur une nuit d’affrontements et de violences urbaines, après une journée pleine de tensions.
La soirée a été violente au Port. Des échauffourées ont éclaté entre manifestants et forces de l’ordre ont éclaté dès 18h30 sur la quatre-voies au niveau de la Rivière des Galets et les affrontements ont ensuite duré pendant des heures dans le quartier, au pied des immeubles.

Peu après 18h00 lundi 18 février, les forces de l’ordre sont intervenues pour libérer la quatre voies au niveau de la Rivière des Galets bloquée depuis plusieurs heures par des demandeurs d’emplois. La tension est montée d’un cran lorsque les forces de l’ordre ont sommé les manifestants de lever le barrage dressé sur la quatre voies au niveau de la rivière des Galets.

Les affrontements entre les manifestants de la Rivière des Galets et les forces de l’ordre ont ensuite duré plusieurs heures au Port.

Feux de poubelles, tapis de galets au milieu de la route et sur les rond-points... Mobilier urbain dégradé, policiers et gendarmes ont essuyé des jets de cailloux et de bouteilles en ripostant avec des gaz lacrymogène.

Ces violentes échauffourées ensuite mobilisé les forces de l’ordre pendant des heures. La nuit a été très agitée au centre du quartier de la Rivière des Galets et les forces de l’ordre ont dû quadriller la zone pour tenter de maintenir l’ordre. Un escadron de gendarmerie est venu renforcer les effectifs de police vers 20h30 dans le quartier, près du rond-point du Sacré-Coeur.

Pendant des heures, les gendarmes mobiles et les policiers de la compagnie départementale d’intervention et du Port ont tenté de disperser les manifestants tout en essuyant des jets de galets et de bouteilles... Les dégâts matériels engendrés par ces violences urbaines sont importants dans le quartier de la Rivière des Galets. Les habitants vont découvrir des amas d’ordures brûlées, voitures calcinées, des centaines de galets au beau milieu de la chaussée...

Après avoir été délogés du Rond Point du Sacré-Coeur en début de soirée, les manifestants se sont retranchés dans le quartier la Rivière des Galets. Les policiers ont essuyé beaucoup de jets de galets, mais ont peu à peu réinvesti le quartier, avec l’aide d’un renfort de gendarmes. Le conflit s’est ensuite déplacé vers le rond Point des Danseuses. Une vingtaine de policiers ont alors tenu le rond-point face à une trentaines de manifestants qui jetaient des pierres et des cocktails molotov... Une cinquantaines de gendarmes sont alors arrivés pour renforcer les rangs des forces de l’ordre et ils ont dû chargé dans la rue Rico Carpaille pour disperser les émeutiers...

Ce matin, les traces de ces affrontements entre manifestants et forces de l’ordre sont bien visibles : obstacles sur la route, galets, voitures calcinées... Une trentaine d’agents sont sur le terrain ce mardi pour nettoyer au plus vite le quartier mais le travail s’annonce difficile et des tractopelles sont nécessaires.

Deuxième nuit de révolte des jeunes

Plusieurs barrages constitués de branchages et de poubelles enflammées ont été installés à plusieurs carrefours de la ville. Des voitures, dont celle d’une chaîne de télévision, ont été la cible de jets de pierre. Au moins trois jeunes ont été interpellés. En milieu de nuit un imposant dispositif de policiers de la compagnie départementale d’intervention (CDI) et de gendarmes mobiles était déployé sur les lieux avec une douzaine de fourgons, installé à un rond-point.

Les violences du Port ont fait suite à une série de petits barrages routiers installés dans plusieurs communes de l’île par des jeunes réclamant des contrats aidés. Le ministre de l’outre-mer, Victorin Lurel, a annoncé que l’Etat avait débloqué neuf mille contrats aidés et sept mille contrats d’avenir en faveur de La Réunion. Interrogé de Paris par la chaîne de télévision Réunion première, M. Lurel a invité les collectivités à "se mobiliser pour apporter leur concours au dispositif", tout en appelant la population à être "raisonnable". "L’Etat a fait son travail", a-t-il dit.

Le député et maire de Saint-Leu, Thierry Robert (Modem) a reproché l’allongement de la durée des nouveaux contrats de six à dix mois, ce qui a réduit de "six mille le nombre de bénéficiaires", a-t-il dit.

Des habitants de l’île n’ont pas manqué de faire le rapprochement entre ces violences et le début des émeutes de février 2012, qui avaient également commencé par un barrage routier au Port contre la vie chère. Les violences avaient ensuite gagné toute l’île et duré une semaine.

Messages

  • La tension a été présente toute la journée hier à La Rivière des Galets. Un groupe de jeunes a organisé un barrage filtrant au Sacré Cœur. Pendant ce temps, la commune multipliait les rencontres pour tenter de trouver une issue à la crise. Mais l’urgence est telle que cela n’a pas suffi à faire retomber la tension. Sur un problème aussi grave relevant de la compétence de l’État qu’est l’emploi, une municipalité ne peut pas tout régler. Cela est d’autant plus vrai lorsque le nombre de contrats subventionnés par l’État est en baisse. Car comme l’a rappelé Jean-Yves Langenier, des solutions doivent être trouvées pour les jeunes, pour les moins jeunes et les femmes.
    Or, face à une urgence sociale en aggravation, les moyens ne sont pas à la hauteur. À cause de la casse des grands chantiers notamment, le nombre de demandeurs d’emploi a continué à augmenter de 10.000 personnes l’an dernier. Mais les contrats aidés sont en diminution, tandis que les emplois d’avenir ont de grandes difficultés à démarrer. Les collectivités sont en grandes difficultés financières, et elles sont montrées du doigt par la Chambre régionale des comptes à cause de leurs charges de personnel.
    C’est l’impasse.

  • Le conflit des planteurs se poursuit, avec blocage de routes et un bras de fer épique entre planteurs et usiniers. Ainsi, les planteurs faisaient part de leur mécontentement. Un camion de charbon destiné à approvisionner la centrale thermique de Bois-Rouge a dû se délester de son chargement sur Barachois. Des détritus ont été dispersés sur le pont qui enjambe la rivière Saint-Denis. Les grévistes et leurs alliés, CGTR et Fédération des Transporteurs et Terrassiers se concertent sur les actions à mener dans la journée. Comme tout au long du week-end, le Barachois est fermé au niveau de la préfecture. Les syndicats de transporteurs et la CGTR ont menacé de se joindre aux actions des planteurs dès lundi.

  • Une nuit d’émeutes à La Réunion...

    Lire ici

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